Oui, on peut se préparer intelligemment aux situations d’urgence. La preuve.

Quand #OnEstPret massacrait une excellente idée de résilience

Il y a bientôt un an, en novembre dernier, la France a vu déferler sur les médias sociaux et dans ses médias nationaux, la campagne « On est prêt » où des Youtubeurs et des stars du showbizz nous enjoignaient d’effectuer pendant 30 jours une action quotidienne pour sauver le climat. Avec Benoît, nous avions oscillé entre bonnes rigolades et profonds effarements en relatant la dérive idéologique de cette campagne où l’on demandait aux français de supprimer leurs emails inutiles, de faire du compost ou de mettre un stop pub sur leur boite aux lettres pour croire sauver le climat et donc des vies !

Cette initiative française « On Est Prêt », portée par OpenFrance, paraissait même comme novatrice, oubliant néanmoins de mentionner qu’en fait cette idée des 30 taches quotidiennes sur un mois pour être « prêts » a été initiée il y a 10 ans jour pour jour par Cheryl Bledsoe et Eric Franck, du Cresa Washington (Services d’urgence de l’Etat de Washington aux Etats-Unis – le 911), lancée dans le cadre des campagnes américaines « Ready » du Département américain de la sécurité intérieure.

Non seulement le concept et la méthodologie de ce « Serious game » avait été piqués par OpenFrance sans en rendre la paternité au Cresa de Washington mais, de plus, cette action a été complètement dévoyée de sa finalité première : rendre les personnes plus résilientes et prêtes face aux urgences de la vie, notamment face aux catastrophes naturelles. A aucun moment, la campagne « On Est Prêt » des Youtubeurs français n’a porté sur la résilience face aux catastrophes naturelles alors même qu’ils utilisaient les pires catastrophes météorologiques pour justifier leur campagne. Pire encore, certains Youtubeurs modèles peuvent aller jusqu’à s’exposer dangereusement à des vagues scélérates lors de tempêtes pour faire du buzz, devant les mirettes éblouies de nos ados youtubophages.

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Le youtubeur Cyr!l (ex @SuperKonar) en pleine tempête pour faire du buzz.

En quoi consiste #30Days30Ways (30 jours, 30 manières) ?

« 30 Days, 30 Ways » a pour objectif de vous mettre en capacité d’être un acteur efficace en cas de survenue dans la vie quotidienne d’une situation d’urgence, comme par exemple lors d’un accident domestique, d’une catastrophe naturelle ou encore d’une tuerie de masse. En participant à « 30 Days, 30 Ways », vous apprendrez à identifier les risques majeurs les plus proches de chez vous, à vous y préparer par des actions et recherches simples, à mettre en place un plan pour que vous et vos proches puissiez êtres mieux préparés en cas de survenue d’un péril.

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Ce serious game se joue dans la vie réelle et en ligne, de préférence sur les médias sociaux comme Twitter ou Facebook pour être en interaction avec les autres participants. Chaque jour à partir de ce 1er septembre, vous aurez à effectuer une tâche pour vous rendre plus résilient en situation d’urgence. Vous en rendrez compte sur les médias sociaux (en mettant le tag #30Days30Ways, à travers les comptes dédiés ou par emails et ces tâches seront évaluées par les professionnels du secours d’urgence du CRESA de Washington). A chaque tâche correctement effectuée, vous gagnerez des points. A l’issue des 30 jours, ceux qui auront gagné le plus de points remporteront le concours et se verront attribuer des cadeaux. Vous n’êtes pas obligés d’effectuer au jour le jour toutes les tâches qui vont être lancées mais vous devrez les avoir toutes terminées à l’échéance des 30 jours si vous souhaitez avoir une chance de remporter le concours.

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Cadeau que j’ai gagné lors d’une édition du jeu #30Days30Ways

Outre le fait que ce jeu américain vous préparera, vous et votre famille, de manière autrement plus réaliste, pragmatique et sympa aux catastrophes que les actions débiles, inutiles, voir contre-productives d’#OnEstPret en France, vous pourrez en profiter de plus pour améliorer votre anglais. Mais attention, ici, pas de stars du showbizz ou de gros financements étrangers et nationaux pour aller briller sur les plateaux télé. Juste une campagne, avec très peu de moyens mais des plus utiles et professionnelles, je vous le promets.

Toute ma petite famille est d’ailleurs enthousiaste à l’idée d’y participer de nouveau, de ma femme qui souhaite que l’on soit toujours plus en sécurité à ma petite dernière, qui vient de découvrir ce que sont les tsunamis, qu’elle craint, à juste titre.

En publiant cet article sur l’annonce de ce jeu, j’ai effectué ma 1ère tâche 😉

Rejoignez #30Days30Ways pour être plus résilient

Ce jeu de résilience a commencé hier, le 1er septembre, en fêtant ses 10 ans. Si vous n’avez pas le temps d’y participer, pensez à votre famille et décidez de dégager malgré tout quelques dizaines de minutes quotidiennes sur un mois pour mieux la protéger. Pour participer à ce jeu gratuit, je vous invite à suivre :

Le blog avec les tâches quotidiennes : http://www.30days30ways.com/

Le mot-dièse sur Twitter : https://twitter.com/search?q=%2330Days30Ways&src=typed_query&f=live

Le compte Twitter : https://twitter.com/30Days_30ways

L’email (pour les tâches que vous souhaitez garder privées) : info@30Days30ways.com

La Page Facebook et le mot-dièse ….

21 réflexions au sujet de « Oui, on peut se préparer intelligemment aux situations d’urgence. La preuve. »

  1. Coucou,

    Je vous invite à lire ce que dit ce papy ancien communiste (horreur). necessite un abonnement.

    extrait COnclusion
    « Une fois encore, j’y suis poussé par les circonstances. Nous vivons aujourd’hui, avec la mondialisation, l’union de deux barbaries. L’une vient du fond des âges, fondée sur la domination, le mépris, la mort, le massacre, la servitude. Et l’autre, glacée et froide, est celle du calcul et du profit. Malheureusement elles s’associent très bien entre elles. La Chine a même réussi l’union parfaite entre capitalisme et communisme autoritaire ! En Iran, les ayatollahs les plus rétrogrades adoptent les armes nucléaires les plus modernes. L’histoire est une succession d’événements inattendus. Déjà le nazisme utilisait la technique pour mettre en œuvre une industrie de la mort. J’ai connu cette période où le triomphe du nazisme semblait inéluctable, j’ai appris que nous pouvons résister. C’est cette expérience que j’aimerais transmettre : si le meilleur n’est pas promis, le pire n’est pas certain. Dans cette lutte interminable entre Eros et Thanatos, choisissons le parti d’Eros ! »

    Bonne journée

    Stéphane

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  2. Une remarque : Si la résilience est primordiales « devant » les (futures ?) catastrophes, quelles qu’elles soient, il ne faudrait pas oublier le volet « adaptation », qui vaut aussi bien pour la collectivité, en commençant par les états et les gouvernements, que pour les individuels.
    Bien entendu, les deux sont indispensables face à l’urgence de la crise catastrophique déréglementée et chaotique du « Climat » (name it, comme disent nos amis anglo saxons)
    et NB la phrase ci-dessus est volontairement au Xème degré !

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    • Oui mais même si l’Etat est organisé pour parer aux situations d’urgence (il ne s’effondre jamais, qu’on se le dise bien), il peut être à moyens dépassés aux premières heures, voir jours, de la catastrophe et il est donc indispensable que le citoyen puisse avoir une relative autonomie pour être en sécurité (d’où l’intérêt d' »être prêt », mais selon la version US et non écolos-Fr) en attendant l’arrivée des secours ou le rétablissement des réseaux (routes, électricité, eau, télécom…).

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  3. Savez-vous à quelle instance écologique dois-je dénoncer l’agence qui me loue mon appartement et qui a mis 3 mois à m’envoyer un p**#tain de plombier ?
    Depuis la fin mai j’avais une fuite d’eau chez moi et le plombier vient tout juste aujourd’hui de me la réparer !!!! Depuis un mois je récupère en bas d’un mur environ un demi litre d’eau par jour !!!! ça fait donc environ 15 litres de ce précieux liquide qui ont été perdus et je ne vous dis pas maintenant l’état des murs suite à cette infiltration : un vrai désastre !
    Pourtant j’ai été un acteur efficace suite à la survenue dans ma vie quotidienne de cette situation d’urgence de cet accident domestique : j’ai bien identifié les risques majeurs les plus proches chez moi, et je m’y suis préparé par des actions et recherches simples, et j’ai mis en place un plan pour avertir mon agence en leur envoyant des photos des dégâts et en les harcelant au téléphone pour qu’il m’envoie qqun de compétent dans les plus brefs délais… mais rien, il ne se sont réveillés que 3 mois après… apparemment mon agence « n’était pas prête ».
    Pensez-vous que la société #30Days30Ways pourrait enlever des points à mon agence de location ?

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  4. @cedric

    VMD est très sûre d’elle parce que personne ne lui a fait parvenir d’autre hypothèse. Elle s’appuie sur son stock d’articles sur ses commentaires de ses chercheurs sélectionnés, sur sa traçabilité et sur ses notes de confiance. Beaucoup sur l’air du temps qui passe, surtout.

    Mon impression c’est que tous les autres intervenants doutent. Quelle est ma casquette? Quel est le bon modèle ? Comment j’alarme? Qu’est ce qu’on mange? Pourquoi on me parle de biodiversité c’est pas mon domaine?

    C’est peut être pas un hasard si le GIEC travaille sur *l’attribution*. On va bientôt avoir des quasi certitudes assistées par ordinateur.

    A voir en fin de 2e vidéo le discours du député Sébastien Nadot. Il évoque la théorie des climats de Montesquieu et les idées de Michel Crozier, comment décider quand on est tous d’accord et dominés par une bureaucratie omnisciente.

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    • J’ai presque terminé les 2 vidéos.
      L’analyse des extrêmes climatiques comme les incendies de forêt est très très faible puisqu’elle ne compare pas les événements entre eux dans le temps et l’espace et que les incendies de forêt ne dépendent pas seulement de l’évolution du climat (exemple : aucun mot sur les origines des départs de feu, sur l’évolution des surfaces sylvicoles et de la biogéographie forestière, des moyens de sécurité civile déployés pour arrêter précocement les départs de feux, de l’urbanisation de ces espaces forestiers…). Un incendie de forêt n’est pas lié qu’au seul climat et cela aurait été bon de le rappeler. Asséner qu’il y a eu des incendies de forêt dévastateurs dans quelques endroits en Europe sur les dernières années est très faible au niveau des fondements scientifiques pour déboucher en conclusion à la solution unique de diminution des taux de CO2 athmosphérique pour résoudre le problème.
      Ensuite, le troisième participant, qui dit qu’on ne devrait plus ouvrir une seule centrale à charbon dans le monde entier pour espérer rester dans les 1,5°C, devrait aboutir à une solution pragmatique : c’est impossible sans gouvernement mondial coercitif.
      2 solutions seulement à son constat pour maintenir à 1,5°C : on créé une gouvernance mondiale de l’énergie coercitive avec des moyens militaires et on part à coup sûr en guerre mondiale devant les nations souveraines qui privilégiront leur développement avec leurs énergies fossiles. Ce sera la récession mondiale assurée, avec son cortège de pauvreté et de souffrances.
      On se prépare à l’impact et on met en place les moyens de résilience plutôt que de faire la guerre et de dépenser des sommes monumentales dans des solutions douteuses pour diminuer le CO2. C’est la seule voix qui permet d’entrevoir une issue gagnante où on réussit l’adaptation.
      Sur les climato-sceptiques dont il a été bcp question, aucun contradicteur n’a été invité pour souligner quelque faiblesse. Ils tournent en vase clos sur la même hypothèse du CO2 et en sont à priori très contents comme ça.
      Sur l’analyse de la pensée de Crozier, qui remarque que même si tous les individus ont le même objectif, la solution collective peut aboutir au résultat inverse des objectifs, ça me rappelle une citation que j’avais écrite dans ce blog « Un superordinateur dont l’intelligence vaut celle de mille hommes ? Il n’y a pas de quoi se vanter parce qu’il suffit de mettre mille d’entre nous ensemble pour qu’ils se comportent comme des idiots. »
      Conclusion du colloque sur un encouragement à la désobéissance civie, rien que ça avec applaudissements nourris de scientifiques (qui sont en fait ouvertement des militants). On est loin d’être dans l’objectivité et la rationalité pure pour mettre en place les moyens collectifs de résoudre le problème. Si avec cette attitude de soutien à la désobéissance civile, ils comptaient aller vers des solutions organisées et convaincre les politiques responsables, qui ont le sens de l’Etat, ils se trompent…
      Affligeant.

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      • C’est un peu ça, ils rêvent encore de contrôler les aléas météo avec le CO2 et se désintéressent pourtant de leur adaptation à ces aléas, pourtant connus depuis longtemps, alors même qu’ils parlent des pires scénarii climatiques pour le futur.

        Par contre, pour aller planter de la mangrove au Sénégal et gagner des crédits carbone et vendre vert, comme par hasard, ça marche à fond.
        L’avantage de la stratégie par adaptation aux aléas (stratégie « No Regret ») est qu’elle est gagnante dans tous les cas, car des événements météo exceptionnels, il y en aura toujours, GES ou non. Y préparer les populations et la société n’est donc pas perdant et nous profitera même si les alarmistes s’avèrent avoir raison. De plus, cette stratégie permet de ne pas avoir à se sevrer des énergies fossiles, tellement essentielles à tous les systèmes économiques à travers le monde, à commencer par les habitants des mangroves qui peuvent se permettre de ne plus en utiliser son bois depuis qu’ils utilisent du charbon et du ciment (qui émettent pourtant des GES).

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  5. @cedric a dit :
    « préparer les populations et la société n’est donc pas perdant et nous profitera même si les alarmistes s’avèrent avoir raison »
    Et bien, que d’évolution dans les débats !!
    Se pourrait il qu’ils aient raison ?? Vous nous faites peur, là d’un coup ! Allez c’est du bluff ?

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    • J’ai oeuvré toute ma vie pour préparer la société aux aléas météo, rien de neuf.
      La stratégie « No Regret » du rapport du GIEC, je la prône depuis plusieurs années, c’est pas nouveau. Or, ce n’est pas la stratégie qui est adoptée en France, loin de là.
      Nous n’avons pas le même sens de la préparation (notamment avec les écolos) et cet article montre très bien la différence entre ceux qui se préparent à diminuer le CO2 et ceux qui se préparent aux aléas météo.
      Je veux que la société soit prête à affronter les aléas météorologiques (comme elle l’a toujours plus ou moins bien fait), mais je ne crois pas du tout à l’efficacité de la contraindre à diminuer le CO2 dans tous les domaines de sa vie quotidienne. Allez dire à d’autres pays qui veulent sortir de la pauvreté de ne pas utiliser leurs énergies fossiles ? Souhaitez-vous prôner une idéologie écologique du développement les enfermant dans des logiques de sobriété, voir de subsistance ? Car, il faut ne pas l’oublier, la diminution du CO2 ne peut pas se faire sans prendre en compte les autres pays.
      Donc, pour moi, il est niais de penser adapter le climat à notre société. Il est beaucoup plus raisonnable d’adapter la société aux aléas météorologiques et cela ne nécessite pas d’être coercitif à tous les niveaux de la vie quotidienne.
      Malheureusement, même le Sénat doit le constater, la France ne prend pas le chemin de l’adaptation et de la résilience aux aléas météo mais est omnubilée par diminuer le CO2 alors même qu’elle est déjà champione dans ce domaine https://www.senat.fr/espace_presse/actualites/201905/adaptation_de_la_france_aux_changements_climatiques_a_lhorizon_2050.html

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