Climathon, semaine 18 : l’arme de propagande massive

Belle percée cette semaine, avec un vainqueur qui repousse encore les limites de l’indécence pour s’imposer avec une innovation qui devrait faire école.

Le jury du Climathon a la joie cette semaine d’attribuer un accessit à Pierre Radanne, injustement oublié ces dernières semaines malgré les efforts hebdomadaires et méritoires qu’il fait dans sa chronique sur RFI. Cette fois-ci, il nous gratifie de conseils sur la manière dont nous devons nous alimenter pour éviter d’émettre trop de CO2. À l’inévitable méthane émis conséquemment à notre consommation de viande rouge (lisez : les vaches pètent) et à la non moins inévitable relocalisation nécessaire de la production (on suppose que ce sera moins cher pour le consommateur, il n’en parle pas, mais c’est sûrement vrai), l' »expert énergie et climat » ajoute quelques détails intéressants. Pour notre plus grand malheur à tous en effet, nous mangeons mieux et plus varié. Par ailleurs, « la quantité d’hectare de surface cultivable par personne ne cesse de diminuer », entre autres à cause de l' »extension des déserts ». Foin du CO2 qui nourrit les plantes, foin du progrès technologique qui améliore les rendements, foin de toute référence sur l’extension alléguée des déserts… de la belle ouvrage, donc. Un compétiteur prometteur.

Second accessit pour le journal Les Échos, qui a découvert cette semaine que lorsque la Terre se réchauffe, il y a davantage de pics de chaleur. Il paraît que ce genre de vérité première « va apporter de l’eau au moulin de ceux qui bataillent contre le réchauffement climatique ». En effet, il n’est évidemment pas nécessaire de se demander d’où vient le réchauffement : c’est l’homme le coupable, on le sait tous.

Un troisième accessit de cette semaine est attribué à tous ceux qui ont servilement recopié une dépêche AFP dignement reporté les résultats d’une « étude » tout en faisant preuve d’un louable esprit critique sur ses conclusions proprement délirantes qui nous dit que ce serait très grave. L’hypocrite Le prudent conditionnel porte cette fois sur l’éventualité qu’une espèce sur six disparaisse à cause du réchauffement climatique. L’affaire est rapportée notamment par Le Parisien, avec une trop mignonne photo de panda géant, mais le jury, grand amateur de peur exponentielle comme chacun sait, avoue avoir une préférence pour la manière dont Direct Matin essaye de nous faire très très très peur :

Selon l’étude, le nombre d’espèces menacées d’extinction augmente pour chaque Celsius gagné. Plus inquiétant encore, cette hausse est non-linéaire et s’accélère à mesure que les températures grimpent à la surface du globe.

En plus, Direct Matin nous montre un ouistiti pygmée qui, lui aussi, pourrait disparaître. La photo est trop chou, on craque encore plus que sur le panda.

Le vainqueur de la semaine 18

Pour gagner le climathon, il faut n’avoir aucune retenue, aucune honte, aucune limite. Et pour le plus grand plaisir du jury, ce genre d’attitude combattante a guidé avec succès les efforts du Conseil économique, social et environnemental (CESE) lors de ses deux journées consacrées au climat les 28 et 29 avril qui lui valent le titre de vainqueur de la semaine 18. Son président, Jean-Paul Delevoye, a annoncé la couleur dès le début de son discours introductif, en indiquant que le débat c’est bien, mais que bon, on parle de la planète, alors ce serait quand même mieux si on pouvait dire d’emblée qu’on est tous d’accord (1’20) :

[Je souhaite remercier] toutes celles et ceux qui, par leur présence, leur contribution, leur travail, nous offrent aujourd’hui ce moment fort de débat, mais surtout de mobilisation autour d’une cause qui nous dépasse, et d’un bien commun qu’il nous appartient d’entretenir : l’avenir de notre planète, mais aussi l’obligation que nous avons par rapport aux générations montantes.

Ce genre de déclamations, énoncées sur un ton monocorde particulièrement soporifique sérieux et digne, n’aurait toutefois mérité qu’un accessit si le CESE n’avait, dans un élan touchant au sublime, atteint quelques minutes plus tard un sommet de vile propagande en faisant intervenir à la tribune deux écoliers qui ont été invités à lire à la tribune les conclusions de leur travail. Ces enfants expliquent notamment ce qu’il faut faire pour sauver le monde en se désolant que les adultes n’adhèrent pas davantage à l’idée de changer à cause du climat (Ça commence à 16’25.)

Cette pièce maîtresse de propagande peut se targuer d’un effet inédit. En effet, pour la première fois depuis le début du climathon, même le jury, pourtant rôdé, a eu un moment de révulsion si fort qu’il a dû s’y reprendre à deux fois pour parvenir à visionner en entier cette odieuse instrumentalisation d’élèves de dix ans. Ceux qui y parviendront du premier coup seront d’office nommés membres titulaires du jury pour les semaines à venir. Pour ceux en revanche, probablement nombreux, qui n’auront pas l’estomac assez solide pour digérer un tel morceau, indiquons que les enfants mentionnent avoir travaillé avec « monsieur Jean Jouzel ». « Ce sont des chercheurs du GIEC comme Jean Jouzel qui ont alerté sur le changement climatique, nous avons besoin d’eux », précisent les enfants. Nous savons ainsi à qui nous devons cette pièce unique de bourrage de crâne idéologique. À l’évidence, le vainqueur de la semaine 18 est un nouveau concurrent sérieux au titre de champion de printemps.

16 réflexions au sujet de « Climathon, semaine 18 : l’arme de propagande massive »

  1. Le bourrage de crane façon URSS, c’est maintenant!

    (Enfin jusqu’ici tout va bien, on ne demande pas aux enfants de dénoncer leurs parents émetteurs de GES.)

    J’aime

    • Il le faudrait pourtant : on pourrait ainsi, moduler le montant des allocations familiales et des bourses scolaires en fonction de l’empreinte carbone des parents. On pourrait aussi créer des « ZUD » ( Zones Universitaires Décarbonées ), où seuls les élèves dont les parents sont peu émetteurs de GES, auraient droit à l’instruction. Les autres seraient placés dans des « ZAC » ( Zones Universitaires Carbonées ), d’où ils seraient endoctrinés.
      Le jour où Vladimir Poutine viendra faire un stage de propagande en France, nous auront gagnés !!
      Climatiquement vôtre. JEAN

      J’aime

    • Les déclarations récentes suggèrent qu’une certaine prudence, assez nouvelle, est peut-être de mise du côté du Vatican. Il reste en effet qu’il y a un gros potentiel de ce côté-là, et que l’encyclique prévue pour juin est attendue avec intérêt par le jury.

      J’aime

      • Pour quelle raison faire rentrer le Pape (P Majuscule) dans le Climathon ? a t-il multiplié les déclarations péremptoires sur le climat ? reprend t-il le refrain entonné par le choeur des alarmistes ? comme la réponse est non, ça rendrait moins crédible le Climathon : moi je conseille d’éviter.

        J’aime

  2. Je viens de regarder le film du conseil économique, social et environnemental du 28, 29 avril.
    C’est vraiment IMPRESSIONNANT ! J’ai cru voir un reportage sur la Corée du Nord !
    Ces enfants embrigadés; étaient-ils menacés s’ils ne récitaient pas leurs mantras ?
    A moins que ce ne soit un vaste canular; le film étant produit par un de nos comiques de la télé ?
    Rassurez-moi ! A ce stade-là, le climathon n’est plus marrant ! Est-ce le début de la dictature ?
    Je vais essayer de dormir malgré tout, la nuit porte conseil.
    Climatiquement vôtre. JEAN

    Aimé par 1 personne

  3. Ulcéré par cette propagande, j’ai déposé ce commentaire sur le site du CESE (il sera bien sûr censuré à 100%… anthropique).

    « Vous n’avez pas honte de vous livrer à cette odieuse propagande, qui a des relents de lyssenkisme? De manipuler et d’endoctriner des enfants avec le dogme du réchauffement climatique anthropique?

    Je vous rappelle, que les thèses du GIEC sont des hypothèses « politiques » non prouvées, préconfigurées dans ses statuts.

    Je vous rappelle qu’il n’y a plus de réchauffement climatique depuis 18 ans, alors même que, sur cette période, nous avons émis plus de 40% de toutes nos émissions depuis le début de l’ère industrielle et que les projections des modèles numériques se plantent lamentablement…

    Soit vous le savez, et vous n’en tenez pas compte, car vous vous situez dans une idéologie non scientifique, néfaste pour notre pays, soit vous l’ignorez, et vous êtes incompétents.

    Pour votre information, lisez le document grand public « synthèse révisée V4 » de ce lien (les autres documents sont trop techniques) :
    http://dropcanvas.com/#f4915J5BMuS64O

    Et lisez ces documents sur la transition énergétique : vous verrez que les EnR réduisent le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises. http://dropcanvas.com/#SAn7p952RfNrCE

    J’aime

  4. Bien rigolé en lisant cet article (ignare en la matière, je m’abstiens de tout jugement sur le fond). Quant au ouistiti-pygmée, dont la disparition me paraît peu probable, j’avoue préférer le panda.

    J’aime

  5. Quelques remarques. A propos de la désertification, je ne crois pas qu’elle fasse véritablement débat aujourd’hui, c’est une réalité. Est-ce un problème ? C’est un autre débat. Si en même temps les rendements augmentent, les capacités d’exploitation des terres arides augmentent, cela mérite de prendre le temps d’y réfléchir : c’est de la mathématique très simple, calculer une différence et estimer le signe du résultat. Concernant le CO2 fertilisant de plantes, il faut rappeler certains faits. L’impact fertilisant du CO2 n’est pas le même sur toutes les plantes. On distingue souvent les plantes C3 et C4. L’effet fertilisant du CO2 est bien plus important chez les plantes dites C3 que C4 (l’augmentation de CO2 n’a aucun effet, une sorte de saturation en quelque sorte). Vous me direz heureusement les plantes C4 représentent seulement 5% du règne végétal. Certes mais on trouve quand même le maïs et le sorgho dans cette catégorie. Concernant les autres plantes, il semblerait également que l’effet fertilisant du CO2 ait été surestimé (selon une étude du département américain de l’agriculture). Mais ce qui est important c’est votre raisonnement imprécis : on a l’impression que vous nous dites « s’il y a changement climatique, l’augmentation de CO2 compense les effets négatifs (par exemple sécheresse, hausse des températures, etc). C’est bien beau mais cela reste très approximatif, il conviendrait de calculer là encore la différence entre effets néfastes et positifs. Cela serait crédible.

    Quant à ce qu’écrit Les Échos, sans savoir si c’est un résultat neuf ou non, un mathématicien devrait tout de même savoir que la forme des perturbations auquel est soumis un système n’est pas à prendre à la légère (continue, par saut, linéaire, avec des pics à la dirac, etc).

    Autant souvent vous mettez le curseur sur de réelles âneries, autant là vous faites fausse route, votre idéologie prenant le dessus sur votre raisonnement.

    J’aime

    • La biosphère grossit au contraire, et il est fort probable que le CO2 en soit la cause.
      La production de céréales a battu un record en 2014 selon la FAO.
      Sur la forme des perturbations, oui il ne faut pas les prendre à la légère : il faut bien choisir le modèle pour faire le pus peur possible. Ils ont choisi l’exponentielle, vous comprendrez que ça me réjouit vu le titre de mon dernier livre.
      Vous ne connaissez rien de mes idées politiques, alors merci de m’épargner les remarques sur mon « idéologie » supposée.

      J’aime

  6. Bonjour brasty, pourquoi voulez-vous des valeurs chiffrées ? le bon sens ne suffit plus ? l’augmentation du taux de CO2 est bonne pour les plantes (certainement pas sa diminution), l’augmentation de la température est bonne pour les plantes (certainement pas sa diminution), et il se trouve que les faits corroborent cela: le taux de CO2 augmente légèrement, la température est bonne, et les plantes poussent très bien en ce moment. Que voulez-vous de plus ? vous ne croyez pas aux faits ?

    J’aime

  7. Ping : Climathon, semaine 19 : les meilleurs au rendez-vous | Mythes, Mancies & Mathématiques

  8. Ping : Climathon, semaine 24 : socle commun de propagande | Mythes, Mancies & Mathématiques

  9. Ping : Climathon : élection du champion de printemps | Mythes, Mancies & Mathématiques

Laisser un commentaire