Un titre révélateur

La bonne nouvelle d’aujourd’hui nous est offerte par la « déesse des petites victoires ». Non, le GIEC n’a pas été démantelé, non l’Union européenne ne s’est pas retirée de la CCNUCC, non les pages « Planète » du Journalderéférence n’ont pas fait amende honorable. Mais une évolution est quand même en train de se produire, à en croire le titre d’un article en première page du n°133 (8 juin – 7 septembre 2017) du journal de l’université de Genève :

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(NB : la version complète est disponible en ligne, elle ne reproduit malheureusement pas le titre de une.)

Martin Beniston est en quelque sorte le Jean Jouzel de Suisse romande. C’est lui que les médias locaux appellent quand il s’agit de parler climat dans la ligne du parti (ou alors c’est Martine Rebetez, à laquelle j’avais indirectement eu affaire il y a quelque temps sur la RTS). Comme l’indique la première phrase du texte, Martin Beniston est donc poursuivi par le prix Nobel, à l’instar de Jean Jouzel. (En réalité, donc, il n’est pas plus prix Nobel que vous et moi ; ne doutons pas qu’il fera rectifier l’information trompeuse dans le prochain numéro du journal…)

L’exposé mentionné dans l’article est une « conférence d’adieu », une pratique régulière de l’université de Genève lorsqu’un de ses membres part à la retraite. Ça n’existe guère en France, toujours est-il que si m’était donné l’occasion d’en faire une le jour J, je crois que j’essaierais de prendre un peu de hauteur : j’évoquerais mon travail en jouant les modestes vieux sages passeurs de témoin. En l’occurrence, la présentation de sa conférence diffusée au sein de son institut annonçait un exposé tout en  rancœur et en ressentiment :

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Pour ceux qui le souhaitent, voici le lien pour écouter la conférence. Celle-ci est tout à fait pitoyable (j’ai renoncé à la 33è minute de la vidéo), très en ligne avec l’annonce, mais mon sujet d’aujourd’hui est ailleurs. Il est dans le titre de l’article du journal de l’université : « Confessions d’un climato-convaincu ». Le terme crucial est le néologisme final. S’il est important, c’est pour la raison que j’ai exposée dans mon dernier livre, Ils s’imaginaient sauver le monde :

L’importance de la question langagière n’est jamais à négliger (…). La perspective intéressante n’est pas d’interroger le mot de climatosceptique, mais bien l’absence de mot pour désigner ce à quoi il s’oppose, la « théorie d’un bouleversement climatique d’origine humaine ». L’élément de langage originel de l’alarmisme climatique, le plus énorme de tous, est précisément le seul auquel personne ne songe jamais : le vocabulaire ne permet pas de désigner de façon raisonnablement neutre ceux qui adhèrent à ce que dit le giec.

D’ordinaire, dans toute controverse durable, les pôles opposés sont nommés, ce qui permet à chacun de se définir à partir d’eux. Au temps de Copernic et de Galilée se sont ainsi affrontés les « géocentristes », partisans d’une Terre immobile au centre de l’univers, et les « héliocentristes », qui faisaient tourner la Terre autour du Soleil et l’ont finalement emporté. Bien des controverses scientifiques ont donné naissance à ce genre de néologisme, dont la nécessité se fait vite sentir lorsque le débat se prolonge et que les avis antagonistes se structurent autour de quelques idées-forces.

L’effet de cet « élément de non-langage » est tout à fait clair, et n’est pas sans rappeler la fonction de la novlangue dans l’emprise totalitaire du monde imaginé par Orwell : celle d’empêcher par l’absence de mot la possibilité même de la contestation. Pour s’opposer à la théorie X, on peut se dire anti-X (ou éventuellement Y si l’on a une théorie alternative à proposer). Mais comment donner corps à une opposition à une théorie qui se terre dans l’indicible ?

Il faut un pouvoir extrêmement fort, qu’il soit institutionnel, intellectuel ou moral, pour empêcher l’émergence d’un mot. À cet égard l’on ne peut qu’admirer l’extraordinaire efficacité de la théorie dominante, qui est silencieusement parvenue à échapper à toute désignation, délégitimant en creux toute opposition. L’on en est ainsi réduit à dire « les climatologues » (surtout pas « des climatologues »), ou même « les scientifiques », rejetant aussitôt dans les ténèbres de la pseudoscience toute éventuelle contestation sans avoir à le dire ou même à s’en rendre compte. Difficile de rêver mieux.

Le jour où l’usage consacrera une désignation sera probablement celui où le giec aura perdu pour de bon son emprise sur les esprits.

Et c’est exactement ce qui est amorcé ici. Je ne sais pas si « climato-convaincu » passera l’été, toujours est-il qu’il vient d’apparaître en titre d’un journal pas spécialement climato-sceptique (loin de là). Le journaliste a éprouvé le besoin de qualifier le carbocentriste Martin Beniston autrement que par le terme de « climatologue ». Ce besoin est une petite brèche, que mon optimisme habituel me fait voir comme un signe avant-coureur.

 

17 réflexions au sujet de « Un titre révélateur »

  1. désolé de refroidir votre enthousiasme de rebelle sous les bombardement, heureux de retrouver une boite de sardine.

    Les réseaux sociaux, qui ont prouvé leur efficacité pour faire élire Trump (via des pub facebook ciblées), sont en cours de « rectification ».

    je ne suis plus trop l’affaire du climat, et je reste ouvert à changer d’avis, tout juste écoeuré par la 2e pire catastrophe épistémologique depuis la conférence de Baltimore où Lewis à démoli Fleischmann…

    mais là Whatts note des trucs, qui que l’on soit d’accord avec lui ou pas, font frémire comme un chapitre de 1984.

    Caught Red-Handed: Google Search Suppresses Climate Realism

    Down with Internet Gatekeepers!

    le forum l e n r où je sévis a perdu du page rank alors qu’il est de plus en plus populaire et de citation.

    ajoutez à ca le licenciement du gard de google qui se plaignait de la discrimination politiquement correcte…
    http://www.slate.fr/story/149598/personne-ecrit-de-manifeste-anti-diversite-google

    je ne rigole pas, la dictature est en marche.

    pendant ce temps le journal de référenec raconte des idioties sans nom sur le glyphosate, les ogm, la vaccination, au point de réveiller tout les scientifiques orthodoxes, si prompte à basher les climato-douteurs, qui sur ce sujet où ils sont armé de tonnes de papier séreiux et des données indiscutables, façe a des fraudeurs et manipulateurs reconnus, se retrouvent inaudibles…

    inviter l’escroc condamné pour fraude qui s’est enrichi pour faire croire que la vaccination causait l’autisme, au parlement européen fait moins de bruit qu’une remarque pas assez soumise sur le climat.

    la science actuelle se dogmatise, c’est a dire que l’on préfère des théories, des doutes théoriques, à des résultats expérimentaux, à des doutes expérimentaux. les preuves sont subordonnées aux théories, et le principe de précaution permet de lancer une peur sur du vide, et celui de llçacheté politique de ne plus arrêter quand on a des preuves d’innocuité.

    notre civilisation, qui dispose en son sein de trésors de progrès potentiels, d’innovation incroyables, d’énergies disponible propre (le nuke), d’énergies et de technologies envisageables si on cherche, s’enterre dans la régression et les technologies sans espoir ou coûteuses, nous obligeant à terme à travailler plus pour être moins heureux

    le climat est soit une anecdote dans ce suicide, soit la figure de proue d’un titanic assumé qui se jette sur son iceberg au son des Walkyries.

    pour comprendre ce suicide collectif, et l’extermination de la liberté de parôle au nom d’un mensonge indiscutable, je vois ce mécanisme

    Cliquer pour accéder à REP_4_BW_nolinks_corrected%201.pdf

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    • wikipedia se préare à la modération robot
      https://www.perspectiveapi.com/#/

      ce serait cool si ca ciblait les négationistes des vaccins, des ogm, mais comme tout programme ca obéis à son maitre et ca interdire les trucs impopulaires, pas les trucs faux.

      la seule place ou le débat peut être clos c’est dans la tête de chaque citoyen une fois informé. et c’est le moins pire, car sinon ce sera décidé dans l’esprit tout aussi imparfait d’un unique groupe de décideurs en groupthink une fois sur deux.

      la liberté de discuter, de recercher, d’essayer, est la seule solution pour éviter que la bêtise et le mensonge ne gagnent l’humanité…
      serait t’elle transitoirement minoritaire la vérité finira par être utilse et donner un avantage a ses pratiquants, pour autant qu’ils aient la liberté d’en profiter et de la connaitre.

      il est donc essentiel à une dictature du mensonge
      – de faire taire la dissidence
      – d’interdire les essais pratiques.

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      • « les négationistes des vaccins »

        Vous parlez de ceux qui nient les ratages des vaccins, les effets nocifs, les mensonges des promoteurs des vaccins, leur nullité mathématique crasse?

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  2. Bien vu !

    Il n’y a qu’une soixante de résultats quand on recherche « climato convaincu » sur Google, dont le numéro de la revue de l’Université de Genève…

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  3. Benoit Rittaud, peu de chance que le nouvel entretien de votre préféré vous ait échappé, mais si c’est le cas, régalez-vous :
    http://www.lejdd.fr/societe/rechauffement-climatique-pour-jean-jouzel-climatologue-nous-navons-que-trois-ans-pour-agir-3409817.amp

    « Et si le réchauffement se maintient sur plusieurs siècles, le Groenland pourrait finir par fondre, provoquant une élévation de 7 mètres… »
    Comment calcule-t-il cette élévation supposée ?

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    • Cet entretien me laisse perplexe…
      Croit-il oui ou non ce qu’il dit ?
      Si oui, les sceptiques en face croient-ils aussi ce qu’ils disent ?
      Y a-t-il des menteurs ? des manipulateurs ? Ou des gens de bonne foi mais qui se trompent ? Quelles sont les motivations des uns et des autres ?
      Qu’est-ce qu’il y a exactement dans la tête de Jouzel et celle d’Allègre ?
      Quand F. Gervais soutient que l’effet de serre du CO2 est nul car à en basse stratosphère il ne passe rien, est-ce irréfutable ou pas ?
      En fait qui raconte de grosse conneries sur le RCA et pourquoi ?
      Qu’un type du calibre de Jouzel parle comme ça m’interpelle quand même et j’aimerais bien savoir pourquoi il parle comme ça, et pourquoi il ne tient pas compte de ce que disent ses contradicteurs avec des arguments scientifiques mathématiques (analyse avec transformées de Fourrier, mesures basse stratosphère, très faible corrélation mesures/modèles, etc…).
      Merci de m’éclairer sans parti pris si vous le voulez bien.

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      • Mon opinion est que ces exagérations manifestes sont délibérées. Les climato-alarmistes profitent de la canicule dans le midi pour faire bouillir leur marmite. Il y a le même genre de campagne aux USA où il fait un peu chaud l’été dans une partie du pays.
        Je ne sais pas jusqu’à quel point ce genre d’exagération alarmiste manifeste, qui trouble la paix publique, ne tombe pas sous le coup de l’article 27 du code de la presse.
        « La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros. »

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      • Est-ce que l’article est applicable à la soi-disant « pandémie » de grippe H1N1 dont prétendument la définition n’a pas été modifiée?

        « La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, … elle aura troublé la paix publique

        (Je n’ai PAS parlé du vaccin contre la grippe, hein. Ce message ne tombe pas sous l’interdiction générale et arbitraire de parler de vaccination.)

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  4. Je suis comme vous El gato, je pose des questions, souvent sans réponse ou bien même en me faisant « remettre en place » comme on dit. Pourtant je suis très sincère, je ne pense pas que les uns ou les autres « mentent » délibérément. Ils essaient de montrer qu’ils ont raison, mais il y a au moins une catégorie qui se trompe,ça c’est certain. Si le RCA n’est bien sûr toujours pas prouvé (à 100%),il reste que ce qui se passe depuis 50 ans est quand même très étonnant. Plus personne ne conteste qu’il y a un réchauffement. Admis aussi qu’il n’est pas linéaire, et même qu’il y a eu un fléchissement assez net de 1997 à 2011 environ. Mais en restant tout de même 1°C de moyenne plus haut qu’en 1980 (et oui , on n’est pas redescendu). Et depuis lors, visiblement les chiffres sont repartis à la hausse ( 2014, 2015, 2016 battant des records…et 2017 bien parti ?? ). Il reste donc les sempiternelles questions, celà va t-il durer , et jusqu’à quand (on ne lit pas dans la boule de cristal va t-on me répondre !) ? Bon si ça monte encore , alors est-ce oui ou non une conséquence directe de NOS G.E.S, en particulier du CO2 qui était (avant le CO2 anthropique) déjà responsable naturel d’une partie non négligeable de l’effet de serre (de combien déjà?) et qui est passé de 280ppm à +de 400ppm ? Réponses lues : Oui ,mais non car ce n’est pas le même CO2, celui que rajoute l’homme ne va pas dans la haute atmosphère (?), il est ridiculement bas par-rapport à l’existant, il a une durée de vie courte,…etc. Et que le vrai responsable est le soleil, avec ses différents cycles et l’effet du rayonnement cosmique, et que vous allez voir, on va plutôt vers un cycle de refroidissement brutal, qui va se manifester ces toutes prochaines années (vers 2020, et d’ailleurs il a même théoriquement déjà débuté !!). Evidemment l’autre camp affirme tout le contraire. Bref ceci n’est vraiment pas clair du tout, je souhaiterais moi aussi un VRAI débat (serein !), sans insulte , ni censure (I have a dream) , et avec des arguments simples et chiffrés qui tiennent la route, qui concluent un bonne fois pour tous les pauvres ignorants dont je fais partie, et qui continuent malgré tout à s’intéresser et écouter les experts des deux camps, de manière (plutôt) impartiale.
    Merci de m’éclairer aussi.

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    • Pour les « records » de température, je vois une influence d’El Niño qui démarre en janvier 2015 et va se terminer dans les tout prochains mois fort probablement => http://www.drroyspencer.com/2017/08/uah-global-temperature-update-for-july-2017-0-28-deg-c/
      Donc quand les « réchauffistes » exploitent médiatiquement tant qu’il peuvent ce phénomène ponctuel (à l’échelle climatique) mais assez long à l’échelle humaine pour asséner que c’est le début de la fin si on ne fait rien, là ils se décrédibilisent à mes yeux.
      Néanmoins, on aimerait bien avoir des réponses aux questions qu’on se pose plus haut.

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  5. Il me semble avoir lu que el nino était déjà terminé mais bon. Et ce n’est pas un phénomène nouveau ? Donc lui aussi gagne en intensité alors ? Ceci dit je suis d’accord dans le fait que les chiffres qu’on nous annoncent semblent très élevés . Et surtout quand Jouzel parle d’été à plus de 50°C parfois chez nous !! C’est sérieux? Remarquez qu’on a atteint 42°C, mais ça fait un peu flipper. Et qu’en sera t il dans les pays qui sont beaucoup plus chauds ? Est ce que le réchauffement est homogène selon les continents, les hémisphères, les lattitudes ? Il semblerait que non.On a peu de données là dessus

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  6. M Rittaud,
    je suis entièrement d’accord avec votre analyse sur la question langagière et ce que vous signalez n’est certes qu’un petit élément mais montre bien qu’il y a un problème pour nommer les chose du côté des journalistes.
    Et pourtant il y a bien au moins 2 théories qui s’opposent
    celle du Réchauffement Climatique Anthropique (RCA)
    et
    Celle que je me permet d’appeler, des Changements Climatiques Naturels (CCN),
    De fait pour élever le débat, aller dans votre sens et sortir des définitions avec un jugement de valeur,
    les climatologues = les gentils, les climato-sceptiques = les méchants,
    je suggère de parler des Climatos pro-RCA et des Climatos pro-CCN.

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  7. Bonjour,
    Le terme « climato-convaincu » a un côté un peu condescendant, en plus, je trouve, à la limite du « climato-crédule » ; mais je ne suis peut-être pas forcément capable de percevoir les nuances du français suisse…
    Pour en revenir sur l’appellation, et par rapport à des commentaires précédents : je ne me retrouverais pas dans les « pros-CCN », et je me classerais dans les « pros-RCA-raisonnable », et je qualifierais les Jouzel et autres de « pros-RCA-catastrophique ». Pour reprendre le célèbre sondage, je pense que je suis donc dans les fameux « 97% » (ce qui n’est pas une mauvaise chose pour défendre mes arguments en public), à savoir le pourcentage de climatologues (valeur courant années 2000) que « la probabilité que le RCA soit responsable de plus de 50% du réchauffement climatique observé entre 1850 et 2000 est supérieure à 50% ». Mais là n’est pas la vraie question : la sensibilité directe du CO2 (effet sur la température globale d’un doublement de la densité de CO2 dans l’atmosphère) est de l’ordre de 0.5° (donc non négligeable) à 1.5° (donc non catastrophique), valeur discutée de manière non négligeable, mais qu’on retrouve par exemple chez Lord Monckton ou le GIEC et qui demeure dans cette fourchette entre non-négligeable et non-catastrophique-en-lui-même. La différence entre « réalistes » et « catastrophistes » porte sur l’amplitude (et même le signe) des rétroactions : est-ce que le climat est stable (rétroactions globalement négatives) ou instable (rétroactions positives) ? Est-ce qu’une augmentation de 1° (liée ici au RCA, mais cela pourrait être autre chose) va déclencher un emballement climatique catastrophique de plusieurs degrés, ou simplement s’arrêter là voire naturellement retourner vers l’état stable initial ? De mon côté, je considère que c’est l’hypothèse stable qui est la bonne : d’une part parce que la Terre a connu des variations de climat bien plus significatives et n’a pas fait de tel emballement, d’autre part parce que les modèles qui prédisaient les températures au cours des années 2000 faisaient l’hypothèse catastrophiste et ce sont trompés (le « hiatus » du GIEC). Ces rétroactions proviennent principalement de la circulation océanique (Niño et autres) et de la formation des nuages (l’expérience CLOUD est encore récente), deux effets majeurs sur le climat encore assez incompris aujourd’hui, et il semble donc difficile d’avancer des conclusions catastrophistes hâtives sans maîtriser ces deux éléments.
    A la limite, si la lutte contre le RCA ne coûtait rien, on pourrait choisir de ne pas prendre de risque, mais comme elle coûte en argent et surtout en vies humaines (augmentation de la cherté de l’énergie dans les pays en développement, argent non investi pour d’autres causes plus importantes et sûres, suppression du gain de rendement agricole par l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère, …), la justification scientifique du « climat instable » et du « réchauffement catastrophique » qui s’ensuit devrait être plus étayée qu’elle ne l’est aujourd’hui.
    En résumé, la réalité scientifique et des discussions associées me semble aller bien au-delà d’une simple approche binaire RCA/CCN, et pour une science aussi jeune que la climatologie, cela me paraît tout à fait normal et même sain. La difficulté est que dans ce cas cela se traduit en prises de positions politiques et en décisions institutionnelles, qui ont besoin d’une science plus « affirmative » qu’elle ne saurait raisonnablement l’être – et c’est d’ailleurs très exactement ce que veut faire le « résumé pour les décideurs » du GIEC. C’est à ce point-là qu’on quitte les règles normales de la science (la vérité devient un choix de la majorité et d’un consensus établi sous la pression de pairs et de politiques, au lieu d’être dictée par la vérification d’expériences) et qu’on crée ce besoin de prise de position.
    Le terme « climato-convaincu » me semble donc assez pertinent : c’est quelqu’un qui est assez convaincu par l’hypothèse d’un RCA-instable-catastrophique pour considérer qu’il faut mettre en place des mesures drastiques rapides pour le limiter. Et un climato-sceptique est alors logiquement quelqu’un qui n’est pas climato-convaincu !

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