Les communiqués de presse lors des grand-messes climatiques se suivent et se ressemblent, et rien ne permet de penser qu’il en ira autrement à l’occasion de la COP20 qui s’ouvre dans une indifférence publique générale — à l’exception bien entendu de nos « ambassadeurs pour le climat » à qui est accordé pour deux semaines le droit de faire une fois de plus les importants.
Voici donc un pronostic pour l’issue de la procession aéroportée du jour. Pondu en moins d’un quart d’heure, histoire de pimenter un peu le défi.
AFP — Lima, 12 décembre 2014 — La vingtième Conférence des parties (COP20) qui s’est achevée aujourd’hui à Lima (Pérou) s’est terminée sur une note d’optimisme de la part des responsables de la plupart des pays. Conçue dès l’origine comme une conférence préparatoire à la prochaine, qui aura lieu à Paris en décembre 2015, elle n’était pas prédestinée aux annonces fracassantes. Cela n’a pas empêché les négociateurs de faire des avancées significatives sur de nombreux points qui, il y a peu, étaient encore considérés comme hors de portée pour un accord. Ainsi, le Fond Vert pour le climat a vu ses promesses de dotations croître pour atteindre désormais 15 milliards de dollars, même si la part exacte de chaque pays et les modalités de versement demeurent encore flous.
Le président péruvien, Ollanta Humala, a lancé un vibrant plaidoyer à l’intention des pays riches pour « honorer leur dette climatique » et « sauver l’avenir des générations futures ». Vigoureusement applaudi pour son activisme climatique, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, a quant à lui brossé le sombre portrait de ce que sera la planète Terre en 2100 si des actions énergiques ne sont pas entreprises rapidement, concluant son intervention d’un direct : « l’Histoire nous jugera tous : soit coupables de génocide climatique, soit sauveurs de l’humanité. » La représentante française, Laurence Tubiana, a confessé avoir eu « les larmes aux yeux » lors de cette allocution « en songeant à mes propres petits-enfants. »
Plusieurs ONG ont quant à elles fait part de leur désarroi devant ce qu’elles considèrent comme des avancées insuffisantes. La nouvelle ONG For a Non-Carbon World, fédération de plusieurs ONG dont le Réseau Action Climat, le WWF et Greenpeace, a ainsi organisé une manifestation hors de l’enceinte où se déroulait la conférence, ses membres déguisés en molécules de gaz carbonique.
Le Président français François Hollande a rappelé l’importance de la rencontre de Paris de l’an prochain et souligné que la France venait de déclarer Grande Cause nationale la lutte contre les dérèglements climatiques, appelant les autres pays à faire de même « afin que nulle n’ignore le caractère crucial que revêt la négociation climatique pour l’avenir et la survie du monde. »