L’ancêtre du Rapport

Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas replongé dans le fameux Rapport sur le climat en France au XXIè siècle. (Pour la liste des articles que j’ai consacré à cette œuvre mémorable, cliquez ici.) En regardant tout autre chose, je suis tombé sur un vieux fichier qui sédimentait dans les tréfonds de mon disque dur. Un document fort instructif mais sur lequel je ne me serais pas spécialement appesanti si je n’avais pas trouvé quelques liens intéressants à faire avec le fameux fumeux rapport susmentionné. Car cet autre document en est un ancêtre direct, qui gagne à être connu.

Le document s’intitule Changements climatiques : quels impacts en France ? — que j’abrégerai en « Ancêtre » dans la suite pour ne pas confondre avec le « Rapport ». L’Ancêtre, donc, est paru en 2005 selon la fiche bibliographique de l’ONERC (l’officiel Machin chargé en France de nous parler du climat-qui-fait-peur). Pas de chance : le lien donné pour accéder au document n’est plus fonctionnel. Je n’ai finalement trouvé aucun lien internet vers l’Ancêtre, alors je l’ai mis ici rien que pour vous.

Si, au lieu de cliquer gentiment sur le lien que je vous donne, vous cliquez plutôt sur celui fourni par la fiche bibliographique de l’ONERC, vous tomberez directement… sur la page d’accueil du site de Greenpeace (dans sa version anglaise, d’ailleurs). Ce n’est pas un hasard : c’est en effet cette ONG — dont l’impartialité en matière de climat n’est plus à démontrer — qui a chapeauté l’Ancêtre, conjointement avec la société Climpact (aujourd’hui Climpact-Metnext), que vous pourrez googler par vous-même pour vous assurer de l’inexistence de toute espèce de conflit d’intérêt de la part de cette entreprise vis-à-vis du climat.

Une ONG environnementale connue pour ses prises de position qui, disons, prennent parfois quelques libertés avec la science, alliée pour l’occasion à une entreprise qui vend des « études de stratégie en adaptation climatique » : voilà à l’évidence constitué un tandem de haut vol pour évoquer l’avenir climatique de notre beau pays en des termes uniquement guidés par le sens de la mesure. Tel est en tout cas ce qu’ont dû se dire ses contributeurs, parmi lesquels on compte notamment Jean Jouzel et Hervé Le Treut.

Disons-le : l’Ancêtre ne fait pas dans la dentelle en matière de militantisme. Le jury du climathon pourrait lui accorder un accessit rétrospectif (au moins) pour ses images d’ours polaires, d’inondations et autres sécheresses qui émaillent le texte. Mais ce qui est surtout intéressant ici, c’est de le comparer avec le Rapport.

L’Ancêtre n’est pas complètement digne de son titre, car une grosse partie est constituée de généralités qui ne sont pas propres à la France. (On se demanderait presque si nous n’avons pas affaire à la simple déclinaison française d’un squelette de livre destiné à être adapté aussi à d’autres pays.) Pour vraiment apprendre des choses sur la France, il faut lire la contribution de Serge Planton. Ça tombe bien : à l’instar de Jean Jouzel, Serge Planton est cosignataire aussi bien de l’Ancêtre que du Rapport ! Sa contribution à l’Ancêtre, qui s’intitule « Changements climatiques futurs en France », ne se compare toutefois pas toujours facilement aux parties correspondantes du Rapport, parce que les données et projections ne se font pas exactement selon les mêmes modalités. Ainsi, dans l’Ancêtre, ce sont les anciens scénarios du GIEC qui sont envisagés, plus précisément les scénarios A2 et B2, alors que le Rapport a, comme il se doit, intégré la modernitude des Representative Concentration Pathways. Néanmoins, des comparaisons sont possibles, car l’antique scénario A2 en vigueur du temps de l’Ancêtre ressemble comme un frère jumeau, en termes d’émissions de gaz carbonique, au scénario RCP8.5 qui a cours dans le Rapport.

Dois-je l’avouer ? Avant même de faire les comparaisons, et bien qu’anticipant que celles-ci ne seraient pas nombreuses, je m’attendais à ce qu’il y ait matière à rigoler un peu. Je n’ai pas été déçu car l’inusable refrain d’Hervé Le Treut (« les modèles ont fait beaucoup de progrès »), sans doute vrai aujourd’hui comme hier et sûrement demain, n’empêche pas que lesdits modèles aient encore quelques efforts à faire avant d’être capables de se mettre d’accord entre eux à dix ans d’intervalle.

Voici pour commencer un tableau-qui-fait-peur présenté par Serge Planton à la page 50 de l’Ancêtre. Il s’agit de la hausse des températures à prévoir pour 2070-2099 – encore une fois, seul le scénario A2 nous intéresse, car il est le seul à pouvoir être directement comparé à un scénario du Rapport (RCP8.5, donc, alias « Chauffe Marcel ») :

AncetreTableau1

On n’aura pas ici la petitesse de s’attarder sur les moyennes hivers – étés qui donnent les intervalles annuels (moyennes qui ont quand même l’air fausses dans 3 cas sur les 8 ; par exemple, je serais curieux de savoir comment obtenir 3,5° en moyennant 3° et 5° dans les températures du scénario A2). Dirigeons-nous plutôt vers le tableau-qui-fait-peur correspondant du Rapport, celui des températures. Ça se passe à la page 17, et il y a cette fois deux valeurs pour chaque saison, chacune correspondant à l’un des deux modèles utilisés (Cocorico-WRF, alias le méchant flic, et Cocorico-Aladin, alias le gentil flic) :

RapportTableauQuiFaitPeur

Comme on le voit, pour les hivers, les deux modèles du Rapport sont au-dessus de la fourchette 2,5° – 3° donnée par l’Ancêtre. Et pour les étés, Cocorico-WRF est au-dessous de la fourchette 4° – 5° et Cocorico-Aladin au-dessus !… Maismaismais, vous entends-je aussitôt m’objecter, n’aurais-je point négligé de tenir compte que Météo France (et ses émanations diverses) sont incapables de se décider une bonne fois pour toutes sur une moyenne de température de référence ? Bon sang mais c’est bien sûr : l’Ancêtre prend pour référence la période 1960-1989 tandis que le Rapport a choisi 1976-2005 ! C’est tellement plus simple comme ça…

Bonbonbon, alors voyons la différence de température entre les deux moyennes de référence. J’ouvre Excel, tout ça… verdict : la période 1976-2005 est environ 0,6°C plus chaude que la période 1960-1989. Il faut donc ajouter 0,6°C aux valeurs du Rapport pour pouvoir les comparer à celles de l’Ancêtre.

Si vous vous imaginez que c’est comme ça qu’on ramène tout le monde dans les clous, détrompez-vous : en fait c’est pire !

Commençons par les hivers. Les pronostics de WRF et Aladin passent respectivement à +4,2°C et +4°C avec la période de référence 1960-1989, s’éloignant à présent d’un bon degré de la valeur haute donnée par l’Ancêtre (+3°C). Ça, c’est fait.

Les étés, maintenant. Là, comme on avait une valeur trop basse et une valeur trop haute, il y en a mécaniquement une qui va s’arranger et l’autre empirer. En regardant dans quelles proportions, on se rend compte que les auteurs ont vraiment la scoumoune, parce que celui des deux modèles que l’addition de 0,6°C arrange un peu était si loin du compte que ça ne change pas grand chose, alors que celui qui s’éloigne des clous n’en était au départ pas si loin (même si déjà en-dehors). WRF passe en effet à +3,2°C tandis qu’Aladin atteint +5,9°C. Les clous, rappelons-le, sont entre +4° et +5°. Les deux modèles du Rapport sont donc quasiment à équidistance des limites posées par l’Ancêtre, l’un un petit degré trop bas et l’autre un petit degré trop haut.

Les mêmes auteurs. Sur le même sujet, à dix ans d’intervalle. Et le désaccord est total. C’est pas champion, ça ?

Si vous êtes sages, je vous reparlerai bientôt des Mignons Petits Hexagones.

28 réflexions au sujet de « L’ancêtre du Rapport »

  1. J’ai pas lu les rapports, mais il y a effectivement de quoi rigoler: les modèles utilisés dans le 1er rapport et le 2e ne sont pas les mêmes: une recherche internet d’environ 5 secondes nous aide à comprendre qu’Aladin et WRF sont des modèles régionaux. Et que WRF est un modèle américain et non francais! Avec 5 secondes de plus, on peut découvrir aussi que dans une année, il y a 4 saison! Sinon, faut-il préciser qu’il y a encore plus d’incertitudes sur le réchauffement régional que sur le global ?

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    • Vous devriez passer plus de 5 secondes à vous renseigner, ça vous évitera de raconter des bêtises :
      – le WRF dont il est ici question a été mis en œuvre par l’IPSL, c’est écrit en toutes lettres dans le Rapport.
      – sur les saisons, vous saurez sans doute nous expliquer pourquoi on ne parle pas du printemps et de l’automne, alors ?
      – L’incertitude, invocation commode qui vous permet de tolérer un écart d’un degré hors d’un intervalle de lui-même un degré.C’est beau, l’indulgence…
      Et alors, donc, pour vous, qui a raison pour l’avenir climatique du pays : le couple Planton-Jouzel de 2005, ou le couple Jouzel-Planton de 2014 ?

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      • Vu vos commentaires ci dessous, je n’ai pas du être très clair…
        On ne s’attend pas à ce que deux modèles différents ou deux versions de modèles donnent des résultats identiques (par exemple si les changements impactent la sensibilité). Vous ne vous vous êtes même pas posé de ce qui changeait d’un rapport à l’autre. En l’occurrence, les modèles eux mêmes changent… Puisque dans le premier, ce sont des modèles de climat, dans le deuxième des modèles régionaux forcés par des modèles de climat (WRF étant un modèle américain, mais il reste du boulot. Peut être des modifs ont été apportées aussi. Pas lu le rapport, c’est pas la qu’est la science).

        Sinon, je maintiens que dans une année, il y a 4 saisons.

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      • Ah, les modèles peuvent se contredire entre eux sans que ça pose problème, donc. Sauf peut-être pour savoir en lequel on peut se fier, mais c’est vrai qu’on n’est pas obligé de se poser ce genre de questions de detail. L’indulgence, c’est si beau…

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      • Un argument ?
        Et bien de mon coté je pense effectivement que faire deux additions sur un coin de blog à partir de données issues de documents de vulgarisation pour le « grand public » afin d’en déduire que vos têtes de Turcs préférées sont des billes, c’est un peu facile.
        Un peu facile pour ne pas dire manipulation car même pour les billes en math on ne peut pas croire que vous pensiez réellement que « moyennes qui ont quand même l’air fausses ; par exemple, je serais curieux de savoir comment obtenir 3,5° en moyennant 3° et 5° »
        Cordialement.

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      • Vous ne donnez pas d’argument, vous faites du hand-waving sur la base de « mais il doit y avoir une explication » et « c’est juste de la vulgarisation ». Mais vous ne proposez pas d’explication, et réduire ces rapports à de la vulgarisation, c’est ça qui, pour le coup, est un peu facile – pour ne pas dire fort commode.

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      • Votre réponse est intéressante …
        Et de votre coté ? Pas de handwaving bien entendu ?
        Et oui ces rapports ne sont QUE de la vulgarisation, et oui il est effectivement commode et rapide de faire dire n’importe quoi à deux chiffres tirés d’un tableau.
        Ca n’est pas comme cela qu’on fait de la science ; vous le savez fort bien.
        Personnellement, je n’ai rien contre un peu de poil à gratter dans le débat mais là, comme à l’AFCO ou ailleurs encore on en reste au niveau de sui-ki-di-ki-y’es.
        Pas très intéressant. Pas de débat. Juste de l’occupation de terrain.

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      • De mon côté, il y a une critique précise d’un point précis, qui porte sur des résultats présentés comme scientifiques. Du vôtre, il n’y a que des généralités passe-partout qui vous servent de paravent.

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      • Non vous ne critiquez pas un point précis, vous piochez juste 3 ou 4 pauvres chiffres dans deux rapports grand public.
        Non, votre critique n’est pas précise puisque vous faites une comparaison à la louche de ces 3 ou 4 pauvres chiffres. Vous savez fort bien ce que veut dire précision en math ; vous en êtes à des km.
        Non, ces résultats ne sont pas présentés comme scientifiques mais comme synthétiques de résultats scientifiques. La sémantique du «fabuleux destin de √2» n’est pas celle de votre thèse.
        En ce qui concerne ces généralités passe-partout elles sont malheureusement à la base de tout travail scientifique. Quand les climato-sceptiques produiront des travaux sérieux dans les canons des pratiques, alors peut-être seront-ils enfin pris au sérieux.
        Si vous voulez comparer Arpège 2005, Aladin & WRF 2014 alors faite le à partir des publications de rang A, procurez-vous les runs des modèles, soulevez le capot au besoin pour voir ce qui a changé entre les deux dates, comparez également ce qui existe dans WRF et pas dans Aladin (et vis versa), analysez avec précision le contenu des scénarios de forçage, passez un peu de temps sur la distribution des valeurs, etc. Faites un boulot de scientifique quoi, c’est votre métier.
        Cordialement

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      • J’aime bien votre « cordialement », qui vient après vos commentaires où vous me traitez de manipulateur et où vous rebondissiez sans gêne aucune sur les propos particulièrement injurieux de Robert.
        Pour le reste, toujours rien de précis de votre part. « 3 ou 4 pauvres chiffres », ce n’est pas gentil pour les auteurs des rapports : n’oubliez pas qu’il s’agit de leurs conclusions !
        La science n’est pas ce que vous dites. Elle n’est pas la censure de l’esprit critique, et elle ne donne pas non plus le droit de violer le principe de non-contradiction sous prétexte que les modèles disposent de plein de téraflops.
        La vulgarisation non plus n’est pas ce que vous dites. Dans mon livre sur √2 (puisque vous le prenez en exemple), je n’ai pas écrit le contraire de ce qui se publie, ni écrit blanc en page 27 et noir en page 52.

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    • Je n’ai que faire de Robert et si vous vous sentez injurié par ses propos, traitez directement avec lui.
      J’ai associé le terme «manipulateur» à votre paragraphe : «moyennes qui ont quand même l’air fausses […] je serais curieux de savoir comment obtenir 3,5° en moyennant 3° et 5°». Des solutions ne sont pas difficiles à trouver mais ne peuvent être vérifiées puisque les données printemps et automne ne sont pas données dans le tableau.
      Etre gentil avec les auteurs du rapport ne m’intéresse pas. Le (les) tableau(x) dont nous parlons ne sont qu’une synthèse extrêmement raccourcie de leurs résultats, qui, en tendance, a peut-être une valeur mais certainement pas une valeur absolue qui justifie vos calculs d’écarts au 1/10e de degré.
      Je suis farouchement pour la contradiction en science si celle-ci est conduite sur une base claire, propre et complète. Les téraflops n’ont rien à voir dans l’histoire ; je vous parle de ce que contiennent les modèles (ou pas, et entre autres).
      En ce qui concerne la vulgarisation, vous ne parlez certainement pas à votre fille comme à vos Master. Je n’ai jamais prétendu qu’il faille dire blanc le lundi et noir le dimanche.
      Cordialement (une fois de plus, car je discute ; c’est la fonction même d’un blog ouvert).

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      • Non, Rosa, vous ne discutez pas. Du moins, pas au sens « normal » de ce mot. Quand on discute, on ne commence pas pas dire que son contradicteur est un manipulateur (comme vous le refaites ici). Et si l’on se veut « cordial », on a soin de se démarquer des participants orduriers tels que Robert (et on se garde de rebondir sur ce qu’ils disent).
        Le reste tourne en rond. Continuez si cela vous plaît d’avoir le dernier mot, mais il n’est pas sûr que j’y revienne pour ma part.

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  2. Ben,

    Allons allons, soyez sérieux mon petit, ne réclamez pas d’arguments car les climatosceptiques ont toujours été incapables d’en fournir un seul qui tienne la route et balaient d’un revers de main tous ceux qu’on leur présente.

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      • Il y a longtemps que j’ai compris qu’il ne sert à rien d’argumenter avec vous, tout d’abord parce que vous n’êtes pas compétent en la matière et qu’ensuite ce n’est pas la recherche de la vérité scientifique qui vous motive. Vous faites de la communication, de la politique, pas de la science.

        Maintenant vous pouvez me censurer car vous savez que j’ai raison (et c’est ça le pire).

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  3. « société Climpact »

    J’ai lu Clinvest.

    Vous savez, la filiale du Crédit lyonnais qui a fait la vente d’Adidas pour le compte de Bernard Tapie Finance…

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  4. Ben

    Bah si ce sont vos comparses tels Murps, Nicias ou Scaletrans/Duran qui me trouvent ridicule ça me laisse froid.

    Maintenant il ne tient qu’à vous de prouver que j’ai tort en faisant de la bonne et vraie science mais ça va être compliqué pour vous, c’est incompatible avec le climatoscepticisme.

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      • Ah Ben mon petit, vous me considérez comme un ennemi et vous avez raison je suis l’ennemi du mensonge, de l’enfumage, et de l’avalage de couleuvres.

        Le fait que vous ayez eu l’idée du climathon en dit long sur votre personnalité, mais vous devriez y inclure vos comparses, Nicias enlèvera la palme haut la main.

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      • Ennemi, ennemi… c’était surtout pour la formule, vous savez. Mais pour garder un peu de tenue, je m’abstiendrai d’écrire le qualificatif que vous m’inspirez.

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  5. Vous pouvez me qualifier de ce que vous voudrez venant de votre part, ça me laisse indifférent (vous savez : la bave du crapaud etc..) Par contre les mensonges et calomnies que vous proférez, non.

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  6. Etonnant quand même l’agressivité de certains ici, qui n’apportent rien de tangible au sujet de l’article. Ou révélateur ? Une sorte de mission inquisitoriale en marche ? Je crois qu’un chercheur sociologue pourrait faire sa carrière en étudiant ce phénomène…

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  7. Ping : L’Ancêtre et les Mignons Petits Hexagones | Mythes, Mancies & Mathématiques

  8. Je débarque dans cette conversation un peu ancienne et trouve assez pénible la condescendance obtuse de Robert et accessoirement de Rosa. Ils me font penser à la réflexion, de Coluche ou équivalent, se demandant si à moyen terme, le changement climatique finira par avoir des conséquences irréversibles sur les pizzas 4 saisons.

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