Science et politiques stupides, 2/2 : transitions énergétiques

Second volet des réflexions de Robert Girouard, qui nous apprennent que la Belle Province peut aussi, comme hélas bien des pays (dont la France), mériter le surnom de Bête Province…

Que penser maintenant des programmes de transition énergétique — vers les énergies soi-disant renouvelables — adoptés par de nombreux pays occidentaux à l’insistance de l’ONU et du mouvement écologiste mondial. Osons le dire, à l’instar de Richard Lindzen4 : ce sont des programmes carrément stupides qui ne fonctionnent tout simplement pas et qui se fondent sur la pseudo-science climatiste, elle-même s’appuyant sur des modèles climatiques qui ont tout faux. Même des climatologues orthodoxes comme Gavin A. Schmidt de la NASA affirment, dans la revue Nature5, que les modèles climatiques du GIEC exagèrent grandement le réchauffement de la planète dû aux émissions de CO2… sans oublier qu’ils oblitèrent totalement la variabilité naturelle.

L’Allemagne détient à coup sûr le championnat de la stupidité à cet égard, elle qui a investi des centaines de milliards d’euros dans l’éolien et le solaire afin de se sortir à la fois du charbon et du nucléaire. L’objectif à long terme est de réaliser le « net zéro carbone » en recourant quasi exclusivement aux énergies renouvelables, ce qui est évidemment illusoire dans l’état actuel de la technologie. Or, son programme appelé Energiewende — qualifié de désastre par le Groupe McKinsey6, entre autres — est d’ores et déjà un fiasco sur toute la ligne : hausse vertigineuse des tarifs d’électricité, nécessité de doubler la capacité des éoliennes avec des centrales classiques à lignite ou à gaz, gaspillage d’énergie et d’argent à certaines périodes d’abondance de vent, non-atteinte des cibles de décarbonation, menaces à la biodiversité, opposition citoyenne face à l’expansion des parcs éoliens et des lignes de transport d’électricité, etc. Par-dessus le marché, la guerre en Ukraine et les sanctions à l’égard de la Russie sont venues exacerber la situation. Mais, qu’à cela ne tienne : à défaut d’une opposition forte, rien n’indique (à ma connaissance) que le gouvernement songe sérieusement à un recentrage. Le plus ironique est que l’Allemagne ne compte que pour 2,5 % des émissions mondiales de carbone et qu’à supposer qu’ils soient un jour couronnés de succès, tous ses beaux efforts seraient annulés par l’augmentation des émissions ailleurs dans le monde, particulièrement en Chine et en Inde.

Mon Québec natal (environ 0,2 % des émissions mondiales) n’a rien à envier à l’Allemagne en matière de politiques énergétiques stupides. Par exemple, environ 50 % des besoins énergétiques de la province proviennent des hydrocarbures, et tout ce pétrole et ce gaz est actuellement importé malgré que le sous-sol québécois recèle des réserves considérables. Or, tout dernièrement, le gouvernement a décidé tout bonnement d’interdire désormais toute activité d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures sur l’ensemble du territoire. Il faudra par conséquent continuer à importer nos hydrocarbures tout en se privant des retombées économiques qui auraient découlé de l’exploitation de nos réserves. De plus, le gouvernement devra dédommager l’industrie pour les puits d’exploration en activité qui devront être fermés à grands frais. Voilà donc qui est stupide et hypocrite par-dessus le marché !
L’ autrefois très catholique Québec a, au fil des ans, multiplié les coups d’éclat vertueux — et imbéciles — pour se donner une bonne conscience environnementale :

  • rejet du projet extrêmement rentable de la centrale à gaz de Beauharnois (Le Suroît), qu’Hydro-Québec considérait hautement stratégique pour répondre à la pointe d’hiver ;
  • fermeture forcée de la centrale à gaz de Bécancour et dédommagement d’environ 1 milliard $ versé à son propriétaire ;
  • rejet du projet de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec (que certains tentent maintenant de relancer au vu du contexte actuel extrêmement favorable) ;
  • refus du projet de pipeline Énergie Est qui aurait permis un débouché sur l’Atlantique pour le pétrole albertain (une quantité passe néanmoins par train, ce qui n’est pas sans risque) ;
  • instauration d’une taxe carbone et d’un marché du carbone avec la Californie comme unique partenaire, etc.  

Tout cela supposément pour contribuer — de façon infinitésimale — à stopper le réchauffement de la planète, lequel serait pourtant bénéfique pour le Québec où l’hiver dure plus de six mois…et que tous rêvent de fuir en Floride ! Force est de constater que le climatisme, auquel adhèrent tous les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, est devenue la nouvelle religion des Québécois.

Le Québec s’est aussi illustré en lançant, en 2006, un programme de mise en valeur du potentiel éolien. Des permis d’exploitation sont ainsi octroyés à des entreprises privées, et l’électricité produite doit être achetée de force par Hydro-Québec. Or, cette dernière n’avait et n’a toujours nul besoin de cette électricité, surtout pas aux prix élevés convenus dans les ententes avec les producteurs, sans compter que l’intégration de ces sources disparates et intermittentes est à sa charge. Il faut aussi savoir que la production d’Hydro-Québec est quasi 100 % hydroélectrique, soit zéro carbone. Le programme d’éoliennes n’est donc que du vent, c’est le moins qu’on puisse dire. Et tel que rapporté par le Journal de Montréal7, « la vérificatrice générale du Québec a calculé que l’achat forcé d’électricité (… ) par Hydro-Québec auprès des producteurs privés avait fait grimper les tarifs d’électricité de 2,5 milliards $ au cours de la période de 2009 à 2016 ». Un vrai scandale ! On pourrait même être tenté d’établir un lien entre le programme d’éoliennes et l’abandon des centrales à gaz de Beauharnois et de Bécancour ; si c’est le cas, le scandale est encore plus… scandaleux.

Toujours généreux avec l’argent des contribuables, le gouvernement du Québec se distingue également par son programme de subventions à l’achat de voitures électriques, qui ajoute un cadeau de 7000 $ (était hier 8 000 $) aux 5000 $ déjà accordés par le gouvernement fédéral. Pourquoi diable vouloir stimuler les ventes de Tesla et autres quand l’industrie est dépassée par la demande et que les délais de livraison atteignent plus de 18 mois ? L’électricité québécoise compte parmi les moins chères au monde, alors que les prix de l’essence explosent, cela devrait suffire, non ? De plus, les gens qui achètent ces joujoux à batteries — lesquels sont plutôt fortunés en passant — disent les adorer et ne les changeraient pas pour tout l’or au monde.
Bref, les exemples de politiques stupides sont légion, et les lecteurs ne manqueront pas d’en trouver d’autres. La question qui tue : comment se fait-il que nos dirigeants, des personnes réputées intelligentes, puissent prendre des décisions aussi stupides, en agissant le plus souvent de bonne foi ? La réponse simple est qu’en politique, contrairement en science, il n’est pas obligatoire de tenir compte des faits et des données : les valeurs, les intérêts idéologiques ou autres et, surtout les votes ont beaucoup plus d’importance.


Philosophes, psychologues et politicologues se sont évidemment penchés sur la question, et quelques concepts intéressants ont émergé de leurs travaux :

  • La pensée de groupe (groupthink) : 1) pseudo-consensus survenant parfois lorsqu’un groupe se réunit pour penser et prendre une décision : le groupe se donne l’illusion de penser un problème et de parvenir à une décision pertinente alors qu’en réalité la libre pensée individuelle et collective est paralysée par des mécanismes nocifs de dynamique de groupe ; 2) processus selon lequel les individus d’un groupe ont tendance à rechercher prioritairement une forme d’accord global plutôt qu’à appréhender de manière réaliste une situation. Le père du groupthink, Irving Janis8 , a notamment étudié plusieurs cas notoires, dont le débarquement raté de la baie des Cochons (Cuba).
  • Le raisonnement motivé (motivated cognition): 1) raisonnement biaisé pour produire des justifications ou prendre les décisions les plus souhaitées plutôt que celles qui reflètent avec précision les preuves ; 2) tendance à trouver des arguments en faveur de conclusions que nous voulons croire et à délaisser des arguments en faveur de conclusions que nous ne voulons pas croire. Ce concept a été développé par Dan Kahan9 de la Yale University.

Plus concrètement, c’est presque toujours l’absence de débat véritable et le manque de transparence, alliés à la naïveté ou à la présomption, qui mènent à de mauvaises décisions politiques. Les régimes autocratiques n’en font qu’à leur tête, ils exercent le pouvoir sans partage et leurs rares opposants sont vite muselés. Dans les régimes démocratiques, les gouvernements une fois élus agissent sensiblement de la même manière, à la différence qu’ils risquent d’être défaits aux prochaines élections s’ils commettent trop de bêtises. Ils sont aussi très sensibles à la critique et tendent à pencher du bord des médias et des groupes de pression les plus criards. Ainsi va la politique, depuis toujours et pour toujours.

4. The Imaginary Climate Crisis: How can we Change the Message? A talk by Richard Lindzen, Clintel
5. Climate simulations: recognize the ‘hot model’ problem, Nature, 4 mai 2022
6. Germany’s energy transition at a crossroads, 21 novembre 2019
7. Éoliennes – Des milliards dépensés pour rien, Michel Girard, 23 mai 2018
8. Groupthink: Psychological Studies of Policy Decisions and Fiascoes, Irving L. Janis, 1982
9. Ideology, motivated reasoning, and cognitive reflection, Dan M. Kahan, Judgment and Decision Making, Vol. 8, No. 4, July 2013, pp. 407–424 — Voir aussi : How politics makes us stupid, Ezra Klein, Vox, 6 avril 2014

33 réflexions au sujet de « Science et politiques stupides, 2/2 : transitions énergétiques »

  1. Bonjour,
    L’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas ont annoncé la réouverture (provisoire ;-)) de leurs centrales à charbon. Attention ! Greta va les poursuivre pour écocide !
    Et pour l’automobile je propose le gazogène.

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    • ….. Et le pire, c’est que la France est le seul Pays à avoir été condamné pour ne pas avoir tenu ses promesses en matière de diminution de ses rejets de CO2. Nos Escrolos ne savent même pas qu’avec ses 0,9% de rejet de CO2 par rapport à l’ensemble de la planète — et au vu de son niveau de vie — il est le meilleur Elève du monde en « rapport qualité-prix » !
      Et pour couronner le tout, ces derniers — et je pèse mes mots –, enscensent l’Allemagne pour ses énergies renouvelables,alors que son bilan carbone — à niveau de vie et population sensiblement égal — est de 2,3% par rapport à toute la planète, soit 2,5 fois « pire » que la France !
      Oui mais voilà, c’est l’Allemagne qui fait figure de référence ! On n’est pas sorti de l’auberge !
      Energétiquement vôtre. JEAN

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  2. « refus du projet de pipeline Énergie Est qui aurait permis un débouché sur l’Atlantique pour le pétrole albertain (une quantité passe néanmoins par train, ce qui n’est pas sans risque) ; »

    En effet, ce n’est pas « sans risques » surtout lorsque l’on voit que c’est par ces même trains qu’a eu lieu la plus grande catastrophe du transport de matières dangereuses au monde, avec l’accident ferroviaire de 72 wagons citernes en feu à Lac Mégantic, qui ont littéralement rasé tout le centre ville.

    Cette catastrophe s’est produite au Québec et le Québec n’a nullement retenu la leçon, à cause des écolos. Les écologistes sont une plaie de l’humanité, des boulets de la prévention des risques majeurs et cet exemple de refus du pipeline pour laisser circuler des bombes sur rail en est une preuve flagrante de plus.

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    • Vous avez tout fait raison de le souligner.Certes, un accident de pipeline peut toujours souvenir mais jamais de cette ampleur. Contrairement à la CAQ de M. Legault, je ne suis pas si «fier» de mon Québec (inside joke).

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  3. certains en appellent à un homme fort, citant en exemple (fallacieux d’ailleurs) l’ère fantasmée bénie du général De Gaule
    Et si on désignait plutôt un général Custers?
    le seul bon indien… oups écolo, est un écolo mort
    et quoique l’on en dise, ainsi que de l’aléa moral, cette méthode a mis un point final à une situation insoluble.
    Greta en institution, ses parents en cabane pour torture morale, dur retour aux réalités
    Il n’est plus temps de discuter avec cette mouvance , cette secte malfaisante, il faut s’en débarrasser

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  4. Une petite réflexion à propos de la Réf.5 (Climate simulations: recognize the ‘hot model’ problem, Nature, 4 mai 2022). Il est salutaire que Nature ait accepté de publier cet article qui se penche enfin sur le problème de surchauffe dont souffrent de nombreux modèles climatiques (un quart d’entre eux d’après les auteurs).
    Mais on doit alors se poser la question suivante: comment se fait-il qu’il n’y ait pas de ‘cold model problem’? Quels sont donc les ressorts psychologiques de ce biais à sens unique qui, dans la communauté des modélisateurs du climat, fait toujours pencher la balance dans le même sens, depuis les tous débuts de cette spécialité? Voilà un bon sujet pour les sociologues des sciences. Peut-être faudrait suggérer à Cook (l’inspirateur du fameux consensus de 97%) de s’y intéresser?

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    • Le livre Noise de Daniel Kahneman fournit peut-être des éléments de réponse. Selon ce spécialiste des sciences cognitives, le jugement des experts fait face à deux sources d’erreur : le biais et le bruit (variabilité, concept statistique). Chez les modélisateurs, on peut dire qu’il y a un biais très fort, la très grande majorité étant réchauffistes, mais il y aussi passablement de variabilité entre eux, tant et si bien que le GIEC s’est senti obligé dans AR6 de la restreindre, et ce, de manière totalement arbitraire. Ce faisant, il a éliminé non seulement les modèles trop chauds mais aussi les modèles trop froids à son goût. Une autre raison de penser que nous avons affaire ici à une pseudo-science. R

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      • Ceci explique celà. Il est bon de rappeler les statuts du GIEC :
         » Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation1. Il n’a pas pour mandat d’entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l’évolution des variables climatologiques ou d’autres paramètres pertinents. »
        GIECement vôtre. JEAN

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    • La réponse est probablement dans les statuts du GIEC et dans son histoire.
      Le Giec est supposé étudier les changements climatiques d’origine anthropique. Ca aurait pu être un refroidissement, ou bien une augmentation des précipitations, ou une hausse de la fréquence des « phénomènes extrêmes ».
      Le choix originel fut de supposer un réchauffement.

      Une fois lancée, la machine marche toute seule : on observe le réchauffement qu’on veut bien observer et les modèles reproduisent la volonté des modélisateurs.

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      • C’est le CO2 anthropique (i.e. l’industrialisation) qui a été visé. L’hypothèse voulant que l’addition de CO2 dans l’atmosphère cause un réchauffement était déjà dans l’air (sans jeu de mots) depuis des décennies. Le biais vient plutôt du fait que les modèles exagèrent le réchauffement anthropique par rapport. aux observations… au point de prédire une catastrophe climatique. Ce biais est savamment entretenu par les modélisateurs car il y va de leur job et de leur budget de recherche.

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  5. Vos arguments, « effet de groupe » et « raisonnement motivé » cités dans l’article me semblent également parfaitement valables pour le GIEC.
    J’y ajouterai la dissonance cognitive des responsables politiques mais également des électeurs…

    Cette similitude entre les politiques énergétiques européennes, canadiennes et australiennes est franchement frappante… Elle donne de l’eau au moulin des complotistes, alors que la mondialisation de la connerie écologiste est une explication suffisante, le GIEC le prouve tous les jours.

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  6. Oui, la dissonance cognitive qui explique notamment pourquoi les alarmistes ne considèrent pas les avantages d’une atmosphère enrichie en CO2… en trouvant toutes sortes de faux-fuyants.

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  7. LES ILLUSIONS PERDUES DE GIEQUE-DELONU
    Roman à feuilletons… 🙂
    Le docteur Gièque-Delonut avait bâti une imposante fortune. Son hôtel particulier attestait de son insolente réussite. Ses rentes en milliers de francs or, étaient jalousées. On pouvait le croiser dans les salons en vue de la capitale. Il s’y pavanait, réservant ses doctes avis aux grands de notre France. Vers la fin des années 1880, s’étaient esquissés les prémisses de la médecine alarmo-prédictive de Roux et Combalusier. Il avait été élève de l’école d’Evert avant d’en devenir le maitre. Quand une vieille marquise craintive ou un jeune conte insouciant se rendaient à son cabinet, il dressait un tableau si noir de leur condition que les deux se rangeaient immédiatement auprès de ses positions : la marquise ne souffrait pas d’une rage de dent mais une infection cérébrale était en voie d’avènement, le conte n’était pas embarrassé par une digestion paresseuse mais une occlusion intestinale, se profilant, noircissait son destin. Gièque-Delonut disposait d’une table des équivalences qui lui permettait de déterminer, jusqu’à vingt avant échéance, quel mal frapperait son patient. Dressant les tableaux les plus éprouvants, il obtenait de sa clientèle qu’elle se soumette à ses thérapeutiques dites de transition, faute de quoi il ne pourrait plus lui être d’aucun secours. Tout se changeait en urgence, en sa bouche. Chacun tolérait, dès lors, de renoncer à la bonne chère, de prendre congé de ses amants ou de ses maitresses, de laisser sa fortune en gage au praticien avant de gagner un hameau si perdu qu’aucune calèche n’y parvenait jamais. Une fois rendu, chacun se morfondait, parfois jusqu’à la mort. La profession, charmée dans un premier temps, rechignait à lui accorder son plein crédit : ses méthodes remettaient en question la vertu et l’honneur de la médecine. En exagérant à l’ultime la sévérité du mal, il enflammait l’esprit de ses victimes et ses thérapeutiques, qui recouraient à l’isolement le plus absolu, les menaient à adopter la condition des plus miséreux. Et certains, les plus fortunés, s’en glorifiaient quand même. Étrange nature que celle du grand bourgeois… Mais il parvenait à tuer dans l’œuf tout projet adverse.
    Les quelques courageux à l’affronter avaient été trainés dans la boue et les feuillets de la presse parisienne les étrillaient jusqu’à ce qu’ils rendent grâce. Ils n’étaient pas dignes, selon ses censeurs, de pratiquer l’art de la médecine dès lors qu’ils se montraient sceptiques à l’égard de LA science incarnée par le docteur Gièque-Delonu. Il eut même sa statue de bronze en place de Paris, ornée de cette devise en lettres dorées : « la science en maitre Gièque-Delonu sauvant l’humanité ».
    Sa chute ne fut que plus grandiose. Le docteur D’Upuy Des Climateau-Réalistes, humble et honnête chirurgien, décréta qu’il ne renoncerait pas et qu’il ferait face, en gentilhomme, aux attaques les plus viles et les plus perfides. Après des années de luttes, marquées par plusieurs duels, il apporta la preuve à l’Académie des Sciences que la table d’équivalence était une filouterie digne d’un escamoteur.
    Il obtint un tel succès que les académiciens se levèrent et l’acclamèrent durant 28 minutes ininterrompues. Gièque-Delonu, nonobstant tous les ministres qui fréquentaient son salon, fut lâché par le pouvoir. Les preuves étaient accablantes et plusieurs de ses patients avaient perdu la vie. Après trente années, il apparaissait que ses prédictions, sans fondement scientifique, n’avaient été motivées que par le désir de s’élever dans la société. Ses plus fervents partisans se retournèrent. Le banquier Bilguètse De Sorros lui ôta tout crédit. Il dut se défaire de ses biens, de ses domestiques et de ses châteaux. Il avait sali la parole de la science et celle-ci lui pourfendait impitoyablement le flanc en retour. On croise Gièque-Delonu, parfois, vers le Pont des Invalides. Misérable loqueteux, tout en guenilles, il tend un bras incertain, ceint d’une guêtre en lambeaux, pour quelque sou, pour quelque relent de vinasse, pour quelque relief de tabac chiqué. Ses anciens clients, le reconnaissant, le chassent à coup de savates ou d’ombrelle. Sans cesse, il répète « table d’équivalence, table d’équivalence » mais celle-ci n’est citée dans les facultés que comme l’écueil sur lequel se déchire la coque du navire de la Raison avant qu’il ne sombre. Dévoyez la parole de la science et elle vous le fera payer.

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  8. C’est quand même fascinant quand on cite une source et qu’on raconte le contraire de ce qu’elle énonce !
    Exemple : « Même des climatologues orthodoxes comme Gavin A. Schmidt de la NASA affirment, dans la revue Nature, que les modèles climatiques du GIEC exagèrent grandement le réchauffement de la planète dû aux émissions de CO2…  »
    Et je cite l’article en référence ci dessus : « The Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), to its credit, has recognized this ‘hot model’ problem. Scientists contributing to the main sections of its Sixth Assessment Report (AR6; published over the past few months) reconciled the newest climate models with key observational constraints on global mean warming, sea-level rise and ocean heat content, and other analyses. They applied statistics to determine the most reasonable projections, consistent with many lines of evidence, which they call ‘assessed warming’. »
    Pour les lecteurs qui ne lisent pas l’anglais, cela veut dire exactement le contraire de l’affirmation de Mr Girouard…
    Je passe de temps en temps sur ce blog, dans l’espoir de voir que le consensus scientifique a tort et qu’on peut continuer à jouir sans contraintes et sans entraves, malheureusement je tombe à chaque fois sur ce genre de contre vérités et d’absurdités. La secte carbo-centriste a encore de beaux jours devant elle !

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    • Perhaps Bordj did not understand the meaning of this excerpt:

      We are climate modellers and analysts who develop, distribute and use these projections. We know scientists must treat them with great care. Users beware: a subset of the newest generation of models are ‘too hot’2 and project climate warming in response to carbon dioxide emissions that might be larger than that supported by other evidence3–7. Some suggest that doubling atmospheric CO2 concentrations from pre-industrial levels will result in warming above 5 °C, for example. This was not the case in previous generations of simpler models.

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      • Ce que je trouve fallacieux, c’est que vous laissez entendre que le GIEC utilise des modèles sureestmant l’impact d’une augmentation de CO2, alors que l’article explique précisément que le GIEC les exclut.
        Ce qu’il dénonce c’est ‘le gait que certains scientifiques pourraient utiliser ces « hot models » pour en déduire des scénarios encore plus alarmistes que ceux du GIEC.
        Et c’est ce qu’ont compris les commentateurs de ce blog.
        La présentation faite des conclusions de cet article est donc erronée ou malhonnête.

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  9. Vous avez définitivement un problème de compréhension…. j’ai exprimé un simple fait que tous sauf vous comprennent. Je n’ai pas parlé du GIEC….vous m’attribuez des choses que je n,ai pas dites. Mais vous me donnez raison lorsque vous parlez de  » scénarios encore plus alarmistes que ceux du GIEC « . Assez perdu de temps avec vous.

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    • « Même des climatologues orthodoxes comme Gavin A. Schmidt de la NASA affirment, dans la revue Nature, que les modèles climatiques du GIEC exagèrent grandement le réchauffement de la planète dû aux émissions de CO2… »
      Relisez vous…
      (et expliquez nous comment vous pouvez étayer cette affirmation – au mieux ce « raccourci » à partir de l’article, sans vivre dans un univers parallèle)

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  10. Pauvre vous, ce n’est pas moi qui parle mais bien Gavin Schmidt.
    Il faut vraiment être obtus pour ne pas voir que les modèles climatiques tendent presque tous a surchauffer, c’est un fait. Vous vivez sur une autre planète… pour être poli.

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