Le plan climat d’Élisabeth Borne : un coûteux néant

Personne n’osant encore, dans la classe dirigeante française, s’en prendre à l’alarmisme climatique, le Gouvernement ne prend pas de risque immédiat à annoncer son nouveau « plan d’action » destiné à réduire de 50% d’ici 2030 les émissions françaises de gaz carbonique par rapport à 1990.

Selon les chiffres annoncés, pour une telle réduction il faudra faire autant d’efforts les 8 prochaines années que lors des 30 dernières. Il va donc falloir mettre les bouchées doubles pour finir le travail de sape entamé contre notre tissu industriel. Le secteur a pourtant déjà fait de son mieux en divisant par deux ses émissions depuis 1990, conséquence logique de sa cure d’amaigrissement forcée qui l’a fait chuter de 23% à 13% de notre production de richesse depuis 1980. La « planification écologique » annoncée, qui reprend ainsi un terme d’abord popularisé par Jean-Luc Mélenchon, prévoyant que la moitié des efforts devra être supportée par les entreprises, nous voilà rassurés sur la poursuite de ce régime rapide et efficace qui consiste à se couper un membre pour perdre du poids.

Avec l’industrie, les autres grands coupables désignés sont les transports. Comme on tâte un matériau pour en évaluer la résistance, le bruit médiatique autour de l’annonce du plan d’action a subtilement glissé, l’air de rien, la question des livraisons à domicile. La cible potentielle est excellente car elle ne pourra pas se défendre, les livreurs des grandes enseignes étant bien souvent des auto-entrepreneurs de banlieue très peu protégés et encore moins syndiqués. Leur taper dessus avec telle ou telle mesure d’écologie punitive déguisée de gentillesse (du genre : pour éviter la taxe carbone, passez donc au scooter électrique, l’État prend en charge 20% de son prix) n’empêchera pas de dormir la caste des sauveurs de planète. Et que les futurs Gilets Jaunes éventuels se le disent : si la taxe carbone repart à la hausse, ce sera la faute à Bruxelles (où la France n’a pas son mot à dire, c’est connu). Le bouclier habituel, « honorer nos engagements européens », a en effet déjà été sorti.

Les sénateurs qui, à la suite de Gérard Larcher, s’alarment des dérapages budgétaires actuels, auront-ils l’audace de s’en prendre à ces lubies au coût annoncé de 70 milliards d’euros par an qui n’auront rigoureusement aucun effet mesurable sur le climat, quand bien même le narratif catastrophiste sur le CO2 serait vrai ? Pour se donner un peu de courage, nos élus du palais du Luxembourg peuvent se tourner vers le Japon, qui s’est récemment enorgueilli de ses nouvelles technologies de pointe pour ses centrales à charbon dernier cri, développées pour un peu moins de 400 millions d’euros d’investisssement. De nouvelles technologies qui permettent de produire davantage tout en étant moins polluantes : les pays voisins, ainsi que le grand exportateur de charbon qu’est l’Australie, regardent ces développement avec le plus vif intérêt. Loin, très loin à l’Est, on sait encore se tourner vers l’avenir.

(Tribune publiée sur Valeurs Actuelles)

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24 réflexions au sujet de « Le plan climat d’Élisabeth Borne : un coûteux néant »

  1. « Le secteur a pourtant déjà fait de son mieux en divisant par deux ses émissions depuis 1990 ». Vu d’ici (Canada) vous n’avez aucun effort à faire, votre désindustrialisation « naturelle » , si elle se poursuit, vous fera atteindre bientôt les cibles si chères à cette chère madame Borne.

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  2. Les transports visés directement par l’Etat, oui, avec les ZFE, l’interdiction des moteurs thermiques, des vols courts courrier, les taxes kérosène…
    Mais aussi le massacre de notre outil électronucléaire, de l’interdiction de l’exploitation des ressources minières, du raffinage, du logement (passoires thermiques, lois RTE 20XX…), de l’agriculture (limitation forcée de l’élevage et interdiction des intrants)…

    Indirectement l’Etat laisse faire ou condamne très, très mollement les attaques et agressions physiques à l’encontre des éleveurs, des agriculteurs, des bouchers, des gardes forestiers, des cimentiers, des chantiers d’autoroutes, des barrages, des concessionnaires automobiles…

    Et notre système éducatif, joyeusement soutenu par une clique de journalistes subventionnés (TOUTE la presse écrite à quelques exceptions près l’est) encourage ce suicide collectif qui ressemble de plus en plus à un Grand Bon en Avant.

    Période d’obscurantisme au pays des Lumières.

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    • C’est tout simplement le Great Reset (Greta Recette…$) décrit et souhaité par le patibulaire Klaus Schawb et mis en œuvre par les Yong Global Leaders. Les néo-communo-nazistes ont pour l’instant tous pouvoirs destructifs, mais la roue tournera et le Nuremberg carbo-climatique verra du monde défiler à la barre, dont E. Borne et toute la Macronie en tête du cortège. Même les socialistes n’ont pas osé allez aussi loin. Sous Hollande la malus maxi était de 1 500 €, sous Macron II il est passé à 50 000 €, puis sera suivi par l’interdiction du moteur thermique. En attendant, place au déclin de la France (oh le vilain mot) et au déclassement es Français. Résistance. Merci

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    • Oui mais pas avec des agendas débiles comme celui-ci : diviser nos émissions par 2 en7 ans, alors qu’on est déjà le l’élève de la classe? C’est suicidaire. La soit disant politique de industrialisation de Macron est de rendre les usines encore plus vertes. Comment avec un prix d’électricité multiplie par 5 ou 10? La seule chose qu’il obtiendra est la fuite des usines vers des cieux plus cléments.

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      • Bonjour, je préfère le terme « libérer », plutôt « qu’émettre », sur le principe de Lavoisier  » Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Merci

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  3. Extrait d’un communiqué de l’AFP à propos du rapport de France Stratégie au sujet de cette « transition énergétique » : « En raison des dépenses nouvelles et du ralentissement de la croissance, le risque que fait peser la transition énergétique sur la dette publique « est de l’ordre de 10 points de PIB en 2030 (soit au moins 280 milliards d’euros, NDLR), 15 points en 2035, 25 points en 2040 », d’après le rapport qui juge toutefois qu’il « ne sert à rien de retarder les efforts au nom de la maîtrise de la dette publique » ». Ben voyons ! Droit dans le mur pour une chimère…

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  4. Nous avons tous du mal à comprendre comment les dirigeants européens continuent de dépenser des milliards alors que le reste du monde augmente ses émissions plus vite que nous les réduisons.

    Ils sont dans la situation de Von Paulus : « on » leur demande de respecter l’esprit des accords de Paris et l’Europe veut donner l’exemple , même si, reconnu par Pisani-Ferry dans d’autres billets, cela n’aura aucun effet sur la température de la planète et si nos technologies « bas carbone » (dernier prétexte européen-allemand) ne seront pas vendables avant longtemps aux pays « pauvres » qui préfèrent l’énergie bon marché y compris pour nous vendre en dumping nos éoliennes, panneaux et batteries et voitures …
    Laisser enfermer 2 millions de soldats pour obéir aux ordres d’un imbécile que l’on méprise c’est ce que l’histoire a retenu de von Paulus…
    Gérondeau a bien résumé l’absurdie de la politique européenne et auto imposée de la France : https://www.editionsartilleur.fr/produit/le-climat-par-les-chiffres-christian-gerondeau/.

    Petit espoir des cyniques … ya pas d’argent pour faire ces conneries mais ya ptet des préteurs pas plus informés que les emprunteurs ET d’ici qq semestres quelqu’un va ptet réussir à faire entendre que le roi est nu et que le CO2 n’est pas un problème.

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  5. le sujet est:
    comment s’opposer à un délire collectif?
    on peut s’inspirer du passé?
    les guerres de religion?
    le communisme?
    le nazisme?
    il y a toujours une petite minorité pour dénoncer ce genre de folie collective
    mais cela n’a jamais réussi, pire cela leur a coûté cher
    alors nous allons subir
    quand le mur est tombé , l’échec cuisant du système n’était plus contestable, mais il reste encore et toujours des gens pour y croire, signe que rien ne peut ébranler des convictions
    ce que je répète depuis le début de cette folie, aucun argument ne pourra faire reculer ces nouvelles hordes éco conscientes, seule la faillite complète de la nouvelle « religion » y mettra un terme,
    sur les ruines, se batira un monde nouveau à l’ombre des derricks
    Perso j’ai plein d’idées pour allonger la liste des commandements , (au départ ils étaient 10, depuis on a bien progressé)
    déjà… interdire les camping car.. voilà une mesure qui devrait faire l’unanimité non?

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  6. J’ai du mal à me retrouver dans cette généralisation stéréotype étriquée qui conste à n’être que blanc ou noir !
    En fait au départ, cette mascarade du climat n’avait qu’un but non-avoué : mettre une carotte à l’âne pour qu’il accepte d’avancer vers une consommation plus raisonnée et qu’on retrousse ses manches pour évoluer en nouveautés, optimisation, respect, etc…
    Car il est bien évident que le gaspillage est une idiotie : les fossiles sont riches et irremplaçables qu’on le veuille ou non et pas seulement du point de vue restreint de l’energie, mais plus largement pour tous les minerais (y compris l’eau souteraine d’ailleurs).
    Le raisonnement conduit implacablement à développer l’ingéniosité et la rationalisation des usages. C’est exactement ça la notion de durabilité.
    Il ne sert donc à rien ni à personne de se chamailler sur les idéaux si on est pas capable de déterminer les choix judicieux de nos usages des ressources.
    C’est en ce sens que je recommandais la parution de Claire Kerboul, qui en l’occurrence est un modèle du genre (bien que climatocentriste et n’en déplaise à notre groupe climatoréaliste).

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  7. L’Allemagne rentre en récession puis la France va suivre, en commençant par le BTP.
    Le débat public va devenir « il faut faire payer les riches ». En fait les aisés.
    Or ce sont eux qui achètent des voitures électriques, mettent des panneaux photovoltaïques sur le toit de leur maison, etc.

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  8. C’est peut-être un coup d’épée dans l’eau mais pour montrer son mécontentement il y a actuellement sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale, la possibilité de signer une pétition demandant la destitution de l’occupant de l’Élysée.
    En fait si vous allez sur le site, et que vous cherchez « destitution » vous en trouverez 6, dont une qui dépasse les 63 000 signatures. à choisir, autant signer celle-ci.
    Pour info, je cite « Les pétitions ayant recueilli au moins 100 000 signatures sont mises en ligne sur le site de l’Assemblée nationale pour plus de visibilité », et il peut également y avoir l’organisation d’un débat en séance publique sur une pétition ayant recueilli au moins 500 000 signatures.

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  9. Ca n’est pas Macron le principal responsable de ce Barnum, même si il en a une bonne part depuis maintenant 6 ans.
    Pousser le Président à la démission, en admettant que cela soit réaliste, ne résoudra pas le problème.

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