Yann Arthus-Bertrand : « Greta est une sainte »

par le Lecteur discret.

Revoilà l’émission « Le Grand Entretien » de France Inter. Le 4 décembre 2019, Yann Arthus-Bertrand était accompagné de Mathilde Imer, co-fondatrice du collectif des Gilets Citoyens, membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat. Le premier a fait acte de contrition tandis que la seconde a exigé l’adhésion totale des médias pour prêcher la bonne parole. Celle-ci milite pour un écologisme illibéral, celui-là déplore une bataille perdue… et tout ceci devant des journalistes amorphes.

S’agissant de l’engagement de Yann Arthus-Bertrand de ne plus utiliser l’avion [séquence de 1:06 à 2:40] :

Yann Arthus-Bertrand : J’étais un peu l’exemple de l’incohérence dans laquelle on est tous. On continue de manger de la viande en disant « c’est pas grave »… On sait que c’est responsable de la déforestation mais on verra bien… On mange pas bio alors qu’on sait que les pesticides ont détruit 30% des oiseaux en France et 80% des insectes volants. Et c’est vrai que j’étais à New-York il y a quelque temps, je lisais un truc sur Greta (…) qui est pour moi comme une sainte si l’écologie c’était une espèce de religion, de foi  (…). Ce que réussit à faire cette fille à seize ans, à mobiliser ces millions de personnes, c’est jamais arrivé, quoi ! C’est LA personne qui aujourd’hui nous fait tous réfléchir. Et surtout, elle a ce côté complètement radical qu’on devrait tous avoir. Moi, j’aurai dû arrêter l’avion depuis longtemps… Vous savez, pour respecter les accords de Paris, en 2050 chaque Français devrait émettre 2 tonnes. Aujourd’hui on émet chacun 12 tonnes, en gros. Et un aller-retour Paris-New-York, c’est 1,5 tonne (…). Moi, je pense qu’à 73 ans, j’aurais dû le faire avant, et j’en suis pas fier… Voilà, je fais le modeste parce que  j’ai quand même émis énormément de carbone dans ma vie (…). J’espèce que ça va être définitif.

Sur l’idée de compensation des émissions carbones par des initiatives environnementales [séquence de 3:47 à 5:34]

Mathilde Imer : Je pense qu’on est à un moment où est tous dans une dissonance cognitive énorme. Et donc ce genre de proposition arrive sur la table parce qu’on essaie de trouver une transition douce. Moi, je pense qu’il y a une époque où ça avait son sens… On a trop tardé à faire la transition écologique. On a tellement tardé aujourd’hui qu’on est obligé d’avoir un changement dit « radical« . Radical, ça veut pas dire violent, ça veut dire prendre le problème à la racine, donc changer profondément le système (…). Arrêter de prendre l’avion c’est pas suffisant, mais c’est symbolique. Quand Einstein disait : on ne résout pas un problème du niveau de conscience duquel on l’a créé. C’est exactement ça qu’on vit : c’est comment est-ce qu’on change les codes de réussite de la société ? C’est ça qu’fait Greta, c’est ça qu’font les jeunes, que ce soit en s’mettant en grève, que ce soit en faisant de la désobéissance civile, que ce soit avec super local en dénonçant des projets climaticides, que ce soit… On est prêts avec des messages de communication sur les réseaux sociaux… C’est tout simplement dire : on ne veut plus d’un monde dans lequel on nous vend beaucoup de biens et peu de joies, et surtout beaucoup de peurs. Parce qu’on a peur pour notre avenir (…). Si on est aussi actifs, c’est qu’on a très peur. Et l’action nous permet de transformer cette peur en quelque chose de positif.

Sur la radicalité de l’écologisme [séquence de 6:02 à 8:37] :

Mathilde Imer : Je ne suis pas en position, moi, j’ai 29 ans, de dire ce qu’il faut faire. Par contre, ce en quoi je crois profondément, c’est quec’est aux citoyens de placer le curseur. On sait très bien que les gouvernements du monde entier sont face à un énorme challenge qui est de résoudre cette crise climatique. Quand on regarde sérieusement (…) c’qui faut faire pour limiter le changement climatique : c’est arrêter de prendre l’avion, c’est manger beaucoup moins de viande, c’est beaucoup moins de bagnoles demain dans les rues… C’est un changement structurel. Les gens aujourd’hui sont pas prêts parce qu’ils le vivent comme liberticide. Comment est-ce qu’on arrive, nous, à changer les codes de réussite et à placer le curseur au bon endroit. C’est ça l’objet de la Convention citoyenne pour le climat (…). Moi je pense que (…) les gilets jaunes, pour moi, tel que je l’interprète de là où je suis, c’est les premiers piégés d’une transition écologique qui n’a que trop tardé (…).

Yann Arthus-Bertrand : Ce qu’il faut savoir c’est qu’on a perdu cette bataille contre le changement climatique, il faut l’accepter (…). Tous ces rapports du GIEC qui s’empilent les uns sur les autres, l’année dernière l’appel des 20 000 scientifiques, on vers la 6e extinction, vous savez on a atteint aujourd’hui la concentration de carbone dans l’atmosphère comme il y a 4 millions d’années (…). Regardons la vérité en face ! (…) On ne peut pas se battre contre cette religion de la croissance qui fait avancer le monde, on n’y arrive pas (…). C’est la fin d’un monde, avec un monde nouveau à inventer (…). Arrêtons de penser que c’est la faute de Trump qui a quitté l’Accord de Paris ou du président brésilien… C’est moi aujourd’hui, en tant que personne, qui dois changer. C’est pour ça que cette Convention citoyenne est formidable parce qu’elle va à la racine, à la base.

Sur l’utilité des COP [séquence de 9:39 à 11:20] :

Mathilde Imer : Moi, je faisais partie à l’époque de l’équipe de Laurent Fabius et de Laurence Tubiana… Donc, je dis pas que les COP ça sert à rien (…), les COP toutes seules vont pas résoudre la question du réchauffement climatique (…). Si chacun des États ne fait pas le boulot en interne, ça sert à rien (…). Je pense en effet qu’il faut être lucide et se préparer non seulement à limiter le changement climatique, mais vivre avec un certain nombre de ses impacts (…). Un monde à +2°C et un monde à +4°C ça n’a rien à voir. Moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir (et je crois qu’on est très nombreux… Et c’est le message des jeunes, hein !) : c’est-à-dire le moindre le moindre centième de degré qu’on peut gagner, on mettra tout ce qui faut pour le gagner un monde. Parce qu’un monde à +2°C, c’est un monde dans lequel on peut s’adapter (…). Par contre, un monde à +4°C, c’est juste invivable (…). Pour moi, à +4°C, c’est ce que disent les scientifiques, c’est un monde de guerre où il y a des morts et où y’a une grande partie de la population (et les plus précaires) qui vont y passer les premiers.

Sur le succès du Black friday et sur la prétendue sous-médiatisation de la Convention citoyenne pour le climat [séquence de 12:18 à 15:40] :

Yann Arthus-Bertrand : Je voulais m’acheter un aspirateur. Et ben, comme un con j’étais sur mon téléphone le jour du Black friday à regarder s’il y avait un aspirateur moins cher. Et même moi, je me suis dit c’est pas possible ! J’ai jeté mon téléphone sur le fauteuil… Chuis ridicule, voilà ! On est toujours dans ces contradictions permanentes (…), mais ça m’empêche pas de le dire (…). C’est ma génération qui est responsable de ce qui est en train d’arriver maintenant.

Mathilde Imer : Le Black Friday c’est l’exemple même qui montre que les Français aujourd’hui ont conscience que y’a un problème sur le changement climatique. Moi, ce qui m’a frappée après la fin du premier weekend de la Convention citoyenne pour le climat, où c’est une sorte de mini-France, c’est… En fait… Ils nous ont tous dit (ou la grande majorité d’entre eux) : on s’est pris une baffe. Pas une baffe parce qu’on a appris qu’y’avait un problème ; une baffe parce qu’on nous a appris l’urgence du problème et l’intensité du problème. Et c’est ça que, je pense, beaucoup de gens n’ont pas saisi encore, parce que beaucoup de gens n’ont pas lu, parce que c’est chiant à lire, les rapports du GIEC, n’ont pas entendu ce que certains médias peuvent faire. Je pense aussi que les médias n’en parlent pas suffisamment… Disent pas aussi clairement la vérité (…). On pourrait aller plus loin. Pardon ! mais les 150 citoyens tirés au sort n’arrêtent pas, et ne cessent de demander, plus de couverture médiatique des médias. C’est un travail incroyable qu’i’ font. Ils se donnent à fond. Ce qui se passe entre la détermination qu’i’z’ont, l’intelligence collective en action qui est entre des gens hyper différents et qui ne sont pas d’accords entre eux : c’est des auxiliaires de vie, des employés, des pilotes d’avion (…) qui ensemble pour une fois échangent, discutent, se respectent, s’engueulent parfois et arrivent à des propositions communes, qui demandent à avoir plus de médiatisation, qui font un boulot monstre et derrière… Je dis pas que les médias en général ne font pas leur boulot (il y en a plein qui le font), je dis que si certains veulent (…) en faire plus, je pense que là il y a vraiment quelque chose d’important qui se passe… Et c’est compliqué, parce que c’est quelque chose d’inédit et c’est pas très sexy d’avoir des citoyens qui délibèrent, c’est jamais très marrant (…). Je pense que c’est important aussi d’expliquer le processus (…).

Yann Arthus-Bertrand : En même temps, ce qui est dangereux d’ailleurs pour le Gouvernement : qu’est-ce-qu’on va faire de ces conclusions ? ça va être énormément médiatisé… C’est ça qui va être génial ! Pa’ce que là le gouvernement va être au pied du mur.

S’agissant de l’absence de légitimité démocratique des 150 citoyens [séquence de 16:33 à 17:09] :

Mathilde Imer : Par rapport aux élus (…) il y en a un certain nombre qui s’inquiètent, qu’ont l’impression qu’on les dépossède de quelque chose, de leurs pouvoirs… Non ! Moi je pense profondément que croire ça c’est ne pas avoir compris la crise démocratique dans laquelle on est, où aujourd’hui ce type de processus peut au contraire rabibocher, réconcilier citoyens et élus en complétant finalement la démocratie représentative qui est malade… On le voit, que ce soit les taux d’abstention, que ce soit la montée du populisme… Il faut réussir à répondre à une attente de la société qui a un niveau d’éducation beaucoup plus élevé qu’auparavant et qui a pris l’habitude de donner son avis que ce soit sur les réseaux sociaux, via la presse ou autres processus.

Sur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat [séquence de 18:08 à 19:17] :

Mathilde Imer : ça va de réviser la Constitution, l’article 1, pour mettre le changement climatique et les limites planétaires dedans ; ça va de comment est-ce qu’on réglemente la publicité (…) sur les produits les plus polluants, ça passe évidemment sur les questions des financements (…) vers la transition écologique ; est-ce qu’i’ faut sortir ou pas des 3% de Maastricht des investissements verts (…). La taxe carbone !? Je vais être très claire là-dessus ! (…) C’est un sujet épidermique au sein des 150 (…). Est-ce que y’aura la taxe carbone ou pas ? C’est à eux de choisir… C’qu’i’ faut c’est qu’y ait à la fin certainement un signal pris et des financements. A eux de définir comment est-ce qu’i’ veulent trouver ces sources de financements…

Sur l’hypocrisie de Yann Arthus-Bertrand [séquence de 21:44 à 22:16] :

Mathilde Imer : Je crois que le temps de se taper les uns sur les autres, il est dépassé, et que les gens aient raison ou tort (…). Moi, je salue le fait que Yann arrête de prendre l’avion, je serai la première à dénoncer si tu le reprends demain [rires].

S’agissant de la transition écologique des pauvres [séquence de 22:30 à 23:22] :

Mathilde Imer : Ah… Et c’est toute la question ! Enfin, vraiment, moi, c’qui m’a confortée dans le fait de lancer cette Convention Citoyenne pour le climat (…) c’est d’entendre (…) une gilet jaune qui m’a regardé les yeux dans les yeux en me disant, « moi j’ai envie d’être écolo mais en fait je peux pas. J’ai trois enfants à nourrir et le poulet Lidl, je peux pas m’en passer ». Et ben, cette phrase-là… Moi, demain je veux qu’dans mon pays ça n’arrive plus ! (…)

Yann Arthus-Bertrand : C’est tellement juste ce qu’elle dit… Chuis ému en écoutant. Vraiment, c’que tu dis c’est bien, depuis le début… Tout simplement !

33 réflexions au sujet de « Yann Arthus-Bertrand : « Greta est une sainte » »

  1. Culpabilité, dépression, colère, boucs émissaires, fantasmes de catastrophes, peurs irrationnelles, recherche désespérée de rédemption… Ces deux personnes sont gravement atteintes. Elles ont besoin de consulter un bon psy.

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      • Les certifications psy, c’est comme les certifications bio : on est libre d’y croire. C’est la une piètre analyse ; elle se base sur trop peu d’éléments pour se permettre un jugement aussi radical. Vous n’honorez pas votre profession.

        Et pourquoi hélas ? Depuis quand croit-on que le croire est une maladie à guérir au fait ? Vous avez déjà vu de l’extrait d’amour de votre conjoint ou de votre meilleur ami dans une éprouvette ?

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  2. La vieillesse est parfois un naufrage qui emprunte la voie de l’infantilisme. A 73 ans, mais à 29 aussi, c’est possible, la preuve

    La méthode Coué jusqu’à l’abrutissement complet ou l’effet dévastateur de la fabrique du consentement par l’absurde jusqu’à produire de dangereux fanatiques. Ils ont été visiblement lobotomisés. On est en présence de psychopathes pouvant justifier n’importe quel crime, de déséquilibrés mentaux qui s’ignorent, ce sont les pires. A ce niveau-là de folie, effectivement c’est irréversible, incurable, aucun argument logique ou rationnel ne peut avoir d’emprise sur eux ou aucun traitement efficace n’existe face à de tels cas cliniques désespérés, d’où la fin du monde…

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    • Oui, la vieillesse est un naufrage mais il y en a qui savent encore nager. La preuve ! Comment peut-on avoir un tel culot et faire semblant de renier ce sur quoi on a vécu. Et plutôt bien vécu semble t’il. Pour durer encore un peu et continuer d’exister par médias interposés ? Pitoyable.

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  3. Yann Arthus-Bertrand c’est le mec qui il y a quelques années avait fait un beau film (en avion) sur la terre. Ce film a été considéré après coup comme une dénonciation du réchauffement alors qu’il n’y avait que quelques photos sur la pollution. Mais à partir de là, il a été assez astucieux pour continuer sur le réchauffement et ainsi obtenir des subventions. Son mea culpa en est d’autant risible.
    Que n’a-t-on pas dit et que l’on dit encore dans toutes les media sur Trump et son retrait de l’accord de Paris, accord de principe pris par Obama. La France avait non pas pris un accord de principe mais avait signé le règlement européen sur les 3%. Elle n’a pas tenue ses engagements, mais ça n’a choqué personne, et pourtant c’était un engagement beaucoup plus sérieux. Et voilà que cette Ilmer ça ne la gène pas du tout non plus et qu’elle préconise d’en sortir.

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    • Yann Arthus-Bertrand n’a aucun besoin de financement. Il est l’héritier d’une famille de bijoutiers parmi les plus riches de Paris.
      Sa sortie sur « l’aspirateur du black friday » qu’il voulait moins cher, est pitoyable. Pousser le foutage de gueule à ce point là est de l’ordre de la pathologie psychiatrique.

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  4. YAB symbolise à lui tout seul la totale incohérence des idées et du comportement réel. Il le reconnaît lui-même. Il résume aussi l’incapacité totale de la société moderne à vivre autrement que sous perfusion d’énergie fossile. Il parle de ne plus prendre l’avion, c’est faisable pour lui, mais en généralisant, l’industrie aéronautique s’effondrerait. Et tout ce qui gravite autour. Idem pour l’automobile, les camions, engins de chantier, d’entretien, de tracteurs. Plus manger de viande c’est condamner toute la filière agricole de l’élevage. Bref, la vision décroissante sans issue des écologistes est déprimante et destructive. Ça me fait penser à un dicton chez nous « ils se détruisent la vie en voulant la sauver « . Ceci étant, il va falloir beaucoup de travail, d’efforts et d’imagination pour trouver des solutions rationnelles et viables au problème. Baisser les émissions de GES me semble extrêmement compliqué, pour l’instant on le voit d’ailleurs tous les ans. Meme si on y arrive un jour, ce ne sera pas avant plusieurs décennies. En attendant, les scientifiques vont sûrement commencer à parler d’émissions « négatives », en fait de capter/récupérer/stocker/ transformer le CO2, pour le réutiliser ensuite. Idem d’ailleurs pour les autres GES. Des pistes existent mais pas à l’échelle industrielle. Beaucoup de gens y travaillent, mais là aussi le chemin sera long. Les discours des COPs sont stériles et pour cause, ils dénoncent le problème et les risques, mais ne font pas émerger de solutions visibles pour quiconque. A part des privations et des serrages de ceinture pour une majorité de gens qui peinent à boucler les fins de mois justement en travaillant , se déplaçant et utilisant cette énergie vitale.

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    • Bon d’accord on parle de l’augmentation du CO2 et des mesures à prendre pour la contrer mais on ne parle plus de la température qui ne monte plus… Ça permet une diversion catastrophiste du sujet

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      • C’est une remarque que je me suis faite depuis pas mal de temps : on nous parle sans arrêt de l’augmentation des GES, mais les média ne montrent plus de courbes de l’évolution de la température ou rarement. Même quand ils s’excitent sur les « mois les plus chauds » il n’y a pas de courbe.

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      • Euh qui ne montent plus…vous parlez à quelle échelle de temps ? La décennie qui se termine juste est de très loin la plus chaude depuis au moins 150 ans. Et sur ces 10 ans , les 5 dernières sont aussi plus chaudes que les 5 premières. Bien sûr il existe toujours une variabilité d’année en année, mais 2019 sera quand même au 3ème rang. Malgré le ralentissement 1998-2009, c’est bien reparti par la suite…

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  5. C’est le complexe d’Arsinoé :

    Là, votre pruderie, et vos éclats de zèle,
    Ne furent pas cités comme un fort bon modèle:
    Cette affectation d’un grave extérieur,
    Vos discours éternels de sagesse, et d’honneur,
    Vos mines, et vos cris, aux ombres d’indécence,
    Que d’un mot ambigu, peut avoir l’innocence;
    Cette hauteur d’estime où vous êtes de vous,
    Et ces yeux de pitié, que vous jetez sur tous;
    Vos fréquentes leçons, et vos aigres censures,
    Sur des choses qui sont innocentes, et pures;
    Tout cela, si je puis vous parler franchement,
    Madame, fut blâmé, d’un commun sentiment.
    À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste,
    Et ce sage dehors, que dément tout le reste ?

    […]

    Et leur conclusion fut, que vous feriez bien,
    De prendre moins de soin des actions des autres,
    Et de vous mettre, un peu, plus en peine des vôtres.
    Qu’on doit se regarder soi-même, un fort long temps,
    Avant que de songer à condamner les gens;
    Qu’il faut mettre le poids d’une vie exemplaire,
    Dans les corrections qu’aux autres, on veut faire;
    Et qu’encor, vaut-il mieux s’en remettre au besoin,
    À ceux à qui le Ciel en a commis le soin.
    Madame, je vous crois, aussi, trop raisonnable,
    Pour ne pas prendre bien, cet avis profitable,
    Et pour l’attribuer qu’aux mouvements secrets,
    D’un zèle qui m’attache à tous vos intérêts.

    […]

    Madame, on peut, je crois, louer, et blâmer tout,
    Et chacun a raison, suivant l’âge, ou le goût :
    Il est une saison pour la galanterie,
    Il en est une, aussi, propre à la pruderie;
    On peut, par politique, en prendre le parti,
    Quand de nos jeunes ans, l’éclat est amorti ;
    Cela sert à couvrir de fâcheuses disgrâces.

    […]

    Contre le siècle aveugle, est toujours en courroux.
    Elle tâche à couvrir, d’un faux voile de prude,
    Ce que, chez elle, on voit d’affreuse solitude;
    Et pour sauver l’honneur de ses faibles appas,
    Elle attache du crime, au pouvoir qu’ils n’ont pas.

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      • « Tout l’effort de l’individu typiquement moderne consiste à s’échapper de la rue ou il vit. […] il est obligé de fuir la société trop stimulante de ses égaux : hommes libres, pervers, individualistes et délibérément différents de lui-même. La rue […] est trop lumineuse et trop accablante. Il faut qu’il se repose et se calme parmi les tigres et les vautours, les chameaux et les crocodiles. Ces créatures sont en effet très différentes de lui-même.[…] Si [ nos voisins] nous déplaisent, ce n’est pas parce que parce qu’ils ont trop peu de force et d’énergie pour s’intéresser à eux-même, ils nous déplaisent parce qu’ils ont tellement de force et d’énergie qu’ils sont incapable de intéresser à nous. Bref, ce que nous redoutons chez nos voisins, ce n’est pas l’étroitesse de leur horizon, mais leur prodigieuse aptitude à l’élargir. »

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  6. Titre malhonnête et mensonger.
    « Yann Arthus-Bertrand : « Greta est une sainte » »

    Réalité du verbatim – à vérifier :
     » Greta (…) qui est pour moi comme une sainte si l’écologie c’était une espèce de religion, de foi  »
    Comme. Si.

    Adieu conditionnel, similitude, comparaison. Bonjour certitude de l’absolu, égalité du verbe être, pour mieux condamner et salir son opposant. clap clap clap. « L’infâme Laubardemont disait un jour : Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme de France, et j’y trouverai de quoi le faire pendre. » 1799.

    Yann Arthus-Bertrand fait du Yann Arthus-Bertrand, quoi attendre d’autre ? Ce n’est qu’un « fils de » dont la famille a toujours gravitée autour des puissants et dans le sens du vent, comme une éolienne, en fournissant les colifichets républicains (médaillistes). J’imagine qu’il ressent le besoin d’être médaillé du nouvel ordre à la mode.

    Mais étonnamment, il n’a pas tout a fait tord sur ce point précis (le reste ne mérite pas qu’on s’y attarde). Greta, pour le peu qu’on puisse en juger, semble sincère et convaincue (instrumentalisée, c’est évident mais ce n’est pas mon propos ici). Elle ne semble pas prisonnière de calculs ou d’arrières pensées (même si sa dernière signature l’engage un peu plus dans la tambouille idéologique du moment). Pour beaucoup, elle incarne une haute exigence morale, une forme d’absolue, une inspiration. Une sainte n’est jamais auto-proclamée ; c’est une sacralisation faite par une « institution ». Une apparente « consécration » médiatique ; sans jamais perdre de vue le fondamental « si ». Ce n’est bien sur qu’une idole déguisée ; une Elvis Preslecolo dont le déhanché des sourcils analysés par les rationaliste a coup de catégorie chrétienne met en trans les affolés du Co2.

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  7. En plus Yan est un gros dégueulasse:
    Il couvre dix rallyes Paris-Dakar, et échappe par chance à la mort le 14 janvier 1986 en cédant sa place à Daniel Balavoine dans un hélicoptère qui s’écrasera quelques heures plus tardN
    Wikipédia

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  8. Merci Benoit de nous faire partager les névroses psychiatriques de 2 malades mentaux profond !

    Il doit bien exister un professeur médecin psychiatrique pour les interner et les soigner, je pense que le mieux serait aux électrochocs !

    On savait yann arthus betrtrand très escroc sur le climat avec ses prétendus compensations carbone de ses émissions manipulatrices !

    Ces gens là sont de gauche et très malades !

    Celle que j’appelle la pisseuse suédoise n’est pas une sainte mais une malade manipulé par des escrocs de la nouvelle religion totalitaire , l’écologisme !!!!!!

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  9. « Les médias n’en parlent pas suffisamment ». En fait, ils en parlent tous beaucoup trop et c’est vraiment horripilant. Le pompon à France Inter, bien sûr, et aussi à l’AFP, Agence Française de Propagande, qui abreuve les médias d’articles de propagande foireuse repris en chœur, avec un ensemble touchant, par nos journaleux, en copier-coller, sans réfléchir plus loin que le bout de leur nez. Ouest France, l’Express, et Rue 89 censurent tous les commentaires des affreux qui osent, les misérables, mettre en doute la Sainte Parole de l’Eglise Réchauffiste. Mais je reconnais que Le Figaro, le Journal de Référence, Sud-Ouest et le Télégramme publient les commentaires GIECquement très incorrects, et il y en a de plus en plus.
    Le 6 décembre, le Figaro a publié cet article débile : https://www.lefigaro.fr/international/john-kerry-lance-une-coalition-pour-faire-la-guerre-au-changement-climatique-20191202 A part les applaudissements bêlants de quelques climato-crédules, la majorité des commentaires sont très critiques. Par contre, les commentaires sur Le Monde sont majoritairement dans la Ligne du Parti, ce qui est normal compte tenu de la ligne politique de ses lecteurs.

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  10. « J’ai jeté mon téléphone sur le fauteuil ». Mais, mon cher YAB, il faut faire plus que cela : il faut le jeter par terre, le piétiner, l’écrabouiller, le pulvériser pour qu’il n’en reste rien. Car son bilan carbone est mauvais et il faut donc l’annihiler si vous voulez être cohérent avec votre idéologie et faire acte de pénitence verte…

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  11. @Zimba
    Quand vous aurez compris ce qu’est un plateau de température, vous aurez fait de grands progrès et vous éviterez de nous sortir les arguments foireux de la propagande réchauffiste.

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    • Si, comme le dit Zimba, les discours des CPOs sont stériles, force est de constater que votre plateau de température débute avec le début de la tenue des COPs en 1995. Je serais tenté de croire à une coïncidence ! ……. mais bon, je ne suis pas scientifique ……
      Climatiquement vôtre. JEAN

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