Les honneurs du Canard

C’est toujours risqué, évidemment, que d’apparaître dans le Canard enchaîné. Mais l’important est de lire entre les lignes.

C’est arrivé dans le numéro du 30 juin (plus la peine d’essayer de le trouver aujourd’hui, donc). Sous le titre « Le réchauffement, c’est fatiguant », Jean-Luc Porquet déroule une semaine qu’on devine bien triste pour les sauveurs de planète, sur le mode « mercredi on apprend que, puis jeudi on apprend que, puis vendredi… » De l’enterrement programmé du référendum maudit à cause du méchant Sénat à la non-réduction des émissions de CO2 dans l’agriculture en passant par les fuites sur le prochain rapport du GIEC « encore plus alarmiste que les précédents« , tout y passe.

« Comment se dépatouiller avec cette rafale d’infos ? » se demande alors le journaliste. C’est là qu’il me fait entrer en scène :

Le mathématicien Benoît Rittaud a trouvé la solution. Interviewé par « Front populaire », la revue de Michel Onfray, ce « climatoréaliste » (ça se veut moins nul que « climatosceptique ») admirateur de Claude Allègre explique que tout ça, c’est de la daube. Cette histoire de réchauffement repose sur des modèles climatiques, or ils ne sont pas fiables. Il y a un consensus scientifique ? Ce consensus « fonctionne par l’intimidation. » Et, de toute façon, ‘les données ne montrent rien de très inquiétant« .

C’est ensuite le tour de Michel Onfray, et de son propre article de « Front Populaire ».

Que retenir de ce passage ? On devine bien sûr que Jean-Luc Porquet n’est pas du genre climatoréaliste, et sa façon de peindre au balai n’est pas des plus subtiles. Pourtant, il est remarquable qu’à aucun moment il ne donne un argument contraire aux miens. Tout se passe comme si c’était lui qui avait réalisé une interview et qu’il en publiait ici le compte-rendu. Même si le parti pris n’est évidemment pas loin, au fond je ne vois donc pas grand chose à redire à ce passage. La fonction d’un journal satirique n’étant pas de tresser des lauriers, être cité dans le Canard sans que les arguments soient raillés est en soi un succès.

16 réflexions au sujet de « Les honneurs du Canard »

  1. Le Canard Enchaîné étant devenu la maison de retraite des anciens de Libération, on assiste depuis quelques années à une sorte de « Cage-aux-follisation » de l’hebdomadaire, avec envahissement par des thématiques « Woke », un politiquement correct de plomb y règne. Jadis une vieille gloire du journal, Bernard Thomas, avait signé un pamphlet « Lettre ouverte aux écolos qui nous pompent l’air » ! Cette époque est lointaine, et Thomas était plutôt écolo. Maintenant pas une émission de télé sur le « genre » ‘échappe à la brosse à reluire de la critique, le moindre milligramme de nitrate est décrit comme du cyanure concentré, le glyphosate, je n’en parle pas, C’est comme ça.

    Un jour, le grand, et irremplacé journaliste, et ex collaborateur du Canard, Pierre Péan s’est vu mis en quarantaine de toute relation de ses livres, on se demandait pourquoi. Il avait eu le malheur de relater dans sa biographie de François Mitterrand de l’existence, anecdotique, d’un journaliste-romancier un peu « collaborateur » des années sombres, ne se rendant pas compte qu’il s’agissait du père d’un des directeurs du Canard ! A partir de là, on ne cita plus les livres de Péan que pour en dire du mal, ou carrément les ignorer. Je suis désormais très défiant vis à vis de cette gazette complètement contaminée par une idéologie mode pour bobos friqués, ce n’est plus l’évangile…

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  2. Dans le contexte médiatique français du climatoréalisme, c’est tout à l’honneur du Canard Enchaîné de ne pas t’avoir lui aussi cloué au pilori et d’avoir donné une juste transcription de quelques uns des arguments réalistes.
    Bravo à lui.

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  3. Finalement, c’est un très bon commentaire du Canard.
    Ils ont été obligés de critiquer l’appellation « climato… » pour la forme, sinon, ils se faisaient lyncher mais l’histoire des modèles vs réalité va forcément perturber des lecteurs.
    VDM risque de faire une jaunisse.

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    • VDM = « Vie de merde » ou sigle couramment utilisé pour décrire les galères de la vie quotidienne
      VMD = « Valérie Masson-Delmotte » ou sigle couramment utilisé pour nommé la représentante scientifique et activiste du gouvernment français au GIEC, végétarienne, se déplaçant en vélo électrique et compensant les émissions de CO2 issues de ses vols internationaux par des projets de reboisement. Accessoirement, elle aime bien demander la censure des réalistes au CSA et ailleurs.

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  4. Bonjour, le commentaire du Canard est plutôt positif, considérant qu’il n’est pas là pour passer la brosse à reluire. Et si J.L. Porquet avait lui même un doute sur la doxa ambiante ! après tout, les nouvelles envies totalitaires autoproclamées par U.V.D Leyen cette semaine ne vont pas dans le sens de la paix sociale et augurent une nouvelle vague de GJ, plus dure sans doute. Bien à vous tous. JR

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    • L’union européenne est devenue complètement folle avec son obsession climatique.
      Elle est en train de s’autodétruire sous l’œil railleur des Chinois (entre autres) qui ont complaisamment promis d’être « neutres en carbone » en 2060. En fait, ils vont juste assister au spectacle piteux de la fin de l’Europe…

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