Londres, jour 2

Énorme journée aujourd’hui, avec un tas d’exposés passionnants et des discussions très stimulantes. Pas beaucoup de temps pour rédiger un compte-rendu avant que parte le moins écolo des transports qui va me ramener à Paris, j’ai nommé le bus (limiter mes émissions de gaz carbonique en prenant le train aurait coûté sept fois plus cher, alors bon). Juste un jet rapide en attendant demain où j’aurai peut-être un peu plus de temps.

Une première catégorie d’exposés qui valaient le détour regroupaient ceux de Nils-Axel Mörner et Piers Corbyn (c’était prévisible), mais aussi celui de Maria Araujo. les trois avaient en commun d’éviter les généralités et de se concentrer sur quelques éléments précis. Nils-Axel Mörner, comme on le sait, est l’homme qui a attiré l’attention sur ce fameux arbre aux Maldives dont le trait de côte ne s’est pas rapproché ces cinquantes dernières années et qui a finalement été coupé pour d’obscures raisons, alors même qu’il est un symbole d’espoir. J’ai demandé à Nils-Axel de m’expliquer les détails de cette histoire, le trourbillon des discussions ne lui a pas permis de le faire mais il m’a promis de m’envoyer des infos sur ce sujet très révélateur.

Tout comme lui, Maria Araujo a parlé de hausse du niveau marin, en se concentrant sur la côte portugaise. L’exposé était éloquent : peu de hausse réelle, les hausses locales s’expliquant principalement par les effets de l’aménagement du littoral. Et surtout, la plus grosse partie des données n’est plus actualisée depuis vingt ans… Un comble !

Piers Corbyn a parlé de prévisions météos, dans un style brouillon sympa et très british. Ce qui est intéressant avec Piers, c’est que, contrairement aux alarmistes climatiques qui n’auront jamais à répondre de leurs erreurs sur leurs prévisions pour 2100, lui vit de la qualité de ses prévisions, si bien qu’on peut penser que leur qualité doit découler du fait qu’il a des clients. Bon, on peut aussi supposer l’inverse et imaginer qu’il met plus en valeur ses succès que ses échecs. Je lui ai d’ailleurs posé la question lors de la séance de discussions, on en a même reparlé après et il a très bien compris mon objection méthodologique : c’est bien de nous dire qu’il a prévu plein de choses que d’autres n’avaient pas anticipées (et que les prévisions en question aient été préalablement dûment annoncées comme il convenait), mais du point de vue scientifique il est obligatoire, quand on parle des réusltats de ses propres prévisions, de signaler aussi celles qui ont échoué, pour éviter l’accusation de cherry-picking. (En l’occurrence, il était en mesure d’annoncer des taux de succès élevés.)

François Gervais s’est taillé un succès mérité avec un exposé très clair et très solide. Ce veinard s’est dans la foulée fait inviter à Berlin pour une conférence en novembre. Je n’ai pas eu droit à cet honneur, même si Nils-Axel a eu la gentillesse de parler de mon exposé comme de la « french philosophy » en ajoutant que « Sartre aurait adoré ».

Bref, tout ça pour dire que, à mon sens, les climato-réalistes ont été raisonnablement à la hauteur de l’événement. Nous sommes désormais bien identifiés à l’échelle internationale. France is back. Ça fait plaisir.

10 réflexions au sujet de « Londres, jour 2 »

  1. A propos de la hausse du niveau marin,  » La plus grosse partie des données n’est plus actualisée depuis 20 ans !  »
    Les réchauffistes ne vont tout de même pas nous montré une hausse du niveau marin qui prend un malin plaisir à ne pas accélérer le mouvement. La nature ne veut pas, sans doute, adhérer à l’idéologie ambiante. Qu’elle garde ses données ! Les réchauffistes n’en ont cure !
    Climatiquement vôtre. JEAN

    J’aime

  2. Merci pour vos compte-rendus et votre présence, c’est bien de voir que les choses bougent peu à peu, au moins hors de nos frontières. Tout retour des discussions sérieuses, techniques et argumenté dans le domaine du climat est forcément à saluer. Dommage de ne pas en avoir vu un seul mot dans la presse française

    J’aime

  3. A propos de la hausse du niveau marin, ceci confirme les données marégraphiques de Brest : hausse modérée ( 1,4 mm/an) et stable depuis au moins 60 ans. Merci à vous et à
    Mr Gervais de nous avoir représentés à Londres.

    J’aime

Laisser un commentaire