L’impuissance de la science face à l’alarmisme climatique

par Richard Lindzen, professeur émérite en sciences de l’atmosphère, Massachusetts Institute of Technology.

(Cet article paraît aujourd’hui-même en espagnol dans le journal Expansion. Dick me l’a envoyé en avant-première et m’a autorisé à le reproduire en traduction française. Merci à lui. BR.)

En tant que scientifique qui a travaillé sur les problèmes des sciences de l’atmosphère, climat compris, pendant plus de 50 ans, je doute que la science soit en mesure de contribuer au discours actuel sur un changement climatique catastrophique qui serait provoqué par l’homme. Ce que je veux dire, c’est qu’il s’agit d’un problème politique et que, de ce fait, il est entre les mains du public, et plus particulièrement de la classe dirigeante. Pour l’essentiel, ces groupes ignorent tout des sciences du climat, et même de la science tout court. Confrontés à des informations contradictoires, ils peuvent choisir ce qu’ils veulent croire — ou se servir de la fausse affirmation selon laquelle « 97% des scientifiques sont d’accord » comme d’une béquille.

Un exemple simple illustre le problème. L’année 1998 a été un maximum dans la moyenne mondiale de température, par rapport à une moyenne de trente ans dans les stations météos. Mais depuis deux décennies, il n’y a plus de tendance significative, et les quelques changements survenus sont généralement beaucoup moins importants que ceux prévus par les modèles. Il y a de petites fluctuations, bien sûr, notamment une pointe de température associée au phénomène El Niño en 2014-2016, qui a été suivie d’une chute. De nombreux scientifiques des deux bords ont appelé « pause » cette absence de tendance. De leur côté, les promoteurs de l’alarmisme en ont profité pour affirmer que beaucoup des « années les plus chaudes enregistrées » dataient de cette période.

Peu de gens ont été capable de saisir qu’une telle observation ne contredit nullement l’existence d’une « pause ». Il est clair en effet que même si l’anomalie de température (c’est-à-dire l’éart par rapport à la moyenne sur 30 ans) était restée absolument la même après 1998, toutes les années suivantes auraient été les années les plus chaudes jamais enregistrées !
La vérité, c’est qu’un citoyen perspicace n’a pas besoin des détails de la science pour s’apercevoir que quelque chose ne va pas du tout dans cette histoire. Un tel citoyen peut ainsi observer que toutes les prescriptions censées permettre de lutter contre le réchauffement climatique sont bien antérieures à leur lien avec celui-ci. Des politiques très similaires impliquant le contrôle du secteur de l’énergie et l’élimination du charbon ont été proposées il y a longtemps, à une époque où on les justifiait par les inquiétudes sur les pluies acides et les craintes d’un… refroidissement global.
Ce citoyen peut aussi se demander pourquoi ces prescriptions politiques insistent invariablement sur la nécessité de se focaliser sur un et un seul des nombreux éléments qui concernent cette problématique du réchauffement (à savoir les niveaux de CO2). Pourquoi les alarmistes n’accordent-ils pas la même attention à la question de l’adaptation ? D’une manière générale, une telle approche serait pourtant à la fois moins chère et plus flexible, en plus d’impliquer un mode d’action dans lequel les êtres humains sont particulièrement doués — la preuve en est que nous sommes capables de vivre dans des régions qui vont de l’Arctique à l’équateur.
Si ce citoyen sait compter, il peut aussi se rendre compte qu’aucune des politiques proposées n’aura d’impact significatif sur le climat, indépendamment de ce que l’on pense de la physique sous-jacente. En réalité, il s’agit de nous demander des sacrifices qui n’auront en tout état de cause qu’un effet purement symbolique. Ce sera un simple affichage de vertu.
Si notre citoyen était, en outre, familier avec la nature de la science, il pourrait savoir que la quasi-totalité des preuves soi-disant définitives justifiant la panique ne sont pas réellement des preuves scientifiques. En réalité, une preuve (evidence) scientifique ne vaut que si elle permet des prévisions non ambiguës, et non pas simplement si elle nous est néfaste ou choquante. Certaines des soi-disant preuves sont à l’opposé de ce que la physique prévoit. Notre citoyen pourrait également savoir que la « certitude » n’est pas la marque de la science. Bien au contraire, celle-ci insiste sur la nécessité du scepticisme dans la recherche. C’est particulièrement vrai pour les sujets complexes et très jeunes tels que le climat, alors même que ceux qui se font les promoteurs du « problème climatique » affirment qu’ils savent avec certitude la cause du changement climatique, un simple bouton de contrôle qui serait le CO2. Un gaz qui se trouve par ailleurs être essentiel à la vie.

Tous ces éléments convergent pour affirmer le caractère politique de la question. Les détails peuvent certes différer d’un endroit à un autre. Ainsi, aux États-Unis le climat est en grande partie une question partisane : la gauche soutient « la lutte contre le changement climatique » parce qu’elle croit en un renforcement du pouvoir de l’État, alors que la droite a tendance à être sceptique parce qu’elle croit en la liberté individuelle. En Europe, le problème semble plutôt lié à l’opposition entre concentration de pouvoir et souveraineté. Dans ces deux régions toutefois, l’alarmisme climatique a en commun d’être devenu un élément central du politiquement correct. La crainte de s’en démarquer semble être particulièrement forte parmi les « élites éduquées ».

La prétendue « crise climatique » n’est nullement une question scientifique, malgré toutes les tentatives d’invoquer la soi-disant « autorité » de la science. S’inquiéter des implications que l’on impute à des fluctuations si petites qu’elles en sont virtuellement impossibles à mesurer, ainsi qu’à de douteuses observations de fluctuations de la température moyenne à la surface du globe, est une pure bêtise. Argumenter dessus, c’est lui faire trop d’honneur.

Il n’en est pas moins intéressant de savoir ce que la science nous dit. Rien dans les données aujourd’hui disponibles n’indique que quelque chose d’inédit est en train de se produire. Même le groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climate (GIEC) onusien — la seule partie du GIEC à s’occuper de science — reconnaît que les phénomènes tels que les sécheresses, les inondations, les ouragans, et ainsi de suite, ne montrent aucune tendance perceptible. Certes, en raison du fait que les observations disponibles sont relativement récentes, il y en aura toujours pour aller un peu vers le haut ou vers le bas, mais rien de tout cela n’est inhabituel, ni ne peut être lié de façon claire à une augmentation du CO2.

La seule raison à l’inquiétude tient simplement à ce que les modèles (qui le plus souvent se trompent) suggèrent qu’il est « envisageable » qu’il y ait un problème. Il s’agit là d’une base extrêmement faible pour transformer toute la société, détruire le secteur de l’énergie, augmenter le prix de l’électricité tout en en réduisant la disponibilité, empêcher le développement des régions les plus pauvres du monde, gaspiller des milliards de dollars et favoriser la peur, voire l’hystérie.

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33 réflexions au sujet de « L’impuissance de la science face à l’alarmisme climatique »

  1. Excellent article qui me permet de répéter un de mes mantras. Ne pas confondre:
    – La science qui nous permet de connaître et de comprendre le monde qui nous entoure et (plus ou moins) de prévoir ce qui va se produire
    – La morale qui nous permet de distinguer le bien du mal
    – La politique qui nous permet de prendre des décisions collectives qui s’imposent à tous

    Le mélange des genres conduit à de grandes souffrances.

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  2. « Il y a de petites fluctuations, bien sûr, notamment une pointe de température associée au phénomène El Niño en 2014-2016, qui a été suivie d’une chute »
    Oui mais la chute a été minime. Si on compare l’avant el nino (0.63 en 2013 ) avec l’ après el nino (0.83 en 2018) ,on constate qu’on a gagné 0.2 degré en 5 ans . 0.2 degré en 5 ans ce n’est pas anecdotique. Si ca continue au même rythme on n’a aucune chance de rester sous la barre des 2 degrés.

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    • Il me semble qu il est un peu tôt pour tirer des conclusions sur l après 2016. En revanche on peut le faire pour la période située entre les 2 el Niño qui est indiscutablement très stable…
      Les fameux 2 degrés ne sont qu un seuil psychologique et politique. Comme le dit très justement Lindzen on pourrait très bien s en accommoder.

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  3. Deux remarques :
    Le « I » de GIEC/IPCC veut bien dire Intergouvernemental, donc cet organisme est uniquement politique, nonobstant le WG1, lequel présente pourtant « sans états d’âmes » les incertitudes sur les résultats des travaux scientifiques à leur disposition (« triés » tout de même avant de commencer le boulot selon des critères que l’on espère, eux, vraiment « scientifiques », n’est-ce pas Mme Delmotte-Masson ?)
    D’autre part un adage toujours d »actualité : « Follow the money », et là y’a pas photo !

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  4. « S’inquiéter des implications que l’on impute à des fluctuations si petites qu’elles en sont virtuellement impossibles à mesurer, ainsi qu’à de douteuses observations de fluctuations de la température moyenne à la surface du globe, est une pure bêtise. Argumenter dessus, c’est lui faire trop d’honneur. »

    Je signe des deux mains.

    Toutes ces courbes n’ont aucune signification, elles sont du bruit statistique.
    Non, ça ne se réchauffe pas. En tout cas pas au niveau global. « Au niveau global on observe rien » (dixit Marcel Leroux)

    Plus bas je lis :
    « Rien dans les données aujourd’hui disponibles n’indique que quelque chose d’inédit est en train de se produire. »
    Je resigne des deux mains…

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    • De MichelLN35 à
      @ Tolnus et pour info et discussion @ Murps, et @ pastille verte

      Je me suis un peu penché sur cet El Niño de 2016, considéré par Spencer comme supérieur à celui de 1998, ce qui marquerait une un réchauffement durable. Mes arguments n’ont pas été discutés je vais donc les redonner ici. Ils sont justifiés par le fait que l’on annonce un ENSO record grâce à une année apparemment très chaude si on la mesure sur les ANOMALIES arctiques. Or, cet hiver 2016 a vu, pendant la nuit arctique (J,F,M,) une production record de glace nouvelle par la banquise 2 trillons de tonnes (2000 Gt en environ 100 jours) et qui n’a fondu que partiellement l’été suivant.

      Voir les réflexions sur cette affaire ici : Retour sur une courbe T Hug https://tinyurl.com/y74fqfxo ,
      TEMP ZONE ARCTIQUE mesure https://tinyurl.com/y73q82a3 , TEMP UAH depuis 1958 https://tinyurl.com/y9wzs67n , Reflex mln c entrop Boltz corr 611 https://tinyurl.com/yaz5b6ds

      En somme c’est un coup de froid arctique qui aurait, parce que mesuré de mauvaise façon, impacté la température mondiale. Il suffit d’enlever la moyenne pondérée de la zone extratropicale Nord pour observer la prédominance de l’El Niño de 1998 sur près des 2/3 de la surface mondiale.
      Les températures basses sont surévaluées par construction car la relation température énergie n’est pas linéaire mais cubique de part et d’autre de 50°C (323K).

      Par ailleurs, les T ne sont pas des températures parce que l’unité prise en compte est la constante kB de Boltzmann qui est celle de l’ENTROPIE et pas celle de l’énergie échangeable nécessaire pour faire dilater le mercure du thermomètre, ni celle de l’E électromagnétique, sigma du corps noir de S et B.

      J’aimerais bien une réflexion approfondie car tout le monde peut comprendre le problème que je pose. Ce n’est pas de la mathématique supérieure juste le théorème de Thalès, ni de la haute physique, juste l’énergie cinétique (chocs entre molécules MU^2) et de l’entropie (quantité de mouvement Mv).

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  5. >Dans ces deux régions (europe, usa) toutefois, l’alarmisme climatique a en commun d’être devenu un élément central du politiquement correct. La crainte de s’en démarquer semble être particulièrement forte parmi les « élites éduquées ».

    C’est quand même inouï, la presse des démocraties s’est fait lobotomiser.

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  6. « Pourquoi les alarmistes n’accordent-ils pas la même attention à la question de l’adaptation ?  » Lindzen le dénonce, le dernier rapport du sénat fr s’en plaint aussi.

    Eh oui, il va bien falloir commencer à reconnaître que quand on braille sur le CO2 au passage d’Irma, on aide pas à la résilience et à la connaissance des causes précises de notre impréparation devant un cyclone de catégorie 5 qui aurait dû être attendu dans cette région.

    Quand les Hulot, Greta et OnEst Pret ne parle aucunement d’adapation aux changements climatiques (que faire en cas de canicule, de sécheresse, d’inondation…) mais simplement de dimunution des GES (avec faisant du compost, tant qu’à faire), ils ne nous aident aucunement à nous préparer aux aléas météorologiques alors qu’on sait que ces événements sont certains (même si on ne pet les prédire longtemps à l’avance).

    C’est quand même dingue que tout se foin autour du climat ne permette pas à la population d’être mieux préparée aux aléas météos. Pire, on investit des sommes faramineuses dans des projets beaucoup moins efficaces et plus chers que des projets d’adaptation, en croyant qu’on va réguler le climat avec le CO2, même à l’échelle locale, voir individuelle.

    Lindzen évoque ce sujet et je compte bien continuer à m’en emparer.

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  7. nos cassandres habituels ne sont guère diserts sur cet article?
    évidemment, difficile de mettre en doute la parole d’un climatologue patenté,on ne peut plus apte à analyser le problème.
    et oui, il ne se passe rien de très spécial, le climat évolue, et nul ne sait dire quelle est la part naturelle de cette évolution, encore moins la part éventuelle anthropique
    Bien entendu, nous avons fortement modifié notre environnement , nous sommes bien plus nombreux,ce n’est pas anodin, mais faut-il se débarrasser de quelques milliards de personnes, pour retrouver le paradis perdu?
    Bref, il n’y a pas de problème climatique, mais bien une dangereuse manipulation idéologique,qui comme toujours finira par des catastrophes.
    Et lutter contre une idéologie, une religion, une secte…cela se fera inévitablement dans la douleur

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  8. Les théories ou arguments de Lintzen ont été plusieurs fois démontées par ses confrères. Mais comme il a trouvé un os à ronger et faire parler de lui, il ne se prive pas. Non les températures ne baissent pas. Les 5 dernières années sont les plus chaudes, 2019 restera dans la même tendance avec l’été de l’hémisphère nord le plus chaud jamais mesuré, les canicules y sont désormais devenues systématiques, plus précoces, plus intenses.
    Les modèles utilisés se peaufinent peu à peu et donnent maintenant des perspectives pires que prévu. On n’ose pas imaginer les conséquences de ce qu’ils annoncent.. Continuer dans le déni de l’influence humaine est devenu caricatural.
    Certains ont compris et préfèrent parler de preparer la résilience ou l »adaptation, preuve s’il en est qu’ils estiment qu’il y aura des conséquences lourdes.

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    • J’essaie de prendre en compte le fait que vous ayez raison, même si j’ai mon opinion sur tout ça et que je pense que c’est une illusion de vouloir contrôler les aléas météo et climatiques avec le CO2 (sous peu qu’on arrive en plus à diriger la production de CO2 sur la planète : un pari fou).

      Je suis obligé de le faire car votre position alarmiste a des conséquences bien concrètes et je dois envisager que je puisse me tromper. J’essaie donc de trouver une position qui concilie les deux, à savoir que l’adaptation et la résilience est l’option gagnante dans tous les cas sur cette question.

      Pour le comprendre, il suffit de savoir que pour éviter une catastrophe, ou on agit sur l’aléa, ou on a agit sur la vulnérabilité (par l’adaptation et la résilience). En matière de catastrophes d’origine météorologique, la tradition humaine dans ce domaine est d’agir sur notre vulnérabilité et personne ne pensait sérieusement agir sur l’aléa (volumes des précipitations, forces des cyclones ; durées des sécheresse) ; hormis de manière irrationnelle via les incantations religieuses ou magiques.

      Comme il y a toujours eu des aléas météo et climatiques par le passé (les alarmistes et les réalistes sont ok sur ce point), une amélioration de notre adaptation ne peut être que bénéfique. Ainsi, si les alarmistes ont raison (plus d’occurence de phénomènes dangereux à l’avenir) ou tort (pas d’emballement ou rien d’insurmontable), qu’il y ait un aléa fort ou plusieurs sur un siècle ne change pas grand chose puisque si on est prêt, on peut en affronter un comme quatre ; un seul événement suffisant à faire des dégats immenses si nous ne sommes pas assez prêts.

      Par exemple, un séismes de magnitude 5-6 n’a pas le même impact au Japon (qui en a pourtant beaucoup) que dans certains pays en développement qui en connaissent bien moins car les japonais ont anticipé ces événements dans leur organisation surtout au niveau architectural et spatial. Pareil pour les cyclones, les inondations, les submersions marines… L’idée est que si on peut en affronter 1 aléa majeur sans trop de dommages ou peut en affronter plusieurs.

      La solution par adaptation est en plus la moins couteuse car elle permet de ne pas nous passer des énergies fossiles (qui sont toujours aussi essentielles et sont toujours une opportunité) tout en diminuant nos vulnérabilités aux catastrophes.

      Ainsi, pour nous prémunir des catastrophes, plutôt que d’aller vers une solution qui semble utopique (réguler le CO2 au niveau mondial pour espérer avoir un effet sur les aléas), pourquoi ne pas mettre en place des politiques d’adaptations et de résilience moins contraignantes et qui servent dans tous les scénarii ? On a déjà perdu beaucoup de temps à essayer d’imposer cette solution (sans succès, convenez-en.)

      Après, si la science fait un bon en avant en matière énergétique et qu’on arrive à se passer des fossiles sans compromettre les niveaux de vie, on pourra faire cette transition sans problème. Mais on ne va quand même pas prendre le chemin d’une régression certaine dès aujourd’hui en se privant des fossiles pour éviter une régression hypothétique future liée à un emballement climatique. Le pragmatisme est là en fait.

      Ce sont nos richesses qui font que nous sommes plus résilients et il ne faut pas l’oublier. C’est pour cela que l’argument « On fait les deux : on agit sur l’aléa avec le CO2 et en même temps on s’adapte » est dangereux car il ne tient pas en compte l’effort déraisonnable qu’il y a à faire en essayant de réguler l’aléa avec le CO2 ; effort qui a toute les chances de nous appauvrir énergétiquement et donc de nous rendre moins résilient aux catastrophes. Il faut choisir entre gestion (hypothétique) de l’aléa et réduction de notre vulnérabilité (que nous savons faire) et non faire les deux en même temps.

      Les réalistes (comme Lindzen ici) vous envoient le signal d’une union possible sur l’adaptation, qu’attendez-vous plutôt que de vouloir passer en force sur la régulation de l’aléa climatique où on y perd nos forces depuis 30 à 50 ans ?

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      • Vindju, Cédric, c’est digne de passer comme article, ça. À quoi il sert ton statut d’auteur sur MM&M ? Copie-moi ce commentaire et publie-le comme article direct, ou alors c’est moi qui le fais.

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    • Les théories ou arguments de Mickey Man (on pourrait rajouter une longue liste de noms de « la clique » comme en parlait Wegman)ont été plusieurs fois démontées par ses confrères. Mais comme il a trouvé un os à ronger et faire parler de lui, il ne se prive pas.
      Ce Zimba, un vrai derviche tourneur de la poele à frire.
      Une question Zimba
      si on suit toutes les recommandations de la clique, vous vous engagez sur votre tête à ce qu’il n’y aie plus d’inondations, plus de sécheresses, plus de vagues de froid, de canicules,d’ouragans, la mer va cesser de monter, les licornes seront des animaux de compagnie.
      Comme le dit avec justesse Lindzen, il ne sa passe rien de bien particulier, et s’il fait plus chaud, c’est une bénédiction.
      Et si en plus, on peut se procurer du glyphosate, à un prix dérisoire, c’est parfait

      Vous vivez dans quel monde Zimba, celui de Greta? la petite bercée un peu trop près du mur?

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  9. @Cédric
    Ce qui est clair dans ces commentaires c’est l’évolution évidente de (certains) points de vue .
    On ne nie plus le rôle du CO2 anthropique, ni même des conséquences à attendre du RCA. Ça devrait me réjouir mais ce n’est pas le cas. Il n’est plus question maintenant que du coût hypothétique de ces conséquences comparé à celui d’une tentative bien impuissante d’ailleurs à faire baisser les émissions de GES. Et vous proposez plutôt de mettre tous les moyens financiers possibles pour s’adapter quoi qu’il arrive à ces changements. Mais il est extrêmement improbable et même très risqué d’imaginer des moyens de lutte contre quelque chose qu’on ne connait pas ! Vous savez vous ce qui se passera avec une température de +7°C en global ? Et combien en hémisphère nord ? Et quand bien même on les connaîtrait, c’est dangereux. Mais on sent bien là que l’on rentre dans une nouvelle phase du débat. Les choses se précisent.

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    • Zimba a dit :«Vous savez vous ce qui se passera avec une température de +7°C en global ? »
      Impossible. Lisez le récent essai (août 2019) de la climatologue Judith Curry sur l’étude du cas le plus défavorable. Elle y discute en détail de la sensibilité climatique au paragraphe 5. Elle compare, en plusieurs pages soigneusement argumentées, les modèles CMIP6 aux valeurs des publications récentes. Elle conclut, en s’appuyant sur les sensibilités transitoires, pour lesquelles des encadrements empiriques sont possibles que les valeurs supérieures à 4,5°C impliqueraient simultanément plusieurs hypothèses hautement non plausibles.
      Les sensibilités climatiques dans ses propres publications, basées les donnée récentes des forçages radiatif et de l’absorption de chaleur par les océans, sont bien inférieures à ces valeurs : ECS 1.76 K (5%–95% range: 1.2–3.1 K), TCR 1.33 K (5%–95% range: 1.0–1.9 K).

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  10. @joletaxi
    Benoit a raison, vous dégoupillez complètement.
    Vous dites n’importe quoi. C’est aussi pitoyable que la pauvre Greta dont vous parlez. Dans l’auteur sens ! Si vous voulez être crédible, il faut garder votre calme. Moi aussi je pourrais envoyer des insultes à 2 balles. On est pas au comptoir de bistro . Bien entendu, qu’il y a toujours eu et qu’il y aura sécheresses et inondations. Personne n’a jamais dit le contraire . L’avenir nous dira qui avait tort ou raison d’imaginer une possible dégradation très importante des conditions de vie dans le monde. Je ne suis pas un bobo écolo, seulement quelqu’un qui a toujours vécu dans un monde en constante évolution, technologiquement et socialement. Simplement je souhaite que ceci soit aussi vrai pour mes enfants et surtout petits enfants. Et visiblement, il y a un sérieux doute . On peut le nier, se saouler ou se mettre la tête dans le sable. Ou dire que tout ça est mensonge, complot ou escroquerie. Chacun juge ce qu’il doit dire ou faire. On va bien voir. Donnez vos arguments mais restez correct !!!

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    • mais je ne vous ai pas insulté, la corporation des derviches tourneurs est tout à fait respectable, et à leur manière, ils cherchent aussi le salut.
      Il y a simplement que je ne sais plus entendre ces incessants discours à la philipulus.
      C’est votre droit d’être dépressif, de croire que le ciel va nous tomber sur la tête, mais cela ne doit pas vous autoriser à réclamer de changer le monde suivant vos vues.
      Vous dites que
      On ne nie plus le rôle du CO2 anthropique, ni même des conséquences à attendre du RCA.
      vous en êtes bien sur?
      ce que l’on tente de vous expliquer, c’est que les sommes colossales qui ont déjà été « cramées » dans ce « bidulator »,-Kyoto a ponctionné des centaines de milliards, pour aucun résultat, pour peu que l’on aie cru à son utilité,partis en majorité en Chine d’ailleurs, ) et qui sont broutilles en regard de ce qui va l’être, si on suit vos fantasmes,pourraient utilement être utilisées à nous équiper à faire face aux inévitables catastrophes qui émailleront notre futur, quelque soit la t°, naturelle ou pas à aider les pays pauvres à sortir de leur misère,en leur permettant eux aussi d’accèder au confort de notre modèle de société .
      Mais cela ne présuppose pas d’ailleurs que l’on doive nécessairement se lancer dans une colossale ponction dans nos poches., mais que si on décide de mobiliser de tels moyens, le retour sur investissement sera de toute façon incomparable si on investit dans la résilience.
      Comme le dit justement Lindzen, nous sommes incapables avec nos moyens d’expliquer le climat passé, encore moins le climat futur.
      Dans l’étude qui annonce 7°, ils expliquent qu’ils n’ont pas évalué la fiabilité de leur modèle, mais pour vous, pour les médias, pour Mme Michu, c’est du béton.
      Quant à ce barnum insensé et à la limite obscène de cette gosse qui vient faire la leçon aux gouvernements, et qui répète en boucle, ce qui est en quelque sorte votre cas, les terribles chatiments qui vont s »abattre sur nous, si on ne suit pas ses injonctions, cela m »inquiète car l’instrumentalisation de la jeunesse est toujours la parfaite recette aux catastrophes, l’histoire en regorge
      Mais ceci est la dernière fois que je m’adresse à vous, vous vivez dans un monde qui m’est étranger

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      • Pourquoi vous inquiétez-vous, Zimba ? regardez les prévisions d’il y a 30 ans pour aujourd’hui : d’après elles, on devrait être dans un monde très fortement dégradé, or ce n’est pas le cas ; très probablement, dans 30 ans, ce sera assez semblable à aujourd’hui…

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  11. Ping : L’adaptation climatique : une longue tradition humaine | Mythes, Mancies & Mathématiques

  12. Un peu hors sujet mais ce fil étant le plus scientifique des fils récents, j’expose ici mon interrogation.
    Le GIEC présente des scénarios FCP faisant varier le « forçage radiatif », le pire scénario étant avec un forçage de 8.5 W.m-2 en 2100. Je cherche désespérément une définition précise de ce forçage. La définition ci-après fournie par le GIEC lui même étant très vague.
    « Forçage radiatif Variation du flux de rayonnement résultant (différence entre l’éclairement descendant et l’éclairement ascendant, exprimée en W m–2), à la tropopause ou au sommet de l’atmosphère, due à une modification d’un agent externe du changement climatique, par exemple une modification de la concentration de dioxyde de carbone ou du rayonnement solaire. Parfois encore, on parle de forçage en se référant à des facteurs internes, alors que ceux ci découlent de l’altération du climat, notamment les variations touchant les aérosols ou les gaz à effet de serre dans les paléoclimats. D’ordinaire, on calcule le forçage radiatif après avoir laissé les températures stratosphériques éventuellement perturbées se réajuster à l’équilibre radiatif dynamique, en maintenant toutefois toutes les propriétés troposphériques à leurs valeurs non perturbées. Le forçage radiatif est dit instantané si on ne tient pas compte du changement de température dans la stratosphère. Une fois les ajustements rapides pris en compte, on parle alors de forçage radiatif effectif. Pour les besoins du présent rapport, le forçage radiatif est en outre défini comme le changement par rapport à l’année 1750 et, sauf indication contraire, se rapporte à une valeur moyenne annuelle à l’échelle du globe. Le forçage radiatif ne doit pas être confondu avec le forçage radiatif dû aux nuages, expression analogue servant à décrire une mesure, sans réel rapport, de l’incidence des nuages sur le flux du rayonnement au sommet de l’atmosphère. »

    Tout d’abord l’atmosphère n’échange avec l’espace que par radiation donc à son sommet il y a forcément égalité entre les flux radiatifs montant et les flux descendant (avec des spectres différents bien sur). Ensuite, il y a quand même 20% de l’atmosphère au-dessus de la tropopause et il est abusif d’identifier sommet et tropopause. Le GIEC se permet néanmoins de donner des valeurs précises de ses hypothèses de forçage, ce qui suppose au moins une définition précise de cette quantité. J’entends bien qu’il est commode de rassembler en une seule valeur toutes les perturbations du bilan radiatif (le CO2 n’étant pas tout) mais il me semblerait plus judicieux de quantifier le forçage par des déséquilibres dans les basses couches de l’atmosphère.
    Dans les basses couches le bilan radiatif n’est plus équilibré car une bonne partie de la chaleur s’évacue avec l’évaporation et les flux turbulents. L’augmentation de l’effet de serre se manifeste par un accroissement des flux radiatifs descendant dans le domaine de l’infrarouge et un accroissement corrélatif du flux radiatif montant et des autres flux. La relation entre le flux montant et la température de surface est élémentaire : dT/T=1/4 dflux/flux. De bons auteurs (cours ENM en particulier) donne un flux radiatif montant de 390W.m-2 A supposer que ce flux varie a peu près comme le fameux forçage et à supposer que les flux d’évaporation et de diffusion turbulente ne varie pas trop, l’augmentation de température ne serait pas effrayante. Encore faudrait il savoir ce qu’est réellement ce forçage et comment est établi le lien entre le forçage et le supplément de gaz à effet de serre car là il faut une modélisation bien plus musclée que le dT/T=1/4 dflux/flux.

    Je reviens donc à ma question : quelle est la définition opératoire précise de ce fameux forçage ?
    Question subsidiaire où trouver de l’information lisible et synthétique (en particulier sur la structure et les hypothèses des modèles de calcul) ? Les pavés du GIEC sont illisibles, leur abondante bibliographie tout autant et les vulgarisations (type François Gervais) ne vont pas très loin.

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    • Ce que j’ai appris, c’est que ce forçage ne correspond pas à un élément de la physique classique, mais qu’il a été théorisé et utilisé au début des interrogations par les climatologues, à cause de l’impossibilité de quantifier les échanges par flux turbulents, pour tenter d’établir la part prise par chacun des composants atmosphériques dans le bilan radiatif. Une fois cet hypothétique forçage posé, il a continué à être utilisé dans les travaux et surtout la vulgarisation, et est devenu incontournable. Il serait donc difficile d’en trouver une définition précise ; mais peut-être des intervenants en sauront-ils plus ?

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    • Le CEA donne sur son site une définition un peu plus explicite : « On appelle forçage radiatif la puissance additionnelle du rayonnement total, solaire et infrarouge, reçue par la surface de la Terre, par rapport à une situation de référence »
      Avec cette définition, si le sol reçoit un supplément de 8.5 W.m-2 (le scénario le pire pour lequel on nous annonce 7° de plus !) et si l’on suppose (pessimiste puisque l’on exclut alors un suppléent d’évaporation et de convection) qu’il évacue ce supplément par un supplément identique vers le haut se rajoutant aux 390W.m-2 du flux radiatif montant du sol, on aura dT/T=283*.25 * 8.5/390=1.5° dans les zones tempérées, ce qui est bien moins effrayant. Reste à savoir bien sur si ces 8.5 correspondent bien à la concentration en CO2 pour ce scénario et si cette concentration est cohérente avec les émissions et les puits de CO2.

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      • C’est la première fois que je vois cette interrogation sur la définition opératoire du forçage radiatif (je ne m’y étais pas intéressé).

        Les 2 définitions que vous donnez du GIEC et du CEA précisent que ce forçage serait un rapport à une situation de référence, 1750 pour le GIEC; ce ne serait donc pas une valeur absolue en °C, mais un coefficient ?
        càd :votre résultat de calcul à 1.5°C / la référence ‘1750’ en °C = forçage radiatif actuel ?
        Comment connaît-on les paramètres atmosphérique de 1750 ?

        J’aime bien le ‘par exemple… ou’ du GIEC : « due à une modification d’un agent externe du changement climatique, par exemple une modification de la concentration de dioxyde de carbone ou du rayonnement solaire

        Sachant que le rayonnement solaire (je pense qu’ils parlent du visible) ne varie pas ou peu, on peut l’ignorer ; donc la cible, c’est bien le CO2, la vapeur d’eau n’est même pas envisagée. Il n’y a que le CO2 qui les intéresse !

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      • Quoi qu’il en soit, le forçage est un résultat de calcul intermédiaire et non une donnée brute du problème. Pour arriver à une valeur de forçage, il faut calculer le contenu en CO2 de l’atmosphère en fonction de ce que l’on y injecte et des flux entrant et sortant vers les différents réservoirs (sous-modèle qui est une étape non triviale), il faut ensuite faire tourner le modèle climatique (conception encore moins triviale) qui donne à la fois le forçage et la température de surface.
        Il est assez curieux de présenter des résultats d’un ensemble de modèles en fonction d’autres résultats du même ensemble. Il serait beaucoup plus clair de présenter les résultats en fonction de jeux de données soit mesurées, soit hypothèses clefs du modèle. Le forçage n’est ni l’un ni l’autre.

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  13. Selon le GIEC, le forçage radiatif du CO2 est donné par la formule logarithmique F=5,35ln(C/C0), F en W/m2. Avec C : concentration de l’atmosphère en CO2 à une époque donnée et C0 : concentration « initiale » (avant l’époque industrielle, soit en 1750).
    Cette formule a été énoncée en 1998 par Myhre et al, elle a traversé trois rapports du GIEC sans altération. Est-ce bien là la question posée ? Pardon si j’enfonce une porte oiuverte.
    Cordialement
    Michel

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    • Mais oui, ne doutez pas ! donc c’est cette formule qui a été utilisée depuis l’origine par le GIEC. Elle semble vraiment très simple (simpliste, par rapport à la complexité des phénomènes atmosphériques), et on comprend mieux que la référence à 1750 (le taux de CO2 à cette époque) fasse partie de la formule elle-même, et ne soit pas une comparaison des résultats finaux, comme on l’a cru au-dessus. Je trouve curieux que cette question ne soit pas plus débattue, et que les quelques explications difficilement glanées soient aussi floues. Il faudrait savoir comment a été choisi ce  »5,35ln », car tout est là, et je serais curieux d’en connaître l’origine.

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    • Le flux radiatif descendant au niveau du sol est facilement mesurable mais :
      on s’intéresse à des variations de l’ordre du % que l’on ne savait bien sur pas mesurer avec une telle sensibilité il y a un siècle
      et il ne suffit pas d’un seul point de mesure mais d’une grande quantité et pendant très longtemps sur les continents et océans
      Le flux est donc forcément un résultat de calcul avec bien sur des modèles qui ne sont pas parfaits et pour finir un ajustement pour obtenir la fameuse formule.
      Si on tiens cette formule pour vraie une bonne part de ce qui en découle est assez aisé mais justement le problème est la confiance à accorder à cette formule.

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      • Merci, tout cela est quand même assez confus. J’imagine que ceux qui font les calculs sont par la force des choses obligés de définir plus exactement ce qu’ils utilisent mais quand c’est traduit dans le langage de la vulgarisation (Wikipédia notamment) le flou est remarquable. Par exemple alors que l’on pourrait penser que « earth » désigne le système global (auquel cas les flux radiatifs à sa frontière avec l’espace sont forcément égaux vers le haut et vers le bas si l’on lisse les transitoires journaliers, saisonniers et les évènements exceptionnels) il semble que la frontière du système soit plutôt mise à la tropopause.
        Les calculs radiatifs (MODTRAN notamment) sont a priori fiables car associés à des bases de données spectroscopiques détaillées) mais ce sont des calculs toutes choses égales (hors CO2) par ailleurs alors que la perturbation va forcément conduire à un nouvel équilibre. J’ai compris qu’il faut au moins fournir à MODTRAN en entrée les profils verticaux de température. Et je suppose qu’il faut fournir aussi les puits et sources de chaleur aux différents niveaux dus aux transferts par évaporation/précipitation et par ascendance thermique (ou subsidence dans d’autres cas). Pour avoir le nouvel équilibre après la perturbation supplémentaire on n’échappe donc pas à un modèle couplé incluant à la fois les effets radiatifs et tous les autres effets atmosphériques. Sachant que le rayonnement incident au sommet de l’atmosphère est de 237 W.m-2 (Source cours Legras ENS) et que les flux thermiques non radiatifs montant à sa base (latent et sensible) sont de 106, il est clair que l’on est dans une situation peu confortable pour la modélisation car il n’y a pas un phénomène ultra-dominant et des petites corrections par d’autres phénomènes.

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      • Pour être très exhaustif il faudrait aller parcourir les publications dont sont issues ces synthèses. Où qu’un climatologue passe par là et nous l’explique.

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