La Chine tombe le masque

Les plus naïfs pouvaient y croire depuis 2015 et la poignée de main entre Barack Obama et Xi Jinping, actant l’accord entre les deux plus grosses émetteurs de la planète (les États-Unis et la Chine) pour remettre la planère sur les rails de la rédemption climatique, quelques mois seulement avant la fameuse COP 21 et l’accord de Paris. Il aura suffit d’une visite de Nancy Pelosi à Taïwan pour démontrer que tout cela n’a jamais été que du vent pour la partie chinoise.

Alors que les démocrates américains, Barack Obama en tête puis Joe Biden aujourd’hui, semblent avoir toujours voulu s’impliquer pour de bon dans la politique carbonique, la position de la Chine a toujours été plus équivoque. La Chine a voulu être considérée comme un pays en développement, c’est-à-dire à qui il aurait été immoral de demander quelque effort que ce soit en terme d’émissions de gaz à effet de serre. Forte de cette logique, la Chine a efficacement réussi à faire reporter l’entièreté des efforts à faire sur les seuls Occidentaux, au grand contentement de certains idéologues de chez nous. En échange de cette balle que l’Occident devait se tirer dans le pied avec le sourire, la Chine s’était royalement engagée à limiter la hausse de ses émissions à partir… de 2030.

Les choses en étaient plus ou moins là lorsque Nancy Pelosi s’est rendu à Taïwan cette semaine, déclenchant la fureur du gouvernement chinois. En représailles, celui-ci vient d’annoncer huit mesures de rétorsion contre les États-Unis. Sept d’entre elle, qu’on les approuve pas, ont une certaine logique. Elles concernent les échanges sur des questions de défense, des coopérations bilatérales sur des problèmes tels que la criminalité, la drogue… Le Global Times, principal journal du pouvoir central chinois, explique que ces mesures de rétorsion feront bien plus mal aux États-Unis qu’à la Chine. On peut le concevoir sur une question telle que l’immigration illégale, par exemple. Mais en quoi la suspension des discussions sur le climat concerne-t-il davantage les États-Unis que la Chine ?

La réponse du Global Times est des plus cyniques : les succès diplomatique de Biden sur le front du climat ne peuvent subsister qu’avec l’appui de la Chine. Sans celui-ci, plus rien ne sera plus possible, et Biden se retrouvera le bec dans l’eau.

Du point de vue climato-réaliste, on peut évidemment se réjouir de l’aubaine. Un peu comme, il y a quelques semaines, la décision de la Chine sur les ours polaires a offert, elle aussi une victoire face aux délires inquiets de certains écologistes. Mais il faut voir aussi ce que cela montre de l’état d’esprit des dirigeants chinois : manifestement, et comme il était en réalité clair depuis le début pour ceux qui veulent bien voir, le climat n’est pour l’Empire du Milieu qu’un pion parmi d’autres, à pousser dans un sens ou l’autre au gré des intérêts du moment. Il n’est pas une question existentielle sur l’avenir du monde ou de la planète. Entre crainte de l’Apocalypse climatique et la recapture de Taiwan, les dirigeants chinois n’ont pas mis longtemps à choisir.

On peut compter sur les inquiet du CO2 pour détourner publiquement la tête devant cette décision chinoise, l’essentiel pour eux étant toujours de présenter l’Occident et l’Occident seul comme coupable global. Espérons simplement qu’ils ne seront pas les seuls à la manœuvre.

27 réflexions au sujet de « La Chine tombe le masque »

  1. Il y en a au moins un qui s’affole:

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  2. « le climat n’est pour l’Empire du Milieu qu’un pion parmi d’autres, à pousser dans un sens ou l’autre au gré des intérêts du moment. »
    Pour l’empire de milieu seulement..??!
    J’avais cru comprendre que la soupe plaisait bien aussi à tout le reste du monde, et notamment pour rentrer du pognon…

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    • Pour les idéologues le pognon n’a aucune importance, c’est pour cela qu’ils sont à l’origine des pires excès de l’Humanité. On peut toujours traiter avec un truand, pas un idéologue.
      Pour les affairistes, l’appât du gain est une tautologie.
      Après il y a aussi les crétins, les naïfs et les manipulés, mais ça c’est encore une autre analyse.

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      • Vous avez raison, mais en fait, les crétins sont largement majoritaires (je ne suis d’ailleurs pas sûr de n’en pas faire partie…)

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      • Oui en effet il y a des idéologues (comme justement notre bande de djeunsss), mais en terme d’idéologie, les Nicolas Hulot, Corine Le-Page, Bruno Latour, Marcia McNutt, et j’en passe et des meilleurs, ne me semblent pas si désintéressés, ni de façon directe ni surtout indirecte.
        « Sauver le Monde » est une affaire qui rapporte. Et pas seulement de l’aura, mais du pouvoir et des espèces sonnantes et trébuchantes.
        Si je peux me permettre, toutes ces belles guirlandes de psaumes au climat déclenchent une sacré fichue masse de pognon et qui ne va pas aux Gilets jaunes ni aux tenanciers de la cour des comptes..!!

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      • Si les climatosceptiques n’étaient pas animés par l’ idéologie, ils ne manifesteraient pas le même scepticisme à l’égard des autres grands problèmes environnementaux (perte de biodiversité , dégradation des sols , pollution chimique, raréfaction des ressources etc..) . Devant toute étude scientifique mettant en évidence les risques que le business as usual fait courir à la planète , votre premier réflexe n’est pas d’examiner objectivement les arguments soulevés , mais de chercher des objections qui permettront de minimiser le problème. En paraphrasant le célèbre aphorisme de Henri Queuille on pourrait dire que pour vous , il n’est pas de problème écologique qu’une absence de solution ne puisse résoudre.

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    • A partir du moment où les occidentaux et l’ONU conditionnent l’aide traditionnelle au développement à des efforts dans la lutte climatique, évidemment que plein de pays vont pousser des pions dans ce sens mais cela est rarement une politique aussi volontariste et extrémiste que celle qui se déroule en Europe.

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  3. Comme dirait l’autre « je ne suis pas un spécialiste mais… » Je crois que Xi Jinping avoue de très gros problèmes internes, tant sa sur réaction à la visite de NP est disproportionnée (n’en déplaise à JL mélannchon)

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    • Xi Jinping fait surtout face à une échéance importante pour lui, vu que le Congrès du Parti prévu en septembre cette année doit décider ou non de le reconduire à la tête de la République Populaire. Sachant que s’il est reconduit, ça sera une première depuis Mao, donc d’une importance symbolique qu’en Occident, nous ne sommes pas capables de comprendre.

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  4. Vu qu’ils n’envisageaient d’atteindre la neutralité carbone qu’en 2060 (ce qui est bien trop tard pour rester en dessous des 2 degrés) , ça ne changera pas grand chose de toute façon. Peut-être comptent-ils sur la géoingénierie pour résoudre le problème climatique.

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    • L’ensemble des prédictions apocalyptiques reposent sur, premièrement, une sensibilité climatique élevée, deuxièmement, des scénarios d’émission (exemple RCP8.5) exagérés. Or, les évaluations empiriques de la sensibilité climatique se situent toutes dans le bas de la fourchette du GIEC ou en dessous et 51% des scénarios d’émissions considérés par le GIEC sont considérés comme impossibles par les climatologues.
      Le « climat » s’est réchauffé de 0,6 °C de 1920 à 1950 totalement naturellement. Il s’est ensuite réchauffé de 0,6 °C des années 1980 à maintenant. Le GIEC prétend que 0% de ce second réchauffement est naturel sur la base des simulations informatiques (modèles CMIP). Problème : aucun de ces modèles ne représente correctement les variations observées des températures, ni sur la période future, ni même sur le passé, et l’écart est énorme (un facteur de 2 ou 3 sur les températures).
      Le monde réel (observé) ne semble pas plus obéir aux prédictions du GIEC qu’il n’avait obéi aux « modèles » apocalyptiques du Club de Rome. Ces modèles ne paraissent pas appropriés pour faire des prédictions de ce type.

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      • J’aimerais bien connaître votre source car moi quand je regarde la courbe (données HadCrut ), je constate une augmentation de 0.2 degré entre 1920 et 1950 et 0.9 degré entre 1950 et 2021.

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      • @tolnack, prenez les mêmes dates que paulaubrin. J’obtiens un peu moins que lui en prenant les données UAH, 0.13° par décennie.
        Maintenant, il se peut que ces données soient à la hausse après aout ou septembre. On verra.

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      • Tolnack dit : « J’aimerais bien connaître votre source car moi quand je regarde la courbe (données HadCrut ), je constate une augmentation de 0.2 degré entre 1920 et 1950 et 0.9 degré entre 1950 et 2021. »
        Je n’avais pas regardé depuis longtemps. Le passé a été ajusté. Désormais, le réchauffement du début du 20e siècle s’est produit plus tôt (1915-1947) et ne fait que 0,5 °C.

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      • @paulaubrin, c’est la technique de la grenouille dont on réchauffe le bac progressivement.
        Elle ne s’âperçoit de rien.
        Il y a beaucoup de grenouilles en France …

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    • Bonjour Tolnack. Les Climato réalistes ne dédaignent pas les questions « environnementales ». Ils ne mélangent pas tout et considèrent le climat par le prisme des accusations faites au CO2 et donc à l’humanité industrieuse comme son thermostat princeps . La science doit s’attacher à préciser la question en cause.

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  5. Très bon article qui se termine évidemment par le constat de la flagellation permanente de l’occident sur la question climatique (qu’on ne voit nulle part ailleurs dans le monde).

    Comme tu dis :
    « Entre crainte de l’Apocalypse climatique et la recapture de Taiwan, les dirigeants chinois n’ont pas mis longtemps à choisir. »

    Je pense que vu que l’occident a maintenant « structuré » profondément les bases de son développement industriel et sociétal à long terme vis à vis du climat, notamment en injectant des sommes considérables vers cet avenir là, la nouvelle position de la Chine sur la question climatique ne changera pas la position occidentale, c’est la fuite en avant. Si dans la réalité des faits, il y a évidemment besoin des BRICS pour diminuer à long terme les émissions de CO2, l’occident ne peut faire machine arrière, quelque soit la position des BRICS.

    La machine occidentale à sauver idéologiquement le climat tourne à plein régime, on ne peut donc plus l’arrêter et je pense que les Chinois l’ont bien compris, eux qui sont aussi très forts en propagande mais qui ce sont bien gardés de dramatiser et de culpabiliser leur population sur le sujet.

    D’où l’enjeu géostratégique majeur que représente Taïwan pour la Chine avec son industrie d’excellence dans les supra-conducteurs, indispensables à la transition énergétique occidentale et plus largement à l’économie mondiale.

    Donc, le Chinois peuvent bien laisser tomber les engagements climatiques, cela ne leur coûtera en rien mais ils assurent bien leur prise de bénéfices à long terme avec la mise sous-tutelle de Taïwan. D’ailleurs, suite à cette décision de la Chine, Biden a fait voter un budget de 375 milliards de $ pour la diminution des GES aux USA (64 seulement pour la santé), preuve que la machine est hors du réel.

    Pour montrer l’hypocrisie de la Chine ces dernières décennies sur le climat, et que les occidentaux n’ont pas voulu voir, il aurait été bien de montrer le nombre de centrales à charbon ouvertes annuellement tout en montrant que c’est le (un des) 1er producteur et exportateur mondial d’EnR.
    Pourquoi la Chine a t-elle ouvert un max de centrales à charbon alors qu’elle a les EnR les moins chères du monde ?

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    • Je ne suis pas sur que les Chinois aient tant confiance dans la supériorité de leur régime. Si Taiwan a mieux réussi que la Chine continentale pour les semi-conducteurs c’est bien parce que Taiwan bénéficie non seulement de transferts de technologie (la Chine ne se gène pourtant pas pour piller) mais aussi d’une plus grande liberté et donc d’une plus grande créativité. Si la Chine récupérait Taiwan et y imposait son modèle ces avantages disparaitraient, de même sans doute que la partie la plus compétente de la population qui émigrerait vers un autre pays d’Asie ou vers les USA.
      Les dirigeants chinois se doutant vraisemblablement de leurs faiblesses, ils tentent de se débarrasser d’un maximum de boulets et notamment du boulet de la transition climatique. Là où ils font une grosse maladresse c’est en le disant. D’un point de vue cynique c’est leur intérêt que l’occident ne se débarrasse pas aussi du boulet, ce qui risque d’arriver si l’occident se rend compte du fait qu’il est le seul à se l’imposer. Ils auraient donc du continuer à jurer qu’ils font le maximum tout en ne faisant rien !

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      • il fallait(il faut d’ailleurs) être particulièrement crédule, voire niais ,pour avoir cru à la volonté de la Chine de se rallier aux délires escrolos, de l’occident, alors que dans les faits, c’était visible comme le nez au milieu du visage, ils affichaient tout le contraire.
        De là à croire que c’est une stratégie finement mise en place….il faudrait d’urgence pouvoir établir dans la plus grande clarté l’origine des financements de toute la clique du concombre vert

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      • Que ceux qui ne veulent pas de bien à l’occident l’encouragent dans ses fantasmes et ses erreurs pouvant l’affaiblir est un grand classique de la géopolitique. D’où des appuis aux pacifistes, aux écologistes, aux wokistes, aux obsédés de l’hygiénisme…Dans cette série, le covid a été une assez grande réussite entrainant 2 ans de stagnation-régression de l’occident. Les Chinois ont accrédité la menace par des mesures voyantes (mais pas forcément aussi pénalisables pour eux que pour leurs suiveurs).

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      • @JeanClaude Je n’ai jamais dit que les Chinois avaient confiance dans la supériorité de leur régime. Peut-être répondiez-vous à quelqu’un d’autre ?
        Par contre, il n’y a pas de maladresse puisque le processus de transition énergétique vers le tout électrique en occident me semble presque irréversible, quelque soit ce que déclare la Chine à ce sujet. Ce que la Chine dit en rompant ses accords avec les USA ne s’adresse pas aux occidentaux mais aux pays sous son influence.
        Tout est stratégique sur ce point :
        La Russie va maintenant adresser ses hydrocarbures à toute l’Asie et plus à l’Europe et dans ce but elle a besoin des Chinois (et non que le Chine respecte la position occidentale sur les GES). La Chine de son côté a besoin de l’énergie russe pour développer les routes de la soie, qui ne se feront pas avec des éoliennes et des PV. Le fait qu’elle rompe les discussions sur la question climatique avec les US est un premier pas en ce sens, un premier signal envoyé aux pays sous son influence dans leurs stratégies énergétiques, bien plus réalistes et efficaces que la logique écologique des occidentaux. Elle avait peut être retardé cette annonce du fait que Trump ne s’opposerait pas à la laisser utiliser les énergies fossiles puisqu’il ne validait pas les accords su le climat. Avec l’arrivée de Biden au pouvoir (et de ses politiques anti-GES) et de la sortie de l’UE des énergies fossiles russes qui semble elle aussi irréversible, la voie des énergies russes lui est ouverte et elle n’a pas à se mettre des boulets (comme vous dites) avec la question climatique pour étendre son influence.

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      • Effectivement, les chinois n’ont pas d’autre boussole que leur intérêt (ou plutôt celui du clan au pouvoir) et il ne s’embarrassent pas de grands principes de protection de l’humanité ou de la nature. L’occident est clairement parti sur une mauvaise pente dont il ne peut être sauvé que par une très grave crise lui remettant les pieds sur terre. En ce sens la guerre en Ukraine était sans doute prématurée pour les intérêts chinois car justement elle peut déclencher un retour à la raison de l’occident avant que son déclin ne soit irréversible. Pour la même raison, ce n’est pas très judicieux pour la Chine de trop se précipiter à récupérer Taiwan. Non seulement les USA peuvent avoir des réactions militaires violentes mais en plus ils peuvent accélérer leur retour à une situation exploitant mieux leurs avantages naturels. Les USA peuvent avoir moins besoin des pays hostiles et ils peuvent s’abstenir d’irriguer leurs ennemis avec une haute technologie qui est à mon avis indissociable d’une population libre et créative. La Chine est certes l’usine du monde mais l’origine des outils qu’elle utilise (en particulier les processeurs les plus avancés) est clairement à l’ouest (principalement en Californie). Même si la Chine récupère les usines de Taiwan, cela risque d’être une coquille vide perdant rapidement son avance faute de l’irrigation que j’évoque plus haut.
        Le gros handicap de l’occident est sa mauvaise conscience et la sous-estimation de ses énormes avantages (d’origine culturelle), il suffirait de retrouver fierté et confiance en soi pour repartir résolument de l’avant.

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  6. «  »Développement industriel de l’occident » »!
    Que ce soit vis à vis du climat, des croquettes pour chiens et chats ou de n’importe quel sujet, j’explose de tristesse d’entendre ces mots !
    C’est pire qu’un contre-sens !
    Depuis 40 ans la totalité des hommes et des femmes ce ce pays œuvrent de concert, politiques en tête, à détruire méthodiquement tout ce qui peu ressembler de près ou de loin à de l’industrie !
    Alors « Développement »!!!! Choisissez un autre terme, de grâce.

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  7. Depuis le début Chine et Russie, membres de l’ONU et du GIEC, jouent double jeu. L’idée étant de favoriser leurs civilisations aux dépends de l’Occident. D’autant que leurs scientifiques ne sont pas climato-alarmistes, bien au contraire…

    Le principe est en soi est simple, mais sa mise en œuvre subtile : Réussir à pousser les pays occidentaux à la « transition énergétique » rapide et contrainte, sans qu’ils ne s’en émeuvent.
    Pour :
    1/ Les rendre totalement indépendant de la Chine et de la Russie, pour la fourniture des des minerais nécessaires et du raffinage de ces derniers.
    2/ Endetter massivement les états occidentaux et détenir de façon directe ou indirecte leurs dettes.
    3/ Les amener à mettre en place des technologies intermittantes et à faible rendement. Ce qui les libanisera avec à terme des rationnement d’énergie et des coupures.
    4/ Empêcher lesdits pays d’investir dans leur défense, leur formation et leur recherche, afin des les rendre vulnérables et de les déclasser.

    Et la stratégie mise ainsi en œuvre fonctionne bien, nos gouvernants plonge les yeux fermés. Ils ont oublié depuis bien trop longtemps les principes de souveraineté et les intérêts de leurs populations.

    La Russie est une nation d’échecs, la Chine elle, est spécialiste du jeu de go…

    Le réveil sera douloureux !

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