Par MD
1/ Introduction.
Le présent article met fin à une série de chroniques consacrées à la qualité de l’air en Ile-de-France au cours de l’année 2020. Cette période a été marquée par deux vagues épidémiques successives ayant donné lieu à interdictions et restrictions des déplacements ou « confinements ».
Les deux principaux épisodes de confinement ont eu lieu du 17 mars au 11 mai, puis du 30 octobre à la fin de l’année, avec des levées partielles le 28 novembre et le 15 décembre mais maintien d’un couvre-feu. La mobilité a donc été profondément bouleversée au cours de l’année. On examine ici dans quelle mesure ces perturbations ont pu influer sur la qualité de l’air de la région Ile-de-France. On supposera connues les caractéristiques des polluants et les réglementations en vigueur, notions amplement documentées dans de précédents articles. Dans les graphiques qui suivent, les confinements ont été repérés par des barres verticales rouges (début), vertes (déconfinement) et des lisérés rouges en haut des grilles. Les séries commencent le lundi 6 janvier.
2/ Mobilité.
Les statistiques de circulation sur le réseau routier français sont fournies par le Cerema. Cet organisme publie un indicateur quotidien dit « indice tous véhicules » (ITV) tant au niveau national que régional et pour certaines agglomérations. Le premier graphique retrace l’ITV France entière.Le second l’ITV de la Ville de Paris.
Les deux graphiques sont pratiquement superposables. Ils montrent que l’indicateur de mobilité a été extrêmement contrasté au cours de l’année. Le début de la première période de confinement a été marqué par une chute de 75% du trafic. Le second confinement, libéré par étapes et accompagné d’un couvre-feu a entraîné une baisse de trafic moins marquée, de l’ordre de 25 à 30%.
3/ Météorologie.
Pour compléter cet aperçu du contexte, le graphique suivant retrace des données météorologiques journalières publiées par le site Météociel. On peut remarquer une période d’ensoleillement inhabituel en mai, cinq jours de forte chaleur autour du 10 août et une brusque chute de température le 23 septembre. Les deux derniers mois ont été très contrastés.4/ Concentrations journalières par polluant.
Les concentrations de l’air en polluants sont publiées à la cadence horaire par Airparif selon trois types traditionnels de stations de mesure : « trafic » en bordures de voies ou d’autoroutes urbaines, « fond » au sein de l’agglomération parisienne (Paris et banlieues), « rural » en zones non urbanisées. Les concentrations journalières mentionnées ci-après sont les moyennes des concentrations horaires sur les 24 heures pour les principaux polluants réglementés et pour les trois types de stations de mesure.
Particules PM10 et PM 2,5.Dioxyde d’azote NO2.
Ozone O3 (pas de station trafic).
5/ Synthèse pour les principaux polluants.
Les stations de fond sont représentatives des zones où demeurent et travaillent les Franciliens dans leur grande majorité. Ce graphique reprend les données des stations de fond pour les trois principaux polluants réglementés.6/ Indice Citeair.
L’indice synthétique européen Citeair est publié quotidiennement par Airparif. Il est basé sur le principe suivant : pour chacun des trois polluants réglementés, un sous-indice est calculé sur une échelle de 0 à 100 à partir des relevés des stations de mesure ; l’indice Citeair est défini comme le sous-indice le plus élevé des trois. L’échelle des indices est conventionnelle et ne doit pas être confondue avec les concentrations exprimées en microgrammes/m3. Sur le graphique ci-dessous, on a teinté les histogrammes quotidiens de façon à mettre en évidence le polluant ayant déterminé l’indice du jour.
Par tranches de 25 points d’indice, la pollution de l’air reçoit une qualification de « très faible » à « élevée ». La pollution de l’air a été réputée « faible » pendant 273 jours, et « élevée » pendant 12 jours, sur fond d’une amélioration continue de la qualité de l’air.
7/ Episodes qualifiés « information » et « alerte ». Au cours de l’année 2020, il n’y a eu aucun épisode d’« alerte ». Il y a eu 14 journées d’« information ». 5 dues aux PM10 (pics noirs bien visibles sur le graphique, dont 3 en périodes de confinement). 9 dues à l’ozone O3 lors de fortes chaleurs (en particulier entre le 6 et le 12 août). Le dioxyde d’azote NO2 est resté totalement absent des épisodes, comme depuis près de trois ans.
8/ Conclusions.
Ces quelques graphiques fournissent une représentation synthétique de l’évolution de la qualité de l’air en Ile-de-France au cours de l’année 2020. Les vicissitudes sanitaires ont entraîné par deux fois des chutes drastiques de la circulation automobile. Selon les théories officielles, ces expériences involontaires en vraie grandeur auraient dû entraîner des ruptures de séries spectaculaires dans les courbes de pollution de l’air. Comme chacun peut aisément le constater, il n’en fut rien.
Quel beau travail cher MD
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+1, clair et concis, les faits, rien que les faits
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Très intéressante étude dont les résultats vont à l’encontre de la doxa martelant la corrélation entre la pollution urbaine et la circulation automobile !
Peut-être pourrait-on étendre cette étude à la circulation des vélos et patinettes (avec un résultat aussi surprenant !) ?
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Bravo et merci pour ce panorama complet. La croisade anti-voiture (et particulièrement anti-diesel) de l’âne Hidalgo pour des raisons de qualité de l’air et de santé publique tient bien de l’idéologie et pas de la réalité.
Par contre, faut pas espérer lire une analyse de ce type dans les media ayant pignon sur rue…
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Intéressant. Peut-être une comparaison de ces indicateurs avec ceux des années sans COVID ni confinement (moyennés ou non), serait éclairante.
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Désormais, chez moi, en région parisienne, si le matin, dans mon lit, je sens une odeur de fumée, de feu de bois, c’est qu’il gèle ! Et pourtant, dans les parages de la prison de Fresnes, pour situer, les villas se chauffant au feu de bois sont assez éloignées. Ca fait rien, dès qu’il fait froid, on sent la fumée, qui envahit ce qui correspond aux abords de la Bièvres, remise à jour il y a une dizaine d’années. Pourtant, face à moi, à 50 mètres, une cheminée de trente mètres exhale les rejets de la combustion permanente de gaz naturel. C’est celle de la chaufferie de la citée. Si la puissance souscrite de gaz est dépassée, on passe sur une chaufferie fuel, pour pas payer de pénalités. Eh ben, jamais on ne sent l’odeur du mazout ! Seulement les fragrances du bois qui brûle dans les pavillons environnants. La promotion écologique du chauffage au bois a ainsi permis une pollution nouvelle, plein de particules fine, celles que l’on prétend pourchasser impitoyablement…
Il y a peu, la ville d’Antony a parsemé de capteurs de pollution son territoire, dont un dans ma cité. Une application permet de d’apprécier le taux de particules fines, PM10, PM2.5 et le NO2. Cette année, le passage au nouvel an s’est pratiqué sous couvre-feu, il n’y avait plus de voitures dans les rues, même sur l’A86 qui coupe la ville en deux. On sentait le feu de bois et les capteurs de pollution ont bien détecté une pollution qu’on ne pouvait incriminer aux habituels responsables, dont la circulation automobile, où l’industries, ou les avions décollant d’Orly, tout était plus mort que d’habitude ! Et pourtant PM2.5 et PM10 sur l’appli indiquaient des logos oranges, et non plus vert, quand l’air est supposé « propre ».
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Bonjour, merci MD pour cette analyse pertinente. Un vieux dicton dit; « Quand on veut tuer un chien, on dit qu’il a la rage ». Dans cette société qui s’oriente vers la surveillance et la gestion des masses, l’automobile représente le dernier bastion de la liberté, d’où l’acharnement. Résistons. Bien à vous. JR
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@Christian Palud
C’est vrai , le bois qui est une source renouvelable représente quand même près du quart du pétrole dans nos pollutions atmosphériques
Ci dessous un mail envoyé à un ex collègue pétrolier
Pour tous ceux qui s’intéressent à la transition énergétique , redoutent le réchauffement climatique à cause du vilain CO2 , craignent le nucléaire et ses déchets , pensent que grâce à ITER ils pourront mettre un petit soleil sur leur terrasse et voudraient passer à l’eolien et arriver à zéro émission de Carbone en 2050, j’ai fait un petit calcul simple , basé sur des stats officielles
Notre consommation de sources énergétiques primaires est la suivante
69.9% de combustibles fossiles, dont
· 44.3% de pétrole
· 21.9% de gaz naturel
· 2.6% de charbon
Le reste est de l’électricité dont voici le détail
· 17.3% d’électricité d’origine nucléaire
· 13.9% d’énergies renouvelables dont
· 9.7% de biomasse et de déchets, qui produisent soit de la chaleur (bois) soit de l’électricité ou du gaz (biomasse et déchets)
· 2.4% d’hydro-électricité (les barrages)
· 1.1% d’électricité d’origine éolienne
· 0.4% d’énergie solaire (électricité photovoltaïque et solaire thermique)
· 0.3% d’énergies renouvelables diverses (hydroliennes par exemple)
https://ekwateur.fr/2020/01/15/mix-energetique-francais-quoi/
Ou bien, voir sur le site officiel de l’ADEME dont les chiffres ne diffèrent guère
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/lenergie-france
Ceux qui vous annoncent que le nucléaire fait 40% du mix énergétique rajoutent la chaleur perdue pendant la fabrication de l’électricité, mais c’est un autre problème qui sort de l’énergie utilisée
Avec 8000 éoliennes ( j’ai eu un peu de mal à touver ce chiffre) , mais cela est compatible avec la puissance éolienne installée d’environ de 17000 MW équivalente à 18 unités nucléaires ; une petite règle de trois vous permet de calculer le nombre d’éoliennes qu’il faudra pour remplacer fossile et nucléaire
soit 8000x 87,2/ 1,1 = 634181 éoliennes ; la France métropolitaine , agglomérations comprises fait 543965 km2 : jolie perspective
Mais en installant pompes à chaleur dans la cour , éoliennes et panneaux solaires sur votre toit pour alimenter votre voiture électrique , on devrait peut-être arriver à installer ces éoliennes gigantesques sur notre territoir ; à ce propos j’ai trouvé cet article que je n’ai pas pu m’empêcher de signaler sur mon site favori de skyfall
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/allier/allier-projet-6-eoliennes-hautes-240-metres-fait-polemique-1908710.html
17. the fritz | 4/01/2021 @ 20:34
Allier : un projet de 6 éoliennes hautes de 240 mètres fait polémique
A Bransat et Laféline dans l’Allier, un projet d’implantation de 6 éoliennes de 240 mètres de haut est à l’étude. De nombreux opposants se sont manifestés. C’est la préfète de l’Allier qui devra trancher au printemps prochain.
A Branlat et sa Féline dans l’Allier , jamais en France on n’aura atteint cette hauteur de mât; il faudra quand même que la féline souffle fort pour mettre tout cela en mouvement
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Ce serait bien de faire buzzer cette information.
C’est une démonstration supplémentaire de la toxicité de cette association 1901 qu’est AirParif qui n’est ni plus ni moins qu’un outil de communication politique écolokhmer.
La SCM de Bernard Beauzamy est impitoyable sur son cas. A moins que cela ne soit la rigueur scientifique qui soit impitoyable.
Petit extrait :
« Les modèles mathématiques d’aide à la décision, utilisés par la Mairie de Paris et l’association
Airparif, n’ont jamais fait l’objet de quelque validation que ce soit. En 2012, à la demande de la
Mairie de Paris, nous avons procédé à une analyse critique du logiciel de modélisation de la
qualité de l’air ARIA IMPACT ; notre conclusion a été formelle : ce logiciel souffre de tels biais
méthodologiques qu’il ne peut en aucune façon servir d’appui à la décision publique. Sur ces
questions, nous avons près de 22 années d’expérience ».
Cliquer pour accéder à lettre77.pdf
Le reste à lavement…
😉
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L’avenant…
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Hum… !
Je me permets de compléter Murps :
« Le reste à lavement, comme la poire. » 😉
©Bérurier (cf : San-Antonio de Frédéric Dard).
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Vous me vexez.
Mon petit smiley en clin d’oeil évoquait pourtant bien le clystère de l’ouest…
🙂
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C’est pas seulement à Paris….Ailleurs aussi la baisse d’activité n’a pas eu d’effet sur le niveau de pollution atmosphérique, sauf NOx
https://www.sciencedaily.com/releases/2021/01/210113144458.htm
Etrangement , on n’imagine pas qu’on pourrait disculper un peu la circulation automobile.
RD
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Ce qui est remarquable sur ces graphiques, c’est que, sur l’année 2020, c’est lors des confinements ([17/03-11/05] et [30/10 – 15/12]) que les pollutions aux particules ont connues leurs pics.
Si les données de 2020 semblent payantes sur le site AirParif, il est possible de télécharger les dépassements de seuils pour les particules PM10 et PM2.5 sur l’année 2020 ici :
http://www.airparif.asso.fr/etat-air/bilan-annuel-suivi-depassements
Et effectivement, les dépassements de seuils aux particules en 2020 ont TOUS eu lieu lors des confinements, alors que la presque totalité du parc automobile était à l’arrêt.
Sauvegardez ces PDF de suivis de dépassements des particules pour l’année 2020, on risquerait de ne pas vous croire lorsque vous direz que la bagnole n’a rien à voir avec la pollution aux particules. On serait même amenés à penser que c’est l’inverse, du moins dans le cadre des données qui nous sont proposées par AirParif. C’est dingue.
En tous cas, bravo pour cette trouvalle et merci pour le partage.
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Bonjour Cédric, content de vous retrouver sur ce fil. Merci pour vos encouragements. Un petit détail : les données d’Airparif sont toutes gratuites, il suffit de les demander, Airparif les prépare à la demande et vous les adresse en général dans la demi-heure qui suit.
MD
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Ah, je ne savais pas. Merci MD.
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https://wordpress.com/home/hounnonganamandi.wordpress.com
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« Je dirais même plus » ©Dupont et Dupond @Tintin
? ❓
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