Déforestation et urbanisation nous réchauffent-elles plus que le CO2 ?

Une note de lecture détaillée du livre de Michel Vieillefosse, Réchauffement climatique, une affaire entre la nature et l’homme (L’Harmattan). BR

Par Robert Girouard

Oublions les modèles climatiques approximatifs dont les simulations s’éloignent de plus en plus de la réalité. Il existe une façon bien plus scientifique d’appréhender le climat et qui consiste à observer directement le système climatique réel depuis l’espace ou in situ. Un multitude de satellites et un réseau mondial de capteurs terrestres, aériens et marins effectuent des millions d’observations quotidiennement et créent des images détaillées et fidèles de la Terre. En particulier, les satellites transmettent d’énormes volumes de données sur le haut de l’atmosphère et sur la surface de la Terre permettant de mesurer le bilan énergétique du système et d’attribuer les émissions infrarouges à tel ou tel composant atmosphérique. Ces donnéOes spatiales et in situ de qualité sont disponibles gratuitement à tous grâce à Copernicus, mais le problème c’est qu’on ne les utilise pas…

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Les excès de vitesse d’un climato-croyant

(Chronique parie dans Valeurs Actuelles il y a deux semaines, que je n’avais pas pris le temps de publier ici, et qui est l’occasion de vous demander à tous un peu de compréhension les uns envers les autres faute de quoi les ciseaux vont entrer en action.)

En conclusion du procès, le juge a rappelé cette semaine au prévenu Zac Goldsmith que rouler trop vite en voiture n’était pas seulement dangereux, cela avait aussi pour effet d’émettre davantage de gaz à effet de serre et donc de réchauffer encore plus la planète par kilomètre parcouru. Adressé à un ancien ministre britannique de l’Environnement, un tel rappel n’a pas manqué pas de sel.

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Chez Pour Ainsi Dire

Pas de coquille dans le titre : Pour Ainsi Dire est le nom de la chaîne YouTube sur laquelle j’ai enregistré un long et sympathique entretien avec Laurent Seiter. C’était hier, et c’est déjà en ligne. C’était en fin de journée, comme on peut le voir à la baisse progressive de l’éclairage de mon côté — tout un symbole ?

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Anthropocène : la claque

L’Anthropocène est l’une des marottes favorites des promoteurs du mythe de la fin du monde environnementale invariablement prévue pour demain. Las ! La commission internationale de stratigraphie (ICS), saisie de la question depuis quelques années, vient de décider que l’Anthropocène n’existait pas. « L’affaire est close », a même annoncé le secrétaire générale de la commission, Philip Gibbard, pour qui « la décision est définitive ».

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Wokisme et écologisme, même combat

par Robert Girouard.

Le wokisme et l’écologisme, y compris le climatisme, sont les deux grandes idéologies contemporaines qui affligent les sociétés occidentales et empoisonnent l’existence des simples citoyens. Si les deux procédaient de bonnes intentions au départ, elles se sont vite radicalisées et enfermées dans des narratifs totalitaires de sorte qu’elles sont devenues aujourd’hui une menace pour la société. Comme l’antisémitisme, le totalitarisme ne meurt jamais, semble-t-il.

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Du courant ou du vent ?

C’est promettre beaucoup mais qu’en sort-il souvent ?
Du vent.
(La Fontaine, La Montagne qui accouche).

Par MD

Introduction.
Le présent article a trait à la production et à la consommation française d’électricité du mois de janvier 2024, mois qui est traditionnellement celui de l’année où la consommation d’électricité culmine, et où tous les moyens de production sont sollicités.

La météorologie joue un double rôle essentiel dans le système électrique : d’une part la température extérieure et la luminosité exercent une influence prépondérante sur la consommation, janvier étant le mois le plus froid et le moins clair de l’année (parfois à égalité avec décembre et février). D’autre part le rôle grandissant des énergies intermittentes et aléatoires influe aussi sur la production, janvier étant souvent le mois le plus venteux et le moins ensoleillé.

On va donc examiner ce double aspect. Lire la suite

Kaya ou yaka(fokon) ?

Par MD

Introduction.

A l’issue de la COP28, les lecteurs attentifs de l’interminable grimoire tenant lieu de « décision » ont pu remarquer un certain sous-article 28(a) dont nous avons déjà parlé et que nous reproduisons ci-dessous :

« 28. Further recognizes the need for deep, rapid and sustained reductions in greenhouse gas emissions in line with 1.5 °C pathways and calls on Parties to contribute to the following global efforts, in a nationally determined manner, taking into account the Paris Agreement and their different national circumstances, pathways and approaches: (a) (…) and doubling the global average annual rate of energy efficiency improvements by 2030 ».

Que recouvre cette formule énigmatique ? c’est ce que nous allons tenter d’expliquer. Accrochez-vous. Lire la suite

2023, l’année (enfin) la plus chaude

Par MD.

Introduction.
Depuis huit ans, nous attendions cet heureux temps ; l’année la plus chaude est advenue en 2023. Les causes de ce phénomène sont un sujet complexe qui a déjà agité et continuera à agiter les esprits, les claviers et les écrans : El Nino, aérosols, Hunga-Tonga, CO2, méthane, activité solaire, la lune ? Aux spécialistes de répondre s’ils peuvent. On va simplement, en quelques graphiques, donner une description sommaire de cette situation climatique inédite.
Rappelons au préalable que dans la littérature scientifique les séries de températures sont généralement exprimées en « anomalies », terme équivoque qui désigne les écarts de températures par rapport à des périodes étalons – de trente ans en général – différentes selon les institutions. Cette notion a souvent été expliquée ici, elle est bien connue des lecteurs ; dans les graphiques qui suivent, on a préféré faute de mieux utiliser le terme plus descriptif de températures « relatives » à la période étalon. Lire la suite

Cat Nat mondiales, état des lieux

Par MD

Introduction.
Dans un communiqué du 1er janvier 2024, la déléguée de l’UNDRR (United Nations office for Disasters Risk Reduction), une Japonaise, a cru devoir déclarer : « there is no such thing as a natural disaster » et : « Nous entendons souvent parler de catastrophes naturelles dans la presse ou de la part des ONGs et des organisations internationales (même des agences de l’ONU mal informées !) La vérité est qu’il n’y a pas de catastrophe naturelle ». On appréciera la parenthèse sur l’ONU mal informée (« less-well informed agencies ») : suivez mon regard !
Décidément l’UNDRR se complait dans les excès de langage : contrairement à l’affirmation de sa déléguée, les catastrophes naturelles sont malheureusement une réalité. Par une ironie du destin, le jour même où était publiée sa déclaration, un tremblement de terre frappait son pays.
Il était superflu de recourir à cette formule provocante pour rappeler que les risques peuvent se transformer en catastrophes faute de prévention et de bonne gouvernance dans l’alerte, l’utilisation du territoire, les normes de construction et autres, tout le monde le sait. Lire la suite