Euro 2016 : pronostics pour les prochains matchs

Selon moi, le meilleur moment d’un Euro ou d’une Coupe du monde de foot se situe vers la fin de la deuxième journée de la phase de poules, au moment où toutes les équipes ont joué et où l’on peut commencer à faire mains (et vains) calculs destinés à anticiper les résultats des matchs à venir. Pour l’occasion, ma boule de cristal s’est faite algorithmique en tentant de déterminer à l’avance l’issue des quatrièmes matchs de chaque poule par un modèle qui n’utilise aucun avis sportif sur les équipes en présence. Avantage : on connaîtra vite la valeur du modèle (pas besoin d’attendre 2100 comme pour le GIEC). Inconvénient : le modèle a toutes les chances d’échouer lamentablement.

Le modèle fonctionne en attribuant à chaque équipe A un potentiel  p(A) de sorte que, si A a battu B par deux buts d’écarts, alors p(A)–p(B) = 2 (comme tout bon potentiel en physique, p ne peut ainsi être défini qu’à une constante additive près). De cette manière, les matchs déjà joués fournissent une évaluation des « valeurs » comparatives des équipes en présence, ce qui permet de faire des pronostics.

En pratique, cette modélisation présente deux difficultés : il faut que suffisamment de matchs aient été joués pour pouvoir attribuer un potentiel à toutes les équipes, mais pas trop quand même parce que, rapidement, les résultats qui s’enchaînent contredisent les valeurs des potentiels. Dit autrement : la glorieuse incertitude du sport fait que même si A bat B et que B écrase C, il peut tout de même se produire que C l’emporte face à A, ruinant toute la belle modélisation.

Pour une compétition comme l’Euro de foot, il n’y a qu’un seul moment où l’on peut définir les potentiels d’une façon à la fois complète et cohérente : à la fin du troisième match de chaque groupe. (Rappelons que les 24 équipes en présence lors de l’Euro 2016 sont réparties en six poules de 4 équipes chacune qui se rencontrent entre elles). Prenons une poule imaginaire constitué des équipes de Mercure, Vénus, Mars et Jupiter. La liste des matchs, dans l’ordre de leur déroulement, est la suivante :

Mercure – Vénus

Mars – Jupiter

Mercure – Mars

Vénus – Jupiter

Mercure – Jupiter

Vénus – Mars

Les trois premiers matchs permettent de définir de façon cohérente le potentiel des équipes de la façon suivante : par convention, plaçons Mercure au potentiel 0. Le 1er match nous permet de déterminer le potentiel de Vénus, le 3e match celui de Mars. Le 2e nous permet alors de placer Jupiter, et il ne reste qu’à regarder lequel, de Vénus et de Jupiter, a le plus haut potentiel pour pronostiquer l’issue du match Vénus-Jupiter. On peut même pronostiquer la différence du nombre de buts, c’est dire si c’est précis. Verdicts au fil des jours, à partir d’aujourd’hui.

Si des lecteurs veulent proposer d’autres modèles, qu’ils n’hésitent pas à se ridiculiser eux aussi…

À l’heure qu’il est (le 15 juin à 20h30), l’issue des troisièmes matchs des groupes A et B sont connus, ce qui permet de pronostiquer les résultats suivants :

France – Albanie (dans une demi-heure) : victoire de la France par deux buts d’écart. (Crédible avec un minimum de chauvinisme.)

Angleterre – Pays de Galles (demain à 15h) : victoire du pays de Galles par 2 buts d’écarts.(Non mais franchement, qui peut y croire ?)

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