Encore l’exponentielle

Ce qui est frappant dans la peur exponentielle, c’est que ses victimes ne sont pas seulement de simples citoyens impressionables par des mots qui font savant, mais aussi des scientifiques tout ce qu’il y a d’intégré dans le système institutionnel. Dernier exemple en date : Guy McPherson, ci-devant professeur émérite en ressources naturelles, en écologie et en biologie de l’évolution à l’université d’Arizona.

Dans un article particulièrement racoleur du journal britannique Express, cet universitaire déclare ainsi :

Nous sommes entrés dans une ère de bouleversements climatiques exponentiels avec des points de basculement et des boucles de rétroaction qui nous poussent aux limites alors que, pendant ce temps, les gouvernements et les organismes de recherche climatique refusent d’accepter la gravité de notre situation.

(Original : We have entered an era of exponential climate upheaval with tipping points and feedback loops pushing us over the edge whilst, all the while, governments and climate research bodies refuse to accept the gravity of our situation.)

Tipping point, exponentielle qui fait peur avec ses rétroactions, angoisse face aux « limites », aveuglement de la société devant les signes avant-coureurs : en une phrase, tout y est. Un cas d’école.

Pour le plaisir d’un instant de détente, précisons qu’à l’appui de sa démonstration le professeur émérite énumère cette liste de faits :

Les derniers ouragans sans précédent, tremblements de terre et feux de forêts auxquels nous avons assisté en 2017 sont des exemples de profonds changements dans notre système climatique.

(Original : The latest unprecedented hurricanes, earthquakes and wildfires that we have seen in 2017 are examples of profound changes in our climate system.)

Eh oui : les tremblements de terre, c’est le réchauffement climatique ! Peut-être est-ce Guy McPherson qui avait renseigné François Hollande pour l’aider à gagner en semaine 9 du Climathon 2015, l’alors président ayant déclaré lors d’un déplacement à Manille :

Le réchauffement climatique, si on veut savoir ce qu’il peut être, venez ici, vous le voyez, c’est-à-dire des typhons, des tsunamis, des tremblements de terre, des catastrophes.

 

15 réflexions au sujet de « Encore l’exponentielle »

  1. Je ne peux résister au plaisir de rappeler à un mathématicien tel que vous que dans la nature les exponentielles réelles à exposant positif sont rares car elle finissent par faire disparaitre le système où elles se manifestent. On ne peut observer que ce qui a conduit le monde dans l’état où il est aujourd’hui. Tout ce qui aurait pu le faire diverger vers un autre état s’est forcément interrompu avant ! En revanche les exponentielles complexes (en gros les phénomènes périodiques pour les non mathématiciens) sont omniprésentes.

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    • +1.
      Les processus à rétro-action positive sont, dans la pratique, instables et donc éphémères. Et si une cause, les concentrations de CO2 par exemple, peuvent les faire basculer, bien d’autres causes, les poussières d’une éruption volcanique, une oscillation de température océanique, les feront diverger aussi.

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      • c’est le vrai sujet … qu’est ce qui pourrait déstabiliser qqchose comme le système terre-Gaïa qui n’a pas encore été essayé ?

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    • Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire.
      La grande majorité des systèmes réel sont non linéaires. S il y a auto-amplification , et qu’une variable de sortie diverge, le système devient oscillant. Les phénomènes climatiques pseudo- oscillants qu’on observe sont une conséquence de variables ayant grimpé dans le passé, et ne sont pas un phénomène à part.

      Et contrairement à ce que dit Paul Aubrin, un phénomène à réaction positive n’est pas forcément instable; il tend vers une limite, si la réaction normalisée est inférieure à 1.

      Si les climatologues connaissaient la théorie des systèmes (voir De Larminat) ils raconteraient moins de bêtises.

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  2. Guy McPherson :
    [Original : He is best known for promoting the idea of near term extinction (NTE), a term he coined about the possibility of human extinction as soon as 2030.]
    [ Il est surtout connu pour promouvoir l’idée de l’ extinction humaine à court terme, dès 2030 (NTE, un terme qu’il a inventé). ]

    AMHA, c’est surtout l’université d’Arizona qui risque l’extinction en 2030…

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  3. La théorie selon laquelle les tremblements de terre sont provoqués par le réchauffement climatique n’est déjà pas admissible lorsqu’elle est avéré par un non scientifique, aussi ignorant soit-il — j’ai nommé François Hollande –.
    Mais lorsque celle-ci est avéré par un scientifique, c’est impardonnable ! Il serait souhaitable qu’il soit radié de l’Université d’Arizona ! Soit il est ignorant, soit, plus probablement, il est un propagandiste patenté !
    Climatiquement vôtre. JEAN

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  4. Le pire du pire, c’est que l »hypothèse et la conjecture n’ont pas de limites en dehors de la raison.

    Aussi je vais vous développper ma théorie du « lampadaire ».

    Prenons comme définition d’un « lampadaire », la suivante :

    « dispositif qui permet d’éclairer là où on le souhaite »

    Admettons que le dispositif puisse être un humain voire un scientifique.

    Prenons un lampadaire constitué du système suivant : « sismologue voulant éclairer le RCA + ses collègues + pognon de tous ceux qui peuvent y avoir un intérêt à +/- long terme (= toute la finance mondiale = ONU + banquiers)  »

    Ce lampadaire va trouver forcément de quoi se faire briller les Rouchtüns*, en invoquant les pluies qui mouillent trop beaucoup et qui viennent lubrifier les plans de faille actifs, et conséquemment produire un séisme, de fait et sans conteste : climatiQUEU! con**…

    *) suisse allemand du sud chili : intraduisible
    **) déformation verbale sémantiquement très ensoleillée, donque climatiQUEUh

    Dans la moiteur turpide du cérébralement défaillant, pourquoi chercher le vent frais des douces effluves de l’oxygène*** ?

    ***) ce sous produit du CO2

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