L’affaire du siècle se trompe-t-elle de cible ?

par Jean-Claude Bernier.

(texte original à lire sur Médiachimie.)

Vous connaissez sans doute « l’affaire du siècle » dont l’objet est d’attaquer l’État français au motif « d’inaction climatique ». C’est une initiative de quatre ONG, qui a recueilli sous forme de pétitions via les réseaux sociaux près de 2 millions de signatures. On peut bien sûr s’étonner qu’on ne se soit pas attaqué d’abord à l’État allemand ou chinois où la production de 1 kWh dans ces pays s’accompagne respectivement de l’émission de 550 g et de 700 g de CO2 alors qu’en France elle n’est que de 60 g (1). Mais d’après l’avocate de ces ONG, cette conduite française vertueuse n’est pas suffisante !

Or si jugement il y a, j’imagine que la justice voudra interroger toutes les parties et les choses risquent de se gâter. Car deux positions s’affronteront et la polémique qui enfle actuellement aux États-Unis et en Europe jusqu’en France sur le rôle du gaz carbonique comme élément essentiel de l’effet de serre et du réchauffement climatique s’y invitera (2). Des publications apparemment sérieuses de spectroscopistes spécialisés dans le rayonnement l’infra-rouge (IR) prétendent montrer que l’émissivité et l’absorption IR sont saturées dès 200 à 300 ppm de CO2 dans l’atmosphère et que le doublement de sa concentration ne modifierait en rien cette saturation. S’ensuit dans la littérature scientifique un débat sur les émissions infra-rouge de la Terre sous forme de courbes de Planck et leur modification dans la gamme d’absorption du CO2 autour de 15 microns. Il en est déduit que les climatologues « réchauffistes » ont eu tort dans leur modèle d’assimiler les molécules de gaz à des corps noirs dont les propriétés sont l’apanage des solides et non des gaz. Et donc que le CO2 ne peut contribuer à l’augmentation de température (3).

Cette thèse de plus en plus partagée est évidemment combattue par les scientifiques du GIEC qui maintenant expliquent que l’atmosphère est constituée de plusieurs couches en fonction de l’altitude, absorbant et réfléchissant l’IR, pour sauver leur modèle (4), et pour certains d’entre eux (pas tous) crucifiant les scientifiques s’opposant à leur thèse. Le problème est que les mesures disponibles des températures de la troposphère par satellites et ballons-sondes montrent qu’elles ne varient que très peu depuis près de 20 ans alors que les émissions de CO2 ont augmenté de plus de 10% (365 ppm en 1998, 408 ppm en 2018). De plus, les résultats des mesures s’écartent de plus en plus des modèles d’extrapolation des températures terrestres du GIEC qui prévoyaient en moyenne 0,4°C sur cette période. Plus grave encore est la fameuse courbe en forme de crosse de Hockey qui a disparu du 5erapport du GIEC et qui avait affolé le monde politique et médiatique. D’après plusieurs spécialistes statisticiens elle aurait été manipulée par son auteur. Au secours de ce dernier plusieurs climatologues auraient aussi gommé l’optimum climatique de l’époque romaine et du Moyen Âge, en contradiction avec les preuves apportées par les historiens du climat et archéologues dignes de foi (5).

Ces polémiques jettent un trouble quasi tragique sur le modèle alarmiste de « l’urgence climatique » exigeant de la part de l’État des actions immédiates qui auront toutes chances d’avoir peu ou pas d’effet sur un phénomène qui serait du domaine de la variabilité naturelle. Au cours du dernier millénaire, canicules et sécheresses et petits âges glaciaires se sont succédé sans que le CO2 puisse être mis en cause. Avec une population en majorité croyante on entamait alors des processions ou des neuvaines pour que cessent ces phénomènes, aujourd’hui comme la religiosité a disparu, à l’heure des réseaux sociaux on pétitionne  ! « Consensus omnium » !

Et pourtant dans un sujet aussi complexe que le climat, d’une erreur d’interprétation peut résulter un bien, en chimie une réaction loupée, un produit parasite peuvent nous en apprendre plus (6) sur les mécanismes réactionnels. Alors oui pour une meilleure isolation des bâtiments, oui pour une réduction de la consommation des ressources carbonées naturelles, oui pour l’énergie décarbonée, oui pour un changement de paradigme pour les transports. Transférons les milliards consacrés aux élucubrations climatiques à la recherche sur les véhicules électriques, sur les nouveaux réacteurs nucléaires, sur le stockage de l’énergie (7), sur le recyclage des matières de haute technologie, sur les procédés propres… Oui pourquoi pas à l’initiative de J. Jouzel et de P. Larroutourou pour le pacte finance – climat et à la création d’une banque européenne pour financer les recherches sur la transition énergétique, mais de grâce ne parlons plus de climat mais appelons le « pacte finance – préservation des ressources naturelles ».

Jean-Claude Bernier
Février 2019

Pour en savoir plus :
(1) Le challenge de l’électricité verte (Chimie et… junior)
(2) Le changement climatique (Chimie et… junior)
(3) Le changement climatique : question encore ouverte ?
(4) Le changement climatique : perspectives et implications pour le XXIe siècle
(5) Fluctuations climatiques extrêmes et sociétés au cours du dernier millénaire
(6) La maison écologique
(7) Cette « chère » transition énergétique
 

35 réflexions au sujet de « L’affaire du siècle se trompe-t-elle de cible ? »

  1. Voilà un article qui résume très bien l’arnaque climatique. Il y a un néanmoins un « mais…. »
    Le dernier paragraphe ressemble -je fais un peu de provoc- à une forme de génuflexion au catéchisme réchauffiste, en contradiction (apparente mais vous devrez approfondir) avec l’ensemble très bien amené et écrit de votre article.
    Bref : pourquoi se passer de l’énergie carbonée si elle est moins cher et permet aux plus pauvres de vivre à minima dignement? Entre 2 objets strictement identique mais à des prix différents, allez-vous acheter le plus cher?
    Le peak oil est encore loin. A partir d’un certain niveau de vie, la population stagne voir décroît, et de plus en plus de pays atteignent ce niveau (et donc l’évolution soit-disant exponentielle de nos besoins énergétiques). Il n’y a donc aucune raison à cette course forcée qui ressemble à un début de panique puisque la fin du monde est pour le 12 juin 2038 à 14h42 si on ne retourne pas illico à l’âge de pierre selon les prêtres réchauffistes!
    Peut-être est-ce une porte de sortie pour exfiltrer dignement Jouzel et Larroutourou? Alors qu’ils font parti d’un mouvement qui ne cache plus la volonté de mettre en place une dictature et de nous transformer en engrais? (Rappel : il y a eu ce clip « 10:10 » qui ne s’embarrassait pas sur le sujet de l’élimination physique et violente des « négationnistes »).
    Je suis évidemment pour la recherche d’autres sources d’énergie, mais pas sur cette transition énergétique mise en place et qui va être -est déjà- un gouffre financier.
    Je reviens sur le début de mon intervention : très bel article, et à vous lire avec plaisir.

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    • Je suis d’accord, je ne serai pas aussi enthousiaste que l’auteur sur la transition énergétique. Les ressources hydrocarbonées sont encore loin d’être épuisées et je pense qu’il vaut mieux laisser le progrès suivre son rythme plutôt que vouloir l’accélérer précipitamment avec des chances non négligeables de partir sur des mauvaises pistes.
      En matière de production d’électricité, on ne va pas réduire nos émissions de CO2 déjà très faibles avec les éoliennes et les panneaux solaires, il conviendrait donc d’arrêter de claquer « un pognon de dingue » dans ces deux mauvaises pistes, d’autant plus que les subventions qui permettent leur développement profitent aux étrangers (chinois pour le solaire, allemands et danois pour l’éolien).
      En matière de transport, un changement de paradigme n’est pas non plus souhaitable. La VE est intéressante car notre électricité est très peu carbonée, mais attention, ça coute cher, ce n’est pas si écologique que ça (à voir si un recyclage économique des batteries est possible) et ça risque de favoriser les constructeurs asiatiques en avance sur les européens sur les batteries au détriment de nos constructeurs et donc de l’emploi. Viser une interdiction de la voiture thermique à horizon 2030 est totalement utopique. 10% des ventes en électrique serait déjà pas mal.
      OK pour transférer le financement de la recherche sur le climat vers la recherche sur le stockage de l’énergie, mais le financement des moulins à vent et panneaux solaires, il faut le stopper en cessant purement et simplement de le prendre dans la poche des français (taxe carbone et autres impôts divers).

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      • D’accord, sauf sur la fin. Le stockage d’énergie (éolien et solaire) pour pouvoir l’utiliser sur plusieurs jours, à prix acceptable, est une chimère d’écolos en mal de justification de la folie de l’éolien et du solaire.

        La seule piste réaliste est le nucléaire génération IV. Participent au forum international « Génération IV » 12 pays (Argentine, Suisse, USA, Afrique du Sud, Brésil, Canada, Corée du Sud, France, Japon, Royaume-Uni, Russie, Afrique du Sud). Les membres du forum étudient 4 systèmes : réacteurs à neutrons rapides (avec 3 variantes de caloporteur : gaz, sodium ou alliage de plomb) – réacteurs à très haute température refroidis à l’hélium – réacteurs à eau supercritique – réacteurs à sels fondus.

        La France travaille sur un réacteur à neutrons rapides à uranium appauvri (nous en avons un stock de 300 000 tonnes) avec refroidissement sodium : Astrid. Un démonstrateur technologique de 600 MW est prévu mais depuis un an je n’ai pas trouvé ce qu’il en est de ce projet et de son financement. Sachant que les idéologues verts sont farouchement opposés à toute forme de nucléaire, je m’inquiète pour la suite de ce projet d’avenir qui serait la solution pour la production d’électricité, alors que les EnR intermittentes, à la technologie du passé, sont une impasse technique, économique et sociale.

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    • Vous pouvez toujours expérimenter vous-même avec le simulateur MODTRAN de l’université de Chicago [climatemodels.uchicago.edu/modtran/] pour voir l’absorption par l’atmosphère, réglez l’altitude sur zéro et positionnez « looking up ». Vous pouvez ensuite faire varier à volonté la concentration de CO2 et celle de vapeur d’eau pour différents climats (polaire, tempéré, tropical).

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  2. 1/. «  »les émissions de CO2 ont augmenté de plus de 10% (365 ppm en 1998, 408 ppm en 2018) » » est une imprécision … ce ne sont pas les émissions de CO2 qui ont augmenté de 10% mais la teneur en CO2 de l’atmosphère , dont 6 % a une signature anthropique … voir et écouter Camille Veyres https://www.youtube.com/watch?time_continue=1614&v=PFk34YrmUBQ

    2/. «  »actions immédiates qui auront toutes chances d’avoir peu ou pas d’effet sur un phénomène «  » comme montré par François Gervais et Rémy Prud’homme , les actions en France auront un impact quasi nul, même avec les hypothèses du GIEC, face aux comportement « réalistes » des gros émetteurs de CO2.

    3/. le problème des climato réalistes est de ne pas avoir un socle scientifique partagé sur le sujet du CO2 anthropique.

    4/. l’avantage de la plainte serait que l’état, pour se défendre , reprenne les arguments de Camille Veyres, François Gervais et Rémy Prud’homme , ou a minima que les juges soient plus rigoureux que les politiques du GIEC-ONU…. Les réalistes ont intérêt au plus grand brouhaha autour de cette action motivée par une croyance qui pourrait se traduire par une découverte pour l’opinion.

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  3. La question du changement climatique a deux aspects : un aspect politique et manipulatoire d’une part et un aspect strictement scientifique d’autre part. Les deux sont intéressant mais sur un blog d’inspiration scientifique (il y a quand même mathématiques dans le titre et dans le profil du responsable du blog) j’aimerais voir plus souvent des articles sur le coté scientifique. J’avoue ne pas avoir le courage de décortiquer les pavés du GIEC (leur taille est d’ailleurs un très mauvais signe car les grandes avancées de la science se sont traduites par des textes plutôt courts !). Ne serait il pas utile de faire une revue critique des hypothèses des modèles (si tant est qu’elles soient clairement documentées) ?
    Mon expérience personnelle des modèles est qu’il en existe trois types : les modèles fondés sur des lois de base et comportant peu de paramètres (ex la mécanique céleste), les modèles ayant besoin de lois empiriques (ex la mécanique des fluides avec ses traitements de la couche limite) et enfin, ce qui mérite à peine le nom de modèle et qui est un bidouillage empli de paramètres ajustables que l’on triture jusqu’à obtenir le résultat souhaité. Les modèles utilisés par le Giec ne seraient ils pas de ce dernier type ?
    La question de la saturation des bandes d’absorption du CO2 est souvent évoquée. Quel est la finesse du traitement des spectres dans les modèles ?
    De tous les modes de transfert d’énergie dans l’atmosphère, le mode radiatif est sans doute le moins important. Le transferts verticaux sont largement dominés par la turbulence (qu’elle soit d’origine thermique ou liée à la force du vent) et les grands transferts entre les régions équatoriales et polaires sont aussi liées à des instabilités de très grande taille (perturbations du front polaire…) et boostés par des mécanismes d’une grande efficacité tels que la chaleur latente restituée dans les régions froides par la condensation de ce qui s’est évaporé dans les régions chaudes.
    Bien traiter un phénomène mineur n’est possible que si l’on traite encore plus parfaitement des phénomènes majeurs qui peuvent le masquer. On peut avoir des doutes quand on voit à quel point les prévisions météorologiques sont imparfaites.
    Il suffit de regarder un profil vertical de température pour voir que dès qu’il y a un peu de brassage d’air, la température verticale des basses couches s’établit en gros selon un équilibre adiabatique. Peu importe alors l’intensité des transferts radiatifs, ils sont négligeables vis à vis des transferts par les mouvements tourbillonnaires et les bulles thermiques. Les situations de choix à étudier pour isoler l’effet radiatif seraient donc plutôt les situations d’atmosphère très stable, en fin de nuit, sans vent et sans couche nuageuse. Bref les situations typiques de gelées de printemps. Un accroissement de l’effet de serre devrait donc se traduire par une diminution des gelées de printemps. Je n’ai pas pu hélas le voir sur le site de météoFrance qui est assez avare de données !

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      • C’est sur que les échanges de chaleur et d’eau à l’interface entre océan et atmosphère doivent être particulièrement complexes. Il y a forcément interaction entre le vent et la rugosité (mer plus ou moins levée par le vent, houle…), ce qui rétroagit sur le vent et sur les échanges. J’imagine que les modèles doivent traiter cela avec des lois simples et pas mal de coefficients ajustables. Je doute d’ailleurs que l’on ait pu avoir assez de données fines pour qualifier ces lois. Les souffleries ne sont pas parfaitement représentatives et les mesures in situ exigent une batterie de capteurs importante qu’il n’est sans doute pas facile de mettre en place dans toutes les conditions. Une simple bouée ballottée par la tempête ne suffit pas et encore moins des mesures satellitaires très indirectes et inutilisables sans des modèles eux-mêmes contestables !
        D’une façon générale je suis étonné par la foi qu’ont beaucoup de gens dans les modèles (à rapprocher des croyances à la magie !). Il est vrai qu’il y a eu des succès majeurs (mécanique céleste, mécanique des solides ayant le bon gout de rester dans le domaine élastique…). Cela peut aussi marcher pour des systèmes très purs préparés par des physiciens (on peut calculer les propriétés chimiques d’atomes et de molécules pas trop complexes directement à partir d’équations quantiques savamment simplifiées). Mais il y a encore des domaines qui résistent au tout calcul ab initio. En particulier la mécanique des fluides.

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  4. Oui effectivement, comme déjà dit dans un commentaire, le texte n’est pas très cohérent avec le dernier paragraphe. De 2 choses l’une : ou bien le CO2 n’est pour rien dans le réchauffement observé depuis 50 ans, auquel cas pourquoi se priver des fossiles pas chers ? Ou bien c’est l’augmentation de CO2 de 280ppm à 410ppm (+30%) qui a causé le RCA de 1.2°C en global plus dans les hautes latitudes). Donc un doublement des émissions pourraient encore faire monter les températures de quelques degrés supplémentaires et là, ce ne sera pas la même histoire. Deux bémols dans les affirmations quand même. Dire que les températures n’augmentent plus depuis 20 ans n’est pas exact. Il y a eu stagnation oui de 1998 à 2008, mais depuis 2009 l’augmentation a repris, la moyenne mobile sur 5 ans a continué de grimper. Normal puisque 4 des 5 dernières années sont les plus chaudes mesurées. Pour le coût des énergies, la comparaison est souvent faussée par exemple le démantèlement des centrales nucléaires n’a jamais été prise en compte dans le coût réel du kwh et ça risque d’être coton. Pour les ENR il faudra attendre que ces technologies soient plus matures pour calculer leur prix de revient. Et pour conclure, je préférerais aller travailler au remplacement des PV ou même des éoliennes, qu’aller près des réacteurs mais bon, je serai bientôt à la retraite.
    Bonne soirée.

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  5. @jean claude bernier
    Vous avez dit «  » » » »Oui pourquoi pas à l’initiative de J. Jouzel et de P. Larroutourou pour le pacte finance – climat et à la création d’une banque européenne pour financer les recherches sur la transition énergétique, mais de grâce ne parlons plus de climat » » » » »
    Est-ce que vous pouvez proposer alors à Jouzel et Larrouturou un autre nom pour leur pacte finance -climat . Faites nous savoir leur réponse si vous en aurez

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  6. @, tikilgs a dit :

    1/.ce ne sont pas les émissions de CO2 qui ont augmenté de 10% mais la teneur en CO2 de l’atmosphère ,
    Fritz Bonne remarque , mais les émissions ont augmenté dans les mêmes proportions puisque bon an mal an la biosphère en mange la moitié

    tikilgs dont 6 % a une signature anthropique … voir et écouter Camille Veyres
    Fritz Alors là c’est complètement faux et Camille Veyres devrait faire un jour son mea culpa ; voir la discussion ici
    http://www.skyfall.fr/2016/07/06/origine-de-recente-augmentation-co2-latmosphere/#comment-238201
    Vous pouvez y participer si vous avez des idées
    tikilgs 3/. le problème des climato réalistes est de ne pas avoir un socle scientifique partagé sur le sujet du CO2 anthropique.
    Fritz Cela dépend de quel sujet : si c’est l’origine du CO2 , oui, Veyres , Gervais etc sont dans les choux ; si c’est sur le forçage ( ? ) de l’effet de serre du CO2 , non ; les climato sceptiques sont je crois tous d’accord sur ce point

    tikilgs 4/. l’avantage de la plainte serait que l’état, pour se défendre , reprenne les arguments de Camille Veyres, François Gervais et Rémy Prud’homme.
    Fritz Si c’est pour dire que l’homme n’y est que pour 6% dans l’augmentation du CO2 atmosphérique , c’est mettre définitivement le climato réalisme hors réalisme

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  7. Dommage que ce texte démarre sur une erreur dans la compréhension de ce que signifie la « saturation de l’émissivité et l’absorption IR du CO2 ». En fait, cela signifie simplement que aucun des photons IR émis par le sol (dans le domaine de fréquence qui convient !) ne pourront s’échapper dans l’espace: ils seront tous interceptés par des molécules de CO2.

    Mais cela ne signifie pas que la chaleur du sol ne peut pas s’échapper vers l’espace via des échanges par infrarouges. En effet, le sol peut « chauffer » par IR le CO2 et donc l’air situé à quelques mètres d’altitude. Cet air échauffé va à son tour émettre des IR grâce au CO2 qui va chauffer l’air situé au-dessus, et ainsi de suite jusqu’au sommet de l’atmosphère où le rayonnement IR peut s’échapper.

    NB: En fait dans l’atmosphère réelle la majorité des échanges se fait par convection et non par rayonnement IR, sauf dans la haute atmosphère et la stratosphère où le CO2 et les autres GES jouent un rôle prépondérant dans les échanges thermiques. On peut lire cet article de P. de Larminat pour plus de précisions.

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      • Pas tant que cela , je n’ai fait que survoler , mais on réagit à des passages comme ci-dessous

        «  » » » » » »les gaz à effet de serre sont sans effet sur le rayonnement solaire, avant comme après réflexion. Les GES sont totalement transparents dans le spectre visible : ils n’interfèrent qu’avec le rayonnement infrarouge, de nature différente, qui est émis, et non pas réfléchi par la surface terrestre. » » » » » » »
        P de Larminat a-t-il regarder les spectres ?
        La vapeur d’eau , principal GES, a de nombreuses raies d’absorption dans les infra rouge proches du rayonnement solaire .
        Cela va encore accélérer mon survol de l’article dans lequel je cherche à savoir si Larminat se prononce sur la responsabilité de l’homme dans l’augmentation du CO2 atmosphérique

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      • L’article en lien demande une lecture approfondie. En première lecture j’ai noté quelques évidences. D’abord il est évident (et ce n’est pas un scoop) que l’atmosphère n’a pas d’autre moyen pour évacuer sa chaleur que de la rayonner dans l’espace. Comme les couches denses de l’atmosphère sont quasi opaques aux infrarouges, il faut d’abord que la chaleur arrive dans les couches raréfiées avant de pouvoir s’évacuer. Les vues par satellites sont éclairantes. D’une part on ne voit pas les continents dans l’infrarouge, ce qui confirme bien l’opacité mais en plus ce ne sont pas les zones où le sol est le plus chaud qui émettent le plus. Cela signifie donc qu’avant d’arriver dans les couches élevées de l’atmosphère, le transfert d’énergie utilise des modes assez complexes dominés par des mécanismes autres que radiatifs : principalement les différentes formes de turbulence depuis les tourbillons de petite taille jusqu’aux très grandes perturbation synoptiques.
        La conclusion est évidente : la modélisation de tout ceci est d’une grande complexité et ne sera sans doute pas avant longtemps un argument déterminant pour trancher dans un sens ou dans l’autre.

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  8. Cet article me fait penser à un autre sujet qui devient inquiétant : la censure de la pensée dissidente. Je prends un exemple comme ceux qui connaissent google trends : https://trends.google.fr/trends/ Si j’effectue une recherche sur Benoit Rittaud, j’obtiens des résultats. Par contre dès que je tests des théories du complot tout disparait « danger des vaccins obligatoires » -> aucune donnée « dépopulation vaccin »-> aucune donnée. Par contre j’obtiens de nombreux articles dans google.fr On dirait que Google Trends filtre tout. est-ce pour ne pas pouvoir analyser si ces recherches interéssent les gens? Pareil tapez « dépopulation vaccin » sur google.fr puis sur duckduckgo.com et vous remarquerez que google ne renvoie que vers les sites pro vaccins au contraire de duckduckgo.com Etant précis qu’il est évident que « dépopulation vaccin » montre une recherche de quelqu’un qui s’intéresse à la théorie du complot et non aux sites pro vaccins. duckduckgo veut bien vous fournir les sites complotistes mais pas google.fr On se dirige vraiment vers une société totalitaire à la Orson Wells. On vante dans les médias que seuls l’antisémitisme est filtré par les GAFA mais en fait c’est toute la pensée dissidente qui est filtrée par les GAFA.

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  9. L’auteur se rattache à la doctrine des « Mesures « sans regret » » qui commencent à être mis en avant par des acteurs de ce grand jeu climatique, face aux réalisme scientifique. C’est éventuellement une sortie par le haut pour les politiques.

    Mais que deviendront les Jouzel, Larrouturou, Latour, Canfin et autres Stiegler ?

    Qui occupera alors l’anthroposcène médiatique et politique ?

    😉

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  10. @Jean-Claude BARESCUT
    Merci pour votre réponse et votre conseil ; mais cet article ne m’apprend rien
    Je vois que vous avez bien potassé l’article ; mais vous ne répondez pas à la question : est que Larminat est conscient que la vapeur d’eau absorbe une bonne partie du rayonnement solaire ?
    Dans cette phrase
    « « tout indique que le réchauffement observé dans la deuxième partie du 20e siècle est imputable à l’activité solaire et à la variabilité naturelle » »
    il manque un terme « « « « « imputable en partie » » » » »
    Concernant ma question sur la responsabilité de l’homme dans l’augmentation du CO2 atmosphérique , je lis dans l’article de Larminat

    « « 6. Concernant le CO2, le GIEC conteste généralement que sa concentration puisse être un effet
    des variations de température » »
    Il est clair quand il parle de cela, le GIEC parle du 20 ème siècle ; quand on remonte à l’holocène , des réchauffistes comme Bard admettent bien que c’est la température qui provoque la sortie des ères glaciaires via les situations astronomiques
    Un peu plus loin
    « « le dégazage des océans sous l’effet de la température est un phénomène indépendant du forçage par les émissions anthropiques. » »
    J’en conclus que Larminat pense que l’augmentation actuelle du CO2 atmosphérique est une conséquence de l’augmentation de température qui est une conséquence de l’activité solaire
    Sa conclusion est claire
    « « Dans le présent document, on a montré que l’effet de serre est bien loin de l’évidence
    prétendue. » »
    Je comprends qu’avec des positions aussi catégoriques concernant la responsabilité de l’homme dans le RCA on lui ait refusé d’accompagner la délégation de l’ONU pour aller voir le Pape

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    • Je ne défends pas Larminat. Il est d’ailleurs manifeste en lisant le texte qu’il est atteint d’une certaine mégalomanie (je suis un pionnier etc…) et que la physique de l’atmosphère n’est pas sa compétence initiale. Je note simplement qu’il soulève des points intéressants. Quant à en faire un système explicatif parfait, il est clair que c’est assez présomptueux pour l’instant. Ce que j’ai retenu de tout ceci c’est justement que la machine atmosphérique (et océanique) est bien trop complexe pour être aussi prévisible que le prétendent les bidouilleurs de modèles simplistes.
      Ce qui me parait assez vraisemblable c’est que les phénomènes radiatifs sont assez mineurs et que l’on ne peut donc espérer évaluer leur contribution que si l’on arrive à une modélisation quasi parfaite de tout le reste et notamment (car il y a bien d’autres difficultés) de toutes les diffusivités turbulentes à toutes les échelles. On n’en est pas encore là et quand ( et si !) on en sera capable la prévision météorologique aura fait un grand pas car elle est confrontée aux mêmes types de problèmes.
      Le problème étant pour l’instant un peu trop ardu pour une modélisation détaillée, on peut cependant se raccrocher à d’autres types de considérations. Le simple fait que le système atmosphère-océan ne se soit pas tellement éloigné de son état actuel en plusieurs millions d’années (les cycles glaciation-déglaciation ne sont pas d’une ampleur démesurée et ne sont pas non plus des transitions sans retour) signifie qu’il existe forcément des mécanismes de rappel puissants lorsque l’on s’éloigne du milieu du domaine de variation habituel. Il y a pourtant eu des évènements importants (éruptions volcaniques, activité solaire, changement des répartitions des chaines de montagne, assèchement de la méditerranée…) ce qui induit à penser qu’il n’y a de chances d’avoir une évolution forte qu’avec une conjonction de forçages allant tous dans le même sens. Il est alors douteux que la piqure d’épingle que représente l’augmentation des GES puisse à lui seul induire une transition climatique majeure.

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    • A M Sommer

      Vous ergotez sur des détails et vous sortez les phrases de leur contexte qui est:
      « Ce possible effet de réaction positive préexiste, indépendamment de toute
      action humaine : le dégazage des océans sous l’effet de la température est un phénomène indépendant du forçage par les émissions anthropiques. Si le climat avait dû en être déstabilisé, ce serait fait depuis longtemps; »

      et qui est une phrase répondant aux propos du Pape invoquant une amplification du process par une réaction du cycle du carbone (ce qu’on peut imaginer sur des millénaires et lors de transitions glaciaires, mais pas dans le sujet concerné.) De Larminat dit donc exactement le contraire de ce que vous lui faites dire.

      Vous dites que vous n’avez rien appris à la lecture de l’article, mais avez vous bien compris la critique qu’il fait de la pseudo-analyse système du GIEC, ce qui n’est pas souvent souligné. et qui est fondamental?

      De Larminat est peu connu des universitaires car c’est un spécialiste mondialement reconnu de l’analyse des systèmes, science utilisée beaucoup par les ingénieurs, et trop peu par les chercheurs académiques. En l’occurence, ici il démontre que les schémas du GIEC (rétroaction vapeur d’eau etc…) sont inspirés faussement de l’analyse système (mal comprise ou volontairement ignorée ) et conduisent à des raisonnements incorrects.
      Il a écrit un bouquin qui ouvre des perspectives intéressantes via l’analyse système que je vous conseille de lire. (« changement climatique identification et projections. »)

      Pour M Barescut: j’ai eu l’occasion de côtoyer P De Larminat, il n’est pas du tout mégalomane, et sa description de l’effet de serre est tout à fait correcte.

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      • J’ai sans doute été trop dur avec le terme mégalomane. Il n’est pas habituel de se revendiquer comme pionnier (même si on l’est vraiment) mais ce n’est peut être qu’une simple maladresse vénielle. Sur le fonds je trouve son texte tout à fait intéressant.

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    • Bel argument qui fait avancer le débat.
      Ne connaissez vous pas vos classiques? Roi Louis, c’est le singe du Livre de la jungle….J’ai choisi ce pseudo car il y a un Baloo qui écrit parfois sur ce blog.

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  11. Ping : L’affaire du siècle se trompe-t-elle de cible ? | Contrepoints

  12. Bravo Benoit de mettre en ligne ce papier de Jean Claude Bernier qui paraît partout , chez vous , sur Mediachimie , sur Contrepoints …Que ce soit ici ou ailleurs , aucune possibilité de discuter avec l’auteur ; c’est lamentable
    Ce qui me gêne c’est qu’en conclusion il renvoie vers le bouquin de Jouzel Larrouturou, deux zombies l’un en dehors des questions climatiques , l’autre en dehors des questions économiques et sociales .
    Jouzel nous annonce 55°C en Alsace en 2050 lors des périodes de canicules ; qu’est que ce sera dans la vallée Mort en Californie ?
    Larrouturou nous annonce un plan Marschall pour nous sortie de la transition énergétique en couvrant la France d’éoliennes et de panneaux solaires
    Ils sont l’un comme l’autre à côté de la plaque ; je ne rentre pas dans les détails
    Ce qui me gêne c’est toute cette communauté de gens qui profitent de cette occasion climatologique pour se mettre en devant de la scène , qu’ils soient d’un bord ou de l’autre .

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  13. Bonjour,

    je suis tombé sur le graphique suivant :

    Climat : le graphique qui vaut 10000 mots

    il présente en regard les spectres d’émission de la Terre et du Soleil face aux spectres d’absorption des principaux composés le l’atmosphère.
    Il résulte de l’observation, pour les raies du CO2, d’un taux d’absorption de 100%…
    Ce graphique vous parait-il fiable ? (je n’ai pas les moyens de vérifier) Si tel est le cas, la lutte contre le CO2 est explicitement et définitivement inutile, il n’y a plus de débat.

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    • Il y a des réponses partielles plus haut. La terre n’a pas d’autres moyens pour évacuer la chaleur reçue du soleil que de la rayonner (et forcément dans l’infrarouge car compte tenu de sa température c’est dans cette gamme qu’elle émet le plus). Mais comme l’atmosphère est très opaque aux infrarouges, le processus se fait forcément en deux temps : d’abord des mouvements convectifs (turbulence due au relief et bulles thermiques) pour transporter la chaleur vers les couches élevées assez raréfiées pour ne plus être opaques et ensuite rayonnement par ces couches.
      S’il y a un peu plus de CO2 et donc que l’opacité augmente encore (elle est déjà presque au maximum), on peut s’attendre à ce que les gradients thermiques verticaux soient un peu plus importants, et que la convection transportant la chaleur vers le haut soit un peu plus active. Tout cela fait que l’augmentation du gradient vertical de température compte tenu de la convection sera plus faible que si la turbulence restait identique. En d’autres termes l’atmosphère réagit à un déséquilibre en mettant en action tout un ensemble de phénomènes effaçant ce déséquilibre (c’est ultra classique chimie, quand on essaie de déplacer une réaction dans un sens, les produits de réaction tirent dans le sens opposé) et chacun de ces phénomènes est alors bien moins intense que s’il était seul.
      Mon explication est très sommaire. Ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’est possible de traiter correctement un phénomène que si l’on traite en même temps et quasi parfaitement tous les phénomènes pouvant être dominants. Et les phénomènes convectifs sont bien plus importants que les phénomènes radiatifs.
      Il n’y a pas de raisons de penser que l’effet du CO2 est complètement négligeable mais il n’est pas absurde de penser qu’une forte variation du CO2 peut être compensé par une bien plus faible variation d’autre chose.

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    • Le centre de la raie la plus importante (660cm-1) du CO2 est totalement saturé au niveau du sol et jusqu’à une altitude assez élevée. En revanche, l’augmentation de la pression partielle de CO2 élargit un peu les flancs. Il y a donc un effet, mais plutôt faible, d’autant plus que, comme la vapeur d’eau absorbe beaucoup aux mêmes fréquences, cela diminue l’influence du CO2 en atmosphère humide. Dans un climat tropical, un doublement de 400 à 800 ppm de la concentration de CO2 fait augmenter l’absorption par l’atmosphère de 1,88W/m2 (sur 370). Si on calcule les températures de corps noir correspondantes par la loi de Stefan-Boltzman, la différence est de 2 ou 3 dixièmes de degrés.

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  14. Mercure : Température : 169°C Teneur en CO2 : 3,6% Distance au soleil : 58 millions de km
    Vénus : Température : 462°C Teneur en CO2 : 96,5% Distance au soleil : 108 millions de km

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    • Mars distance du soleil 206-249 millions de kilomètre, température de surface -63°C, atmosphère 96% de CO2 (pression partielle de CO2 à peu près identique à celle de la Terre). Effet de serre observé: pratiquement zéro.
      Le cas de Vénus s’explique assez bien: son « atmosphère » est très dense. L’équilibre radiatif s’établit haut en altitude dans l’atmosphère sur une couche de poussières et de sulfures (si je me souviens bien). Et de là, le gradient de pression (voir atmosphère normalisée) fait que la température de l’océan de CO2 supercritique situé à la surface est très élevé.

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  15. Effectivement, j’avais omis de parler de la densité de l’atmosphère (quasiment nulle pour Mercure, 92 fois celle de la Terre pour Vénus). C’était pour voir si vous suiviez 🙂

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  16. Cela devient intéressant. Continuez ces discussions qui dérivent enfin vers la physique de l’atmosphère. J’ai surement dit beaucoup de bêtises mais je vais quand même tenter d’en remettre une couche. Supposons qu’un supplément de CO2 (ou de n’importe quoi d’autre) diminue la capacité de transferts radiatifs, toutes choses égales par ailleurs, dans la basse atmosphère. Comme la chaleur reçue du soleil ne change pas, elle devra s’évacuer d’une façon ou d’une autre, ce qui signifie qu’un autre mode de transfert va se renforcer. Le modèle simpliste est de supposer que la température va simplement s’accroitre jusqu’au moment où le rayonnement émis arrivera à passer à travers un milieu plus opaque (c’est là que l’on retrouve les calculs sommaires de type Arrhenius). Mais augmenter même légèrement la température des basses couches va rendre l’atmosphère un peu moins stable et donc augmenter les échanges verticaux (les bulles thermiques ascendantes, les petits tourbillons…) qui n’auront donc pas besoin que la température monte significativement plus avant d’être assez intenses pour rétablir l’équilibre du bilan. Ce phénomène et sans doute beaucoup d’autres feront que l’augmentation de température ne sera pas aussi catastrophique que pourraient le laisser croire des modèles trop sommaires. Au lieu d’avoir la fournaise annoncée, peut être n’auront nous que des phénomènes anodins comme par exemple des sommets de cumulus montant quelques mètres plus haut ou une couche limite turbulente s’épaississant de façon insignifiante ?

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    • Tous ces radiatifs sont simplistes (par exemple parce qu’un objet dont la température est homogène émet moins que celui identique avec de fortes différences de températures). L’évacuation de la chaleur par la surface terrestre est un peu analogue à un bief de moulin doté de trois vannes. Selon les simulations informatiques du GIEC, si l’on remonte de 1cm la vanne marquée radiation IR, le niveau du bief monte de 3cm environ (1,5-6cm) en raison d’une rétro-action positive d’origine mal déterminée. Pourtant, il est bien certain que dès que le niveau du bief monte, le débit sur la vanne convection et celle marquée évaporation va augmenter conduisant à une augmentation du niveau du lac moindre que 1cm. Sans compter que l’instabilité des systèmes à rétro-action positive, qui se manifeste tôt ou tard en présence de bruit sur leur entrée, rend leur existence problématique.

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