Décodons les « décodeurs »

par Michel Negynas.

Les décodeurs du Monde présentent l’évolution de l’indice de qualité de l’air dans la région parisienne depuis 2009, tiré des chiffres d’Airparif. « Dix ans de pollution de l’air en Ile-de-France visualisés en un graphique », nous annoncent-ils, ajoutant que « L’agglomération parisienne connaît son premier très grave pic de pollution depuis 2017, alors que le fléau fait 48 000 morts chaque année en France.

Le diagramme présenté est qualifié de « thermique ». Pour faire peur ? Pour rappeler le réchauffement climatique ? En bleu c’est bon, en rouge c’est mauvais : psychologiquement très efficace, et abondamment utilisé sur les questions du climat. Voici un morceau de ce diagramme (qui se prolonge jusqu’en 2009).

À première vue, on ne déduit  pas grand-chose.

Allons voir ce qu’il y a dans ce graphique, finalement :

L’indice Atmo concerne toutes les grandes agglomérations françaises de plus de 100 000 habitants. C’est un chiffre allant de 1 à 10 associé à un qualificatif (de très bon à très mauvais). Cet indice et son mode de calcul actuels sont précisément définis au niveau national par l’arrêté du Ministère de l’Environnement du 22 juillet 2004 ( pdf – 43 ko) modifié par l’arrêté du 21 décembre 2011 ( pdf – 69 ko). Il est diffusé par Airparif depuis 1995 pour l’agglomération parisienne et a remplacé l’information quotidienne diffusée depuis 1992.

Cet indice est déterminé à partir des niveaux de pollution mesurés au cours de la journée par les stations de fond, caractéristiques de la pollution générale de l’agglomération. Mais il ne prend pas en compte les stations de mesure le long du trafic. Il intègre les principaux polluants atmosphériques, traceurs des activités de transport, urbaines et industrielles :

Les poussières (liées au transport, au chauffage et aux activités industrielles, mais aussi aux réactions chimiques dans l’atmosphère et aux transferts de pollution sur de grandes distances).

Le dioxyde d’azote (lié aux transports, aux activités de combustion et de chauffage).

L’ozone (polluant secondaire issu principalement des transports et de l’utilisation des solvants et des hydrocarbures).

Le dioxyde de soufre (d’origine industrielle).

A chaque niveau correspond un chiffre de 1 à 10, une couleur (vert, orange et rouge) et un qualificatif (de très bon à très mauvais).

Pour chaque polluant un sous-indice est calculé. Chaque sous-indice est déterminé chaque jour à partir d’une moyenne des niveaux du polluant considéré sur l’ensemble des stations retenues.
Pour les particules, on prend la concentration moyenne journalière sur chaque site. Pour le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote et l’ozone, c’est la concentration maximale horaire du jour qui est relevée sur chaque site. C’est le sous-indice maximal qui est choisi comme indice Atmo final caractérisant le qualité de l’air globale de la journée considérée. »

Qu’est ce qu’on apprend : 

─l’indice est composite. On mélange donc des choux et des carottes, la notation pouvant privilégier un polluant ou un autre…

─ le polluant privilégié, qui fait la note de la journée, varie au gré des évolutions du type de pollution ; le rouge d’un jour ne veut absolument rien dire du rouge d’un autre jour. Ce ne sont pas les mêmes.

─la notation a changé entre 2009/2012 et 2012/2019 : a-t-on recalculé les valeurs 2009/2012 ? On ne sait pas. Et pour certains polluants, la méthode de mesure a changé également dans la période.

En réalité, on n’apprend rien du tout.

Le commentaire « Dix ans de mauvaise qualité de l’air » est d’une objectivité confondante : le graphique est plutôt bleu …

Mais le graphique ne sert en réalité qu’à rappeler les « 48 000 morts prématurées » par an en France…sauf qu’on montre l’indice pour Paris, où l’espérance de vie est supérieure à la moyenne française.

Si on regarde le « noir de carbone », on se demande comment l’humanité a pu survivre et se développer pendant les 30 glorieuses. Ci-dessous : évolution de la quantité de fumées noires à Paris entre 1956 et 2015.

Si on s’en tient à la variation linéaire, (hypothèse de base de ce genre de calculs) et si on considère que la concentration des particules fines est proportionnelle à celle du « noir de carbone », on aurait dû, à cause des poussières, avoir 48 000 fois 20 morts prématurées par an, soit 960 000, plus que la totalité des morts françaises de l’époque.     

Même Le Monde a émis des doutes sur ce chiffre, mais c’était en 2013. Depuis, comme toujours, un chiffre bidon asséné en permanence et relayé par les medias finit par être intouchable. Et Le Monde de s’en servir pour déco…der.

22 réflexions au sujet de « Décodons les « décodeurs » »

  1. La réglementation a en effet changé fin 2011. Par conséquent, les indices « Atmo » sont homogènes depuis l’année 2012 incluse, a fortiori l’extrait 2017-2019 que vous reproduisez (on leur préfère maintenant l’indice « Citeair » de 1 à 100, mais cela ne change rien au principe).
    L’arrêté de 2011 avait abaissé considérablement les limites de tranches pour les seules PM10 (inchangées pour les trois autres polluants) : par exemple, la limite inférieure du « très mauvais » (note 10) était passée de 125 à 80 microg/m3 et le reste à l’avenant.
    C’est comme si l’on décrétait brusquement que la température normale du corps humain n’est pas de 37° mais de 36°, de quoi rendre fiévreux l’humanité entière (je ne désespère pas de voir un jour nos « scientifiques » en administrer la démonstration peer-reviewed dans « Science », « Nature » ou « The Lancet »).
    Un observateur plus impartial que ce journal remarquerait que, dans des conditions anticycloniques pratiquement identiques en janvier 2017 (du 21 au 26/01/2017), l’indice Atmo avait oscillé entre 8 et 10 alors que pendant la période que nous venons de vivre (du 21/02 au 27/02/2019) il n’a jamais dépassé 8, comme on le lit très bien sur le graphique. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu d’épisode qualifié « alerte » ces jours-ci, alors qu’il y en avait eu 3 en 2017.
    D’une façon plus générale, on n’a enregistré aucun épisode d’« alerte » en Ile-de-France depuis le 23 janvier 2017, toutes causes confondues.
    On peut trouver des éléments d’information sur la réglementation dans un papier que j’avais posté il y a un an.

    Qualité de l’air : le tango réglementaire.


    Michel

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  2. Il est évident que l’on vit de plus en plus vieux, y compris en se limitant aux années de bonne santé. Les estimations sanitaires sur des bases très empiriques (en général de la mauvaise épidémiologie ou des expériences de laboratoire très loin de la réalité) ont le double défaut d’être très approximatives pour un polluant unique et incapables de calculer un effet global pour un mélange de polluants et de facteurs favorables. On ne dira jamais assez qu’un organisme ayant une nourriture suffisante mais incluant des contaminants à très faible concentration se portera mieux qu’un organisme ayant une nourriture parfaite (si tant est que l’on puisse la définir) mais en quantité insuffisante. De plus toute les estimations catastrophiques sont faites sur la base d’extrapolation linéaires qui sont complètement inappropriées pour des organismes utilisant quantité d’effets non linéaires pour se maintenir dans un état stable (exemple notre température interne) malgré un environnement pouvant fortement varier.

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  3. J’entends tout le monde autour de moi dire qu’il y a de plus en plus d’allergies (ce qui me semble exact de manière tout à fait empirique ) et que c’est fatalement du à la pollution.
    J’écoutais sur France Info une chef de clinique pneumologue d’un grand hôpital parisien nous expliquer que c’est normal en raison de la pollution croissante. Elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère, nous avons eu en février des pics, disait-elle, 3 ou 4 fois supérieurs aux maximales autorisées, et ajoutait-elle il ne faut pas oublier la pollution ordinaire de tous les autres jours qui est au dessus des normes de qualité d’air (quelles normes ?) et pour terminer il faut contraindre le gouvernement à agir…

    J’espère que cette dame est plus compétente dans son domaine que dans celui de l’écologie, mais ça fait un peu peur quand même. Ou alors elle a des sources secrètes ?
    On peut toujours lui monter, à elle et aux autres, cette étude qui date un peu, mais que tout le monde connait sur ce site :

    Cliquer pour accéder à rapport-pdp-130703.pdf

    Comme ce sont les PPM 2,5 qui la tracassent le plus dans son métier, j’espère que de savoir qu’en 10 ans et malgré la croissance du trafic la baisse est de 40%, ça va la calmer…

    Sinon j’ai regardé l’indice ATMO sur Airparif, c’est vrai qu’en février on a eu 5 jours en rouge (mais comme ça a déjà été signalé au niveau 8 sur 10, donc assez loin du seuil d’alerte), il y a eu 39 jours bons, 5 jours moyens et 7 jours médiocres. Pas fantastique en effet, mais avec des conditions météo très défavorables.

    J’ai regardé cet indice ATMO depuis 2002, et j’ai tracé la courbe des jours en rouge impossible de tracer une tendance, c’est complètement aléatoire avec des chiffres très bas de toutes façons. Globalement nous sommes entre 87% et 95% de jours classés bons ou moyens. les jours mauvais représentent 0,8% à 4% selon les années, sans tendance… et exceptionnellement 8% (j’ai relevé 29 jours en 2012). Tout ça avec très peu de jours rouges classés « 10 ».

    Et puis c’est en Ile de France que l’espérance de vie est la plus élevée (81,1 ans), ça a été signalé et c’est aussi en Ile de France qu’elle progresse le plus (je ne retrouve plus la page de l’INSEE où j’avais vu ça).
    Les esprits chagrins nous diront que l’espérance de vie en bonne santé baisse…Encore une idée fausse largement répandue, ça stagne simplement uniquement pour les hommes depuis 2009 (source INSEE), mais comme c’est un indice qualitatif, subjectif et non homogène…

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  4. Bonjour.
    Merci pour ces informations. Est-il possible de décortiquer mathématiquement l’indicateur des 42000 morts prématurées annuelles qui nous est asséné par l’administration ? La dernière fois que j’en ai entendu parler, c’était lors d’une réunion d’informations organisée par l’Agence… de l’eau Seine-Normandie…
    Sincères salutations.

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    • En gros:

      – les données de base sont des études épidémiologiques dont il est assez facile de démontrer les biais et les lacunes: comment chiffrer l’exposition d’une population qui bouge en permanence, avec des différences sociales..qui change d’endroit en permanence, .et cela sur une longue période?
      – l’hypothèse fondamentale est la proportionnalité complète entre l’exposition à une concentration et un excès de mortalité. Par exemple pour les particules, 10 microgr par m3 en plus 6% de morts en plus…Cette hypothèse n’a aucun fondement scientifique.
      Ensuite on fait une règle de trois avec les concentrations mesurées.

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      • L’épidémiologie marche bien pour des facteurs de risque dominant (type tabac, alcool…). Pour les risques liés à de très faibles expositions, il n’y a rien de probant et encore moins pour l’individu ordinaire qui est soumis à des quantités de facteurs favorables ou défavorables combinés. Il est impossible de traiter sans hypothèses très fortes des données bien trop rares. Songez qu’avec seulement 10 facteurs, si l’on segmente une population en seulement deux classes par facteur (au-dessus et au dessous de la médiane d’exposition), chaque classe ne fera qu’un millième de la population totale si les facteurs sont indépendants. On arrive donc vite à des sous-populations trop petites pour être traitées et en plus on ne dispose que rarement de données complètes pour tous les facteurs ! On ne s’en sort donc qu’en faisant des modèles avec des hypothèses ultra contestables. La linéarité en particulier est totalement irréaliste. Les êtres vivants ont des capacités d’homéostasie considérables et ils peuvent fort heureusement vivre dans un environnement ayant d’assez larges gammes de variation. Ils ont aussi des capacités de défense et de réparation considérables qui font qu’il est souvent bien plus dommageable de vivre dans un environnement manquant d’une ressource essentielle que dans un environnement où il y a une concentration inhabituelle de « polluant ».
        J’ajoute enfin un phénomène que doit bien connaitre un universitaire chercheur qui est que beaucoup de chercheurs répugnent à mettre toutes leurs données à disposition de ceux qui veulent contrôler. C’est flagrant en épidémiologie. Par exemple on ne trouve (sauf si l’on participe à des projets très fermés) que des données très agrégées pour les survivants des bombardement d’Hiroshima-Nagasaki. Autre phénomène classique : le milieu de l’épidémiologie tourne en circuit fermé auteurs et reviewers étant une même famille.

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  5. Oui: l’article a raison de rappeler l’escroquerie des 48 000 morts prématurées quand c’est à Paris que l’espérance de vie est la plus élevée. Et d’ailleurs , il faudrait demander à l’ImMonde de répondre à la question suivante:
    Comment évalue-t-on cette prétendue hécatombe ?
    -soit l’espérance de vie est réduite de manière significative et, dans ce cas, nos bobos parisiens devraient vivre jusqu’à des âges canoniques vus nulle part sur la planete
    -soit elle est réduite de quelques jours et on se demande comment on peut faire des mesures aussi fines
    A vrai dire les décodeurs sont surtout des déconneurs et l’ImMonde démontre s’il en était besoin que c’est bien le merdia de l’escrologie!

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  6. Voici l’étude :
    http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2016/Impacts-de-l-exposition-chronique-aux-particules-fines-sur-la-mortalite-en-France-continentale-et-analyse-des-gains-en-sante-de-plusieurs-scenarios-de-reduction-de-la-pollution-atmospherique.

    Je veux bien les croire, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi c’est dans les zones les plus polluées de France (les grandes villes et surtout l’Ile de France) qu’on vit le plus longtemps.
    Pourquoi l’espérance de vie à la campagne n’arrive-t-elle pas a rattraper et dépasser l’espérance de vie en Ile de France ? serait-ce qu’en Ile de France les bénéfices sont supérieurs aux pertes en matière d’espérance de vie ? Si c’est les cas, la priorité doit être de lutter contre les déserts médicaux à la campagne bien avant la pollution dans les villes. (Lutter contre la pollution dans les villes c’est très bien aussi, je pense que personne ne dit le contraire…)

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    • Ces résultats sont entachés des biais précédemment cités, en particulier les écarts de classes sociales. Il existe des méthodes pour les contourner, mais c’est complexe, on n’a quasiment jamais les données pour le faire…
      Vous dites:
      « Lutter contre la pollution dans les villes c’est très bien aussi, je pense que personne ne dit le contraire…) »

      Bien sûr, mais avec les méthodes qui conduisent à chiffrer les 48 000 morts on va finir par dépolluer la nature elle même!

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  7. Pour dépolluer les villes on peut commencer par faire confiance aux industriels, la recherche de faibles couts et donc de faibles consommations (pour l’industriel lui-même comme pour ses clients) est un levier puissant !

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  8. Tiré du site http://www.securite-routiere.gouv.fr, 3 259 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2018. Normalement depuis notre naissance nous avons tous connus quelqu’un qui est mort d’un accident de la route. Dans mon cas j’en ai connu plusieurs.
    Donc avec 48 000 morts par an dû à la population de l’air nous devrions en connaître un paquet de personnes décédées à cause de ça.
    Pour le coup, là j’ai un problème, je n’en connais pas alors que je devrais obligatoirement en connaître plus que de morts sur la route.
    Et en plus j’habite en région parisienne où le fléau de la pollution de l’air semble le plus terrible.
    Question : Ils sont où les morts dû à la pollution de l’air ?
    PS : Bien sûr j’exclue les fumeurs.

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    • Ce sont des morts pré-ma-tu-rés pardi !!!
      Quand le médecin signe l’acte de décès, il y a une case ou l’on rajoute le nombre de jours qu’il aurait vécu de plus si il n’y avait pas eu de pollution aux particules machin.
      Donc en réalité le mort est mort d’autre chose, de n’importe quoi d’autre, d’une mauvaise chute, d’un piétinement de zèbre, d’une crise de foie, d’un éclatement de pneu, mais mort pré-ma-tu-ré-ment à cause de la pollution de l’air.

      Magie des statistiques utilisées par les incompétents et les idéologues …

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    • Ce type de pollution tuerait via des maladies cardiovasculaire en premier, pulmonaires en second. Mais l’attribution est évidement impossible à prouver au cas par cas. En ce sens, cette approche n’est pas « validable » au sens de Popper.

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      • Je ne comprends toujours pas comment on évalue, même de manière empirique, un décès « prématuré » par « pollution ».

        J’ai regardé le contenu du certificat de décès,rempli par le médecin (circulaire septembre 2017).

        Il y a 3 volets, le premier est administratif

        Le deuxième volet est médical et concerne les causes du décès.
        Le médecin peut indiquer 4 causes. Je questionnerai des médecins autour de moi pour savoir combien de fois dans leur vie ils ont noté « pollution » comme cause de décès en première, deuxième troisième ou quatrième cause….
        Voir sur le lien ci-dessous en pages 3 et 4.

        Et le troisième volet ne concerne que les décès pour lesquels on a demandé une recherche supplémentaire de causes (4 possibles comme dans le volet numéro 2) ou une autopsie. Page 9 du lien.
        Mais ce volet ne concerne que les suspicions de maladie à déclaration obligatoire ou de crime.

        Cliquer pour accéder à arrete_du_17_juillet_2017_relatif_aux_deux_modeles_de_certificat.pdf

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  9. Les études sur lesquelles sont tirés les chiffres sont des corrélations, sans possibilité de vérifier s’il y a causation. On regarde la mortalité dans x régions, la pollution dans chaque région (en général ce sont des grandes agglomérations) et on essaye de déduire une courbe « mortalité » versus pollution en retirant statistiquement tous les autres facteurs possibles, par exemple fumeur non fumeur. On se rend compte de la difficulté car cela revient à cibler un facteur mineur au milieu de facteurs énormes (6% pour la pollution, 300% pour les fumeurs….)
    L’excès de mortalité est chiffré par rapport à une région ou la pollution est très faible.
    Statistiquement, tous les gens sérieux vous diront que c’est bidon mais je ne sais pas pourquoi, les épidémiologistes appliquent des règles statistiques qu’aucune science dure n’accepterait.
    Par ailleurs, les toxicologues essayent d’expliquer et de modéliser les mécanismes en jeu dans le corps humain. Mais ils sont loin de vraiment pouvoir tirer des chiffres de leurs modèles. Par exemple, pour les particules fines, il est difficile de comprendre pourquoi elles provoqueraient plus de maladies cardiovasculaires, et finalement pas beaucoup de pulmonaires…Les processus semblent complexes.
    Enfin, il y a un problème de mesure. On mesure des concentrations en masse, c’est déjà difficile; on a 25% d’incertitude. Mais en réalité il faudrait tenir compte de la forme et de la composition chimique des particules, et de leur concentration en nombre, pas en masse.

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  10. Déjà, cela m’étonnerait qu’on indique « pollution » comme cause de la mort sur un certificat de décès.
    Sans être médecin et sans avoir vu de certificat de décès, on voit bien que le terme « pollution » est trop vague. Il faut indiquer quelque chose comme « insuffisance respiratoire » ou « arrêt cardiaque du à … »…
    Concernant l’épidémiologie des morts prématurés par pollution atmosphérique, même s’il est légitime de se poser la question, l’étude citée par B. Griveaux pour justifier la limite des 80 km/h ne vaut absolument pas un clou. Poubelle.
    Et les auteurs feraient mieux de redescendre sur terre ou de se regarder dans une glace.

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  11. Je signale un très bon résumé critique, rédigé par Christian Gerondeau, de cette fameuse « étude » de Santé Publique France, qui vient d’être mis sur le site des Climato-réalistes :
    https://www.climato-realistes.fr/
    Comme il a été dit, on voit mal un médecin indiquer, parmi les quatre causes de décès prévues dans le volet médical, la mention « pollution par les particules fines » (et encore moins le nombre de jours de vie perdus). D’ailleurs, il n’est fait mention de l’environnement dans aucune des rubriques. Le volet médical de 2018 est resté identique à celui de 1996, à quelques détails de présentation près.
    Michel

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