La pression sociale, l’envie d’être « à la mode », de paraitre intelligent, de respecter la morale amène souvent l’obligation de se forcer à aimer sans en avoir le goût, à penser sans en être d’accord, à soutenir un mouvement sans en être partisan, à négliger ce qui aurait pu nous tenir à cœur et à laisser ainsi sans frein l’opinion générale imposer sa dictature.
: L’OPINION MIMETIQUE : L’OPINION MIMETIQUEJ’ai connu un ami breton qui se baignait souvent en famille ou avec des amis dans la mer en se forçant, la trouvant froide, et en sortait avec fierté en assurant au voisinage « elle était bonne hein !». Un jour il se rendit compte en se regardant avec honnêteté, qu’en fait il détestait l’eau froide et décidât de renoncer à s’y tremper. Fidèle à son propre goût il n’en fut que plus heureux le jour où il eut la force de s’afficher comme un rebelle à la nécessaire et intégrative opinion convenue. Renonçant à l’obligation d’avoir un caractère bien « trempé » pour glorifier l’eau Bretonne, faisant fi de son amour-propre il me confia son bonheur de s’être affirmé indépendamment des conventions. C’est une histoire assez ridicule mais sa signification la dépasse. Il s’agit simplement de dire ce que l’on pense et non de dire ce qu’il est convenu de penser.
Les commentaires sur l’art contemporain proposent un autre exemple du conformisme bienséant. Certes on peut être interressé par cet art, rien à dire à cela. Cependant, le plus souvent il n’est pas compris. Comment alors, sans perdre son appartenance au club des « connaisseurs », affirmer son désintérêt pour ces juxtapositions de couleurs et de coulures, voire de projections laissées au hasard de leurs percussions sur la toile ? Tout questionnement intime sur l’objectif ou l’intérêt de telles œuvres devient forcément l’objet d’une autocensure pour ne pas risquer le déclassement intellectuel. L’art figuratif n’est-il pas à l’inverse un peu « bourgeois » ? Il paraît plus prudent de se taire et de se fondre dans l’opinion générale, ce qui fait d’ailleurs le succès du marché dont les résultats sont le témoin d’un certain panurgisme.
Rappelons le travail de Girard sur le « désir mimétique » qui s’inscrit dans le même besoin de sociabilité nécessaire à l’espèce humaine. Toute pensée divergente est alors spontanément réprimée avant même de s’être exprimée. Il ne faut pas choquer ou simplement se mettre en évidence, « faire le malin ». Le consensus est en marche.
Ceci vaut non seulement pour chaque individu mais également pour les institutions qui, cherchant la paix sociale, se refuse à nommer les problèmes, les compensent par des subventions pudiques et pratiques, ou instaurent le « pas de vagues ».
L’opinion générale impose donc sa loi. C’est le consensus tel qu’il est promu dans la question du climat, véritable exemple, s’il en est, du poids de la société sur l’individu. Bien sûr quelques fortes têtes se manifestent, quelques irréductibles de la vérité ont l’honnêteté voire le courage de dire le fond de leur pensée, ou de tenter de le dire. Mais ils auront fort à faire : L’autocensure modeste ou confortable sera remplacée par la véritable censure telle qu’exprimée officiellement par les radios d’état concernant ce qu’il convient d’appeler le « dérèglement climatique ». A ceux qui se diraient qu’il s’agit là de l’expression du complotisme, je les renvoie à la charte promulgée par radio France pour interdire à ses journalistes toute possibilité d’inviter ou de promouvoir, de quelque manière que ce soit, ceux qui contestent le dogme carbo-anthropique.
La liberté d’expression étant la pierre de touche permettant de différencier les régimes démocratiques et totalitaires, on en tirera la conclusion qui s’impose.
Mais il ne faut pas croire qu’une dictature soit seulement le fait des instances dirigeantes et médiatiques. Elle a besoin du peuple. Pour paraphraser La Boëtie et sa critique de la « servitude volontaire », il faut se souvenir de ce qu’Aldous Huxley écrivait dans « Le meilleur des mondes » : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient même pas à s’évader. Un système d’esclavage ou, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude ».
Depuis un an 15000 soignants, beaucoup de pompiers, sont démis d’autorité de leurs fonctions, sans possibilité de réintégration, pour avoir refusé l’injection d’un produit en cours d’étude dont on sait maintenant que le laboratoire producteur n’avait pas testé sa faculté de blocage de la transmission virale… et que celle-ci s’avère nulle. Quelle société sinon totalitaire peut accepter cela ?
La question est donc : Quand allons-nous reconnaître que nous n’aimons pas l’eau froide, ni le consensus de connivence… ni l’écologisme qui n’est qu’un totalitarisme inavoué ? Quand aurons-nous collectivement le courage de la vérité ?
La dictature a besoin de vous !
Cher Philippe, votre article est superbe, mais s’il vous plait rendez à La Boétie ce qui lui revient
Bien à vous
MD
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Oups… Merci c’est corrigé
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Pour un politicien ou un haut fonctionnaire carriériste, mieux vaut suivre le consensus même si l’on a des doutes (beaucoup ont une excellente éducation mais ils cachent bien leurs qualités !). Si on suit le consensus et que cela foire, la carrière n’est pas menacée, si l’on a raison trop tôt et qu’il n’y a pas d’effet bénéfique immédiat, le pire est à craindre. Un décideur public carriériste s’entoure donc d’une foule de comités, de sondages et de cabinets de conseils réputés sérieux. Et comme on n’est jamais trop prudent on instaure des structures croisées et l’on nomme un paravent (un chef de projet) qui pourra faire un bon bouc émissaire.
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Magnifique article.
J’ai lu avec effarement la charte de radio-france.
https://www.radiofrance.com/le-tournant
Pas de complotisme ma bonne dame.
Juste un mélange de bêtise, d’idéologie et de propagande.
Un véritable déni de démocratie, payé par mes impôts et dispensé par des tartuffes « qui défendent la liberté d’expression ».
Authentique foutage de gueule.
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Il en est de même lors d’un vote : on est jamais d’accord à 100% avec le programme d’un candidat (en admettant qu’il soit honnête) En comparant avec les concurrents, il se peut que seuls 30 ou 40% des propositions de ce candidat nous agréent, mais pour ne pas être un mauvais citoyen (ni votes blancs, nuls ou abstention) nous mettons notre bulletin dans l’urne malgré tout !
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Un fait scientifique établi et non une opinion… Je le vois souvent comme argument dans différents forums. Ca met fin aux débats, clairement. On ignore donc qu’il y a des scientifiques qui sont contre la doxa avec des arguments pertinents. Et puis si ça se trouve, ils sont pro-Trump, pro-russes, pro-FN et antivax et sans diplômes…
Comment peut-on se mettre du côté de la science alors que le doute n’est pas permis?
C’est de l’anti-science.
Ces gens n’y connaissent rien. C’est du dogme pur et dur.
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Dans mon propre entourage, les gens avec qui il est encore possible de discuter de la question du climat, sont au minimum bac+5 dans une filière scientifique. Ça fait peu. Les autres n’ont pas la tournure d’esprit et le bagage suffisant pour engager un débat construit et argumenté. Alors tout naturellement ils penchent dans le camp du Bien nous classant dans celui du Mal si on tente de leur faire entrevoir celui du Vrai, pour lequel ils se sentent en insécurité: sentiment inavoué d’infériorité (ne pas savoir contre-argumenter sur un terrain scientifique), et peur de devenir un méchant complotiste climato-sceptique.
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Vécu également …
Et aussi, l’argument « tu es comme Trump alors ! »
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Merci Philippe pour cet excellent article. Je reviens juste sur le mot « dictature » pour en avoir été le témoin, et y avoir vécu 2 ans (87-89) de ma jeunesse comme coopérant militaire (Éthiopie sous Mengistu). Mon bémol tient en quelques mots :
Une démocratie, c’est un endroit où les gens se croient en dictature et peuvent le dire haut et fort, alors qu’une dictature c’est un endroit où les gens se savent en dictature, mais ne peuvent le dire. Comme mon copain Ahmed, qui enseignait comme moi à l’université d’Addis Abéba, et qui me chuchota tout bas à l’oreille en 1988 à mon retour de l’ambassade pour le vote aux présidentielles : « We also have elections here. The problem is that he is only one. »
… tout bas à l’oreille … C’est la différence.
Alors si Ahmed avait scandé ça tout haut comme nous échangeons présentement sur ce blog, Il se serait retrouvé aussitôt dans une cage de 1 mètre de haut comme j’ai vu au hasard d’un commissariat, devant compter sur sa famille pour lui apporter à manger, ou à boire. Ou bien il aurait été envoyé sur le front érythréens comme ces pauvres gosses de 14ans qu’on raflait à l’époque pour servir de chair à canon.
Nous avons ici mille moyens pour nous exprimer. Nous pouvons nous engager dans une association, un parti, en fonder un autre si aucun ne nous convient. Nous pouvons voter. publier des livres. Nous pouvons dire à peu près tout ce que nous voulons. Nous pouvons manifester avec ou sans autorisation.
Certes, le système est perfectible, et nous enrageons de nous voir museler par une sphère politico-médiatique ensorcelée par des écologistes devenus fous mais qui ont été plus malins et efficaces que nous, il faut l’avouer. Nous enrageons, car nous n’avons toujours pas trouvé la clé qui permettrait de pourfendre cette imposture. Mais pour le souvenir de mon copain Ahmed, de ces pauvres gosses de 14 ans envoyés au front, et de ces prisonniers en cage, non, nous ne sommes pas en dictature. Nous sommes juste dans une démocratie qu’il nous revient de parfaire.
Amitiés Dominique
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Si je devais proposer une alternative à « dictature » cet état de notre démocratie concernant le climat ce serait quelque chose comme « démocratie sclérosée par un obscurantisme inquiet ».
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Tout à fait exact, il y a des nuances à apporter à ce terme qui est pourtant parlant si l’on veut stigmatiser le fait qu’il existe une expression formelle mais seulement formelle. Tous les canaux de transmission sont bouchés. C’est ce qu’exprime Aldous Huxley: Une démocratie peut avoir la couleur d’une dictature. Certes on ne va pas derrière les barreaux pour un billet d’humeur mais les oreilles ont des murs qui en supprime l’effet… C’est le Canada dry du totalitarisme.
D’autre part si j’annonce que « la dictature a besoin de vous » c’est pour sonner l’alerte et ouvrir les yeux avant l’échéance.
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Merci pour cette nécessaire mise au point. Nous sommes tellement souvent d’insupportables geignards, la gueule pleine en plus.
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Et n’oublions pas qu’avec la COP27, ce n’est pas encore (moins) l’heure du « non conformisme / psittacisme » !
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Je pose la question autour de moi : connaissez vous la concentration de CO2 dans l’air , beacoup l’ignore , je continue en disant : prétendre que 0,054 % de CO2 pilote le climat c’est du complotisme
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La concentration de CO2 dans l’air est de 0,042%. Ca, je le savais. Par contre, j’ignorais que seulement 0,054% du CO2 pilotait le climat : soit 0,2268 ppm de CO2 susceptibles d’alimenter la poêle à frire !
Heureusement que la COP 27 va remettre de l’ordre !
Je serais curieux de savoir combien de participants à ces COPs connaissent la concentration de ce CO2 dans l’air !
Climatiquement vôtre. JEAN
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C’est une faute de frappe 0,045% merci d’avoir ectifié .
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La rhétorique du catastrophisme est la litanie, ces longues supplications religieuses à l’adresse de Gaia sont télévisées, et quasi journalières. Sortir du scientisme quand il est devenu une raison de vivre n’est pas envisageable pour un vrai croyant. La télévision lui rappelle tous les jours qu’il a raison d’avoir peur.
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Excellent Phillipe, un régal !
Sur le sujet de la charte de Radio France (subventionnée par nos impôts), les bars m’en tombent. C’est la preuve de l’existence d’une nouvelle religion. Cela mériterait une action forte des contribuables réalistes.
Merci. Bien à vous tous
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Mille imbéciles répètent une absurdité scientifique, ça reste une absurdité scientifique.
Dix millions de perroquets répètent cette même absurdité scientifique, ça devient une vérité universelle.
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