Ce qui ne va pas dans les propos de Didier Raoult

Comme les lecteurs de MM&M le savent, je suis un fervent partisan du traitement proposé par Didier Raoult contre le covid-19. Pour autant, la controverse mérite mieux que des mentalités de supporters de foot, où chacun choisirait un « camp » une fois pour toutes qu’il défendrait becs et ongles sans souci de la vérité.

J’ai certes tâché dans plusieurs articles de donner quelques contrepoints, en signalant quelques études et opinions contraires, et aussi sollicité un article d’un des fidèles de ce blog qui n’est pas d’accord avec ma position, sans réussir pour l’instant à le convaincre. (Il se reconnaîtra.) À présent, je me dis qu’il est peut-être sain de se livrer à l’exercice de chercher quelques poux au bon docteur marseillais, histoire d’être sûr de ne pas sombrer dans l’idolâtrie. Chacun de ceux qui, comme moi, soutiennent Didier Raoult sont invités à faire le même effort dans leurs commentaires, histoire de prolonger la critique. Et bien sûr, ceux qui le critiquent d’habitude sont invités à lui faire quelques compliments…

Un premier problème avec Didier Raoult est son complexe de supériorité. « Je suis un grand scientifique », dit-il carrément dans l’une de ses vidéos. Dans une autre, il invite celui qui le filme à bien montrer que, selon un site qui prétend classer les chercheurs selon leur valeur, c’est lui, Didier Raoult, qui est le numéro 1 dans son domaine. Attitude très regrettable, pour trois raisons.

D’abord parce qu’il n’y a jamais loin entre l’orgueil et la prétention. L’une des grandes leçons qu’on retire du métier de scientifique, c’est l’humilité. On apprend vite, quand on fait de la recherche, qu’il s’agit de quelque chose de difficile, qu’on avance lentement et qu’on se trompe souvent. Richard Feynman, qui en connaissait un rayon, a écrit de belles choses à ce sujet. (Désolé, je ne les ai pas sous la main, mais si la phrase qui précède vous donne envie de découvrir la plume de Feynman, c’est déjà bien.) Ensuite, un grand scientifique n’a pas besoin d’être « classé » par tel ou tel site en fonction de ses publications. S’il a besoin de ça pour convaincre de son niveau (ou s’en convaincre), c’est mauvais signe. Il y a d’autres moyens pour Didier Raoult pour signaler ses mérites, ne serait-ce que son poste actuel ou ses diverses médailles. Mais de toute façon l’essentiel est ailleurs : à bon vin point d’enseigne. Le lecteur de Feyerabend qu’il est devrait le savoir.

Enfin, troisième raison, le site qui met Didier Raoult en tête, Expertscape, ne me semble pas le meilleur site à mentionner pour se pousser du col. Déjà, l’idée de classer les chercheurs en comptant leurs publications et en appliquant tel et tel coefficient multiplicateur selon le prestige de la revue est une façon très contestable (et contestée) de procéder. Mais alors, au moins, Didier Raoult pourrait se référer à des sites institutionnels, ou para-institutionnels. Il y en a plusieurs qui vous donnent votre impact factor ou votre h-index et qui sont quand même un peu mieux reconnus qu’Expertscape, dont la page de présentation est typique du brave Américain indépendant qui, avec ses petits bras, va évangéliser le monde : « Il y a quelques années, mon oncle de Chicago a attrapé la maladie de Parkinson… insatisfait de son neurologue, ma famille a décidé de changer de médecin… mais qui choisir… » Et ça continue comme ça, sortez les violons… Je ne dis pas que cela fait d’Expertscape un repaire de charlatans, mais pour un chercheur institutionnel, un site de ce genre n’inspire pas une confiance spontanée. C’est quand même assez léger de l’invoquer comme ça sans un minimum de précautions.

On lit aussi un sentiment de supériorité gênant dans l’intitulé général agressif des vidéos, « On a le droit d’être intelligent », qui témoigne d’un réservoir de mépris franchement pas nécessaire. Ça empêche de développer un contexte serein pour la discussion. C’est tendre le bâton pour se faire battre, et cristalliser bêtement les tensions. Dans le cadre ordinaire des luttes entre chapelles académiques, ce n’est pas bien grave. En revanche, dans la situation présente, ça ne coûterait pas cher de gommer cet aspect des choses, ne serait-ce que pour faciliter l’évolution des positions de ses adversaires.

Cette insistance à se montrer supérieur en toute circonstance présente, il est vrai quelques avantages, ne serait-ce que celui de pouvoir tenir la barre face aux vents contraires qui ne manquent pas. Mais elle pourrait finir par présenter l’inconvénient d’empêcher Didier Raoult de se rendre compte de la nécessité d’aménager sa stratégie s’il venait à y avoir lieu de le faire. Par exemple, depuis quelques jours, des bruits courent sur la nature plus exacte du virus. Selon ces bruits, le traitement proposé par l’équipe de Marseille aurait tout faux : la bonne association ne serait pas hydroxychloroquine+azythromicine, mais l’inverse : azithromycine+hydroxychloroquine. En clair, ce pourrait être l’azithromycine la molécule vraiment efficace, l’hydroxychloroquine n’en étant qu’un appoint. Je n’ai pas encore d’avis précis là-dessus, toujours est-il que, si ce point venait à être avéré, je me demande si Didier Raoult accepterait non pas de se dédire, mais de reconnaître qu’il a eu raison un peu par hasard… J’admets que c’est là un procès d’intention (ça prouve en passant que je fais de vrais efforts pour critiquer, z’avez vu ?), mais il s’agit ici de pointer la cristallisation excessive des positions sur des bases personnelles plutôt que scientifiques.

On peut critiquer aussi, dans ses deux dernières vidéos, son « analyse » particulièrement naïve des cours boursiers de Sanofi et Gilead pour désigner le grand méchant loup. Ce genre d’arguments à l’emporte-pièce n’est tout simplement pas au niveau. D’accord, c’était rigolo d’entendre Didier Raoult dire que s’il était l’éminence grise de Sanofi alors il ne pourrait que leur conseiller de le « foutre à la porte » vu la chute de l’action Sanofi depuis mars, mais là encore ça cristallise les tensions en désignant des « méchants » et sans donner d’argument sérieux. Didier Raoult avait, préalablement à la vidéo, imprimé les cours boursiers des deux entreprises, donc son propos était préparé et intentionnel. Sans doute peut-on penser que sa position lui permet d’en connaître un rayon sur l’industrie du médicament, mais alors s’il a vraiment quelque chose à dire, qu’il le fasse de façon un peu plus solide.

Venons-en aux objections de fond. La première est la confiance aveugle de Didier Raoult en la Chine. On comprend l’argument : les Chinois ont été les premiers aux prises avec la maladie, ils ont su traiter l’épidémie, alors il faut les écouter. Ces derniers temps, Didier Raoult l’a quand un peu mise en sourdine sur ce point, évoquant plus volontiers les succès d’autres pays asiatiques. Toujours est-il qu’il y a aujourd’hui quelques doutes sur ce qui s’est véritablement passé en Chine, que des médecins de là-bas ont été persécutés par les autorités au début de la crise sans que cela émeuve beaucoup Didier Raoult, et qu’il n’est pas impossible que le nombre de décès réels à Wuhan (et ailleurs) ait été grossièrement sous-estimé. Que Didier Raoult n’ait pas eu vent tout de suite d’une éventuelle sous-évaluation plus ou moins volontaire des Chinois est une chose (peut-être a-t-il des contacts là-bas qu’il doit préserver), toujours est-il que sa position a quelque chose d’équivoque sur ce point important.

Un dernier problème tient à la stratégie de Didier Raoult tel qu’il l’expose lui-même, manquant souvent de se centrer sur les points qui pourraient être les plus consensuels et qui sont au moins aussi cruciaux que deux sur lesquels on insiste à mon avis trop : la question du traitement et celle de la mortalité.

Le traitement, tout d’abord. D’accord, il est normal qu’on en parle, mais ce n’est pas le seul élément stratégique majeur. L’autre est celui des tests. On commence (enfin) à y venir aujourd’hui, et c’est incontestablement quelque chose qu’on doit en partie à l’équipe marseillaise, qui a montré la voie et a fait un effort colossal dans ce sens, à une échelle peut-être nulle part égalée dans le monde. Il me paraît essentiel d’insister là-dessus au moins autant que sur l’efficacité potentielle de l’hydroxychloroquine, ne serait-ce que pour pointer la confondante bêtise du Gouvernement l’hallucinante politique initiale sur les tests la scandaleuse légèreté du ministère de la Santé le mensonge d’État sur l’inutilité des tests destiné à gérer la pénurie les difficultés compréhensibles de nos bien-aimés dirigeants à déterminer ce qui est bon pour nous en matière de tests. Ce serait utile aussi pour avoir une meilleure idée du nombre de personnes qui ont effectivement été infectées dans le cadre du déconfinement et des craintes d’un deuxième round du covid dans quelques mois.

L’autre aspect stratégique important est celui de la charge virale, qui est lui masqué par les considérations plus « vendeuses » sur la mortalité. En réalité, il me semble que cette dernière question n’est désormais plus la plus cruciale pour comprendre la maladie et définir la meilleure façon de lui faire face. Didier Raoult lui-même expliquait dès la mi-mars (sur la base des données du Diamond Princess, le navire de croisière qui avait en quelque sorte servi de test grandeur nature sur la contagiosité et la mortalité du virus — le Charles-de-Gaulle va sans doute avoir la même utilité) que la mortalité du virus était sans doute inférieure à 1 %. On sait aussi, sur la base d’une étude italienne d’il y a quelques semaines, que l’on meure bien moins du virus qu’avec le virus. Non seulement les décès concernent des personnes en général âgées (donc dès le départ fragiles), mais en outre la moitié d’entre elles ont déjà au moins trois comorbidités, un quart en ont deux, et un dernier quart en a une. Les cas de mort par covid non associées à du diabète, de l’hypertension, des problèmes cardiaques ou pulmonaires, sans être inexistants, sont pratiquement epsilonesques dans la tableau d’ensemble.

Dans ces conditions, il est difficile de montrer qu’un traitement tel que celui de Didier Raoult permette vraiment de sauver des vies, puisqu’il doit être administré au début de la maladie, donc à un moment où 99 % des malades s’en sortent tout seuls et que le 1 % restant est pour une bonne part composé de personnes déjà très mal en point et dont le pronostic aurait sans doute été défavorable de toute façon, sans que le covid y soit la cause déterminante. Même avec son imposante cohorte de plus de 1000 personnes, l’équipe marseillaise avait peu de chances de montrer une différence de mortalité qui soit vraiment convaincante : il fallait de toute façon s’attendre à une petite dizaine de décès, la variabilité tenant en bonne partie à la présence aléatoire, dans la cohorte de mille, de quelques personnes en plus ou en moins âgées et avec comorbidités.

Je n’ai pas encore regardé l’étude avec assez de soin pour complètement conclure sur ce point, toujours est-il qu’il me semble que le vrai argument potentiel en faveur du protocole Raoult tient à la diminution plus rapide de la charge virale des patients. C’est là un confort sérieux pour les malades, puisqu’apparemment il vaut mieux éviter d’être de ceux qui développent trop longtemps les symptômes, même si on s’en sort : ça peut être franchement dur pendant plusieurs jours. Mais aussi, et surtout, diminuer plus vite la charge virale revient à abaisser considérablement les risques de propagation de la maladie, en réduisant le temps de contagiosité. Il est donc bien dommage que, au lieu de ça, la presse n’ait su que titrer sur « les résultats de la dernière étude marseillaise qui démontrerait l’efficacité de l’hydroxychloroquine à 91 % ».

Voilà. Je n’ai pas réussi à caser le coup des rigolos pourcentages de cohorte supérieurs à 100 % dans leurs graphiques, mais bon, avec des Marseillais, il vaut mieux ne pas trop se risquer à contester les histoires de sardine bouchant le Vieux Port…

57 réflexions au sujet de « Ce qui ne va pas dans les propos de Didier Raoult »

    • Certes, mais 1% de 7 milliards d’humains, c’est tout de même 70 millions de morts… Un bilan supérieur à celui de la seconde guerre mondiale, tout de même… Et « seulement » 670 000 en France.
      Ces chiffres pourraient bien expliquer tout ce « bazar » à eux seuls.

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      • Bonjour attention, le 1% de létalité concernait l’exemple du Diamond Princess qui comportait une population à la moyenne d’âge plutôt élevée et donc plus a risque et en supposant qu’ils l’ont tous attrapé.
        Par ailleurs on parle de létalité donc entre les morts d’une maladie en particulier avec les gens touchés par la maladie en question.
        Vous confondez avec mortalité qui concerne la population dans son ensemble. Dis autrement en supposant que la totalité des Français (ou du monde) va contracter une forme morbide de la maladie ce qui jusqu’à preuve du contraire n’est pas le cas. je rejoins donc complètement le commentaire initial de Mr CATTIER : pourquoi tout ce bazar?

        Il faut être très prudent avec les statistiques et surtout avec les numérateurs et dénominateurs de l’indicateur correspondant.

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      • mon père, 77 ans vient de me faire remarquer que pour l’instant 1 pour 1 000 des retraités ont succombé au virus, c’est tout de même pas grand chose, sachant qu’en temps habituel, c’est 40 pour mille des retraités qui meurent chaque année « naturellement »…
        donc effectivement, bien du foin pour pas grand chose.

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      • létalité de 5 pour 100.000 chez les moins de 50 ans à New York, c’est la moitié du taux de suicide ds la même population

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    • Ce qui justifie le « bazar », c’est qu’un dirigeant politique d’une démocratie à qui on explique que le bilan sans « bazar » est dans une fourchette de 150 à 400 000 morts en France, n’aura aucun vrai choix, que d’appliquer le « bazar ».
      Et comme c’est un événement sans précédent applicable sous nos longitudes, il est improvisé et modifié en conduite : c’est donc « forcément » un bazar.
      Tout cela pour dire que le choix initial des politiques « en responsabilités » n’existait pas vraiment.
      D’ailleurs, tous les pays démocratiques ont suivi plus ou moins la même politique. La différence d’efficacité, qui est aujourd’hui claire (mais encore provisoire), n’existe qu’en rapport avec les moyens disponibles en stock et en flux au départ du coup… L’Allemagne, la Corée, Taïwan, à l’aise sur ces critères, ont bien mieux réussi. Tous les autres font comme la France : ils courent derrière des moyens pour essayer d’avoir une marge de sécurité et tenter de reprendre l’initiative. Ce n’est pas encore le cas, visiblement….
      La réponse des démocraties est par essence moins inhumaine que celle des autocraties de tous ordres.
      Mais à nouveau, 1% de létalité réelle, même chez des sujets fragiles, c’est simplement énorme.

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      • Ceci est exact mais tous les pays ne mette pas la maréchaussée en action pour sanctionner les sorties de résidence surveillée

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      • Primo la comparaison actuelle entre les modèles avec confinement et sans (mais avec les mesures barrières et confinement des fragiles) montrent qu’en moyenne pour la France l’écart est de 2500 à 3500 morts Donc absolument pas 150000 ou 400000. (cf l’étude Anglaise de mémoire l’impérial College). J’admets volontiers que ce sont des modèles mais ça donne un ordre de grandeur. Mais le fait est que la mesure est loin, même très loin d’être aussi « indispensable » que ce qu’on veut nous faire croire.

        Secundo, c’est aussi faux de dire que tous les pays démocratiques ont suivi le même modèle. Nous faisons figure d’exception au contraire avec tiens tiens l’ITALIE et l’ESPAGNE où comme par hasard le nombre de morts par milliond’hab est les plus élevés. La règle c’est plutôt distanciation, mesures barrières, TEST et confinement sélectif. En somme le bon sens.

        Tertio, quand on est responsable d’un pays on ne gouverne pas aux sentiments. Pardon d’être un peu direct mais stopper une population entière pour éviter 10 ou même 20000 morts (pour rappel les morts en EHPAD ne sont pas représentatif car la remontée d’info est ubuesque il suffit de deux cas positifs pour que tous les morts de l’EHPAD soient classés morts à cause du COVID). C’est quoi l’étape suivante le confinement généralisé lors d’une épidémie de grippe soit tous les ans?
        Par ailleurs une étude Italienne de fin de semaine dernière montre que la moitié des morts des personnes fragiles (donc la grande majorité) disposaient de 3 facteurs graves de co-morbidités (Cancer, diabète, polypathologie), qu’1/4 en avaient 2 et 1/4 en avaient 1. Donc au final des personnes qui décèdent uniquement à cause du virus il va falloir les chercher.

        Le choix en responsabilité c’est d’utiliser les chiffres qui dès le départ étaient claires, 99.4% des gens ne risquent rien. la létalité est très faible malgré une contagiosité élevée (et heureusement). La politique de la peur ne mène à rien.

        Il est bien évident que pour les personnes qui ont un proche qui décède c’est toujours tragique MAIS ça ne justifie pas le moins du monde de stopper un pays entier.

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  1. « Le premier principe est que vous ne devez pas vous tromper vous-même, et vous êtes la personne la plus facile à tromper. »

    Le vrai apport de didier Raoult me semble etre sa critique de ce stupide confinement, et plus généralement son opposition à la panique.
    Ce n’est pas le covid 19 qui est le principal danger, mais bien la panique de nos autorités, laquelle se répercute évidemment dans la population.
    Proposer un remède, même incertain, c’est lutter contre la panique.

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    • Panique et irrationnel = le véritable danger, suite:
      La probable catastrophe économique et sociale , conséquence du confinement ne satisfait pas les illuminés nommés par notre gouvernement, comme le montre un article dans les Echos:

      Cette baisse ne satisfait cependant pas sa présidente, Corinne Le Quéré. « Comparé aux changements que l’on doit mettre en oeuvre pour atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est très peu », estime la climatologue.
      https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/deconfinement-les-experts-du-climat-craignent-un-effet-boomerang-1196994

      On ne peut exclure que Mme Le Quéré soit davantage entendu que M. Raoult.

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      • Mme Le Quéré trouve que l’arrêt complet de l’économie n’est pas suffisant pour respecter l’accord de Paris !! C’est dire le délire dans lequel sont plongés nos illuminés…Qu’ils se taisent , mais qu’ils se taisent

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  2. Ce qui m’a intéressé chez le Pr Raoult, ce n’est pas tellement la découverte d’un traitement. Mais 2 choses :
    – lorsqu’il parle du fond, de son expérience de ce type de maladie et sa manière de s’y attaquer. Tests systématiques, confinement des sujets atteint au tout début, traitement immédiat.
    -Que dans l’urgence, il existe une autre voie, plus rapide mais suffisamment rigoureuse pour être crédible.

    Certes, le protocole actuel (tests double aveugle, etc…) est le « top », Et celui appliqué par le Pr Raoult ne permet pas de déterminer, quelles étapes ont l’impact sur la maladie (entre autres critiques). Mais il met aussi en avant quelque chose d’important : les chercheurs-médecins acceptent l’idée d’utiliser les êtres humains comme cobaye. Les médecins-chercheurs trouvent inacceptable cette vision et veulent traiter tous les malades. La comparaison statistique de l’efficacité se faisant entre les données avant l’existence du protocole et ceux qui y sont.

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  3. Merci Benoit, votre pondération est précieuse et contribue grandement à la valeur de ce site. Vos critiques sont plutôt fondées. Après, dans le désert intellectuel et moral que nous traversons, des tempéraments comme Raoult font beaucoup de bien. Beaucoup de génies ont maints aspects détestables, il faut faire avec car c’est ça ou rien…
    Sur le fond, sa communication a l’emporte-pièce, un peu simpliste, est parfaitement adaptée au public de Youtube. C’est en grande partie tactique. Sans cela on n’en parlerait pas du tout.
    Mon expérience quotidienne, en ce moment, est qu’il s’agit d’un combat moral contre la peur et l’aveuglement. On cherche à faire basculer une majorité en état de sidération. Rien que ça. Ça ne peut pas se faire par les voies scientifiques standards.
    Il nous faudrait quelques douzaines de Raoult pour faire bouger les esprits sur le climat.

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  4. merci Benoit pour cet article bienvenu.
    Il paraît évident, tous les témoignages concordent, que la personnalité de Raoult pose problème, il est à l’évidence imbu de lui-même, mégalo, autoritaire, etc. Mais ce qui compte me semble le fond de ce qu’il dit : même si son traitement ne marche que très imparfaitement, un peu par hasard, etc., sa voix discordante et son relativisme me semblent indispensables dans l’hystérie consensuelle ambiante…
    oui, Philippe, la létalité est très faible, on parle de 0,5 %… ceci dit, sur 65 millions d’habitants, même si une pandémie s’arrête toujours avant de contaminer tout le monde, ça pourrait faire dans l’absolu 300 000 morts… et oui l’immense majorité des morts ont des facteurs de comorbidité, mais on peut vivre aujourd’hui diabétique, cardiaque ou hypertendu pendant des décennies, sans avoir vocation à mourir la semaine prochaine…
    donc, si on veut être nuancé, oui, le Covid-19 est une pandémie d’une exceptionnelle gravité qui fait beaucoup de morts, il n’est pas exclu que le confinement strict imposé en France ou dans d’autres pays contribue à limiter fortement le nombre de victimes, au moins pour empêcher une extension dans les régions jusqu’alors peu touchées (voir sur le site de l’INSEE la courbe très plate de la mortalité en Bretagne par exemple, par rapport à d’autres régions comme le Grand Est ou la région parisienne), mais le prix économique et social de ces morts évitées va être extrêmement lourd pendant des années… la majorité de la population semble considérer c’est un grand progrès social que de donner un tel prix à toute vie humaine, même précaire, et que les considérations économiques n’ont pas lieu d’être, dont acte…
    si jamais Raoult a raison quand il dit que la contamination va s’arrêter d’elle-même d’ici le début mai, toutes les restrictions qui sont en train d’être mises en place pour les activités sociales dans les prochains mois, qui vont impacter de nombreuses activités économiques encore plus durement que le confinement, vont s’avérer délirantes…

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  5. Le parti pris de communication de Dr Raoult, son utilisation des réseaux sociaux et sa foi dans l’idée que c’est par eux que s’établit une certaine « vérité  » est évidemment très dangereuse, puisque la « vérité » par ce biais ne dépend que du talent manipulatoire d’un individu ou d’un groupe. On en sait quelque chose sur d’autres sujets.
    Son seul mérite est d’avoir mis en évidence l’incroyable momification des structures dirigeantes politico-économico- médicales françaises, un mandarinat caricatural épaulé par une administration pétrifiée par le principe de précaution. On a l’impression que l’extraordinaire dévouement et réactivité des acteurs de terrain s’est déployée malgré les instances dirigeantes, plutôt que grâce à elles.

    Pour revenir au fond du sujet, la difficulté présentée par cette maladie est l’incroyable variabilité des ratios de mortalité en fonction de critères multiples (âge, co morbidité, sexe…) qui rend quasiment impossible de « sélectionner » un groupe témoin représentatif. D’où ce débat un peu surréaliste sur le « double aveugle ». On verra comment les études « officielles » vont s’en sortir… mal à mon avis.
    Mais cela discrédite aussi les études de mortalité de Dr Raoult : par ex, pour des raisons de sécurité, il ne traite pas les malades du coeur; or il est vraisemblable que ceux ci sont une large part des décès…Comment s’affranchit il de ce problème?

    L’autre sujet qui m’étonne est que l’on nous dit que la plupart des décès sont dus à l’inflammation d’organes (principalement les poumons mais pas que) provoquée chez certaines personnes par une sur réaction immunitaire. Or, on ne voit que très peu de choses là dessus dans les débats alors que rechercher un traitement spécifique pour ce stade de la maladie est la clé pour éviter les décès…

    Quant à l’action des traitements sur la décroissance de la charge virale , là encore, les caractéristiques de la maladie rendent les études délicates, car dans beaucoup de cas l’enjeu n’est que de quelques jours, ce qui les estimations de gain statistiquement difficiles à prouver.

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  6. Il y a une objection qui tient contre le traitement de l’IHU de Marseille. C’est l’absence de groupe témoin qui permettrait de vérifier si le traitement est, ou n’est pas, statistiquement meilleur que les « traitements ordinaires ».
    Pourtant, les données existent forcément dans les dossiers médicaux des patients hospitalisés dans les Bouches du Rhône, par exemple. Depuis que cette polémique enfle, il est invraisemblable que l’étude comparative n’ait pas été faite par qui a accès à ces données.

    On peut d’ailleurs s’étonner de l’absence d’intérêt que manifestent les autorités sanitaires pour le recueil de données épidémiologiques observationnelles. Les techniques de sondage s’appliquent en médecine aussi.

    Pour le reste, le mieux serait d’éviter, en réponse aux attaques personnelles, les accusations sur les liens d’intérêts ou la compétence des détracteurs. Faire envenimer un débat par ce genre d’arguments et de contre-arguments est la manière la plus sûre pour qu’il se termine en pugilat.

    NB: ceci est peut-être un doublon, le World Press semblant snober le premier essai de publication.

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  7. Je ne suis pas choqué par le fait qu’il se soit posé en expert mondial dès le début . Il était parfaitement conscient qu’il est totalement inconnu du grand public et il etait indispensable pour lui de montrer qu’il est l’un des infectiologues les plus reconnus au monde afin de faire passer son message et etre audible.

    Je peux lui reprocher :
    1) d’avoir raté sa Blitzkrieg et sous-estimé la résistance de l ‘establishment médical en France. En clair , le traitement n ‘est pas recommandé en France et meme pire il est devenu une cible à abattre : les études sont montées pour montrer que le traitement ne marche pas et non pas qu’il marche.
    Du coup, la non disponibilité du traitement pour le quidam entraine des conséquences sanitaires néfastes : automédication dangereuse , menaces sur des medecins ne le prescrivant pas .. En clair , la blitzkrieg s’est transformée en guerre de tranchée et une défiance des patients envers les medecins s’est installée. Il est , en partie seulement, responsable de cela .

    2) Effectivement ; s’en prendre à Gilead ne fait qu’alimenter le complotisme et dégrader l’ambiance déjà délétère autour de cette affaire . Il aurait du s’abstenir sur ce point

    3) Une non maitrise de la communication de son équipe qui a fait du doxing sur un obscur et insignifiant docteur de réa de Metz qui le trollait sur twitter. Il est tellement au dessus de ces types qu’il aurait du les ignorer et ne pas envoyer ses porte-flingues faire un communiqué douteux.

    Pour le reste je me range aux arguments de Mr Rameaux et finalement à ceux du Pr Raoult : la méthode RCT ( Randomized Controlled Test ?) n’est vraisemblablement pas la méthode scientifique adaptée pour prendre rapidement la décision d’appliquer ou non le traitement en temps de crise.
    Aujourd’hui , tout le monde voit que le Roi (la Science) est nu : personne n’est capable de démontrer,selon les canons de la Science (methode RCT) et dans le temps de l’épidémie, si le traitement marche ou non … Tout le monde voit également le problème ,jusque là méconnu du public mais bien connu des specialistes, de non reproductibilité de cette approche scientifique.

    Enfin sur le plan de l’approche médicale , je pense que l’adhésion totale de la ville de Marseille clos le débat : les gens avaient besoin d’un medecin qui les rassure et , au moins, tente de les soigner. Il a rempli son role.

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  8. Entièrement d’accord avec vous.
    Si l’on regarde Web of knowledge, le dossier bibliométrique de Raoult est impressionnant. Mais comment peut-on publier jusqu’à 163 articles en une année! Tout simplement en ne les écrivant et en le les relisant pas. M. Raoult est un mandarin comme beaucoup d’autres. Cela pose le problème de la responsabilité par rapport aux recherches pour les éditeurs mais pas pour les mandarins: en cas de rétractation d’un article, ils pourront toujours faire porter le chapeau à leurs collaborateurs, même si il sont à l’origine des tricheries.

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    • Bien sûr que le chef de service n’écrit pas l’article mais il le cautionne et croyez moi le problème est plutôt que celui qui fait le boulot doit être en phase sinon…

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  9. Difficile de lui trouver des défauts. Dans un monde étouffé par le conformisme et le terrorisme intellectuel, essayer de s’en extraire, même au risque d’être dans l’erreur, est de toutes façons une immense qualité qui excuse bien des petits défauts.
    Et sur la question spécifique de ce virus, je ne crois pas trop au miracle d’un traitement ou d’un vaccin. En revanche je crois, tout comme Raoult, que l’on a un peu trop monté en épingle une épidémie saisonnière qui n’est pas si terrible que cela. La surréaction de la société va très certainement faire bien plus de dégâts que le virus lui-même.

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    • Moui, un hangar réfrigéré de 1000 cercueils stockés à Rungis, et qui déborde, un autre de 400 « places » réservé (A Wissous, mais non réfrigéré), les épidémies de rhumes passées nous ont habitués à pareille logistique funéraire, j’habite non loin, je vois ça chaque hiver…

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      • Qui a parlé de rhume ? La mortalité est en gros sinusoïdale dans l’année : 65000 morts par mois en hiver, 40000 en été. L’excès d’hiver est largement du aux grippes et pneumonies. Et bien entendu il y a des années pires que d’autres. On est plutôt dans une épidémie décennale que dans une épidémie centennale. C’est ce que je veux dire par « pas si terrible ». Quand aux pompes funèbres débordées, ce n’est pas du qu’au nombre de morts, ce sont aussi des entreprises désorganisées par le confinement et le manque de personnel disponible, ce qui explique des solutions dégradées. L’industrie du décès est comme les autres, elles s’insère dans des chaines de production où la défaillance d’un seul maillon a des conséquences sur l’ensemble. Un pays développé a très peu de marges. Ce qui est indispensable ne se limite pas à quelques entreprises. Arrêter ne serait ce que 10% de la production conduit à la catastrophe économique à échéance plus ou moins longue. Si cela ne concerne que les loisirs, on peut tenir plus longtemps, mais même dans ce cas, il y a des effets en cascade : la partie de la population qui vit des loisirs perd ses revenus, elle consomme moins ce que produisent les « essentiels », les essentiels passent sous la masse critique et certains font faillite etc…

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      • Avez-vous vu comment une banale réunion évangélique a transformé le « Grand-Est » en cimetière ? Une infirmière y assistant contamine les deux cents cinquante personnes de son service hospitalier en revenant au travail, un autre participant, croque-mort de son état, rentre chez lui dans son village de montagne, et comme il sert la main aux gendarmes dans le cadre de ses activités, il en contamine 12, la brigade se retrouve hors service…
        Certes, il y a un poids économique, mais le si on laissait les choses aller dans le froid calcul de la « construction » d’une immunité collective, combien de gens allaient mourir ne pouvant accéder au minimum « réanimatoire » ? Et encore, on n’est sûr de rien, la médecine est désemparée, hier un journal belge évoquait la découverte de dégâts inconnus de ce virus ailleurs que dans les poumons, il dégraderait aussi l’intérieur des tissus des vaisseaux sanguins en général, dont ceux du cerveau, des intestins, et de tout autre organe. A partir de là, appliquer ce qu’on sait ailleurs, pour les virus en général, pouvait être la posture initiale, mais au fil du temps se sont désagrégées bien des certitudes, celle des vieux sages de la médecine, comme Delfraissy, qui étant aux premières loges de la responsabilité avoue être déstabilisé. Un non-responsable peut dire n’importe quoi, l’officiel conseiller du prince, moins…

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  10. Cher Benoît Rittaud, votre article présente une grande confusion caractéristique des victimes de pervers narcissiques (lire absolument le court ouvrage de Jean-Charles Bouchoux: Les Pervers Narcissiques, éditions Eyrolles, 2011), et il est évident que votre position exposée vous soumet à de puissants vents et marées.
    Nonobstant la mégalomanie apparente de notre héros, qui dissimule mal une grande timidité (voix faible, regards détournés, barbe longuement caressée, gentillesse extraordinaire avec ses étudiants – le « Mistigri »- et ses collaborateurs…), l’injuste ambiance sinophobique (les Chinois ont pourtant rapidement isolé le virus alors qu’ils auraient pu mettre l’épidémie sur le compte d’un virus déjà connu sans chercher à l’identifier, puis ont envoyé le génome à l’OMS dès le 11 janvier, la solution de la chloroquine dès le 25 janvier, et ont publié tous leurs articles en Creative Commons pour qu’ils soient accessibles), ou la réalité de l’effet thérapeutique de l’hydroxychloroquine ou de l’azithromycine (L’hydroxychloroquine était la voie montrée par les Chinois avec la chloroquine; l’azithromycine est l’apport de Didier Raoult.; il ne faut pas retourner les choses.), le véritable problème est ailleurs:
    Nos manipulateurs d’élite, apprenant l’installation d’une épidémie d’infection respiratoire en Chine, ont eu l’idée d’accélérer leur projet totalitaire dont le véhicule lent était le carbocentrisme. Pour instrumentaliser cette épidémie, ils devaient faire croire à un enjeu de santé publique majeur, ce qui leur permettait de pénétrer à l’intérieur de la sphère privée (un sondage IFOP s’occupe aujourd’hui de la fréquence de changement de slip par les hommes et du port du soutien-gorge par les femmes!). Il fallait donc abattre le seul médecin qui déclarait haut et fort que cette épidémie était ordinaire et qu’elle était donc du ressort de la médecine individuelle, c’est à dire devant respecter les deux principes suivants: 1/ Libre choix du traitement par le médecin. 2/ Libre choix du médecin par le malade. Auquel cas les fausses polémiques disparaissent toutes, car personne ne peut imposer un traitement unique pour toute la population. Ceux qui croient devoir faire telle chose font telle chose, et ceux qui croient ne pas devoir faire telle chose ne la font pas.
    On appelait ceci, voici encore quelques semaines, la liberté. Mais les pervers narcissiques qui nous contrôlent ont projeté leur chaos à l’intérieur du cerveau de leurs victimes qui croient qu’il faut suivre, en matière médicale, une doctrine rigide, uniforme, imposée juridiquement, en un mot totalitaire. Lire absolument le livre de Bouchoux pour s’en dégager.
    Le résultat de tout ceci ne prend pas la forme d’une thérapeutique médicale mais d’une incarcération politique. Pour le voir, il faut accepter de bazarder définitivement le mot « conspirationnisme » à la poubelle des outils manipulatoires, et forcer nos tempéraments conformistes au-delà de cet horizon indépassable du bourgeois qui est de vouloir invariablement traverser l’existence sans outrance.

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    • Je nuancerais quand même. Je ne pense pas qu’il y ait un projet totalitaire conscient de nos élites. Leur virtuosité dans la manipulation ne va surement pas jusque là (ils sont mauvais pour tout, y compris pour la manipulation !). En revanche cela peut se situer à un niveau inconscient. Des évènements inattendus sont une occasion pour pencher un peu plus vers leurs objectifs. Répondre par moins de liberté plutôt que par plus de liberté est évidemment significatif.

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    • Ils se sont juste pris le mur des ressources et de la dette et nous avec. Mais comme ils ne peuvent pas l’ avouer, car c’est trop bete, alors ils nous enferment. Le deconfinement du 11 mai ne donnera rien. Tout le monde reste enfermé, a quelques exceptions pres. Vous irez au restaurant avec des plexiglas autour, et avec quel argent du reste? Et dans quel restaurant au fait?
      Non bien sur. Bref, on est rentré dans le mur, puis peu a peu, on va faire le constat des dégâts. Et puis on va se rendre compte que la machine ne repartira pas. A ce moment, les lascars dont vous parlez si justement, seront déjà loin. Ce virus n’est que le début d’une très très longue galère……
      Nous sommes d’accord sur le principal, après, le pourquoi du comment, chacun aura son explication en fonction de son vécu.

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  11. 1) Le professeur Raoult me donnait l’image de quelqu’un d’impliqué, travailleur, rassurant. Il nous a fourni 3 études et participé à éclairer le nécessaire débat. Récemment, il a fait ce twit bizarre sur le maréchal Foch et par ailleurs il ne s’est pas prononcé sur les propos polémiques de Montagnier. Cela me laisse perplexe.

    2) Sur le site Le Point, on peut lire des articles anciens de Didier Raoult. C’est utile pour connaitre le personnage avant que le focus du covid19 ne se soit emparé des actualités. On y trouve ce texte dans lequel Raoult se prononce pour l’utilisation du placebo.
    https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/l-effet-placebo-ou-comment-soulager-son-malade-sans-le-tromper-27-06-2013-1686372_445.php

    J’en déduis que Raoult est d’accord pour leurrer ses malades, dans leur bien, en conscience.

    Je note que le camp des methodologistes prônant les RCT est lui aussi d’accord pour administrer les placebos aux malades dans le cadre des études à bras. Ils vont plus loin que Raoult en acceptant de se leurrer eux mêmes dans un aveuglement partagé. 😉 ils vont plus loin que Raoult en prenant des cohortes énormes, en testant des protocoles inutiles, des produits dangereux. 😦

    L’emploi du placebo divise donc les médecins et paradoxalement tous l’emploient! Son utilisation joue sur l’angoisse des patients, parfois il rassure et parfois il inquiète.
    Qu’en pensent les patients ? Actuellement nous sommes confinés par des instances paternalistes qui ne nous ont pas laissés le choix de nous prononcer individuellement et collectivement sur nos angoisses et sur l’usage du placebo que nous serions capables d’intégrer, nous mêmes et les proches auxquels nous tenons. En temps normal, je pense qu’une division politique se ferait jour naturellement dans les têtes.

    L’association de malades du sida TRT5 avait pris en main la recherche et les traitements avec succès. Pourquoi ne pas faire pareil aujourd’hui? Pourquoi tant de fatalisme?
    Aussi les médecins devraient avoir le courage de tester les traitements sur eux mêmes. Ca n’est pas toujours aux mêmes de se faire cobaye.

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    • L’effet placebo n’est pas un leurre c’est une donnée permanente de la médecine qui en fait un « art » et qui rend modeste (sauf Raoult peut être…)

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      • @cuncactor91
        Virus ou pas virus, cette foutue épidémie place les malades, les proches, et le reste de la population dans un état de stress et d’angoisse. Penser qu’il existe un traitement, un dépistage, rassurera et apaisera.

        @philippe
        Ce n’est pas le placebo qui leurre, c’est Raoult. Vous pouvez le voir comme un docteur Knock, artiste bienveillant, qui fait jouer au maximum la dissymétrie dans la relation soignant malade. Knock vous soigne ainsi:
        1) Moi je suis un grand expert,
        2) il y a pleins de choses qu’on ne connait pas,
        3) quand j’analyse les choses
        4) je m’aperçois que ça évolue de mieux en mieux.
        5) trente euros

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  12. Je me souviens d’une interview télévisée avec l’un des collaborateurs de dr raoult. Une vraie catastrophe. Il ne cessait de répéter avec un ton quasi hystérique  » on meurt mois à Marseille ». Il n’apportaît aucun argument ni chiffres.
    Suite à cette interview, ma femme a construit un tableau du nombre de décès du covid par million d’habitants et par ville. Et on a découvert que le taux est plus élevé à Marseille qu’à nice et Montpellier !!!!! Bien entendu, cela peut s’expliquer par un taux de pénétration différent d’une ville à l’autre. Ma femme, très entière, a basculé d’un soutien total à un rejet total. Moi je suis devenu plus prudent.
    Mais au delà du traitement en soi et de la réalité de son efficacité, l’approche de l’équipe Marseillaise, tests massifs du tout venant, est intéressant car il permet d’avoir des données plus représentatives de la réalité que les données officielles. Par exemple, le taux de mortalité mesuré par l’ihu Marseille, 0.5% si j’ai bien suivi, est pour moi bcp plus représentatif du taux réel que l’estimation officielle. D’ailleurs je commence à voir des études qui suggèrent que le fameux IFR (infection to fatality ratio) serait plus faible que ce qui a été admis jusqu’à présent. Ça changerait sérieusement la donne.
    De plus, cette détection précoce des cas et leur isolement est clairement ce qu’on devrait faire à l’échelle nationale au lieu de bêtement enfermer les gens chez eux et assassiner l’économie à petit feu.
    Je suis également d’accord que cette épidémie a généré un certain conformisme étouffant. Personne n’ose sortir des rails et tout le monde doit répéter les directives du parti. Suivez la ligne jaune comme dirait Coluche. Un personnage comme dr raoult fait bcp de bien dans ce contexte.

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    • C’est le fond du sujet : avoir des infos fiables sur tous les aspects du problème et savoir ce que l’on gagne à confiner tout le monde par rapport à trier les fragiles 5% de la population des 95 % non fragiles . Il faut accumuler des infos… avec des infos le système retombe en marche et les erreurs tombent juste…

      tout venant , sans tri, «  »Le risque d’être hospitalisé après avoir contracté le Covid-19 n’est « que » de 2,6 %, et d’en décéder de 0,5 %, estime par ailleurs l’Institut Pasteur, «  » »
      en triant ce serait 0,1 % ou moins et l’immunisation de groupe serait à 90% et l’économie pourrait rattraper les 10% perdus en 2 mois de confinements maintenant « validés » comme FAUX .

      toutes ces agitations de par le monde, c’est l’équivalent de celle d’une fourmilière que l’on dérange du pied… les fourmis s’agitent frénétiquement dans tous les sens … puis progressivement reprennent le contrôle de la situation et refont un superbe dôme d’entrée dans leur fourmilière . Les gouvernants du monde , les médias, les médecins et les opinions reprendront ils le contrôle de la situation en quelques semaines, mois, années ?
      Pour moi, le meilleur gouvernement pays est le suédois qui est en train d’immuniser sa population avec un taux de morts avancés plus faible que la France ou des pays du sud…

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      • La France est comme elle est, c’est une donnée d’entrée on ne peut rien y changer d’un jour à l’autre, nous ne somme pas des suédois. Alors imaginez le gouvernement français qui ai pris les mesures suédoises …
        Quel autre gouvernement français aurait fait fondamentalement différement ? Mieux ? Mieux par rapport à quoi ? Peux être que dans dix ans on pourra dire.
        Bien sur on fera l’analyse a posteriori, mais ne refaisons pas l’histoire non plus.
        Au jour d’aujourd’hui, tout le monde est dans l’incertitude, râleurs comme yaquafocons, comme savants, comme politiques, c’est la seule certitude d’ailleurs !

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    • J’ai fait aussi mes tableaux , mais en essayant de comparer avec des départements où l’épidémie c’était probablement répandu dans un intervalle de temps proche, derniers résultats , pour le nombre de décès à l’hopital pour 100000 habitants :
      France : 19,24
      Rhône : 22,97
      Drôme, Ardèche : 26.97
      Loire :18,88
      Bouches du Rhône :14,21

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      • Je pense qu’on ne peut pas se baser sur ces données que ça soit dans un sens ou dans un autre. La propagation rapide de l’épidémie fait que quelques jours de décalage du t0 suffisent pour que la différence d’une ville à une autre soit importante.

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  13. Au sujet de tests massifs et de la pertinence de l’approche marseillais. Voici un rapport de l’Institut koch
    https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/2020-04-15-en.pdf?__blob=publicationFile

    On lit en page 6 qu’une campagne sur env 500000 individus relativement aléatoire a révélé un cumul d’infectés de 8.6% depuis le 1° janvier. rapporté à 83 millions et considérant le chiffre officiel de décès du covide (env 3500), on arrive à un taux de mortalité de 0.05%.

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  14. Et si le professeur Raoult avait tort ? Une étude de cas du département des anciens combattants a été publiée dans un preprint indiquant une surmortalité dans l’échantillon de malades traités avec les molécules de Raoult.

    Dans le Washington Post d’hier : https://www.washingtonpost.com/business/2020/04/21/anti-malarial-drug-trump-touted-is-linked-higher-rates-death-va-coronavirus-patients-study-says/

    Il semble vraiment nécessaire d’attendre un verdict clair des essais en cours, si toutefois la clarté demeure possible dans la cacophonie actuelle…

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  15. Un verdict clair ? C’est trop tard ! Avec l’OMS , l’Académie de Médecine, les ARS, l’Inserm, l’HAS, le conseil scientifique, l’institut Pasteur, l’AP-HP et je dois en oublier, aucun ne dit la même chose ou ajoute sa dose d’information aucun n’étant vraiment d’accord.

    Ça finit par être lassant et surtout nous sommes parmi les plus mauvais élèves !

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    • J’aime votre réaction. Oui c’est trop tard. Vous avez oublié au moins nos 2 ou 3 piliers de la nation qui donnent le sens du vent : ministre(s) de la santé, porte-paroles (Parole, parole, parole Ecoute-moi… disait la chanson) du gouverne-ment sans oublier notre grand Timonier de notre beau pays.

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  16. Une étude chinoise montre 44 % des infectés sont infectés par des porteurs du virus asymptomatiques. Quand les symptômes apparaient ils sont moins contagieux (la charge virale diminue dans le temps et surtout ils sont repérables et évités).
    Donc le dernier atout du remède du bon docteur Raoult ne tient meme pas.

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  17. « On peut supposer que d’ici la fin de 2020, la mortalité due au Covid-19 ne sera pas visible dans la mortalité globale suédoise. L’exemple suédois montre que les «confinements» étaient médicalement inutiles ou même contre-productifs ainsi que socialement et économiquement dévastateurs. »
    A lire ici
    https://covidinfos.net/covid19/suede-lepidemie-se-termine-meme-sans-confinement/420/

    Instruisons nous:
    Morts par millions habitants en date du 22/04/2020:
    Belgique 518 Espagne 455 Italie 408 France 319 à comparer avec Suède 175.
    Autre avantage de la Suède : pas de confinement = crise sociale et économique réduite.
    La crise économique à venir peut faire (beaucoup?) plus de morts, en France, Italie Espagne, Belgique car pays leaders en confinement .
    Ces pays risquent donc d’augmenter encore leur avance (considérable) en nombre de décès. Dans cette hypothèse, la panique, la sottise et l’incompétence tuerait donc (largement?) davantage que cette épidémie.
    Il n’est pas impossible que la France finisse la course macabre en tête si on prolonge le confinement plus longtemps que nos voisins italiens, espagnols et Belges.

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  18. La discussion sur l’effet placebo (Cunctator) est passsionante car il ne s’agit pas d’une tromperie mais d’un réél effet médical qui sort d’un raisonnement purement scientifique et qui donc peut choquer les puristes. Nous sommes en médecine. Le virus agit mais le malade réagit et la confiance qu’il porte à son traitement ou même sa simple volonté ou non anxiété influe sur cette réaction. En ce sens, que Raoult ait raison ou tort scientifiquement, il a fait bénéficier ses patients de cet avantage potentiel. Toute cette polémique est ridicule car nul n’empêche les scientifiques purs et durs de poursuivre leurs études en double aveugle pendant ce temps.
    Autre point: Pour sortir la tête de l’eau dans ce milieu il est utile d’avoir un caractère de cochon.

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  19. Communiqué du groupe : LAISSONS LES MÉDECINS PRESCRIRE !
    https://stopcovid19.today/2020/04/23/haro-sur-lhydroxychloroquine-quels-objectifs-en-particulier-en-periode-de-deconfinement-annonce/
    « Les critiques sur les derniers résultats de l’IHU Méditerranée peuvent maintenant être balayées, grâce, notamment, aux analyses des mathématiciens qui ont souligné que si la population des + de 60 ans incluse dans l’étude n’avait pas été traitée par le protocole HCQ/AZM, ce ne sont pas cinq mais une vingtaine de décès qui aurait été déplorée. »

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  20. Bonjour,

    Voici un article non partisan qui permet de mieux comprendre la controverse :
    https://www.biotech-finances.com/chloroquine-faut-il-un-parachute-ou-non/
    Qui a raison ? Didier Raoult ou la dernière étude de The Lancet ?
    Aucun des deux, car nous sommes toujours dans la marge d’erreur statistique dans les différentes études, quel que soit la méthodologie utilisée, et ceux qui développent la forme grave et qui guérissent avec ou sans chloroquine sont statistiquement encore peu significatifs.
    D’autant plus que chaque clan ayant déjà une idée préconçue du résultat auquel il veut aboutir, il trouvera toujours dans les résultats les données qui conforte son idée préconçue et écartera celles qui pourraient l’infirmer (ça s’appelle le biais observationnel et c’est très humain, ce n’est ni une négligence ou une volonté de nuire).

    La parabole du parachute poussé à l’absurde en est un exemple : faut-il prendre un parachute pour sauter d’un avion pour arriver intact au sol ?
    Poussé à l’absurde, les statistiques démontrent leur inefficacité 😉 car il y a plein d’exemples de survivants qui ont chuté de l’avion sans parachute (ou leur parachute n’a pas fonctionné en se transformant en torche).

    Même en physique fondamentale, pour démontrer l’existence d’une nouvelle particule, il faut répéter plusieurs fois l’expérience pour avoir un certains nombres de mesures significatifs d’un point de vue statistique pour écarter tout biais observationnel.

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