Techniques de pickpocket : la peur

La scène se déroule en pleine nuit en ville, dans un point chaud ouvert 24/7, qui vend des sandwichs, du pain et des pâtisseries. A l’entrée de la « boulangerie », un petit blondinet discret de 20 ans essaie de rentrer pour s’acheter une baguette.

A ce moment, deux personnes situées devant la porte de l’établissement (en réalité des pickpockets), lui mettent un coup de pression : « Eh toi, tu m’as bousculé, pour qui tu te prends ? Tu sais pas qui je suis ! Tu sais pas te comporter dans ce quartier mais je vais t’apprendre… » lui dit l’un d’eux.

Le blondinet, surpris d’une situation qu’il n’avait pourtant nullement provoquée, répond en tremblant :

« Pardon, je n’avais pas vu que je vous bousculais. Je voulais juste rentrer dans la boulangerie pour m’acheter une baguette et manger ce soir. Je suis sincèrement désolé. »

« C’est ça ! » lui répond le pickpocket.  « Non mais c’est quoi ce tocard ? Il nous bouscule et nous pollue la vie et lorsqu’il voit qu’on ne se laisse pas faire, il fait le gentil ! ».

Alors qu’ils ne sont pourtant que deux dans la réalité, le pickpocket, en plein bluff, ajoute : « Nous, on sait se défendre dans le quartier, on est nombreux ici mais tu voulais nous bouger ? Viens me chercher maintenant ! On va te montrer. ».

Le blondinet, liquéfié par la peur de se faire blesser ou mourir, sentant son monde en train de s’effondrer, se confond en excuses :

« Je respecte cet endroit. Je ne voulais pas installer un tel climat entre nous. Pardon, pardon… ».

D’une façon inattendue, vécue comme salutaire par le blondinet, l’agression prend tout d’un coup une tournure complètement inespérée lorsque le pickpocket revêt un air jovial et lui dit :

« Non mais je déconne ! On ne va pas se battre quand même. Ah ah ah ! J’accepte tes excuses. Viens dans mes bras, on fait la paix. ».

Le blondinet, soulagé de cette possibilité de sortir de cette mauvaise passe sans dommage, se laisse approcher. Pendant qu’ils s’étreignent faussement l’un et l’autre, dans un élan de convergence hypocryte, le pickpocket subtilise délicatement le portefeuille dans la poche du blondinet, sans que celui-ci ne s’en aperçoive.

Le vendeur de sandwichs, en train de préparer des paninis, dit au chef près de la caisse : « T’as vu ce qu’il se passe ? Il vient de lui tirer son portefeuille, je vais aller l’aider. ».

Le chef :

« Oui j’ai vu, mais ne bouge pas. Il y a beaucoup de boulot et cela se passe juste à l’entrée, on s’en fout, on a rien vu. Ne va pas nous attirer des problèmes. ».

Pendant ce temps, le pickpoket, d’une main dans le dos, passe alors subrepticement le portefeuille à son compère derrière lui, plus vieux et plus aguerri à ces combines lucratives.

Le vendeur, témoin de cette injustice flagrante, s’insurge : « Ah non, je vais l’aider ! ».

Le vendeur sort de derrière la vitrine de sandwichs et se dirige vers l’entrée de la boulangerie, en direction des pickpockets en lançant :

« Eh toi, je t’ai vu, rends lui VITE son portefeuille »

Le blondinet, en pleine décomposition, tâte alors ses poches et se rend compte effectivement que son portefeuille n’y est plus.

Le vendeur monte en pression : « Ici, c’est chez moi, tu lui rends son portefeuille maintenant ou ça va barder ! ».

Le pickpocket : « On a rien volé, tu arrives comme ça et tu nous accuses, qu’est-ce que tu nous cherches ? »

Le vendeur : « Je t’ai vu. Tu me la fais pas à l’envers à moi. Tu lui fais peur puis tu lui voles son argent. Rends le portefeuille et vite, si tu veux que cela se termine bien. »

Le blondinet, de peur que cela dégénère pour lui, part en courant, laissant le vendeur seul face aux deux pickpockets.

Le vendeur : « Moi, tes coups de pression, ça marche pas. Mais si le blondinet ne veut pas récupérer son porte-feuille, alors dégagez ! Et ne refoutez plus les pieds ici, un bon conseil. »

Les pickpockets s’en vont, avec leur butin du soir.

Le lendemain soir, le blondinet se pointe à la boulangerie et dit au vendeur :

« Merci pour ce que vous avez fait hier soir. Mon portefeuille a été retrouvé dans une boite aux lettres. Il n’y avait plus d’argent et je n’ai pas pu manger correctement mais j’ai pu récupérer mes papiers. »

Le vendeur : « Tant mieux pour tes papiers mais quand même, tu as fuit pendant que j’essayais de récupérer ce qu’on t’avait volé. Il ne faut pas te laisser avoir par la peur pendant que l’on te fait les poches. Et pour la baguette que tu voulais acheter hier soir, prends celle-ci, c’est la maison qui offre. »

Le blondinet : « Merci pour tout. Je vais aller manger maintenant. ».

Une nuit comme une autre au point chaud 24/7.

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La suite du point chaud 24/7 au prochain épisode.


Dans cette histoire, qui est qui ?

Une histoire, 5 personnages, une taxe :

  • le blondinet,
  • le pickpocket qui fait pression et fait les poches,
  • le pickpocket aguerri qui récupère le portefeuille,
  • le vendeur,
  • le chef du vendeur.

Qui est ?

  • Le climato-alarmiste, entre menaces de fin du monde, recherche de convergences et projets de taxes,
  • Un Gilet Jaune un peu vert, modeste et naïf, que l’on fait converger dans la peur de la fin du monde pour le taxer,
  • Le gouvernement, complice et expert, qui s’occupe de gérer la taxe,
  • Le climato-réaliste, qui s’insurge contre ce racket et défend le Gilet Jaune,
  • Celui qui observe et laisse faire pour préserver ses petites affaires personnelles.

Indice : taxes climatiques

18 réflexions au sujet de « Techniques de pickpocket : la peur »

    • Le deuxième pickpocket, quoi que bien endetté, a beoin du premier pickpocket, car c’est moins risqué à deux. De plus, il lui transmet beaucoup de techniques et reste relativement protégé en cas de flag.
      A mon avis, l’affaire tourne et les créditeurs se montrent patients car les pickpockets leur ramènent réguilièrement du cash.

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    • Attention, ce gilet jaune est un gilet jaune vert, il ne représente pas tous les gilets jaunes, même si comme les autres gilets jaunes, ont lui fait les poches alors qu’il n’a plus rien.
      Sa différence avec les autres gilets jaunes, c’est qu’il gobe la fin du monde et est prêt à converger dans la peur pour se faire dépouiller. En ce sens, c’est un gilet jaune, qui sera effectivement vert à la fin, mais vert de dégout ou de rage.

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    • « Fluctuation du vide », c’est un peu le sentiment que j’ai eu en lisant votre commentaire.
      Je dirai plutôt « dure réalité ».
      En tous cas, je peux estampiller votre commentaire comme apartenant aux auto-proclamées « Zélites » ! A votre néoparticule nobiliaire, j’opposera donc mon anti-particule GJ.
      Merci de donner un parfaite illustration de la déconnexion du réel et du manque d’empathie qui caractérisent ces Zélites.
      Mais au fond, ce n’est pas à elles que j’adressais cet article mais à ceux qui connaissent cette réalité.

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  1. Pensée unique.
    Jugements moraux.
    Propagande d’état.
    Pressions sociales.
    Culpabilisation.
    Instrumentalisation de la science.
    Politisation à outrance.
    Affairisme.
    Tartufferie…

    Pour chacun de ces qualificatifs, on peut imaginer des petites saynettes de ce genre.
    De quoi faire un film à sketchs…

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    • J’en préparais un sur la victimisation et un autre sur l’arrogance. Mais je ne sais pas si cela plait car les lecteurs du blog à Benoît ont plus l’habitude de démonstrations solides ou de satires sur des erreurs scientifiques énormissimes.
      En tous cas, j’en ai plein le panier s’il faut. Je pensais que c’était bien d’intéresser les littéraires (même si je n’en suis pas un). Je verrais les stats de cet article pour me faire une idée si je continue sur cette lancée.

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  2. Bonjour à tous,
    La fluctuation du vide, ce sont surtout les commentaires de ce matin sur toutes les radios concernant le bloc qui s’est détaché de l’antarctique, et qui prédisent la montée des eaux à cause de cela.
    Je ne suis pas un scientifique de formation, mais j’ai quelques bases tout de même, et je me souviens vaguement de la poussée d’archimède, mais apparemment ce n’est pas le cas des journalistes.
    L’accélération de la montée du niveau des mers ne devrait donc pas normalement être liée à cet icerberg, détaché de la mer qui borde l’antarctique, et non détaché du continent lui même.
    A moins que les scientifiques du climat nous prouvent qu’Archimède de Syracuse s’est trompés depuis 2.200 ans…

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    • Je n’avais pas vu passer cette info Nico merci. Il m’était donc impossible de faire le lien avec le commentaire de Cunctator91 et même avec votre éclairage, je ne suis pas bcp plus avancé.
      En tous cas, avec cette fale news, Benoît aurait eu de quoi alimenter le climathon je présume.

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      • Non, non,
        C’est bien un iceberg, qui s’est détaché.
        Ce que disent certains scientifiques (et là je ne me permettrais pas de les contredire) c’est qu’à terme, le détachement de cet iceberg pourrait fragiliser un glacier qui lui est situé sur le continent antarctique.
        Mais entre le discours des scientifiques qui expliquent que cela pourrait fragiliser le glacier,et donc évidemment, cette fois, entraîner une montée des eaux ; et le discours des journalistes, qui font un raccourci énorme, en expliquant que les eaux vont monter à coup sûr, il y a un pas qui ne devrait pas être franchi.

        Cordialement

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    • Je ne suis pas un spécialiste des glaciers de l’Antarctique, toutefois on peut imaginer que comme tous les glaciers il s’écoule lentement siècle après siècle. Comme celui-ci se déverse dans la mer. L’augmentation du niveau des océans qu’il provoque est lié aux précipitations d’il y a quelques siècles à quelques millénaires quand la neige dont il est constitué est tombée sur le continent à plusieurs kilomètres de là. Quand un morceau se détache suite à l’action des vagues et des courants, il flotte déjà et ne provoque aucune augmentation supplémentaire du niveau des océans.

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