La gravité comparée de la covid-19

par Rémy Prud’homme.

Quels sont les pays les plus touchés par la pandémie de covid-19 ? Comment se situe la France par rapport aux autres pays. Il est facile de le savoir en tapant wordometers.info/coronavirus. Et effrayant de constater le gouffre qui s’est développé en France entre la réalité et le discours politico-médiatique. Deux idées dominent ce discours. La première, répétée à plusieurs reprises par le président de la République, est que attaqués comme tout le monde par cette cette épidémie, nous l’avons plutôt bien gérée, aussi bien ou mieux que la plupart des autres pays. La seconde est que deux pays méritent le bonnet d’âne : les Etats-Unis de M. Trump et le Brésil de M. Bolsonaro. Ces deux idées très répandues sont malheureusement des menteries.

Tous les soirs, on nous répète : hier 100.000 nouveaux cas détectés aux Etats-Unis ; Les Etats-Unis et le Brésil sont les deux pays les plus touchés du globe. Jolis exemples de mensonges reposant sur des vérités. La propagande officielle choisit de ne s’appuyer que sur le nombre des infectés, et sur le nombre global des décédés. Ces deux critères n’ont guère de sens. Le nombre des infectés est une fonction directe du nombre des testés, et ne dit rien du tout sur l’ampleur de l’épidémie (sauf si les tests sont effectués sur un échantillon représentatif, ce qui ne semble n’être le cas nulle part). Et le nombre des décès d’un pays n’a de sens que rapporté à sa population. Pas besoin d’être un épidémiologiste patenté pour comprendre cela. Le seul critère utilisable pour des comparaisons est le nombre de décès par million d’habitants. Il doit être utilisé avec prudence : tous les pays ne comptabilisent pas nécessairement les décès dus au covid-19 de la même façon ; et à ce jour l’épidémie n’est pas terminée partout. Que nous disent les chiffres, à la date du 15 juillet ?

Que les résultats de la France sont entre le médiocre et le lamentable. Seulement cinq pays dans le monde (sur 150 pays) font plus mal que nous. Cela ne s’appelle pas être dans la bonne moyenne. Que les résultats des Etats-Unis et de Brésil tournés en dérision tous les soirs à la télévision, qui sont mauvais, le sont moins que ceux de la France : 460 décès par million en France, 420 aux Etats-Unis, 350 au Brésil. Ni M. Trump ni M. Bolsonaro ne sont ma tasse de thé, mais le fait est qu’ils font mieux (au moins jusqu’ici) que M. Macron dans la lutte contre le covid-19. Si tant est que les résultats d’un pays puisse être imputés à la gestion de son président, surtout dans des pays comme les Etats-Unis ou le Brésil, où la politique de la santé est davantage dans les mains des gouverneurs des Etats fédérés que dans celles du président de l’Etat fédéral.

D’un point de vue plus global, et plus intéressant, la situation des différents pays est incroyablement variable : elle va de 844 décès par million d’habitants) en Belgique à 4 en Australie ou en Tunisie. On peut distinguer quatre groupes de pays.

Le premier regroupe cinq pays extrêmement touchés, avec un taux de décès supérieur à 500 : Belgique, Royaume-Uni, Espagne, Italie et Suède, listés ici par ordre décroissant de mortalité.

Le deuxième rassemble sept pays très touchés, avec des taux de décès compris entre 300 et 500 : France, Etats-Unis, Pérou, Chili, Pays-Bas, Irlande, Brésil, également présentés par ordre décroissant de mortalité.

Le troisième, avec des taux de décès entre 100 et 300 comprend une dizaine de pays que l’on dira assez peu touchés, comme le Mexique, la Suisse, le Portugal, l’Allemagne, le Danemark.

Le quatrième, avec des taux inférieurs à 100, inclut la plupart des autres pays du monde, finalement très peu affectés. On y trouve la Russie, la Turquie, la Hongrie, la Pologne, Israël, la République tchèque, la Grèce, le Japon, la Corée, les trois pays du Maghreb, ou encore l’Australie.

Ce classement débouche sur deux observations. Tout d’abord, les décès du covid-19 sont assez concentrés sur un petit nombre de pays, tous situés en Europe et dans les deux Amériques. Près de 70% de tous les décès enregistrés dans le monde sont intervenus dans les douze pays classés comme « extrêmement » et « très » touchés. La « pandémie » mérite à peine ce nom.

Ensuite, la grande disparité des résultats est difficile à expliquer. Elle ne reflète ni la densité, ni la démographie, ni le climat, ni les ressources médicales, ni l’économie (les pays les plus frappés sont des pays relativement riches, mais des pays très riches, comme le Japon ou la Norvège ont été épargnés). La qualité de la gestion a certainement joué un rôle dans ces résultats énigmatiques. A coup sûr, des armées de chercheurs vont travailler à éclairer ce mystère. Sinon en France, où décideurs et médias connaissent déjà les réponses, mais ailleurs dans le monde.

78 réflexions au sujet de « La gravité comparée de la covid-19 »

  1. Camper Trump et Bolsonaro en exemples permet de s’affranchir de lire cette contribution, toute la misère de la pseudo « science » économique qui prétend « expliquer » les choses…,

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    • C’est tellement pratique d’utiliser Trump et Bolsonaro comme épouvantails? Ils sont peut être antipathiques mais les faits sont là. Le nombre de décès par million d’habitants en France est scandaleux. Les médias qui pointent USA et Brésil en prétendant que l’épidémie y est hors de contrôle sont des propagandistes éhontés.

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      • La Suède, c’était formidable, l’Amérique, c’était formidable, le Brésil, c’était formidable… Et comme ça tourne au caca, on invoque maintenant pour l’Amérique et le Brésil le caractère fédéral de l’organisation des systèmes de santé pour dédouaner leurs maboules de présidents de toute responsabilité: C’est la faute aux gouverneurs (Surtout s’ils sont démocrates…). C’est une calamité mondiale que personne n’a vue venir car elle a des développements pathologiques inconnus de tous les cadors de médecins qui paradaient devant les caméras. Les pays les plus touchés sont les pays les plus touristiques, une fête de la bière à Munich dans les conditions de la fiesta évangélique de Mulhouse aurait tout autant provoqué de macchabées qu’en France, ça c’est trouvé comme ça, et les allemands recordmen d’obésité en Europe auraient passé à la casserole comme les autres. Leur détestation des enfants a fait le reste, le premier cluster notable en France a été le Morbihan où les grands-parents se sont faits contaminer par leurs petits-enfants venus de la région parisienne, pas d’enfants, pas de petits-enfants, aucun pays ne peut être mis en équations, lesquelles ne savent incorporer l’histoire des peuples, les affects, les effets du tripotage intergénérationnel, à peine l’âge du capitaine, etc, etc.

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      • « C’est la faute aux gouverneurs (Surtout s’ils sont démocrates…) »

        Et oui, ce sont bien des gouverneurs, mais aussi des Ordres de pharmacie qui ont commis le CRIME d’interdire l’hydroxychloroquine!

        Et ce n’est pas le seul CRIME dans l’histoire. Avec un peu de recherche vous allez en trouver d’autres. Un petit effort!

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  2. Belle analyse.
    « Il doit être utilisé avec prudence : tous les pays ne comptabilisent pas nécessairement les décès dus au covid-19 de la même façon »
    Effectivement. Et cela explique peut-être que les pays les plus touchés ne sont pas des dictatures.
    La Chine n’apparaît pas dans le classement. Etonnant ?

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    • Les statistiques sur les causes de décès sont délicates. Il est fréquent qu’une personne décède avec plusieurs affections. Les certificats de décès peuvent mentionner plusieurs causes. En choisir une est arbitraire. «  Une étude réalisée en englobant toutes les causes indiquées sur les certificats médicaux de l’année 2011 en France montre que les Français meurent de 2,4 causes en moyenne »
      Extrait de
      https://www.afis.org/Un-peu-de-bon-sens

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    • Tout à fait d’accord !

      Je suis étonné que lorsqu’on parle de mortalité du Covid, on ne s’appuie pas plus souvent sur ces chiffres. Même chose évidemment à l’étranger, où bien des pays (les pays développés en tout cas) disposent de données fiables sur la mortalité générale quotidienne, et sont à même de calculer la surmortalité sur la période de l’épidémie, donc le vrai bilan du Covid.

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      • Heu non, pas du tout. La crise a été accompagnée de mesure totalement exceptionnelle, « sans précédent » comme on dit à chaque fois qu’il y fait un peu chaud en été, sauf que là c’est vrai (sans précédent depuis la guerre pour certaines mesures, sans précédent du tout pour d’autres).

        Donc la mortalité totale est potentiellement biaisée : moins d’accident du travail, de la route, de pollution…

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  3. Ping : La gravité comparée de la CORONAVIRUS Disease-19 – Tankonla (la santé)

  4. j’avais cru couprendre que le meilleur indicateur était celui de la sur mortalité;
    Certes, si on en constate une, ce sera « toutes causes confondues », mais à défaut de catastrophe naturelle ou autre événement extra-ordinaire, la covid19 serait bien la cause de ce dépassement.
    Un petit problème, c’est que pour avoir des chiffres, raisonnablement, fiables, il faut attendre plusieurs mois (et reste la fiabilité des stats de certains pays).
    Par ailleurs à partir de quand faire des comparaisons , novembre 2019 ?
    En outre, il faut, amha prendre ces chiffres sur au moins 6 mois;

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    • Non, on peut avoir une bonne idée dès maintenant. J’ai fait le calcul (en important les fichiers de l’INSEE sur un tableur) à 3 reprises depuis le début de l’épidémie, et on s’aperçoit que si les chiffres des dernières semaines sont inférieurs à la réalité, ils ne le sont pas tant que ça (10-15% maxi) et au bout de 2 mois, ils sont quasiment définitifs, à 1% près.
      Sur les 3 mois du plus fort de l’épidémie (avril-mai-juin), j’ai constaté une surmortalité d’environ 22.000 par rapport à la moyenne 2015-2019, tenant compte de l’augmentation « naturelle » de la mortalité d’une année sur l’autre – en moyenne 6.300 décès supplémentaires chaque année en France depuis 15 ans (effet baby boom).
      À 1000 ou 2000 unités près, ce chiffre me paraît solide. Autrement dit, le bilan français « officiel » est surestimé : des gens morts avec le Covid, mais pas DU Covid, ont été comptabilisés à tort.
      Des articles en anglais faisant le même bilan pour les pays développés vont dans le même sens : la mortalité « officielle » du Covid en France est surestimée. (ce n’est pas le cas dans tous les pays, où en général c’est plutôt l’inverse)

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  5. Les USA ne sont pas dans une phase « fin du pic » de l’épidémie, mais dans beaucoup d’états au contraire, en phase ascendante ou stabilisée. Donc pour comparer à la France qui elle est depuis un bon moment dans une phase descendante stabilisée, il faudra attendre encore quelques semaines. En fait, Trump et Bolsonaro ont incité leurs compatriotes (déjà pas très enclins à la discipline collective et citoyenne, esprit du chacun pour soi) à ne pas se protéger suffisamment, et ont ainsi empêché de limiter la propagation. D’autres pays à l’inverse très disciplinés comme le Japon (pays riche) ou mieux le Vietnam (pays pauvre) ont eux très fortement contenu le virus. Pour la France, les premières semaines (Février et début Mars) ont été catastrophiques, c’est là que l’épidémie à explosé dans l’est et le nord surtout, sans masques, tests, etc… Puis le confinement a stoppé la progression. Maintenant tout dépend du comportement des gens.

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  6. Il faudrait aussi prendre en compte la pyramide des âges. Bien sûr ce sont des calculs un peu compliqués à faire. Ce ne serait certainement pas à l’avantage du Brésil.
    A titre indicatif, voici l’espérance de vie de quelques pays :
    Afrique : environ 60 ans (50 à 75 ans selon les pays)
    Inde : 69 ans
    Brésil : 75,5 ans
    Etats-Unis : 78,5 ans
    Royaume- Uni : 81 ans
    Allemagne : 81 ans
    Suède, Norvège : 82,5 ans
    France : 82,5 ans
    Italie : 83 ans
    Espagne : 83,5 ans
    Japon : 84 ans

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  7. Pour vous faire sourire :
    • Quelques citations choisies du prince Philip, duc d’Edimbourg.
    Rapporté par l’agence de presse Deutsche Press Agentur, en août 1988 :

    « Au cas où je serais réincarné, je souhaiterais l’être sous la forme d’un virus mortel afin d’apporter ma contribution au problème de la surpopulation. »
    Le prince Philip est le fondateur du WWF

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  8. Dans le Worldmeter les pays sont classés par ordre du nombre total de cas. la France arrive aujourd’hui en 18e position, mais avec le taux de létalité le plus élevé du monde 17,34% aujourd’hui, 3,82% pour les USA, un des plus bas 0,06% à Singapour. La létalité devrait être comprise entre 0,5% et 1%, on ne le saura exactement (avec un bémol) qu’à la fin de la pandémie, si les pays veulent bien indiquer leurs résultats.
    Que veut dire cette valeur aussi élevée ? Une des explications serait la France ne pratique que très très peu de test comparée aux autres pays. Est-ce fait volontairement pour qu’elle ne soit pas classée bien en avant ?
    Ne nous a-t-on pas dit que l’on devait faire 700,000 tests par semaine ?
    Si on corrige le nombre de cas français par rapport à la létalité américaine, on arrive à un nombre de cas de 789190. On remonte méchamment dans le classement du Worldmeter et la France se retrouve en 4e position.
    Bon, je sais, vous allez me dire que je n’ai pas fait les calculs pour les autres pays …

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  9. effectivement,comme le dit pastilleverte, seules les données sur la mortalité totale permettront d’évaluer la surmortalité, qu’il faudrait considérer depuis novembre pour intégrer les épidémies de grippe saisonnière… si l’on intègre la mortalité simplement anticipée par le Covid, la surmortalité ne devrait pas être considérable en France, la grippe hivernale n’ayant pas été très virulente

    Faire des comparaisons de mortalité Covid entre pays pose, outre le problème de l’enregistrement des causes de décès, celui des différences régionales ; en France, la mortalité nationale cache des différences considérables entre le Grand Est ou la Région parisienne et les régions du Grand Ouest… d’où la difficulté d’établir un lien entre les politiques menées et les taux de mortalité… est-ce par exemple que les taux de mortalité très faibles dans certains pays européens comme la République tchèque ou la Hongrie sont à mettre au crédit de leurs gouvernements, ou ne bénéficient-ils pas de logiques régionales intraeuropéennes qui nous échappent?

    s’il y a deuxième vague en France, on va bien voir si on fait mieux avec tests et masques, s’il n’y a pas un phénomène inévitable de rattrapage dans les régions peu touchées jusqu’à maintenant, et si à l’inverse des régions comme l’Alsace n’auraient pas déjà acquis une forme d’immunité collective à un seuil plus bas qu’on ne le penserait habituellement…

    aux USA, on voit que tous les Etats vont être touchés successivement à un niveau semblable, mais que nulle part cela explose, cela finit toujours par plafonner partout…

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  10. Après l’évolution hivernale, normale, en forme de cloche, des cas de coronavirus, on n’entend plus parler d’épidémie jusqu’à l’hiver suivant. Cette année, pour la COVID 19, on multiplie les tests.
    Ces tests nous montrent que le virus ne disparaît pas, évolue de manière chaotique, redémarre en certains endroits, malgré la saison chaude censée le faire disparaître.
    Ne pensez-vous pas que si des tests avaient été effectués les autres années, nous n’aurions pas vu le même cas de figure ?
    Je suis un citoyen lambda, qui ne connaît pas le problême, et qui, à ce titre, se pose des questions !
    Climatiquement vôtre. JEAN

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    • On pourrait aussi poser votre (bonne) question de manière différente : Ne pensez-vous pas que si on faisait des tests sur la lu les grippes saisonnières, nous n’aurions pas tout autant de positifs apparaissant de manière chaotique, à certains endroits et pas dans d’autres ?

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  11. Bonjour. La statistique des décès en France est notoirement sous-évaluée par le fait que le nombre de décès à domicile n’est pas pris en compte. Il est évalué à 9000 personnes. Ce qui ferait de la France l’un des plus mauvais bilan du monde avec un ratio supérieur à 590 décès par million d’habitants.

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    • ce chiffre de 9000 personnes, qui repose sur une estimation un peu hasardeuse du syndicat de médecins MG France, n’est pas confirmé par les chiffres de surmortalité, qui indiquent une surmortalité de moins de 30000 personnes pour mars-avril 2020 (et aucune ensuite)

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      • Vous avez raison. Ceci dit il est probable aussi que la mortalité générale ait baissé. J’ignore pourquoi mais c’est une rumeur insistante qui court dans les hôpitaux. Evidemment il s’agit d’une hypothèse. Reste qu’il sera intéressant en fin d’année de faire un constat global.

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      • Il me semble qu’on a eu deux phénomènes concomitants, allant chacun dans un sens opposé à l’autre :
        1- des gens morts à l’hôpital AVEC le Covid, mais pas DU Covid (autrement dit, ils seraient décédés de toute façon, sans le Covid, de crise cardiaque, cancer ou autre) et comptabilisés dans le bilan officiel Covid,
        2- des gens décédés, souvent chez eux, DU Covid, mais n’ayant pas été comptabilisés dans le bilan officiel car non testés (ils auraient vécu encore quelques années sans l’irruption du Covid)

        Et effectivement, seule la surmortalité sur la période (avril-mai-juin en France : là où on compte +95% des décès) permet de trancher.
        N’oubliez pas, dans ce calcul, l’évolution naturelle de la mortalité liée au baby-boom : la courbe suit une tendance haussière depuis 2004 : +95000 morts/an en 15 ans, soit environ 6300 morts en plus chaque année. (=1600 par trimestre)

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    • Pour tous les pays il semble que l’on cache sous le tapis différents mourrus en fonction de l’organisation locale de la santé. A l’instar des chinois, les espagnols ont arrêté leur compteur, sans doute pour rester en dessous des 30 000, palier symbolique franchi par la France, le voisin honni ! Comment croire que soudainement plus personne ne soit mort de ça en Espagne, par décret ?…

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  12. Comme un mort avec le Coronavirus n’est pas forcément un mort à cause du Coronavirus, les statistiques sont d’autant moins interprétables que les stratégies de tests et règles de déclaration ont sans doute changé (et je n’évoque même pas la volonté vraisemblable de manipuler pour faire peur). Ce qui est incontestable c’est la mortalité globale qui devrait sortir de l’ordinaire s’il y a une cause de mortalité supplémentaire vraiment significative. Les statistiques de l’insee ne semblent pas montrer de catastrophe majeure :
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/001641603#Graphique
    Quand le mois de juin sera disponible, il sera intéressant de prendre le cumul de mars à juin (ce qui englobe tout le pic) et de le comparer à celui des années précédentes. Il sera encore mieux de prendre l’année complète car il ne faut jamais oublier que des effets de report sont possibles. Si le début de l’hiver est peu affecté par les épidémies saisonnières, les fragiles en sursis vont décéder en nombre au premier stress sérieux suivant. Si ce n’est pas le covid ce sera la canicule. Et si un épisode de mortalité inhabituel se produit, il laisse derrière lui moins de très fragiles et le pic de mortalité peut être suivi par un creux. S’il y a une chose évidente avec ce covid-19 c’est qu’il affecte presque exclusivement des individus âgés ou en très mauvais état. D’autres virus sont bien moins spécifiques et touchent à égalité jeunes et vieux.
    J’en reste sur ce que j’ai déjà développé sur mon blog (cliquer mon nom). Les gesticulations des gouvernements n’ont pas changé grand chose au déroulement de l’épidémie. Elle se termine quand il n’y a plus beaucoup de victimes potentielles et ce nombre de victimes (peut être un peu plus étalé dans le temps quand il y a un fort confinement ? ) dépend très vraisemblablement de déterminants intrinsèques : âge, état sanitaire, immunité acquise précédemment et peut être aussi un peu de facteur chance. Un facteur de moins de 2 entre les taux de mortalité de 2 pays ne signifie pas grand chose.

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  13. La terre ne ment pas. Mes déambulations « nécromantiques » me conduisent régulièrement dans les allées fantomatiques du cimetière de Thiais. Au terme du confinement, force est de constater que les divisions vouées à « digérer » le lumpenprolétariat parisien ont sacrément progressé ! Là où ça avançait à raison d’une demie rangée par semaine, eh ben elle sont pleines ! Alors qu’il faut une année entière en temps normal pour les garnir. Pas que les parisiens pauvres, on remarque la tombe du physicien Robert Klapisch dans une division juive, mais le père de Cédric n’est pas mort du covid. On relève beaucoup de vieux couples, là, la maladie peut être suspectée. Et pas mal de gens pas très très vieux mais dans les 65-75 ans.

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  14. M. Prudhomme, et/ou M. Rittaud, que pensez-vous de ceci : la vraie mortalité du Covid est représentée par la surmortalité (sur la période de l’épidémie) par rapport à la mortalité des années précédentes. Les chiffres de mortalité générale (quotidienne) sont disponibles sur le site de l’INSEE. À partir de là, on peut, comme pour les grippes saisonnières ou la canicule de 2003, évaluer assez précisément la vraie mortalité du Covid-19.
    Car comme dit par d’autres, certaines victimes « officielles » du Covid sont mortes AVEC le coronavirus, mais pas DU Covid : elles ont été intégrées au bilan officiel parce que testées positives avant leur décès ; par défaut, celui-ci a été attribué au Covid. En réalité, elles seraient décédées quand même (sans le Covid), d’une crise cardiaque, de cancer, etc. – ces personnes étaient déjà de santé très fragile, souvent âgées. À l’inverse, certaines personnes ont pu mourir du Covid mais n’ont pas été enregistrées comme telles, notamment des personnes décédées chez elles (merci les bons conseils du ministre de la santé : restez chez vous et prenez du Doliprane) et qui n’ont pas été testées, dont la mort a été attribuée à une crise cardiaque ou autre, alors que sans le Covid, elles auraient vécu encore plusieurs années.
    Le « juge de paix » entre ces « morts du Covid » en trop et en trop peu, ne peut-il pas être la surmortalité et seulement elle ? Il me paraît évident que si, mais je suis étonné de constater que ce n’est pas évident pour tout le monde.
    Si vous êtes d’accord avec ce raisonnement, il existe des articles (en anglais) qui récapitulent cette approche pour tous les pays dotés de statistiques de mortalité générale fiables – en gros, les pays développés. Ils réservent quelques surprises…

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    • Ce n’est pas une idée neuve. Voire plus haut. Raoult le disait aussi, c’est passé au deuxième plan à cause de la focalisation excessive sur l’HCQ. Sur le fonds cela revient à dire que nous mourrons tous un jour et que des évènements présentés comme exceptionnels ne changent en fait pas grand chose. Mais c’est une idée désagréable pour nos contemporains qui préfèrent faire l’autruche et nier la mort. Les funérailles d’antan (Brassens) sont loin !

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      • Je suis d’accord, mais c’est un autre sujet.
        Le sujet est le bilan de l’épidémie, exactement comme pour la grippe saisonnière : les gens qui meurent de cette dernière ont un profil très semblable à ceux décédant du Covid-19 (gens âgés pour la plupart) et pourtant on fait le calcul des victimes, chaque année, sur la base de la surmortalité sur la période de l’épidémie. C’est ce qui permet de comparer entre années.
        Il me semble que dans la cacophonie médiatique actuelle, quand on avance un chiffre de mortalité, on devrait systématiquement le faire sur la base de la surmortalité, et non sur la base de chiffres sortant d’on ne sait où et bricolés pour la circonstance par le ministère de la santé.

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  15. On fera le bilan en fin d’année et ce sera très cruel pour ceux qui ici ont cherché d’emblée à dédramatiser la situation. Avec 200000 ou 300000 morts aux Etats-Unis , on sera très loin d’une simple grippette.

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    • L’expression « grippette » n’est pas pertinente. Elle assimile une grippe à un simple rhume. La réalité, c’est qu’une grippe peut être sévère, et que l’épidémie de Covid que nous avons vécu cette année se compare à une grippe sévère, ni plus, ni moins. En termes de mortalité, on est dans des ordres de grandeur comparables aux évènements épidémiques de 1957/1958, ou 1968. Et bien entendu, rien à voir avec la fameuse grippe espagnole de 1918/1919.

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    • Le taux de mortalité hivernale en France cette année est un petit peu supérieur à celui de l’an passé.

      Après une baisse de 1946 à 2007, la mortalité hivernale a tendance à remonter depuis. Compte tenu de cette tendance, on peut estimer qu’il y a eu environ 18500 décès de plus cet hiver que ce qui aurait résulté de la tendance des 13 dernières années.
      N’aurait-on pas pu les éviter en évitant de renvoyer les malades chez eux avec du paracétamol pour tout traitement?

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  16. Voici un graphique qui intéressera certains d’entre vous, si j’en juge par les échanges précédents. Il illustre la comparaison entre les deux dernières périodes « grippales », censées commencer le 1er novembre.
    Deux précisions terminologiques : 1/ « France entière » comprend la France métropolitaine plus les départements d’outre-mer. 2/ « Ensemble des communes » se distingue de « Communes à envoi dématérialisé » qui est un indicateur avancé de 5 ou 6 jours (représentant environ 90% des décès).
    La courbe en tiretés représente la différence de mortalité cumulée entre la période en cours et celle de la période précédente. On voit bien apparaître l’épisode grippal de huit semaines début 2019 (janvier-février). Les deux périodes étaient encore « à égalité » le 25 mars 2020, alors que le coronavirus était en phase ascendante (le maximum a été atteint vers le 6-8 avril). L’excédent de 2019-2020 s’est stabilisé à environ 23 000 décès en mai et juin, puis a commencé à décroître. Le prochain point sera fait par l’INSEE le 31 juillet : on verra alors si la tendance amorcée se confirme ou non. En tout état de cause, le pic de sur mortalité de mars-avril 2020 restera dans les annales, même s’il est compensé par une mortalité moindre pendant les mois suivants (comme cela avait été le cas après la canicule de 2003).
    Michel

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    • Merci, je connaissais le lien.
      En fait, j’ai posé la question car j’étais étonné que nul à ma connaissance dans les médias ne raisonne en surmortalité par rapport à la moyenne à la même époque de l’année quand i lest question de la mortalité du Covid, alors qu’il me semble évident qu’on devrait adopter cette approche. Je voulais vérifier que je n’étais pas le seul à penser ainsi – c’est chose faite (cela dit si une autorité mathématique comme B. Rittaud écrivait un article à ce sujet, ce serait le top)
      Au niveau international, des articles ont été écrit à partir de cette approche par la surmortalité, par exemple ici https://ourworldindata.org/excess-mortality-covid ou encore ici https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2767980
      Selon les pays, la « mortalité officielle Covid » (celle annoncée par les autorités) est tantôt surévaluée, tantôt sous-évaluée par rapport à la mortalité réelle, évaluée en termes de surmortalité par rapport à la même période les années précédentes. Ce qui au passage relativise un peu les données de worldometers…
      Cordialement,

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      • Je m’étais aussi posé cette question. Cet autre graphique lui donne une première réponse. On voit que l’excédent de mortalité par rapport à l’an dernier s’est manifesté pendant les mois de mars et avril. Selon les chiffres de l’INSEE, l’excédent de mortalité de ces deux mois par rapport à 2019 ont été d’environ 27000 décès. Pour cette même période mars-avril, les chiffres de décès attribués au coronavirus par Worldometer donnaient environ 25000 décès. La coïncidence peut apparaître comme satisfaisante compte tenu des imperfections dans l’attribution des causes et dans la transmission des données (il y avait eu un réajustement notable à la hausse courant mai).
        Bien à vous
        M.

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      • Effectivement un calcul assez grossier de la surface du triangle rouge de base moyenne 1700 sur 49 jours et de hauteur 1100, donne 26950 décès supplémentaires.
        Comment expliquez vous la chute de la courbe rouge à partir du 26 juin ? Ne serait ce pas une sous-mortalité due à la sur-mortalité de mars-avril ?

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  17. Il est possible en effet qu’il se produise un « reflux ». Mais ne concluons pas trop vite, car les données sont susceptibles d’être revues : l’INSEE précise en effet qu’elles sont «provisoires, révisées chaque jour et susceptibles d’évoluer fortement les derniers jours». Comme je l’avais indiqué précédemment, on devrait disposer le 31 juillet de données jusqu’au 20 juillet pour l’ensemble des communes (et jusqu’au 25 juillet pour les communes dématérialisées), ce qui permettra de confirmer ou d’infirmer cette tendance.
    M.

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  18. Bonjour,

    Pour nourrir le débat, je vous propose le calcul du nombre de morts par millions d’habitants au 24 juillet 2020 de quelques pays qui m’ont semblé intéressants, dont la plupart sont cités dans les échanges ici :

    VIETNAM 0
    TAÏWAN 0
    MADAGASCAR 3
    CORÉE DU SUD 6
    JAPON 8
    MAROC 9
    GRÈCE 19
    INDE 23
    ALGÉRIE 26
    ISLANDE 28
    NORVÈGE 48
    FINLANDE 59
    HONGRIE 61
    AUTRICHE 80
    RUSSIE 88
    DANEMARK 105
    ALLEMAGNE 110
    PORTUGAL 164
    PAYS BAS 356
    BRÉSIL 397
    ÉTATS UNIS 440
    FRANCE 445
    SUÈDE 550
    ITALIE 581
    ESPAGNE 606
    GRANDE BRETAGNE 694
    BELGIQUE 855

    Les écarts sont suffisamment importants pour balayer bien des arguties Bonne continuation à tous.

    Eric MONARD.

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    • La mortalité touche infiniment plus les personnes âgées (plus de 65) et ceux ayant des facteurs de risques majeurs (diabète, obésité, cardio…). Ces catégories représentent en France 97% des décès étiquetés Covid19. Et ces catégories peuvent être de tailles très significativement différentes selon les pays. C’est par rapport à cela qu’il faut faire des ratios. Sachant en plus que tous les pays ne comptabilisent pas les décès de la même façon, je n’accorderai surement pas une médaille à un pays qui semble faire un peu mieux qu’un autre. Il reste à affiner un peu mieux les facteurs de risque. Il est étonnant qu’avec le nombre de décès actuellement atteints on ne les ait pas mieux dégagés.

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    • Excellente approche qu’il faudrait compléter par l’évolution quotidienne du rapport des morts du jour sur la population totale en million d’habitants. Il faut faire attention avec le tableau Worldometer qui donne Now, Yesterday, 2 days ago. Now n’est bien sûr pas à jour, il ne faut comparer que yesterday et 2 days ago.

      Par exemple pour les 23 et 24 juillet 2020
      USA 23/07 morts du jour 1166 soit +3.52/M pour un indice global de 445/Million
      USA 24/07 morts du jour 1141 soit +3.46/M pour 448/M
      Brésil 23/07 m du j 1317 soit 6.19/M pour 396/M
      Brésil 24/07 m du j 1178 soit 5.5/M pour 402/M

      France 23/07 m du j 10 soit 0.15/M pour 462/M
      France 24/07 m du j 10 soit 0.15/M pour 462/M

      La proportion de morts du jour diminue alors que le total de m par million augmente mais USA comme Brésil sont encore au-dessous de la situation française de mortalité et leur épidémie est sur le déclin. Bien sûr il faudrait avoir l’évolution quotidienne de ces chiffres pour apprécier la réalité du déclin.

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  19. Ce qui est rigolo est qu’ici, les gens qui glosent gravement sur les chiffres de macchabées se gaussent par ailleurs des cogitations fumeuses de la climatologie… Qui fonctionne selon les mêmes principes brumeux et faussement savants de l’épidémiologie ! Souvenons-nous des projections apocalyptiques de « L’Impérial College », balancées avec la même certitude (Dans tous les domaines, quand c’est anglais, c’est béton, selon nos médias…) que celles jadis présagée à propos de la maladie de la vache folle, et toujours une presse avide de sensations qui privilégie le pire, et feuilletonise, comme aux temps de Tchernobyl, de Fukushima, des soubresauts craquesques de l’économie, de la (fausse) crise des missiles de Cuba, etc.

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  20. depuis quelques semaines, au moins en Europe, les chiffres de mortalité, et même d’hospitalisation sont devenus secondaires dans les médias maintenant qu’ils sont dérisoires…
    on ne parle plus que des cas, des « clusters », c’est devenu en soi une source d’inquiétude, alors qu’on voit bien que, tant qu’il s’agit de population peu à risques, que les effets sanitaires sont très limités… il n’y a pas eu d’hécatombe en Mayenne…
    je reste aussi saisi de voir à quel point l’affaire du porte-avion Charles de Gaulle a été évacuée… à partir du moment, où il n’y a pas eu de morts, ça n’a plus intéressé personne !
    en attendant, on doit se promener avec des masques souvent sales sur le nez, qui doivent être des nids à microbes, la vie culturelle, sportive est quasi à l’arrêt, l’industrie du tourisme très affectée, la rentrée scolaire s’annonce déjà compliquée, etc. c’est formidable ! comme l’argent public coule à flots, pas de soucis !

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    • Et, autre souci, la zizane dans les familles: j’ai un beau cas avec ma belle famille complètement parano, branchée sur les chaînes d’info. Donc, rencontre familiale prévue depuis un certain temps en Bretagne, mais annulée car trouille (ils font porter des masques aux enfants en extérieur, n’iront pas en vacances parce que, on ne sait jamais…).
      Aucun recul, de vrais petits mougeons.
      bref, ça va être très compliqué pour nos relations futures.

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    • Une certaine oligarchie (et la presse contrôlée) voit vraisemblablement dans cette épidémie (sortant pourtant à peine de l’ordinaire) une occasion de reprendre la main sur des peuples réticents à aller dans la direction qu’ils souhaitent. Par exemple bien que le fédéralisme européen n’ait que peu de supporters au sein des populations (les referendums mis sous le tapis !), le covid sert de justification à un saut fédéraliste (emprunts et impôts européens supplémentaires). Le précédent prétexte à la mondialisation (le réchauffement climatique !) commence à être un peu usé. Lorsque le covid va se dégonfler, ils trouveront autre chose !

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    • Ce qui est intéressant avec l’affaire du porte-avions, c’est que le film a commencé sur un scénario selon lequel des marins auraient été contaminés lors d’une escale à Brest. Or, quand les feux de l’actualité se sont braqués ailleurs, on a oublié de rectifier le tir suite à l’enquête: C’est lors d’un transfert d’équipage au large de Malte, des semaines avant d’accoster à Brest, que le virus aurait envahi le navire. Donc, il aurait fallu traiter la contamination dans l’autre sens: Combien de brestois ont été pollués par nos braves matafs en bordée ! Et comme ça touche l’armée, on est pas près de savoir combien de malades se sont retrouvés à l’hôpital de la Cavale Blanche suite à ces effusions nocturnes et postillonnantes en milieux fermés. Et comme la presse spécialisée est en rébellion contre sa ministresse, on ne risque pas d’y voir plus clair.

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  21. Je suis surpris qu’en matière d’épidémiologie, chacun prenne maintenant l’incateur qui l’arrange pour démontrer ce qu’il veut.
    Avant cette pandémie, il y avait un indicateur de base, avec lequel on comparait l’efficacité de la réponse apportée et la virulence du pathogène : le Case fatility rate soit le nombre de décès sur le nombre de personnes infectées x 100.
    Si cet indicateur, très simple, n’est pas très fiable en début de série, il s’avère beaucoup plus pertinant plus on progresse dans le temps et notamment en fin de série.
    En effet, connaître sa chance de survie (ou de décès) selon que l’on contracte le virus dans un tel ou tel pays est, il me semble, l’indicateur fondamental.
    Vouloir prendre le nombre de décès sur le total de la population (et non sur le nombre de cas positifs) est problématique à plusieurs égard :
    – il suppose que la population d’un pays est également touchée par une épidémie. Or, on sait que ce n’est jamais le cas. Il y a des zones qui sont plus touchées que d’autres sur les épidémies pour des raisons complexes et difficilement modélisables. Nous l’avons vu, l’ouest de la France a été moins touché, c’est ainsi. Et si cet Ouest avait concentré bcp plus de population, l’indicateur de Rémy aurait été à notre avantage. C’est comme ramener le nombre de victimes d’un cyclone à la Nouvelle Orléans à la population totale des Etats-Unis et non à la population impactée, quel intérêt ? On pourrait aller jusqu’à pousser cette erreur en comparant le nombre de décès en fonction de la superficie des territoires des pays (en comptant pour la France la Terre Adélie et les vastes étendues des forêts de Guyanne, tant qu’à faire), on aurait eu de très bons résultats.
    Il s’agit donc bien de prendre non la population globale mais la population impactée.
    En matière d’épidémiologie, l’indicateur roi a toujours été le CFR et sur cet indicateur des chances de survie si l’on contracte le virus, la France a été le pays le plus mauvais AU MONDE, au dessus des 15% de décès (4% pour le monde) :
    https://ourworldindata.org/grapher/coronavirus-cfr?country=ITA~KOR~OWID_WRL~DEU~ISL~FRA~BRA~North%20America~ZAF
    Je sais que c’est dur à admettre d’être le plus mauvais pays au monde pour le CFR alors qu’on est le champion du taux de prélèvements pour le système santé (12.5% du PIB). C’est la réalité pourtant.
    Mais je n’ai vu presque jamais les médias français parler de ce sinsitre record mondial mais toujours de la paille dans l’oeil du voisin : preuve de la déconnexion du réel du pays et de sa difficulté à affronter ses déficiences les plus aigües, et dans ce cas, les plus mortifères.

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  22. Et donc d’aprés le graphique que vous fournissez, la Germany est moins bonne que le Brazil …
    Cet indicateur CFR semble clairement désavantager les pays aux démographies vieillissantes

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    • Et alors, malgré votre remarque, je ne vois pas le problème de cet indicateur ?
      Tout le monde sait que ce sont les populations âgées qui sont le plus à risques de décès en cas de covid-19.
      Mais en retenant votre remarque, croisons alors la France avec les pays aux populations vieillissantes comme le Japon (bcp plus âgé), la Scandanivie voir l’Europe en général pour attenuer ce facteur :
      https://ourworldindata.org/coronavirus-data-explorer?zoomToSelection=true&time=2020-03-14..&country=ITA~OWID_WRL~DEU~FRA~North%20America~JPN~EuropeanUnion~NOR~SWE~FIN&cfrMetric=true&totalFreq=true&aligned=true&hideControls=true&smoothing=0&pickerMetric=location&pickerSort=asc
      La chance pour un vieux de mourrir du covid-19 en l’ayant attrapé en France est toujours la plus élevée des pays viellissants. Le Japon est à 2.8%, l’Allemagne à 3.3% et nous toujours à 15%.
      Cet indicateur, qui je le rappelle est un étalon sur les épidémies, mais dont les médias Fr ne parlent jamais, nous montre que l’on eu une des pires stratégies au monde de gestion de la pandémie, sans compter que nous n’avions aucune culture du risque sanitaire (chez moi, on avait déjà des masques et gels hydroalcooliques, notamment en septembre dernier où nous avions refait les stocks) et de la chloroquine que j’ai fait venir de France dès février.
      Malheureusement, on a un gouvernement de crasse imprévoyance, qui a sensibilisé le pays à avoir une culture anti-co2 sur une urgence climatique fantasmée alors que la population ne souvenait même plus qu’un simple lavage des mains sauvent bien plus de vies et se retrouver sans culture sanitaire face au plus grand fléau du siècle.

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    • Malgré ma dernière phrase complètement négligée, merci.
      J’espère néanmoins que cette info va enfin sortir comme elle se doit dans les médias français pour que la prise de conscience se fasse.
      J’utilisais cet indicateur du CFR pour comparer la qualité des soins dans les différents centres de traitements d’ébola lors de l’épidémie en Afrique de l’ouest. MSF(>60%) avait les pires CFR. Ils avaient tellement peur de s’infecter que leurs protocoles se résumaient surtout à isoler et très peu à soigner, avec bénédiction de l’OMS, comparés aux CTE appartenant aux pays impactés, érigés avec une dette au FMI, dont le CFR pouvait aller jusqu’à moitié moins (33%). C’est là où j’ai compris que le sentiment d’appartenance à une communauté, notamment nationale, permet aux soignants de se dépasser pour sauver des vies alors que les ONG sont moins efficaces car moins concernées.
      Quand j’ai voulu faire sortir l’info sur les canaux officiels via les contacts que j’avais, gros tirs de semonces pour que cela n’advienne pas. Encore mon rôle de bad boy quand j’expose la réalité, le vrai au lieu du bien.
      Sinon, je fais le tableau de bord du covid-19 en Afrique ici :
      http://covid-19-africa.sen.ovh (à voir avec un ordinateur, c’est bien mieux).
      Je n’ai donc pas le temps de revenir écrire sur le blog de Benoît.

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  23. Réponse à Cédric MORO
    Je ne crois pas avoir dit, ni en tout état de cause pensé, que 15%, c’était un détail. Cependant, à mon avis, la seule manière scientifique de poser le problème de ce type de résultat est de considérer ce qui arrive au plus grand nombre des contaminés tenus pour plus fragiles, les 85% de guéris spontanément pour la plupart ; pour la très grande majorité, il s’agit de patients d’âge supérieur à 65 ans. Ils n’ont plus de virus bien avant leur décès qui ressemble fort à un accident de transfusion sanguine avec défaut de globules rouges au niveau des poumons, hypoxie nécessitant une ventilation oxygénée intense etc…

    Je fais partie de cette population de guéris (et âgés, 82 ans en mai sous dé-confinement) après les légers symptômes d’agueusie et d’anosmie manifestés après le 25 janvier, seulement pendant quelques jours et goût et odorat retrouvés ensuite, quoique un peu modifiés pour test de vins. Je ne savais pas alors que ce pouvaient être des symptômes très fréquents et très caractéristiques de cette maladie virale. J’ai alors accentué mes recherches bibliographiques et découvert quelques détails sur l’épidémie en Chine : https://tinyurl.com/vwt7p4u .

    J’ai trouvé au cours de ces recherches le brevet sur le covid SRAS 1 de 2003 puis la thèse de Patrice Guillon 2008 et la 1ère publication des chinois sur la relation avec les groupes sanguins, A, B, O, (et pas du système Rhésus) dont personne, semble-t-il ne veut parler. C’est peut-être à cause de la communauté d’antigène du récepteur codé par le virus et du glycoside spécifique du groupe sanguin A. Ce qui invaliderait probablement tout vaccin pour les personnes les plus sensibles, voire les seules vraiment sensibles, celle du groupe A.

    Si les cartes françaises de groupes sanguins datent de 1964, il n’en est pas de même pour les cartes mondiales où il semble bien que les anomalies de comportement de l’épidémie en Suède et en Amérique du sud, puissent recevoir un début d’explication liée à la prévalence du groupe O en Amérique (voir aussi au Portugal colonisateur initial) et au défaut du groupe B, qui possède, comme le groupe O, un anti A immunisant naturel. Je ne formule là que des hypothèses qui ne pèsent pas beaucoup devant l’hydroxy-chloroquine mais, si nous connaissions les groupes sanguins de tous les morts du covid 19 en France et la prévalence dans les EPHAD, ce qui ne me parait pas une demande extraordinaire, vu les publications chinoises et françaises je pense que nous pourrions avancer dans la compréhension de cette épidémie dont la cinétique logistique parfaite suggère que l’immunité de groupe est établie, sans confinement, en une 15aine de jours.

    Cordialement, votre travail sur l’Afrique est tout à fait très bien.

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