De la liberté académique à l’Ecole polytechnique de Bruxelles

par Drieu Godefridi, PhD

Des auteurs anonymes (sic) publiaient récemment une lettre mettant en cause les enseignements du Pr. Samuele Furfari dans le cadre de l’Ecole polytechnique de Bruxelles. Cette lettre dénonce « la teneur climatosceptique (sic) des propos d’un professeur en filière électromécanique et physique de l’École polytechnique de Bruxelles. »

Dans les 24 heures (sic) de la publication de cette dénonciation anonyme — le 14 octobre — l’Ecole polytechnique de Bruxelles publiait un communiqué pour se distancier des propos tenus par le Pr. Samuele Furfari sur le thème du réchauffement climatique.

Notons d’emblée que ce communiqué de l’EPB littéralement titré « L’École se distancie des propos tenus par M. Samuele Furfari » vaut pré-condamnation, prise sur la foi d’une dénonciation anonyme et sans entendre dans les formes le principal intéressé, dont les droits élémentaires sont ainsi bafoués.

La lettre en question est « ouverte » et publique. De cette litanie d’imputations subjectives qu’on croirait torchonnée par un étudiant de première année, trois faits se dégagent:

1°) Aucune erreur scientifique n’est relevée dans le chef du Pr. Furfari : aucune ;

2°) Lui sont reprochés ses “valeurs”, sa vision “libérale” et de voir des mérites à la croissance économique ;

3°) Le Pr. Furfari est traité de négationniste du changement climatique, comparé avec les négationnistes des chambres à gaz nazies et les « créationnistes ». Extrait de la dénonciation anonyme (gras ajoutés): « l’un des seuls cours en polytechnique portant sur les questions environnementales est enseigné par un professeur qui les nie. Nous pouvons pourtant douter qu’une telle aberration soit possible dans le cadre d’un autre cours. Il serait bien risible qu’un cours d’histoire soit donné par un•e professeur•e négationniste ou qu’un cours de biologie soit laissé aux mains d’un•e créationniste. C’est pourtant à cette échelle d’opinion que se situe le climatoscepticisme aujourd’hui. » Définition du négationnisme selon Larousse: « Doctrine niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis, notamment l’existence des chambres à gaz. »

Le Pr. Furfari ayant maintes fois souligné publiquement la réalité du changement climatique, ce dernier point est constitutif de calomnie et diffamation, justiciables des tribunaux ; une telle action obligerait les auteurs de cette lâche dénonciation anonyme à se faire connaître.

Les deux premiers points renseignent la vérité de la démarche, qui est d’humilier publiquement et d’obtenir l’expulsion d’un Professeur — par ailleurs reconnu comme l’un des plus grands experts mondiaux de l’énergie — parce que ses valeurs ne correspondent pas aux valeurs des auteurs de la dénonciation anonyme.

Donner suite, comme semble vouloir le faire l’Ecole polytechnique, à cette dénonciation anonyme, calomnieuse et diffamante serait une violation directe du droit, des principes de la liberté académique (1) et du libre-examen, consacré par l’article premier des statuts de l’Université libre de Bruxelles.

« Examiner, en dehors de toute autorité politique ou religieuse, les grandes questions qui touchent à l’homme et à la société, sonder librement les sources du vrai et du bien, tel est le rôle de notre Université, telle est aussi sa raison d’être. » Pierre-Théodore Verhaegen, fondateur de l’Université libre de Bruxelles, allocution au Roi Léopold Ier, 1er janvier 1854.

Drieu Godefridi, PhD

(1) Xavier Delgrange, “La liberté académique”, in Itinéraires d’un constitutionnaliste, en hommage à Francis Delpérée, Bruxelles, Bruylant, 2007, 407-424.

32 réflexions au sujet de « De la liberté académique à l’Ecole polytechnique de Bruxelles »

  1. soyons tous Furfari!
    En plus son petit livre contre l’hydrogène sans nucléaire si le marché actuel de l’électricité est maintenu en Europe doit irriter plus d’un alors que des milliards sont déversés pour masquer l’échec des renouvelables…

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  2. normal

    il s’attaque au lobby hydrogène, et son paquet de milliards que nous allons consacrer à cet nième éléphant blanc, et par ricochet,aux renouvelables, que la grosse commission européenne veut à « n’importe quel prix » nous imposer, crime impardonnable

    comment va la courbe à Maunaloa?
    ben elle va bien, elle suit avec une similitude micrométrique le profil de celle de l’année passée, ce qui prouve bien que 20 % de réduction, c’est ridicule, faudra au moins …200 %

    La question qui tue: sont arrivés aux postes importants, politiques, scientifiques,médiatiques des gens avec un agenda, et ce au moyen d’une stratégie sur la durée, sans qu’il n’y aie eu le moindre sursaut dans ces milieux, ce dernier avatar en est la démonstration.
    Mais qui sont ceux qui depuis des années ,dans l’ombre, manigancent pour imposer cet agenda?

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  3. Les climato-réalistes ont fait la preuve d’une efficacité bien trop grande! Avec le refroidissement possible de ces prochaines années, les dingues ont bien compris qu’il n’allait plus être possible d’embobiner durablement la population car une veille scientifique sérieuse s’était organisée et gagnait, lentement mais irrémédiablement, en crédit. Il devenait alors nécessaire de trouver un catalyseur au projet totalitaire afin de lui donner ce coup d’accélérateur formidable. Un petit virus couronné, certes assez fragile et nonchalant, découvert sur un marché d’animaux au cœur de la Chine, allait faire l’affaire et accéderait, à sa grande surprise, à une célébrité mondiale. En France, un nouvel état d’urgence sanitaire a été décrété en conseil des ministres hier matin pour une durée d’1 mois à partir de vendredi minuit, nouveau forfait basé sur la positivité de tests facilement falsifiables en en multipliant les cycles. Gloire à ceux qui résistent comme le professeur Furfari.

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  4. Le Professeur François Gervais, qui devait faire un discours dans une Université, à propos du climat, a été finalement remercié …… ( sans même qu’il ait eu à s’exprimer ! ) N’est-ce pas une preuve qu’un climato-réaliste peut être respecté ?
    Blague à part, n’y a t’il pas un texte de loi interdisant la diffamation et la calomnie à l’égard d’une Personnalité, quelle soit climato-réaliste ou autre ? Si oui, on comprend que la lettre soit anonyme !
    https://www.kernews.com/francois-rechauffement-climatique/839/
    Climatiquement vôtre. JEAN

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  5. Les gens qui accusent des professeurs, des scientifiques ou d’ailleurs n’importe qui de « négationnisme » à propos de ce qui devrait être un débat ouvert comme le climat, devraient être immédiatement poursuivis au titre de diffamation puisque ce terme ne peut aujourd’hui être mis en relation qu’avec l’holocauste et le nazisme.

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  6. Bonjour, « Je suis Samuel FURFARI » . Qu’il ouvre une cagnotte en ligne pour ce payer le meilleur avocat Belge et porter plainte. Nous pouvons inonder l’université de lettre recommandée aussi. Résistons. JR

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    • … liberté d’expression mise à mal comme chacun sait par les méchants islamistes contre lesquels la naton entière doit se rassembler en bon ordre derrière le gouvernement pour nous sauver de la fin du monde par réchauffement, des épidémies de peste et des Sarrazins. Oh! le fait divers providentiel pour les dingues… Qui a osé suggérer une pitoyable mise en scène ?

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    • En France, cela n’échappe plus à personne, la liberté d’expression est pour ceux qui encensent le pouvoir en place . Les autres, qui n’ont pas droit à la parole sur aucun des médias, ont la liberté de constater qu’il ne peuvent pas s’exprimer.

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      • D’ailleurs, même pas les professeurs pour apprendre à leurs élèves.
        Corollaire : les professeurs ne servent plus à rien, il faudra apprendre depuis des livres.

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  7. « L’École se distancie des propos tenus par M. Samuele Furfari »

    L’Ecole se distancie des lois de la physique et du réel ?
    Je prend note.

    C’est réellement le genre d’incident qui laissera des traces dans l’histoire et ou les dirigeants de l’ULB n’auront pas le beau rôle.
    Au fait le « L » de ULB, ça veut dire Libre ou Lamentable ?

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  8. « Même si je ne suis pas d’accord avec ses propos, je me battrai jusqu’à la mort pour qu’il ait le droit de s’exprimer ». Voltaire
    L’ULB a visiblement oublié ces sages paroles…

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  9. Entre des propos religieux et des lois de la physique ,il y a quand même des différences , quoique: on verra jusqu’où iront les écolos ; en attendant si j’étais Murps je me méfierais si je devais faire un cours sur le changement climatique ; je ne montrerais pas les graphiques de Michael et ne demanderais pas non plus aux croyants au RCA de quitter la salle s’ils le désirent

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  10. Lire le lamentable article « Samuele Furfari le nouveau martyr de la cause (perdue) du climato-irréalisme » ici http://sogeco31.blogspot.com/« .

    L’auteur assimile le débat des idées scientifiques à du négationnisme ! On croit rêver !
    Pour lui une critique scientifique est de l’idéologie !
    Ce monsieur nous a pondu du vrai gloubiboulga. Ce qu’il a écrit serait presque à se tordre de rire si ce monsieur ne se prenait pas tant au sérieux.
    Sans compter ses moqueries sur le physique des gens, on a là un article qui touche les bas fonds de la gadoue.

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    • « on a là un article qui touche les bas fonds de la gadoue. »
      Je n’en doute pas (même si je n’ai pas lu), raison pour laquelle il faut laisser l’auteur de ce blog mariner seul dans sa fange. C’est lui faire trop d’honneur que de mettre un lien vers son blog.

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  11. Cette affaire devient ridicule. Il serait peut-être temps de se mettre enfin d’accord sur ce qu’on appelle le climato-réalisme (pour moi, le terme de climato-scepticisme convenait bien aussi).

    2 camps s’affrontent :
    – D’une part, ceux qui affirment que le CO2 d’origine anthropique est le seul responsable du réchauffement moyen mesuré depuis 150 ans.
    – D’autre part ceux qui nient que le CO2 puisse avoir un quelconque effet sur les températures mondiales.

    En fait, la position climato-sceptique raisonnable devrait être intermédiaire, en ne s’appuyant que sur ce qui est observé :
    1. Affirmer qu’en en effet, les températures mondiales ont eu une tendance à la hausse, bien que leur mesure soit éminemment délicate, et que l’idée de température moyenne mondiale pose en soit un problème scientifique. Mais de nombreuses observations indirectes permettent tout de même de constater cette hausse (dates de récolte, de vendanges, migrations animales, fontes des glaces,…). L’estimation de cette hausse reste sujette à caution, et peut faire l’objet d’un débat.
    2. La question de la cause est évidemment centrale et ici, l’hypothèse scientifique selon laquelle le CO2 émis dans l’atmosphère par les activités humaines est une hypothèse intéressante. On ne peut pas la rejeter a priori, ce serait faire preuve d’obscurantisme. Mais on ne peut pas non plus la présenter comme la seule valable, en l’absence de preuves convaincantes. Le raisonnement actuel sur lequel s’appuie le GIEC est qu’on ne connaît pas d’autres causes susceptibles d’expliquer ces variations. C’est ici que l’argumentation scientifique déraille : ce n’est pas parce qu’on ne dispose que d’une seule hypothèse que l’on croit crédible que cette hypothèse est validée. Il serait incroyablement arrogant d’affirmer qu’il n’existe pas de causes que nous ne puissions connaître !
    3. Le débat scientifique doit donc continuer, de manière rationnelle et apaisée, en pesant soigneusement chaque nouvelle observation, et en essayant à chaque fois d’éloigner les préjugés qui polluent notre appréciation de la réalité.
    4. Les décisions politiques qui sont prises au nom de la réduction nécessaire des émissions de CO2 devraient faire preuve de plus de prudence, en envisageant, sans rejeter l’hypothèse du CO2, que d’autres causes puissent expliquer les variations constatées du climat mondial.
    5. Enfin, il faut affirmer que toutes les prévisions alarmistes (réchauffement jusqu’à 6°C en 2100, catastrophes climatiques multipliées, etc.) qui ne reposent que sur des modélisations dont la fiabilité n’est pas démontrée devraient être regardées avec circonspection, et exiger des médias d’en faire usage avec modération (et qu’ils indiquent soigneusement le caractère hautement spéculatif de ces prévisions).

    Voilà, je ne sais pas si, dans notre monde où seuls les extrêmes parviennent à se faire entendre, cette position équilibrée et climato-sceptique (au sens de Montaigne) est tenable. Mais je crois avec Molière que « la parfaite raison fuit toute extrémité ».

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  12. @Alouislucas
    J’approuve sans réserve votre point de vue. La complexité du climat terrestre et la difficulté, voire l’impossibilité, peut-être provisoires, de l’appréhender au moyen des méthodes issues de la mécanique statistique hors d’équilibre (ce qui me semble le seul angle d’attaque théorique possible, quelqu’un a une autre idée??) me pousse à vous décerner le titre de climato-agnostique à titre honorifique. Félicitations !

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  13. Pour ceux qui suivent un peu l’évolution des banquises sur le site
    http://nsidc.org/arcticseaicenews/
    on peut quand même se poser la question suivante : pourquoi la banquise antarctique est bien au-dessus de la moyenne , alors que la banquise arctique bat des records de faiblesse et refuse de se reformer ; je suppose que la raison n’est pas le CO2 qui est homogénéisé sur Terre au bout d’un an,; je pense que la raison sont les courants marins (Gulf Stream et circulation thermohaline )

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  14. Ping : OCTOBRE 2020 SUR MA PAGE FACEBOOK – belgotopia

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