Quatorzaine

Quatorze, c’est le nombre d’alexandrins d’un sonnet. Le ringard assumé que je suis se devait donc de se lancer. N’hésitez pas à faire de même, je publierai volontiers les tentatives les plus réussies. Attention : je suis du genre impitoyable avec le décompte des pieds et les règles de la versification. En plus j’ai une manière personnelle de les interpréter, d’où une mauvaise foi garantie.

Pour qu’en nous la confiance et l’optimisme vibrent
Quand tout l’univers se dérobe sous nos pieds
Le courage est souvent notre ultime équipier
Qui toujours nous permet de garder l’équilibre.

Quand, invisible mais d’un si vaste calibre,
L’ennemi triomphant, toujours plus déployé,
Sème tant de misère et de désemployés,
L’on songe à Alaric avançant sur le Tibre.

Mais l’union des humains est plus forte que lui
Et contre la prison luisent dans notre nuit
La chance du wifi, le salut de la fibre.

Confiance ! Nous vaincrons ce tigre de papier !
Ce faux roi couronné laissera nos foyers,
Bientôt nous sortirons. Bientôt nous serons libres !

9 réflexions au sujet de « Quatorzaine »

  1. Je suis ténébreuse, pas veuve, pas inconsolée,
    Le Jupiter se plaint, mais il est fort coupable.
    Son étoile se plombe, il mourra, c’est probable
    De cette peste noire de l’incurie inviable.

    On nous taille d’estoc, on nous scie de taille.
    Nos chefs nous soustraient des médocs et des masques ;
    La couronne n’a pas d’yeux mais nous flingue sans casque.
    Virus, masque ou couronne, pourquoi pas une faille ?

    Pas encore abolie, cette peste nous enfume,
    Mon front est rouge encore de la colère ad dux !
    J’ai rêvé chloroquine, mais mon dieu, trop de luxe ?

    Il faut deux fois traverser l’Ob et le Tchoulum*
    Ma fronde va valser contre le front du dux
    Ça ne le tuera pas mais ça sera pas du luxe.

    Tchoulym se prononce Tchoulum/Tchouloum en fait, le y ayant la même racine que le u.
    petite faiblesse rime masc/fém ume/um…
    Merci d’avoir lancé cet exercice magnifique.

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  2. Perdu dans le cosmos, la peur le tenaillait
    sans cesse luttant dans la nature sauvage
    il implorait le ciel, les dieux et les divinités
    cherchait dans la magie la réponse des sages

    Tant de siècles et d’efforts passés à s’en défendre
    firent de lui pourtant le seigneur de la terre
    coulant des jours heureux, confortables et tendres.
    Enfin il se senti l’égal de Jupiter…

    Mais alors, quelle mission pourrait le satisfaire
    lui qui tout à coup fut saisi par l’ennui?
    A l’égal des dieux il voulu l’univers.

    Et n’entendant pas un destin trop petit
    il voulut en régler la mécanique céleste.
    C’est alors qu’il mourut du virus de la peste !

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      • Oh oui, bravo et belle chute !
        J’avais remisé mon brouillon pas raccord dans les rimes surtout vers la fin, enfin bref, c’est plus d’équerre, bien que pas encore parfait sur la rime ux/uxe masc/fém. Oubliez le précédent.

        Los Confinados

        Je suis ténébreuse, pas veuve, pas inconsolée,
        Mais Jupiter se plaint, serait-il fort coupable ?
        Son étoile se plombe, et mourra, c’est probable
        De cette peste noire de l’incurie cinglée.

        On nous taille d’estoc et on nous scie de taille.
        Nos chefs nous soustraient des médocs et des masques ;
        La couronne n’a pas d’yeux mais nous flingue sans casque.
        Virus, masque ou couronne, pourquoi pas une faille ?

        Pas encore abolie, cette peste nous enfume,
        Mon front est rouge encore de la colère ad dux ;
        J’ai rêvé quelques tests, mais mon dieu, trop de luxe ?

        Il faut deux fois revoir nos us et nos coutumes.
        Modulant tour à tour bousculade en Métro
        Et soupirs confinés en nos homes in petto.

        Ravie d’être confinée à la campagne, by the way.

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