Climathon, élection du champion d’automne : second tour

Quel choc au sommet que cette ultime élection saisonnière ! Avec 158 votants, soit plus du double des élections précédentes, le Climathon finit l’année en beauté.

Dès mardi après-midi, l’évolution des scores montrent que la moindre erreur, la moindre faiblesse ne pardonnera pas. Comment pouvait-il en être autrement avec un plateau aussi royal ?

Très vite, il apparaît que seuls quatre concurrents sont vraiment dans la course, les autres étant dès le début relégués au rang de figurants. Victimes du vote utile, ces petits candidats ne se détachent qu’occasionnellement d’un vote nul. Même le Conseil national des programmes ne parvient pas à faire illusion, une fois passée sa très brève incursion en tête en tout début de course.

Signe de l’efficacité toujours croissante des compétiteurs, les quatre poids lourds de l’élection sont tous des lauréats des toutes dernières semaines : France Télévisions pour le licenciement de Philippe Verdier (semaine 44), Corinne Lepage et son « registre » des climatosceptiques (semaine 45), Nicolas Hulot et son lien entre climat et terrorisme dès le lendemain des attentats (semaine 46), et enfin Bruno Latour pour son rapprochement entre climatosceptiques et terroristes (semaine 48).

Comment était-il possible de départager de tels champions ? On aurait voulu qu’il finissent tous ex æquo et que l’on soit obligé d’attribuer plusieurs titres tant ces quatre-là ont su nous séduire par leur inimitable jeu de propagande odieuse. Mais la logique de la compétition est cruelle, et contraint parfois à éliminer même les meilleurs. Est-il plus belle preuve du niveau exceptionnellement relevé de la compétition que l’élimination de France Télévisions ? Dans l’ambiance délicieuse de délation pré-COP21, virer un journaliste pour opinion non conforme ne permet d’atteindre que la quatrième place au championnat d’automne. Nicolas Hulot, notre multi-lauréat, qui aura tant de fois payé de sa personne pour porter le Climathon au sommet, échoue une fois encore au pied de la qualification, avec une troisième place pour toute récompense d’une réalisation qui, il n’y a guère, lui aurait sans conteste valu le titre.

Les deux qualifiés sont donc Bruno Latour pour avoir rapproché climatosceptiques et terroristes en semaine 48, et Corinne Lepage, vainqueur de la semaine 45 pour son idée de « registre » de climatosceptiques. Avec 34% des voix, Bruno Latour caracole en tête – à certains moments, les observateurs de la course se sont pris à évoquer l’éventualité qu’il l’emporte dès le premier tour. Avec ses 23%, Corinne Lepage aura toutefois montré qu’il fallait compter avec elle pour la suite. Les deux qualifiés se complètent bien : l’un pour le chef d’accusation, l’autre pour l’intendance. Un splendide choc au sommet pour ce second tour. Le vote est ouvert toute la journée de jeudi, clôture à minuit (heure française).

Les résultats complets du 1er tour :

Bruno Latour : 34%

Corinne Lepage : 23%

Nicolas Hulot (semaine 46) : 16%

France Télévisions : 12%

Conseil des programmes : 7%

Vincent Manilève : 3%

Nicolas Hulot (semaine 41) : 2%

Hervé Le Treut et Yann Verdo : 1%

France 5 : 1%

Anne Souyris et David Belliard : 1%

Pierre Radanne : 0%

Audrey Garric : 0%

8 réflexions au sujet de « Climathon, élection du champion d’automne : second tour »

  1. On voit l’absurdité d’un vote où le nombre de tours n’est pas lié au nombre de candidats (on le reverra en France bientôt). Avec autant de candidats, il faudrait au moins 3 tours 12->6->2-1

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  2. Je vote Lepage; comme elle est prête à défendre n’importe quoi et qu’elle aura la liste des climato sceptiques , on pourra faire appel à elle devant la cour mondiale des droits de la planète pour prendre notre défense

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  3. Je n’ai pas pu voter pour Latour : j’ai lu quatre fois son article, avec d’autres aussi de lui pour avoir le contexte, et je ne suis toujours pas sûr de l’avoir compris… En particulier, le passage que vous citez s’adresse-t-il vraiment aux climatosceptiques, ou plutôt aux Indiens ? Je sais, c’est pire. Enfin, je crois. Bref… Une bonne pièce de propagande doit être lisible, pas de la soupe intellectuelle de castrat guillotiné, donc pour moi Latour est hors sujet. Enfin, je crois…

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  4. Est-ce que ces deux compétiteurs avaient à la suite des évènements de Charlie Hebdo indiqué « je suis Charlie » ou avaient défilé pour la liberté d’expression ? Si oui, ne seraient-ils pas en contradiction entre leur prise de position actuelle et leur acte en début d’années ?
    J’étais bien jeune en 1941, mais j’ai souvenir que l’on avait aussi à cette époque fait des listes de personnes qui déplaisaient au pouvoir en place. Serait-il possible que une ou deux générations plus tard, on retrouve ces mêmes idées malgré les « plus jamais ça » ?

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