Les Verts et la gauche

par Cédric Moro.
(Initialement déposé comme commentaire à un article, ce court texte m’a semblé mériter d’être élevé au rang d’article, avec l’accord de Cédric. BR.)

[J]e me demande si un jour, ces verts ne passeront pas pour les traitres historique de la gauche. Je m’explique : la gauche a toujours eu pour combat prioritaire la lutte contre les injustices ; injustices qui doivent être enrayées par un état assez fort pour contre-carrer les effets pervers du capitalisme. La lutte pour la justice climatique semble s’insérer dans ce cadre alors qu’en creusant il n’en est rien.

Si les mouvements de lutte de gauche ont agrégé autant de monde à travers les siècles et fait naître des courants politiques, plus ou moins réformistes ou révolutionnaires, c’est qu’ils partaient d’une sensibilité humaine, d’un vécu ou d’une intiution que tout le monde connaît, même les plus riches : il est fondamentalement injuste d’être le plus mal payé alors qu’on exerce le travail le plus difficile.

N’importe quel enfant se rend compte assez tôt de cette injustice et c’est probablement une des causes qui les poussent à s’investir dans l’école et les études : ne pas avoir au final le boulot le plus dur et le plus mal payé (double peine).

À la base, les mouvements de gauche sont donc ancrés historiquement sur cette injustice « sociale » fondamentale (je n’en trouve pas de plus fondamentale que celle de la condition ouvrière en fait, même la lutte contre le racisme ou l’égalité homme-femme quoi qu’importantes sont secondaires de ce point de vue car elles dépendent de la première injustice).

Les Verts proposent ici une vraie rupture en déplaçant tout le champ de la gauche, non plus dans la lutte contre l’injustice sociale fondamentale, mais dans une lutte climatique où tout le monde gagnerait dans l’avénement de sa victoire. Le focus n’est donc plus mis sur l’amélioration des conditions et de rémunération du travail du plus grand nombre. On comprend donc pourquoi les grandes entreprises de par le monde s’engouffrent dans cette nouvelles idéologie, la soutiennent, la financent : elle affaiblit de fait les courants émancipateurs de la condition socio-économique de la classe ouvrière et moyenne, en les reléguant à des luttes secondaires, presqu’accessoires à la gauche au vue de l’urgence climatique qui est ainsi prioritaire, et sur laquelle elles font plein de fric, subventionné de surcroît.

En ce sens, les Verts pourraient bien avoir été les traitres parfaits de la gauche, les traîtres de sa lutte contre l’injustice sociale fondamentale.

35 réflexions au sujet de « Les Verts et la gauche »

  1. Bravo !
    Je ne sais plus qui avait énoncé :
    « c’est à la qualité de sa justice que l’on reconnaît l’évolution d’un peuple ! »
    (Montesquieu peut-être?)

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  2. Bien vu M. Moro. Les historiens et les sociologues n’attribueront pas le beau rôle aux écolos de ce début de siècle.
    L’écologie est devenue le refuge de tout un intellect de gauche orphelin de la chute de l’URSS. Les écologistes, privés de chefs de file idéologiques, de textes fondateurs et d’une cohérence économique et sociale, comme l’étaient les partis traditionnels de gauche, n’existent qu’à travers d’autres partis qu’ils ont colonisé.
    Cette « lambertisation » écologiste a touché tout le spectre politique : l’écologie est présente y compris là où personne n’aurait supposer l’y trouver comme les programmes des partis de droite, mais ce qui est plus grave, elle a investi les textes administratifs (dont les programmes de l’Education Nationale…), les politiques publiques et la constitution…

    L’écologie a repris les combats qui sont les pierres angulaires du marxisme comme la lutte contre le capitalisme et contre les « inégalités », avatar de la lutte des classes.
    La différence majeure avec les politiques de gauches mises en place dés le début du XXème siècle est la déshumanisation complète : on ne cherche pas à créer un homme nouveau mais à sauver la planète, quel qu’en soit le coût social.
    La recherche du bien-être de l’humanité est considérée comme un péché mortel.

    C’est une néo-religion, qui porte tous les attributs des pouvoirs totalitaires.

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    • C’est exactement ça. Je suis en train de lire le bouquin de Patrick Moore, dont la traduction française (Confessions d’un repenti de Greenpeace) vient de sortir chez l’Artilleur (merci à Benoît). Les premiers chapitres font revivre l’état d’esprit du début des années 70, quand un petit commando de va-nu-pieds hirsutes qui ne s’appelait pas encore Greenpeace partait de la côte Ouest américaine pour aller défier les essais de bombe H et sauver les baleines à l’autre bout du monde. C’était ça, pour moi, l’écologie, quand j’étais ado.
      Nos écolos en chambre, au lieu d’adorer Sainte Greta, feraient mieux d’aller braver les braconniers africains qui continuent à décimer les éléphants et les gorilles.

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    • @ Murps qui a écrit
      «  » » » » » » »Cette « lambertisation » écologiste a touché tout le spectre politique » » » » » » »
      S’il n’y avait que cela Quand je vois l’évolution de l’esprit de TOTAL je me dis que si le capitalisme se lance dans la trace des écolos , on est foutu ; mais il y a encore plus grave c’est que les sciences molles sont complètement phagocytées par ces idées et qu’en fin de compte elles servent de prétexte à ceux (responsables politiques industriels ou agricoles ) qui veulent détruire l’économie de l’Europe

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    • Pour l’écologisme doctrinaire, le sauvetage de la planète passe par « l’homme nouveau »https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/?s=l%27homme+nouveau&submit=Recherche

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  3. Malheureusement le mal qu’ils provoquent est considérable et parfois irréversible. Je pense à la fermeture de Fessenheim et bientôt à celle du Bugey que réclament maintenant, les élus de Lyon.
    Je ne vois pas comment on pourra sortir de ce cercle infernal, alors qu’aujourd’hui, ils détiennent les clés d’un succès électoral et que tous les politiques n’ont aucune morale et aucune conscience . Ces élus ou futurs élus sont malheureusement prêts à sacrifier leur pays, son savoir faire, son économie , son peuple pour être élus. C’est pitoyable , inquiétant, terrifiant.

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  4. Salut Cédric. Certes la gauche a perdu son âme rouge, noyée dans la couleur verte, mais la droite se trouve quant à elle tétanisée par le problème, ne sachant comment prendre ses responsabilités face à la terreur morale inspirée par la gauche écolo. Comme d’habitude elle court après sa virginité en s’excusant d’avoir des idées malsaines comme de privilégier le réalisme économique productif. Beaucoup de ses leaders iraient volontiers dans notre sens « réaliste » s’il ne se sentaient pas retenus par ce discrédit moral se transformant vite en discrédit électoral…Les écolos sont malheureusement faiseurs de rois. Bien à toi, content de te relire.

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    • Salut Phil. Cela change un peu de l’approche de la pastèque (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur) en prenant un peu son contre-pied : rouge à l’extérieur mais fondamentalement vert à l’intérieur, comme certains billets bien connus.
      Pour la position « morale » des écolos : à chaque fois que la pratique religieuse s’est effondrée, elle a été remplacée par de grandes idéologies. Au siècle des lumières, où les recueils du clergé ont montré une désaffection des églises, c’était la révolution égalitaire et libérale. En Allemagne dans les années 30, le nazisme. En Russie, le communisme puis le socialisme soviétique. Certaines populations ont besoin de nouveaux dogmes quand les anciens s’écroulent.
      Ce que l’on oublie de voir, c’est que si à la veille de la révolution française, les 2/3 des Fr ne pratiquaient plus, il est toujours resté un gros 1/3 qui pratiquait. Ce 1/3 restant a pratiqué jusque dans les années 60 puis s’est progressivement délité lui aussi dans sa pratique régulière du dogme religieux. Par quoi ce dernier 1/3 a t-il remplacé son dogme ? Je crois en partie par l’écologie et le fait que les écolos obtiennent leurs meilleurs scores dans les régions qui étéaient restées ancrées dans le catholocisme me pousse à le penser (mais il faudrait des corrélations statistiques fines pour le montrer et je ne suis pas démographe).
      Quant au réalisme, il s’imposera d’une manière ou d’une autre. Toute la question est après combien de dégats sociaux, industriels et économiques…
      Les mouvements de contestations autour de la fin du monde ne sont pas nouveaux. Certains historiens les ont analysé comme des mouvements proto-révolutionnaires. Je ne serai pas étonné que l’on soit dans ce cas. Les fondements du pouvoir sont hors de la réalité à cause de ses mouvements qui les influencent et les obligent, accumulant de plus en plus de contraintes réelles dans la société, jusqu’à ce que ces contraintes se libèrent sous forme révolutionnaire. Mais si on pouvait éviter que les gens souffrent du fait de ces idéologies, ce serait une belle oeuvre.

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      • Il me semble que ce n’est pas une désaffection de la religion que l’on constate mais plutôt une dissolution de ses valeurs (l’évangile) dans les concepts politiques tel le socialisme et l’écologie, au prix d’un certain dévoiement. Ces deux idéologies reprennent ou s’inspire peu ou prou de tout le Bien que professe le message sus nommé, sans qu’il soit rapporté à une puissance supérieure. C’est pour cela que nous avons une culture occidentale qui n’est pas forcément celle que d’autres civilisations (religions?) professent. Plus que la nature de l’idéologie c’est peut être la tentation totalitaire sous jacente qui est nuisible. Quel beau sujet de discussion !
        En effet pour reprendre ta conclusion « si on pouvait éviter que les gens souffrent du fait de ces idéologies, ce serait une belle oeuvre.

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      • @Philippe Catier,
        [Je ne vous apprendrai rien… 😉 ]
        « La Tentation totalitaire « , par Jean-François Revel
        Extrait :
        « L’esprit totalitaire peut ressurgir un jour prochain dans une nouvelle incarnation initialement inoffensive et vertueuse, un travestissement inédit derrière lequel très peu de physionomistes identifieront de prime abord le vieux visage messianique et maléfique de l’idéologie… »
        C’est exactement ce que Patrick Moore (co-fondateur de Greenpeace) développe dans son livre :
        Confessions d’un repenti de Greenpeace. Pour une écologie scientifique et non politique, paru le 21 Octobre 2020.
        https://www.editionsartilleur.fr/produit/greenpeace-patrick-moore/

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    • L’argument : Technologies vertes mais polluantes, recyclage impossible… : cette vaste enquête menée à travers le monde révèle les effets pervers des solutions propres pour parvenir à la transition énergétique.
      Face au changement climatique, de nombreux pays se sont engagés dans la transition énergétique. Depuis la COP21 qui a fixé en 2015 d’exigeants objectifs de réduction des gaz à effet de serre, les énergies vertes ont le vent en poupe. La voiture électrique est ainsi devenue la mascotte de cette révolution technologique. Mais les constructeurs restent discrets sur le bilan carbone de leurs automobiles fièrement estampillées ZE (« zéro émission »). Car non seulement elles consomment une électricité pas toujours propre mais, comme les panneaux solaires et les éoliennes, elles sont gourmandes en métaux rares (néodyme, cérium, cobalt, lithium, etc.) dont l’extraction cause des ravages à l’autre bout du monde. Pour que l’air de nos centres-villes s’allège en particules fines, la pollution est délocalisée à l’abri des regards, dans des pays émergents qui espèrent tirer profit de leurs minerais, sans égard pour leurs habitants. En Chine, par exemple, championne des métaux rares, dans la province de l’Heilongjiang, un tapis de poussière toxique recouvre les régions agricoles, arrachant les paysans à leur terre, provoquant des cancers et faisant des mineurs les « gueules noires » du XXIe siècle.

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  5. J’ai développé cette thèse (en anglais) sur mon site, plus récemment ici :
    https://wordpress.com/comment/cliscep.com/73490
    La gauche a toujours été une alliance entre la class ouvrière qui lutte pour son propre intérêt et une partie de la classe moyenne « ancrée historiquement sur un sens d’injustice sociale fondamentale. »

    Le développement d’une classe diplômé nombreuse a créé une caste à part (bien analysé par Emmanuel Todd) qui garde sa sympathie pour les damnés de la terre mais qui a rompu tout lien avec la classe ouvrière. À la recherche d’une idéologie pour justifier son existence, elle tombe sur la défense des minorités sexuelles et le climat…

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  6. Et ce n’est pas la gauche américaine qui va arranger les choses !
    Certes Jo Biden est présenté comme un « centriste », mais les démocrates « ultra » vont chercher à imposer leurs vues.
    Et ça ne concerne pas que l’écologie (enfin ce qu’ils appellent écologie).
    NB Je ne regrette pas non plus Donald !

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  7. Franchement Cedric, vous me faites rigoler.

    Je vous donne un lien cliquer dessus et aller voir:

    https://www.academie-sciences.fr/fr/Colloques-conferences-et-debats/changement-climatique.html

    Si je comprends bien votre article, il est donc du devoir des partis politiques d’aller expliquer à l’Académie des Sciences pourquoi elle raconte n’importe quoi dans l’affaire du climat ?

    La trahison de la Gauche, c’est de NE PAS être capable d’expliquer à l’Académie des Sciences pourquoi elle se gaufre ?

    En fait, c’est Nicolas Hulot avec son armée secrète qui a infiltré l’ONU en mode 5ieme colonne et a réussi à imposer au monde cette accusation débile contre le CO2.

    C’est bien cela qu’il faut reprocher à la Gauche ?

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  8. Rappel bienvenu de Cédric sur ce que fut la condition ouvrière, en ajoutant au passage que les classes dites « populaires » n’ont rien à attendre du catastrophisme écologique puisqu’il est par essence contre la démocratie : https://journals.openedition.org/vertigo/16427
    Les jeunes militants de l’écologie politique n’ont pas le recul nécessaire pour condamner avec vigueur l’environnement intellectuel que leurs ainés proposent. Le tour de force des classes dominantes aura été de faire défiler la jeunesse conscientisée pour sauver la planète plutôt que sauver le dow Jones, ce qui revient au même quand tout est repeint en vert.

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    • D’accord avec ce manque de recul.

      Durant l’adolescence et même la vingtaine, vision jusqu’au boutiste, à la vie, à la mort, poussée par les hormones, la nécessité de se séparer du cocon familial, voire de la faculté (cette mère symbolique), besoin de se sentir appartenir, sûr, solide.
      La trentaine : petit bilan entre illusions perdues et rêves encore concevables. Réalité devient plus concrète. Liberté aussi. Car les expériences, le vécu, l’obligation de choisir et donc de se séparer, consciemment ou non, de grands schémas de pensée, de réflexes qui jusque là étaient tuteurs, rassurants, mais en partie illusoires. Le regard s’affine.

      Bien sûr, chacun son chemin.
      Mais peu naissent armés de la cuisse de leur père.

      Le temps chronologique ne peut être ni arrêté, ni accéléré.
      Et hormis pour quelques-uns qui arriveront à « choper » Chaïros par la crête (le temps suspendu, dont on se saisit), il en faudra sans doute du temps pour que l’esprit de beaucoup puisse constater dans quelle impasse son illusion l’a mené.
      Et parfois, une idéologie tient toute une vie.
      Chronos n’a peut-être pas fini de manger du vert à toutes les sauces. Mais son estomac est blindé, l’en a vu d’autres.

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    • Merci à Cédric pour son texte.

      Merci à MammouthLaineux pour la référence :

      CHOLLET, Antoine et FELLI, Romain, 2015. Le catastrophisme écologique contre la démocratie. In : VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement [en ligne]. 29 septembre 2015. n° Volume 15 Numéro 2. DOI 10.4000/vertigo.16427. Disponible à l’adresse : http://journals.openedition.org/vertigo/16427.

      Et bonne année à tous.
      😉

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      • Cet article est très bon mais glacial : « Face à cette dépolitisation de la crise écologique, donc face à l’absence d’un adversaire politique identifiable à combattre, l’imminence d’une catastrophe conduit à accepter l’autorité censée pouvoir agir ou protéger (Riesel et Semprun, 2008). Dans Le principe responsabilité, ce classique de la pensée écologique, Hans Jonas pensait déjà que les démocraties libérales et leurs foules hédonistes seraient incapables de prendre en charge l’avenir de l’humanité et présumait qu’une « tyrannie bienveillante, bien informée et animée par la juste compréhension des choses » y réussirait mieux, capable qu’elle serait de mettre en œuvre les « mesures que l’intérêt individuel des sujets concernés ne se serait jamais imposées spontanément […], mesures [qui] sont précisément ce qu’exige l’avenir menaçant et ce qu’il exigera toujours davantage ». Cette tyrannie bienveillante devra être dirigée par une élite qui seule « peut éthiquement et intellectuellement assumer la responsabilité pour l’avenir » (Jonas, [1979] 1991, p. 200). Il a ainsi lié la sortie de la crise écologique à une dictature des sages, dernier avatar d’un modèle platonicien de la politique décidément très résilient.  »
        https://journals.openedition.org/vertigo/16427#tocto2n3

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      • Bonjour Cédric. L’article cité en bas de page est très intéressant et j’ai surtout apprécié la mention de Schneider qui proposait un ministère de la vérité… 1984 n’est pas loin !
        Quant à la tyrannie bienveillante de Jonas, elle ne fait que reprendre le despotisme éclairé que Voltaire et d’Alembert considéraient au XVIIIe siècle comme la meilleure manière de gouverner. Le problème c’est l’éclairage ! Pour le despotisme on est relativement bien servi en ce moment.

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  9. Attention à ne pas jeter toutes les valeurs de la gauche aux orties. Ici, Paul Cassia témoigne une nouvelle fois qu’elle a encore de beaux restes:
    https://blogs.mediapart.fr/paul-cassia/blog/180121/coronafolie
    Quant à la droite, le capitalisme de connivence des mondialistes a trahi la notion de libéralisme qui faisait de la liberté d’entreprendre et de la sanctuarisation du droit de propriété les outils concrets de l’émancipation morale des citoyens.
    Face aux menées du WEF et de l’IPCC, il importe que nous combattions, tous, les anti-dreyfusards, à savoir ceux qui soutiennent les thèses officielles aussi mensongères soient-elles.

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  10. Bonjour, la réflexion de Cédric a un sens. L’écologie factieuse est à la gauche, ce que le non contrôle des prestations « dites » sociales est au vrai social. Dans tous les cas l’un (le mauvais) tue tôt ou tard le bon et le nécessaire. Bien à vous. JR

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